Fille de Mangemorts cherche parents normaux

Chapitre 2 : Chapitre 1

3565 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans

Chapitre 1

 

« L’an dernier j’étais encore un peu prétentieux, cette année je suis parfait. » Frédéric Dard

 

                « Le vent souffle dans la plaine. Les nuages masquent le soleil. En supposant que le jour se soit levé. Les arbres se mettent à hurler de souffrance. Au beau milieu de tout ça, une femme gît sur l’herbe humide. Ses cheveux bruns tournoient autour de son visage. Les yeux clos, des larmes coulent sur ses joies creuses. Du sang s’écoule de sa lèvre inférieure pour se répandre sur le sol. Elle ressemble à un cadavre. Cependant les faibles battements de son cœur semblent prétendre le contraire. La jeune femme ouvre alors brusquement les yeux. Incroyable mélange entre le gris et le bleu. Au loin, une voix lugubre retentit. La seconde d’après, la douleur fit cambrer son corps. Son poignet lui brûlait et elle laissa le vent étouffer ses cris. Et, se glissant à ses côtés, le serpent, affamé, l’appela. »

                - Lestrange !

                Retour à la réalité.

                J’ouvre un œil puis l’autre. Je peux donc clairement distinguer le visage du directeur de ma maison penché sur moi.

                Quelle vision apocalyptique.

                - Monsieur, je marmonne alors, vous me faîtes mal.

                Il lâche mon poignet qui aborde la marque de ses longs doigts crochus. Derrière lui je peux apercevoir les silhouettes de mes colocataires qui me fixent avec curiosité.

                - Qu’est-ce qui s’est passé ? je demande en me redressant à grand peine.

                - Tu faisais un cauchemar, m’explique Princeton.

                Ah. Est-ce vraiment une raison pour me réveiller si tôt ?

                - De plus, juge bon de rajouter le professeur Rogue. Vous êtes en retard pour votre entraînement de Quidditch.

                Je cligne plusieurs fois des yeux avant de comprendre ce qu’il vient de me dire.

                Oh putain, je viens de comprendre.

                Marcus va me tuer.

 

                - T’as une sale gueule.

                Ouais c’est ça, tu t’es regardé dernièrement dans un miroir mon vieux ?

                - Je t’emmerde, je grommelle. A cause de toi j’ai pas eu le temps de me coiffer.

                - Pauvre bichette.

                Il rigole de sa propre blague. Aller vas-y marre toi tant que tu veux, ça me fait rien du tout.

                « Menteuse. »

                Toi on t’a pas sonné. Saleté de conscience.

                - Bon c’est bien beau tout ça mais t’es en retard, je me vois dans l’obligation de te punir, susurre-t-il.

                Il se penche sur moi, un sourire qu’on peut dire sadique aux lèvres. Je sens mon cœur s’emballer dans ma poitrine et mes joues me brûlent.

                J’espère qu’il est assez débile pour croire que j’ai froid.

                - Tu feras cinquante pompes de plus que les autres.

                - Quoi ?! je m’écrie avant de baisser d’un ton : Tout mais pas ça.

                - Allez, on se bouge.

                Je fais mine de pleurer avant de rejoindre les autres qui me regardent avec un sourire aux lèvres ce qui me réchauffe le cœur. Je me sens aimer. Bon j’avoue qu’au début, ils me rejetaient tous. Pourquoi ? Tout simplement parce que je suis une fille et que je suis une excellente gardienne. Bah, jaloux va. Mais trois ans ont passés désormais et maintenant ils me considèrent un peu près comme leur égal. Par contre je me sens un peu seule parfois. Et vraiment minuscule. Moi qui me ventais d’être plutôt grande, je regrette presque tout de suite mes propos quand je regarde les membres de mon équipe, en particulier mon capitaine. Bon au moins je suis à peu près sûr que personne n’osera jamais me faire chier. Même si Marcus dit qu’il faudrait être suicidaire pour s’en prendre à la fille de Bellatrix Lestrange. C’est ce qu’il a fait d’ailleurs, peu après mon arrivé dans l’équipe alors que je venais tout juste d’avoir treize ans. Il ne m’aimait pas. Il me l’a fait très clairement comprendre dès que j’ai franchis la porte du stade. Il l’a regretté. J’ai beau être la fille de Mangemorts il n’empêche que je sais me défendre. Son visage en a gardé des séquelles pendant plusieurs jours. Maintenant ça allait mieux. VRAIMENT mieux. Aller savoir comment. Ça c’est passez comme ça, du jour au lendemain. Avant que l’un de nous comprenne, nous étions amis.

                - T’es lente Momo.

                - Va te faire enculer sale con… compote de pomme.

                Bon d’accord ça ressemblait plus à :

                - Va-te… Faire… En… Cu… ler… Sale con…. Com… Pote de… pomme.

                J’avoue, ça  ne ressemble strictement à rien. D’ailleurs ça fait bien marrer Marcus. J’aimerais l’y voir, tiens ! C’est pas lui qui doit se taper cent pompes d’un seul coup. Parfois j’ai l’impression qu’il oublie que je suis une fille en plus d’être sa meilleure amie. Mais comme je suis amoureuse de lui, je lui pardonne.

                Pour cette fois en tout cas.

                Parce que, oui, moi Mimosa Bellatrix Lestrange je suis amoureuse de Marcus Flint. Pas besoin de me fournir une corde et un tabouret, j’ai déjà prévue depuis fort longtemps de sauter de la tour d’astronomie. Mais je le ferais pas. En tout cas, pas maintenant. Pas que j’ai le vertige. Vous pensez bien que je ne ferais pas de Quidditch sinon, c’est juste que Marcus et moi on a déjà essayé avec une pastèque et c’est moche. Horriblement moche. Je tiens à mourir en bonne état.  Si possible la tête toujours en place. Ça serait sympa. Bon comme je disais, je ne me suis pas tout de suite rendue compte que je l’aimais. Tout s’est passé pendant les vacances d’été quand je me suis rendue compte à quel point il allait me manquer. Puis finalement il est revenu et là je ne vous raconte pas ma joie. Joie qui fut de courte durée puisque quelques temps après, Dumbledore m’apprenait que si Marcus n’était pas revenu, j’aurais été choisi comme capitaine.

                Comme quoi, le sort s’acharne sur moi.

                - Allez plus vite, t’en as même pas fait la moitié.

                Bien sûr du con, j’ai même pas eu le temps de bouffer. Et tout ça à cause de qui ? Bah à cause de toi. En plus il sait très bien que je suis pas du matin. Je le suspecte d’ailleurs d’en profiter pour se venger de tout ce qui s’est passé avant que l’on ne devienne ami.

                Traître.

                Comment peut-il faire ça ? A moi, en plus, sa meilleure amie. Je vais me mettre à bouder. Bon peut-être pas maintenant parce que je dois terminer mes pompes.

                - Quatre-vingt-dix-sept… Quatre-vingt-dix-huit… Quatre-vingt-dix-neuf… Et cent ! Tu peux arrêter maintenant.

                Mes bras cèdent sous la pression et je me retrouve coucher à plat ventre sur le sol sous le rire de mes camarades. Je me retrouve sur le dos pour mieux respirer. De l’air par pitié…

                - Bon maintenant, on passe aux abdominaux.

                Ah, non là c’est trop pour moi.

                Je m’évanouis.

 

 

                Quand je me réveille enfin, il doit être environ dix heures du matin. La lumière m’aveugle violemment et je me rends compte que je ne suis plus sur la pelouse mais à l’infirmerie. Super. Je déteste l’infirmerie. J’espère qu’elle ne me donnera pas de médicaments… Tiens d’ailleurs j’entends des pas se rapprocher de mon lit.

                Pitié que ce ne soit pas elle. Pitié que ce ne soit pas elle. Pitié que…

                - Momo ?

                J’ouvre brusquement les yeux et croise le regard sombre de mon capitaine et accessoirement meilleur ami.

                - Marcus ? je lâche.

                On se contemple. On s’observe.

                J’ai envie de l’embrasser.

                Et merde. C’est plus grave que je ne le pensais.

                - Alors ? me questionne-t-il. Ça va mieux ?

                - Pas grâce à toi en tout cas, je ronchonne en gonflant les joues.

                Il me donne une petite tape sur la tête.

                - Hey, c’est pas de ma faute si t’es aussi fragile qu’une brindille, il réplique.

                - Je…

                - T’emmerde, oui je sais, termine-t-il.

                Je lui tire la langue. J’ai beau avoir seize ans il m’arrive encore de me comporter comme une gamine. Mais cela restait entre nous. Je ne pense pas que mon oncle apprécierait ce genre de comportement. Mais bon, comme il est pas là, je me permets certaine liberté.

                - Tiens, je t’ai rapporté ça, me dit alors Marcus.

                Il me tend un paquet de Chocogrenouilles et j’en frémis de plaisir.

                - Merci Marc’, t’es le meilleur.

                - Je sais, je sais.

                Je lui donne un coup de pied dans le tibia, mon sourire trahissant mon amusement. Marcus m’attrape alors par le poignet et me ramène à lui, mon nez percutant violemment son torse.

                - Hey !

                Je déteste me sentir petite. Alors vous imaginez que quand je me retrouve collée contre Marcus Flint, la tête contre son torse, mon égo en prend un coup ?

                - Saleté de troll.

                - T’es jalouse c’est tout.

                - Je vois pas pourquoi j’envierai ta seule gueule de géante fécondé par un troll.

                - Tu as un problème avec les trolls ?

                - Pas le moins du monde. Tu imagines bien que tu ne serais pas mon meilleur ami sinon.

                Il se renfrogne. J’adore être méchante. Je peux devenir une véritable peste quand je le souhaite. Apparemment c’est dans les gênes, il suffit de voir mon cousin pour le deviner. Pas que Drago soit méchant, c’est juste une véritable tête à claque. J’en sais quelque chose. Mais gare à celui qui essaie de lui faire du mal. C’est comme un frère pour moi, il est donc hors de question que quelqu’un l’approche de trop près. D’ailleurs, je ferais mieux de surveiller ses relations avec cette fameuse Pansy Parkinson. Elle a beau être une sang-pur, je ne l’aime pas vraiment.

                - Mr Flint ! s’écrie alors une voix. Miss Lestrange !

                Je sursaute en attendant la voix de Pomfresh. La seconde d’après, et sans que je puisse trouver une explication plausible, je me retrouve dehors avec Marcus.

                - Bon qu’est-ce qu’on fait ? je demande. On sèche ?

                - J’aimerais bien mais si je rate une nouvelle fois mon année, ma mère m’a faite jurer qu’elle me couperait les vivres.

                J’écarquille les yeux. C’est la pire chose qui peut arriver à un sang-pur. Parce que non seulement tu n’as plus de famille mais tous tes soi-disant amis te rejettent. Un silence gêné s’installe donc. Jusqu’à qu’on entende la douce voix de Rusard nous hurler dessus.

                Bon bah, ils ne nous restent plus qu’à courir.

 

« Je m’appelle Mimosa Bellatrix Lestrange. J’ai seize ans. Mes parents sont des Mangemorts et sont à Azkaban. J’entame ma dernière année à Poudlard chez les Serpentard. Je suis la gardienne de notre équipe de Quidditch. Je suis amoureuse de mon meilleur ami, Marcus Flint.

Et plus jamais je ne veux me retrouver seule. »

 

Ce que j’ignorais ce jour-là… Aveuglée par mon bonheur… C’est que le serpent de mes cauchemars se rapprochait de jour en jour. Il me retrouverait. Je l’ignorais.

Et ce jour-là, il dévorerait mon âme.

Laisser un commentaire ?