Père d\'Une Vie
Chapitre 2 : Un Enfant heureux et un Père Dangereux
Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans
Mardi 13 Mai 2008
"Avada Kedavra !"
Le sort s'abattit puissamment, d'un vert intense,... sur le mur derrière l'enfant.
'Qu... Quoi ? Il a repoussé mon sort !' se dit Draco, le Mangemort, en regardant le petit garçon vautré dans son landau, toujours babillant gaiement.
Le jeune homme se demanda nerveusement pourquoi autant de lumière et de bruit ne l'effrayait pas. Etait-il humain ?
'Il a repoussé... Il a repoussé mon Avada Kedavra…
'Non', lui répondit durement sa conscience, 'tu l'as délibérément raté. Tu ne voulais pas le tuer !'
Draco Malfoy tapa rageusement du pied, se prenant la tête dans ses mains. Mais qu'est-ce qui lui arrivait tout d'un coup ?
Un petit cri le rappela à la réalité, et il releva la tête vers son origine: le garçon allait pleurer.
Mu par une soudaine envie, il s'en approcha, et pendant que l'enfant hoquetait, annonçant ses pleurs, le Mangemort le prit dans ses bras et commença à le bercer.
Quelques secondes plus tard il s'arrêta et faillit le jeter avec violence dans son lit : mais que faisait-il bon sang ?
'Merlin, pitié, sauves-moi de cet enfant !'
Ses bras se contractèrent et il se pencha en avant, rencontrant pour la seconde fois les yeux bleu azur du garçon. Ce fût comme si sa conscience s'arrêtait de fonctionner par elle-même et qu'elle laissait le soin à autre chose de le faire à sa place.
"Veela !" S'exclama-t-il encore.
Il mit ses mains sous les aisselles du petit et le porta face à lui. Rien ne montrait son appartenance aux Veelas... Pourtant, comment faisait-il pour adoucir son cœur ?
"Je ne peux pas te tuer, d'accord... Mais je ne peux pas non plus te donner à ses incapables, je m'y refuse! Alors qu'est-ce que je vais faire de toi? Je crois que personne ne te mériterait! Tu es... incroyablement calme et gaie! Et tu dois avoir plus de courage que Potter lui-même! Oui, personne ne te mérite... Mais je ne peux pas te garder, non je ne peux vraiment pas ! Un Malfoy avec un enfant à la maison? Célibataire qui plus est ? Et Mangemort à la solde du pire sorcier que n’ait jamais porté la Terre ?"
Il eut un sourire ironique et sans joie:
"Je ne suis peut-être pas aussi cynique et meurtrier que mes pairs, mais mon ambition est trop grande pour laisser place à un enfant en bas âge, tu comprends?" Demanda-t-il encore, regardant toujours le petit dans les yeux. "Mais pourquoi je te pose des questions auxquels tu ne peux même pas répondre ? Tu ne les comprends même sûrement pas...Qu’est-ce que je perds mon temps ici !"
'Tu lui parles', lui rétorqua sa conscience 'et en plus, tu lui donnes de ton temps. D'autres suggestions plus constructives?'
Eh bien ! Si les gens savaient que Draco Malfoy se parlait à lui-même, beaucoup se verrait dans l'obligation de le baisser immédiatement dans leur estime... et il ne leur en voudrait pas ! Mais c'était encore un jeune homme, et non un vieil hagard qui avait laissé sa vie derrière lui et perdu son âme d’enfant!
"Rien que de voir un petit rire face à moi, et je me retrouve à mes 15ans... Tu as une mauvaise influence sur moi... gamin !"
Il chercha distraitement son nom autour de lui, mais ne trouva rien. Puis il le regarda à nouveau et soupira:
"C'en est fini de moi, tu as gagné, je n'ai pas le choix. Je vais essayer de m'occuper de toi... Mais qu'est-ce que je fais bordel ! Qu'est-ce qui m'arrive..."
-Maître Malfoy ?" Appela une voix nasillarde et légèrement rauque.
'Ah ! Goyle ! Et merde ! Qu'est-ce que je fais ?'
Il chuchota rapidement un sort, sa baguette pointé près de la mère, puis transplana avec le bébé.
Il arriva dans une salle à manger riche et sombre et déposa rapidement l'enfant sur un divan passablement incliné vers le dossier.
"Tu as intérêt à te taire et à m'attendre sagement, gamin. J’en ai pour quelques secondes… j’espère !"
Puis il marcha rapidement à travers un couloir décoré d'un miroir devant lequel il ralentit en voyant son image pâle, blonde, et fatiguée se refléter dessus. Avec un soupir il accéléra le pas et ouvrit la porte de sa chambre, au fond du couloir.
Tout ici était de vert, de noir, d’argent. Son lit à baldaquin, aussi vert et argent que le reste, contrastait avec son immense armoire noire. Le papier peint était aujourd'hui d'un vert profond. Sa table de travail était faite d'un bois sombre.
Rapidement il invoqua un petit lit avec des bordures hautes qui apparût près de son lit. C’était vraiment pittoresque, mais cela valait mieux que rien… Il lança un sort dessus pour qu'il reste invisible à toute personne extérieur à son chez-lui – c'est-à-dire: tout le monde. Puis il jeta un sort de silence permanent et alla chercher l'enfant qu'il coucha.
"Tu reste bien sage, je reviens," dit-il rapidement.
Sans attendre plus longtemps il transplana de nouveau pour se retrouver devant la maison du gosse.
'Bien, espérons que Goyle ne se pose pas trop de questions, et ne fasse pas le difficile...' pensa-t-il en soupirant.
Il entra silencieusement dans la maison et fit crisser les marches en montant l'escalier.
"Malfoy ?" Croassa la voix de l'homme.
"Ouai Goyle, je suis la. Qu'est-ce qu'il y a ?"
-Oh, je me demandais... Mais où étais-tu passé ?" Fit celui-ci en s'approchant enfin du blond.
"Ah ! Par-ce que sa t'intéresse ? Je suis ton Maître je te rappel, crétin !"
-Ouais, ouais," répondit Goyle, suspicieux.
"J'en avais finis avec cette famille de débile, j'étais sorti pour voir s'il en restait un peu pour moi au dehors," répondit calmement le Mangemort faisant un geste vague vers la porte d’entrée de la maison. "Ca te va ?"
Un rictus pervers et les yeux étincelants, l'ancien Serpentard et tout ancien ami de Draco persifla :
"Dis, tu l'as bien amoché le gosse ! Tu as pris ton pied, j'en suis sûr ! Pourquoi n'y en a-t-il que pour les autres ?!"
Puis enfin il partit, laissant un Draco soulagé continuant son chemin vers la chambre après avoir émis un léger "t'inquiètes !" avec une tape sur l'épaule du gros homme qui passa pour « presque » amical.
Lorsqu'il entra enfin dans la chambre du petit, le blond verrouilla par trois sorts la porte et fit disparaître l'illusion qu'il avait créé du bébé, près de sa mère. Il avait espéré qu'elle soit assez dégoûtante pour empêcher quiconque de s'approcher ou de se poser des questions sur l'enfant. Et ça avait plutôt bien marché, apparemment.
'Bon, je ne suis pas là pour me réjouir quant à mon niveau pour les illusions...'
Et il commença à chercher dans les affaires qui traînaient un indice, même minime, quant au nom de l'enfant qu'il avait ramené... chez lui !
Il trouva des affaires qu'il réduisit et mit dans sa poche de pantalon, sous sa robe. Puis, ayant fais pendant plus d’une dizaine de minutes le tour de la chambre, découragé, il se dirigea vers le landau pour l'embarquer aussi et partir lorsqu'il réalisa quel imbécile il avait été !
"Il était là... J'ai passé du temps à le chercher... et ce putain de nom était là..."
Là, oui là, sur la couverture, une écriture doré parcourait le tissu:
Blackwisdom Esteban
27/10/2000
"Pf ! Gamin, tes parents étaient des abrutis ! On dirait presque une carte de recherche, cette couverture horrible. Il ne manquerait plus que ta photo ! C'est d'une absurdité...!"
Il empoigna la couverture bleue et la jeta à terre. Il prit le landau et transplana à nouveau chez lui. Il se dirigea vers sa chambre d'un pas vif. Puis, comme si subitement il imaginait ce que pouvait faire l'enfant, il ralentit et ouvrit doucement la porte: il dormait.
'Instinct paternel, Monsieur Malfoy ?' railla une voix en lui: sa conscience, toujours aussi aimable.
" Un Malfoy avoir un instinct paternel ? Aujourd'hui j'aurais vraiment tout vu ! Quelle sale journée ! Grommela-t-il pour lui-même."
Il entra silencieusement dans sa chambre et referma tout aussi faiblement la porte. Il jeta un sort pour fermer les volets et s'assied sur le lit près du garçon.
"Ok, Esteban. Je suis d'accord pour te garder... Mais je ne serais pas souvent là et je serais loin – mais alors vraiment très loin ! – d’être le parfait petit papa rêvé..."
Le petit bougea légèrement et mit son pouce dans la bouche. Draco faillit lui attraper la main pour la lui retirer mais se retint de justesse.
'Tu vas le réveiller, crétin !'
'C'est bon...'
Il regarda encore quelques minutes le petit Esteban dormir puis se rappela soudain que ses Mangemorts étaient encore entrain de prendre leur pied au dehors !
"L'imbécile ! Je les ai oubliés !"
Il transplana sans attendre pour se retrouver au milieu de la rue saccagée. De sa baguette il fit apparaître la tête de mort haut dans le ciel qui rallia tous ses petits "protégés".
Et ils les entendis arrivés bien avant de les voir.
"Quelle merde ! Pas un seul Auror !"
"Ouai ! Ils nous ont laissés faire tout ce que nous voulions !"
"C'est plus marrant comme ça. On peut prendre notre temps !"
"Crétin !"
"Espèce de lâche !"
"Quand les Aurors viennent c'est bien plus sanglant ! Bien plus amusant !"
Ils parlaient un peu tous en même temps et Draco leur intima le silence d'une voix des plus glaciale:
"Vos gueules ! Nous partons ! Venez me faire un rapide compte rendu chacun votre tour en rentrant ! Et n'oubliez pas d'aller saluez le Maître !"
"Comment oublier !" Maugréa l'un des hommes.
"Ta gueule !"
Draco n'attendit pas la suite de la ô si intéressante conversation et transplana au vieux château où se cachaient son maître et ses fidèles. Il se dirigea vivement vers la salle où il se trouvait... Voldemort.
Il arriva face à une grande porte qu'il ouvrit de ses deux mains. Aussitôt entré, elle se referma toute seule et il s'agenouilla.
"Maître..."
"Draco, mon Mangemort, ta sortie de divertissement est finie ?" Lui demanda une voix doucereuse.
"Oui mon Maître. Mon rapport vous sera apporté dès que j'aurai vu tous les hommes de mon équipe," répondit le presque fidèle Mangemort, évitant de regarder Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom.
Il n'osait dire "Mes mangemorts". La première et dernière fois qu'il l'avait fait, Voldemort l'avait humilié face à eux:
"Tes Mangemorts ! Draco, ton ambition te joue des tours. Ces Mangemorts sont les miens, et non les tiens. Ne confonds pas ! Tout m'appartient ! Tu m'appartiens ! Même si ces Mangemorts sont sous ton commandement, ils ne sont pas à toi et ne le seront jamais, jeune impertinent !"
Depuis, Draco ne faisait que le penser, tout simplement. Et le traiter de « jeune impertinent » ! C’était presque aussi humiliant que d’être traité de véritable inexpérimenté !
"Bien. J'admire toujours autant ton impeccable façon de faire. Ton organisation est un réel exemple pour les autres. Reviens me voir ensuite."
Draco s'inclina et repartit. Il se sentait soulagé de ne pas avoir dû embrasser le Maître. Être trop près de lui baissait les défenses de son esprit. Voldemort avait ce don pour lire dans certaines des pensées, qui mettait tout le monde mal à l’aise. Et aujourd'hui plus que tout autre jour, il se refusait à perdre face devant son maître.
Quand il arriva dans le bureau qu'il occupait lorsqu'il était au château, le premier des Mangemorts attendait déjà.
oOo
Enfin il était chez lui! L'entrevue avec chaque Mangemort avait duré plus de trois heures ! Et il avait dû aller voir Voldemort. Ca ne s'était pas trop mal passé: Le Sorcier Noir était plutôt fatigué et l'avait vite renvoyé. Et Draco était rentré chez lui.
Il était à présent cinq heures du matin et il n'était toujours pas couché. Il avait beaucoup trop faim pour cela. Avant de partir pour tuer, il ne pouvait rien avaler. Il n'avait jamais su pourquoi, mais c'était ainsi : il avait le ventre noué.
Il se jeta sur la nourriture qui restait dans le frigo magique qu'il avait puis allait aller se jeter dans son lit quand il se rappela une petite chose qu'il avait mise momentanément de côté : un bébé résidait à présent dans chambre.
"Eh merde! Les premières contraintes arrivent..."
Ne pas faire de bruit pour ne pas le réveiller. Et, réalisa-t-il, il faudrait qu'il soit là pour tous les repas aussi !
« Oh non… ! »
Ima
Père d'une vie
Chapitre 2: Un enfant heureux et un père dangereux