Nouvelle vie
- J'ai ramené le déjeuner, les filles.
Chin posa la boîte de crevettes thaï sur la table. Alyssa arriva peu de temps après en short et débardeur.
- Kono n'est pas là ?
- Tu sais comment elle est quand elle surfe rien ne peut l'en détourner.
- Ça fait du bien de te voir, Ally.
Chin avait connu la jeune femme toute petite. Il l'avait vu grandir et avait vu les ravages qu'elle pouvait causer avec sa cousine, Kono, sur le cœurs des hommes. Elle ouvrit la barquette et piocha une crevette. Chin alla se laver les mains. En passant, il remarqua le sac de voyage à la porte de la chambre d'amis.
- Tu repars déjà ?
- Oui demain soir.
Elle s'approcha de lui et déposa un baiser sur sa joue. Il la serra doucement contre lui.
- Ne dis rien, Chin. C'est déjà assez pénible pour moi. Tu sais que je ne peux pas rester ici.
Décidément ses amis lui en voulaient. Entre Kono qui voulait qu'elle parle de Joe et Chin qui tirait la gueule parce qu'elle repartait déjà. Mais, il pensait quoi qu'elle allait rester et s'installer. Elle avait sa vie à Los Angeles maintenant. Bon, une vie pas forcément agréable qui se résumait au célèbre métro, dodo, boulot. Des aventures par-ci par là mais rien de bien sérieux. Elle devait s'avouer que ses amis lui manquait cruellement mais elle avait trop de souvenirs et pas forcément des très bons sur cette maudite île.
- Des nouvelles de Joe ? lui demanda Chin.
Alyssa se leva de sa chaise et plaqua ses deux mains sur la table. Elle plongea ses yeux verts dans le regard noir de Chin.
- Je suppose qu'il doit être encore vivant vu que personne n'est venu m'annoncer son décès.
Les policiers barricadaient la zone autour de la maison de Doran. Jessy se trouvait menotter à l'arrière d'une des voitures.
- J'espère que tu souffres, salopard, hurla-t-elle à Danny.
Il se faisait soigner sa blessure au bras à l'arrière d'une ambulance pendant que Steve inspectait l'intérieur de la maison à la recherche d'éventuels indices. Dans la chambre de Doran, il remarqua que le lit était défait. Il entendit un léger grattement venant de sa droite. Il se dirigea vers le bruit et remarqua que le placard était fermé par un tournevis. Il le retira et l'ouvrit. Une jeune fille asiatique était ligotée à l'intérieur. Lorsqu'elle le vit, elle se tassa au fond du placard.
- N'aie pas peur. Tout va bien, lui murmura-t-il.
Il attrapa une couverture et la recouvrit avec. Il ne pouvait pas la sortir en sous-vêtement avec tous les hommes qui se trouvaient à l'extérieur.
- Tout va bien. Comment tu t'appelles ?
Voyant qu'elle ne le comprenait pas, il lui répéta sa question dans un chinois parfait. Elle lui répondit d'une petite voix rauque. Il sortit son couteau de sa poche et coupa ses liens. Il la porta voyant à quel point elle était faible. Danny le vit passer et sortit de l'ambulance pour laisser la place à la jeune fille.
- Elle est arrivée par cargo clandestinement il y a quatre jours avec ses parents et deux cent autres personnes. C'est là qu'elle a été vendue à Doran.
- Excuse-moi de te couper mais c'est à ce moment là que tu me remercies de t'avoir sauver la vie.
- Tu as tué mon seul témoin.
- Tu te fous de moi.
- Il y a une filière pour faire entrer les clandestins. Hesse a dû suivre le même chemin pour entrer ici.
Danny sentait la moutarde lui monter au nez. Il devint rouge prêt à exploser sous la colère.
- Tu as pris un risque stupide et inutile. Moi, je suis père de famille je ne vais pas risquer ma vie pour que tu puisses te venger.
- Cette jeune fille aussi est la fille de quelqu'un.
- Mais il ne comprend rien à rien. Pour quelqu'un qui a perdu son père, je te trouve parfaitement con.
- Tu viens de dire quoi là ? Imagine si il avait tué ta fille. Imagine juste ça un instant. Ne me dis surtout pas que tu ne ferais pas n'importe quoi pour retrouver l'ordure qui lui a fait ça.
- Je t'interdis de me reprocher mon attitude envers ma fille.
Il pointait son doigt sur Steve tout en martelant chaque mot qu'il prononçait.
- Je te préviens, Danny. Je déteste qu'on s'approche trop de moi.
Danny posa son doigt sur le torse de Steve. Ce dernier lui attrapa le bras et le tordit violemment jusqu'à ce que Danny soit au sol.
- Désolé Lieutenant mais je t'avais prévenu.
- Mais tu es qui toi : un ninja ou un truc comme ça ?
Deux flics s'approchèrent d'eux. Steve leur signala que tout allait bien et leur fit signe de retourner bosser.
- J'ai bien compris, Danny, que tu ne m'aimais pas. Mais pour le moment nous faisons équipe ensemble.
- Super maintenant tu me lâches.
Steve le relâcha. Danny se releva doucement en se massant son épaule maltraitée.
- Nous devons remonter la filière...
Danny lui balança un magistral coup de poing en pleine mâchoire. Steve, sous le choc, s'écroula sur la voiture derrière lui.
- Tu as raison je ne t'aime pas.
Ils roulaient une nouvelle fois en silence. Danny se massait son épaule. Elle le lançait. Steve le regarda du coin de l’œil.
- Ça va ton épaule ?
- Je n'ai pas envie de parler avec toi.
- Je sais pourquoi ta femme t'a quitté. Tu es trop chatouilleux.
- Je suis quoi ? Chatouilleux ? C'est une blague venant de toi. Si je suis chatouilleux toi tu es quoi ? Comment tu es arrivé à la conclusion que je suis chatouilleux. Quand je me suis pris une balle à ta place. Vas-y réponds moi. Je trouve ça super que tu n'es jamais peur de rien, le coup de ton regard d'acier et ton mental d'androïde. Les mecs dans ton genre veulent chasser les gros méchants dans le monde entier mais il y a des règles que des gens civilisés comme moi suivent à la lettre. Nous ne sommes pas des animaux.
- Pas des animaux, rit Steve.
- Règle numéro un si je prends une balle à cause de toi tu t'excuses.
- Je m'excuse.
- Pour ça n'attend pas une grande occasion comme un mariage, un anniversaire.
- Je me suis excusé. Tu veux que je recommence. Je suis sincèrement désolé. Tu vois c'est ça que je voulais te dire il y a trois heures quand nous avons entamé la discussion.
- J'ai bien entendu tes excuses et je les mets en suspens pour le moment.
- Surtout tu me tiens au courant de leur acceptation.
- Ouais, je ferais peut-être ça.
Steve riait intérieurement en regardant le paysage défiler devant la vitre. Danny était un colérique se qui pouvait se révéler utile comme être une vraie bombe à retardement. Seul le temps pourrait lui dire quel type de colère il contenait.
- Tourne à droite à la prochaine intersection. Je connais quelqu'un qui pourra nous aider.