Harry Potter et le secret du Graal
Harry, Hermione, Ron et Ginny marchaient cote à cote dans un petit village du Devon. Le soleil se levait péniblement tandis que la brume quittait peu à peu les ruelles pour aller mourir dans les champs environnants. Août touchait à sa fin et septembre s’apprêtait à sonner la mort de l’été.
Les quatre amis tremblaient malgré leurs capes. Tous regrettaient de ne plus être confortablement installés dans un fauteuil au terrier. Ils avaient à peine pris le temps d’écrire une lettre qui annonçait leur départ, sans préciser où ils allaient. Harry n’osait pas imaginer l’état de Mrs Weasley alors que même sa fille était partie si soudainement. Il espérait que l’ordre du phoenix ne se lancerait pas à leur recherche. Ils n’en avaient pas le temps mais il se doutait que sa disparition les inquiéterait également. Harry avait bien expliqué dans sa lettre qu’il agissait tel que le voulait Dumbledore. Cela leur suffirait-il pour ne pas retourner toute l’Angleterre dans l’espoir de le retrouver ?
Il sentit Ginny se serrer contre lui à la recherche de chaleur. Les rayons encore faibles du soleil commençaient à peine à les réchauffaient. Quelques fenêtres s’ouvraient ici et là. Harry espérait que personne ne ferait attention à quatre adolescents habillés avec des capes, portant des sacs et descendant la rue principale dans le petit matin. Il espérait qu’ils trouveraient vite la maison de Flamel. Hermione avait fait des recherches poussées dans ses nombreux livres pour découvrir plus de détails sur la localisation de l’alchimiste.
« Ça doit être par là, dit-elle, au bout du chemin. »
Sous la direction d’Hermione, ils tournèrent à un angle de rue et avançaient désormais sur un chemin pavé qui avait dû connaître de meilleurs moments. Au bout du chemin se tenait une grande maison en pierre au toit rond et lisse. Elle ressemblait à un énorme champignon.
Les quatre amis s’arrêtèrent devant la porte et se regardèrent. Qui allait oser frapper ?
« J’espère qu’il est déjà réveillé, fit Harry.
_ Je pense que, vu ce que nous sommes venus chercher, ça n’aura pas grande importance, dit Ginny.
_ Probablement, oui. »
Harry prit le lourd anneau attaché à la porte et donna trois coups sur le lourd panneau de bois. Il se passa quelques secondes pendant lequel le silence fut total. Puis la porte s’entrouvrit légèrement. Un œil bleu ciel les observa quelques instants et la porte s’ouvrit complètement. Un vieillard aux longs cheveux blancs encore fringant se tenait sur le seuil et leur souriait.
« Alors voici donc Harry Potter accompagné de ses amis. Je vous attendais. Mais entrez donc. Il ne fait pas bon traîner dehors ces temps-ci. »
Le vieil homme s’effaça pour les laisser passer. Ils entrèrent dans le vestibule et leur hôte referma la porte.
« Venez au salon. Pour ce que nous avons à nous dire, nous y serons mieux installés. »
L’intérieur de la maison était richement décoré de nombreux ustensiles aux allures bizarres. Harry se doutaient qu’il s’agissait de tous ce que Flamel avait récolté durant sa très longue vie. Le salon était également bien encombré mais ils y trouvèrent un canapé et des fauteuils moelleux dans lesquels ils furent contents de trouver un peu de repos. Ginny savait transplaner mais elle n’avait pas encore son permis. Pour ne pas se faire repérer, ils étaient obligés de réapparaître assez loin de leur véritable destination.
Une vieille femme apporta un plateau avec du thé et des petits gâteaux qu’elle posa sur la petite table.
« Oh mes pauvres enfants ! Vous avez l’air épuisé, fit elle.
_ Puisque vous m’avez retrouvé, je suppose que vous avez également entendu parler de ma femme, Pernelle, dit Flamel en s’installant à son tour dans un fauteuil. J’aurais détruit la pierre philosophale bien plus tôt si je ne l’avais pas. Peu importe la longueur d’une vie sans amour. »
Pernelle lui sourit et retourna dans la pièce à côté. Nicolas Flamel regardait ses jeunes invités. Il voyait bien qu’ils étaient intimidés face à lui.
« Si Albus ne m’a pas raconté d’histoires je dois me trouver en face de miss Granger, la meilleure élève que Poudlard ait eu depuis longtemps. »
Hermione rougit jusqu’aux oreilles tant du compliment que de savoir que Dumbledore la tenait en si haute estime.
« Et vous devez être Mr Ronald Weasley. Un gardien de quidditch exceptionnel. Même Albus, qui n’est pourtant pas un très grand fan de ce sport l’a reconnu. »
Assit sur le fauteuil à côté d’Hermione, Ron devint également écarlate en murmurant un « mais non mais non » à peine audible.
« Et voici miss Virginia Weasley. Vous préférez être appelée Ginny si je ne m’abuse. Albus m’a également parlé de vos talents très développés. Vous n’êtes pas la dernière à user du maléfice de chauve furie d’une manière redoutable d’après ses anecdotes. »
Ginny s’empourpra à son tour. Entre elle et son frère, Harry se crut au milieu d’un brasier. Flamel posa son regard sur lui. Il était aussi perçant que celui de l’ancien directeur.
« Mr Potter, bien sûr. Je ne crois pas avoir une seule fois rencontré Albus ces dernières années sans qu’il ne me parle de vous. C’est une bien lourde tâche que vous allez devoir accomplir. Mais prenez donc du thé. »
Nicolas Flamel servit quatre tasses qu’il donna à chacun de ses invités. Harry ne savait pas par quoi commencer. Il avait pensé que l’alchimiste se serait empressé de leur donner tous les détails dès qu’ils seraient arrivés. Mais il semblait si calme malgré la situation. Harry se décida à provoquer la discussion.
« Euh… profess… pardon, Mr Flamel… je…
_ Appelez-moi Nicolas, s’il vous plaît. Cela me ferait grand tort que de jeunes gens si talentueux n’osent pas m’appeler par mon prénom.
Ah… euh… oui, bien. »
Le vieil homme déconcertait Harry. Dumbledore avait aussi eu ce don au début. Flamel but une gorgée de thé et déclara :
« Je sais ce que vous voulez savoir Harry. Mais croyez-moi, vous devrez apprendre à être très patient pour accomplir ce qui vous attend.
_ Vous… vous savez où se trouvent nos alliés ? Demanda Harry d’une voix fébrile.
_ Hélas non Harry. Je les ai cherché longtemps. Mais voyez-vous, ce n’est pas à la portée de n’importe qui de trouver nos amis. Et j’ai compris que ce n’était pas moi qui étais destiné à les retrouver. »
Pernelle revint de la cuisine avec un gros gâteau au chocolat qu’elle avait déjà coupé en plusieurs part. Elle le posa sur la petite table et s’installa dans le dernier fauteuil vide en regardant les adolescents d’un air bienveillant.
« Si Albus et moi-même ne nous sommes pas trompé Harry, vous allez être celui qui mettra fin non seulement au règne de terreur de Voldemort mais également à la plus grande quête que l’humanité ait jamais connue. N’hésitez pas à prendre un morceau de gâteau Ginny. Il n’a pas été fait pour la décoration. »
Ginny qui avait à peine repris une teinte normale redevint presque aussitôt toute rouge. Elle dévorait le gâteau des yeux sans oser se servir. Elle prit rapidement une part d’un air gênée. Ron en profita pour se servir également en essayant de prendre un air nonchalant.
« La tâche que vous allez accomplir est l’aboutissement d’un vieux rêve pour de nombreuses personnes, et même des moldus.
_ Je ne comprends pas, mons… euh… Nicolas. Quel rapport tout cela a-t-il avec les alliés que nous attendons et les horcruxes que nous devons détruire ? »
Flamel ne répondit pas tout de suite. Il prit une nouvelle gorgée de thé et regarda Harry d’un air très sérieux.
« Dîtes-moi Harry, avez-vous déjà lu les romans de la table ronde ? »