Nouvelle vie
Alyssa avait regardé partir Steve avec la boîte. Elle était restée planter au milieu du garage avec Danny. Leurs yeux parlaient pour eux. Elle n'avait pas tout compris à ce qu'il venait de se passer. Elle se passa la main dans les cheveux et se mit à rire doucement.
- Qu'est-ce qui vous fait rire comme ça ?
- C'est bien un McGarrett, rit-elle.
- J'espère que c'est le dernier de son espèce, ironisa-t-il.
Il lissa sa cravate entre deux doigts et sortit à son tour du garage. Elle le suivit jusqu'à sa voiture.
- Vous êtes sur l'île depuis quand ?
- Comment vous pouvez savoir que je ne suis pas d'ici ?
- Votre cravate. Personne ici n'en porte.
Il regarda sa cravate noire à rayures grises. Il avait remarqué que les hawaïens n'en portaient pas mais il ne se voyait pas trop avec des chemises à fleurs et un bermuda. Le summum serait qu'on l'oblige à porter des tongs. Ce morceau de plastique avec sa ficelle entre les orteils. Un string pour pied. Ce genre d'accoutrement n'était vraiment pas pour lui. Le classique lui correspondait parfaitement.
- Là d'où je viens on en porte une tous les jours.
- Sur l'île nous avons une autre façon de faire.
- J'ai cru comprendre.
Alyssa lui sourit et s'éloigna vers sa voiture. Danny ne la quitta pas des yeux jusqu'à ce qu'elle atteigne sa voiture. Il monta dans la sienne et démarra. La fraîcheur de la climatisation lui fit le plus grand bien.
- Cette femme donne chaud sans s'en rendre compte.
Steve descendit du taxi qui s'était garé devant un hôtel des plus miteux. Une pluie diluvienne tombait. Il s'abrita sous le dossier qu'il portait à la main. Il courut sous la pluie jusqu'à une porte et y frappa deux coups. Danny ouvrit la porte en grimaçant. Il s'effaça pour le laisser entrer dans la pièce.
- Je suis passé au poste et j'ai vu ton capitaine, enchaîna Steve. Il m'a dit que tu avais mis sur écoute un certain Fred Doran.
- Je peux savoir comment tu as su où je vivais ?
- J'ai mes sources, répondit-il, énigmatique.
Steve pénétra dans la pièce et regarda tout autour de lui. Il remarqua une photo sur la table de nuit et la prit dans les mains. Une petite fille brune souriait à l'objectif.
- C'est ta fille ?
- Tu es un vrai Sherlock Holmes dis donc.
- Ne me dis pas qu'elle et toi vous vivez dans ce foutoir ?
- Tu es qui toi. SOS nounou parfaite.
Danny était hors de lui. On lui avait retiré sa première véritable enquête depuis qu'il était sur l'île à cause de ce McGarrett et maintenant il était là en face de lui en train de critiquer sa manière de vivre.
- Dis-moi c'est qui ce Fred Doran.
- Je ne pense pas que tu es besoin de moi.
- Arrête aide-moi.
Steve lui montra la photo de Doran qu'il avait trouvé dans le dossier. Elle montrait un afro-américain pas vraiment souriant avec une grosse coupe à la Jackson Five. Danny s'assit dans le fauteuil tandis que Steve préféra rester debout près de la fenêtre entrouverte.
- Fred Doran est un trafiquant d'arme. Il a fait deux ans pour revente d'armes prohibés. Il est aussi au centre d'une affaire en cours qui concerne un homicide. Nous ne savons pas où ces armes sont cachés.
- Je vois pas le rapport avec mon enquête.
- C'est simple, la balle qui a tué ton père vient de la même arme que celle pour l'enquête sur Doran. Deux meurtres, une arme. A mon avis, Hesse, quand il est arrivé sur l'île, a été voir Doran pour obtenir une arme.
- Ton Doran, il sait sûrement où trouver Victor. Allez viens on y va.
Danny se leva en riant. Steve était arrivé à la porte et poussait la moustiquaire.
- Doucement, je te rappelle que ce n'est plus mon enquête.
- Ton supérieur m'a dit que tu étais sur l'île depuis six mois et que viens du New Jersey. Tu connais le métier et tu peux avoir un regard neuf sur l'affaire.
- Je te remercie mais mon évaluation est dans six semaines.
- Tu as une légère trace d'alliance. Tu es divorcé et tu es venu ici pour te rapprocher de ta fille c'est évident. Ce qui veut dire qu'entre les visites, il n'y a que ton boulot et c'est exactement ce que je recherche.
- Je ne supporte pas les mecs comme toi. Vous arrivez et vous vous prenez pour les rois du monde. Vous ne vous rendez même pas compte que vous salopez le boulot des autres.
- Tu n'as pas le choix, Lieutenant. Le Gouverneur m'a donné carte blanche et je te veux avec moi. Tu vas voir on va s'adorer.