Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 64 : XIV Au-delà de notre Monde

3961 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 06:16

           CHAPITRE XIV : AU-DELA DE NOTRE MONDE

 

           Hans resta toute la journée enfermé dans la chambre. Il refusa même d’en sortir pour manger. Pierrick et Yann n’insistèrent pas. Ils avaient deviné qu’il voulait rester seul. Après tout, il venait de perdre toute sa famille. Il avait cessé de pleurer. Du moins, extérieurement. Il n’avait plus de larmes. Mais le vide qu’il ressentait dans son âme était toujours bien présent et le serait toujours. Il souhaita même mourir pour les rejoindre. Mais il revit le visage d’une douce jeune fille s’imposer à ses pensés suicidaires. Rien que pour elle, il ne devait pas mourir. Cette histoire était trop triste pour y rajouter encore des larmes.

           Un autre vide s’imposa à son corps. Il décida de l’ignorer jusqu’à ce que son estomac pousse une plainte bruyante. Comment pouvait-il avoir faim dans un moment pareil ? A croire que son corps ne ressentait pas la peine de son esprit. Etaient-ils séparés ? A la deuxième plainte caverneuse, il se décida à se lever. Assis à la table de bois de ce qui servait de cuisine mais où il n’y avait qu’un vieil évier et un poêle à charbon, il ne trouva que Pierrick Chaldo. Ce dernier ne fit que lever ses yeux sombres vers lui.

« Tu as faim je suppose, dit-il.

-Oui, répondit Hans.

-Il y a de quoi faire des casse-croûtes là.

-Merci. Où est votre ami ?

-Il devait aller voir quelqu’un. »

           Hans se fit un casse-croûte avec du pâté et des cornichons puis il s’assit devant Pierrick. Le silence dura un long moment. Mais Hans le brisa.

« Que me veut Malgéus précisément ? questionna t-il.

-Je te l’ai déjà dit : il te veut parce que tu es un descendant des druides germains.

-J’avais compris. Je veux savoir pourquoi il a besoin d’un descendant des druides.

-Le Grimoire de Malchauzen décrirait dans ses pages un rituel permettant d’acquérir une grande puissance. Un rituel ayant détruis tes ancêtres à l’époque des guerres contre l’Empire Romain. Ils n’étaient pas parvenus à le contrôler.

-Et Malgéus espère y arriver.

-Il est assez arrogant pour ça. Nous ne pouvons prendre aucun risque. Il peut tout aussi bien échouer en ne tuant que lui et quelques uns de ses fidèles ou échouer en emmenant avec lui des innocents. Et le pire scénario serait qu’il réussisse. C’est pourquoi tu dois rester cacher.

-Je sais. Mais combien de temps ?

-Je ne sais pas.

-Les Chasseurs le cherchent.

-Je pense.

-Vous ne les tenez pas au courant.

-Ils croient que tu es entre les mains de Malgéus.

-Pourquoi ? Vous craignez qu’il y ait un espion, n’est-ce pas ?

-C’est une possibilité à ne pas écarter.

-Et votre ami, il n’est pas un chasseur ?

-Non, il appartient à un autre service. »

 

           Yann Firvel entra dans le quartier général du 13ème Bureau. Il ne remarqua rien d’inhabituel dans les regards de ses collègues. Mais ici, tout le monde était formé pour ne rien démontrer. Et puis surtout, le goût du secret était tel que tout le monde ignorait ce que faisaient les autres. Seul le directeur était au courant de tout. Firvel frappa à la porte du secrétariat du directeur. La secrétaire l’introduit dans le bureau du chef du 13ème Bureau.

           Le directeur était un homme d’une quarantaine d’année d’allure autoritaire. Mais Firvel savait qu’il n’était qu’un bureaucrate ne connaissant rien de la réalité du terrain. Firvel s’assit en face de lui.

« Vous avez disparu un moment, dit le directeur.

-Il y a eut un peu d’action du côté des Chasseurs, expliqua Firvel. Les mangemorts de Malgéus recherchent des descendants des druides germains. Ça a un rapport avec l’affaire Malchauzen du mois de janvier.

-Et ?

-Ils ont réussi à enlever un adolescent à Beauxbâtons. Un certain Hans Friedrich.

-Que lui veut Malgéus précisément ?

-Je ne sais pas. Il a oublié de me le dire.

-Et Chaldo ?

-Il est sur l’affaire. Mais il n’est pas invincible.

-Très bien. Retournez-y et tenez-nous au courant.

-J’ai une question monsieur. Le dossier que j’ai volé à Beauxbâtons au mois de mai, le projet GLADIUS, vous l’avez étudié, n’est-ce pas ?

-En quoi cela vous regarde ?

-Je voudrai savoir de quoi il traite.

-Je vous ai dit que cela ne vous regardait pas.

-Je suis chargé de surveiller Pierrick Chaldo depuis son retour de Chine. Et j’ignore toujours pourquoi. Si vous voulez que mes informations soient vraiment intéressantes, il me faut savoir ce que vous cherchez sur lui.

-Ne vous inquiétez pas de ça, toutes vos informations sont importantes. Nous nous chargeons de faire le tri ensuite. Maintenant, disposez. »

           Firvel se leva et sortit sans dire un mot. Lorsque la porte se referma, une forme fantomatique apparut légèrement dans un coin du bureau. Les yeux vides de Marion Locca fixaient rêveusement la porte par laquelle Firvel venait de sortir.

« Nous a-t-il menti ? demanda le directeur.

-Non. »

Sa voix était plus légère qu’un soupir. Son beau visage demeurait sans aucune expression sous ses cheveux sauvages.

« Très bien, continua t-il. Continue de le surveiller. Au moindre comportement suspect, tu nous préviens. »

Marion Locca ne répondit pas et disparut silencieusement.

« Il semble que nous nous soyons trompés sur Firvel, dit le directeur. Il n’a sûrement pas pu tromper la vigilance de Locca.

-Et si elle nous mentait, fit une voix par l’interphone.

-Elle est incapable de penser par elle-même. C’est l’agent parfait que nous pouvons contrôler facilement.

-Très bien. Pour l’instant, ne changez rien. »

 

           Quand Firvel ressortit du bâtiment administratif qui abritait secrètement le 13ème Bureau, il remarqua non loin une voiture avec deux hommes à bords. Malgré la distance, son regard aiguisé lui permit d’en reconnaître un : Jacques Mareau, le coéquipier de Chun Yang-Li. Firvel savait qu’il avait été agent à la DST. Il avait sûrement enquêté sur Pierrick pour déterminer dans quel service il travaillait. Et son enquête l’avait mené au 13ème Bureau. Cela voulait dire que ce service n’était pas aussi cloisonné que le pensait les chefs. Cette pensé le fit sourire. Il décida de marcher comme ci de rien était en passant près de la voiture.

           Jacques Mareau et Julien Dérios venaient à peine d’arriver quand ils virent un jeune homme sortir du bâtiment qu’ils voulaient inspecter. D’après une source de Dérios, ce bâtiment, officiellement un centre des archives vétérinaires, cachait en faite le 13ème Bureau. Ils avaient de la chance que quelqu’un en sorte. Ils n’avaient pas eu à attendre longtemps. Le jeune homme passa tout près de leur voiture. Jacques décida de le suivre discrètement. Ils sortirent de la voiture et commencèrent leur filature.

           Yann Firvel savait très bien qu’ils le suivaient. Il imagina un plan au cas où. Après tout, la situation actuelle était si compliqué qu’une assurance de plus, aussi petite soit-elle serait la bien venu. Surtout avec le 13ème Bureau qui le surveillait. Il les attira dans une ruelle sombre et sale. Lorsque les deux poursuivants s’y engouffrèrent, ils ne virent aucune trace de Firvel.

« Il nous a repéré ! fit Dérios.

-Au moins, on sait que ce ne sont pas de simples archivistes qui travaillent là, dit Jacques. On retourne surveiller. »

Ils se retournèrent vers la sortie de la ruelle mais s’arrêtèrent nez à nez avec un Yann Firvel souriant distraitement. Par réflexe, Dérios et Mareau sortirent leurs armes. Firvel se contenta de lever les mains en signe de paix.

« Inutile de vous énerver, dit-il. Si je voulais vous tuer, vous seriez déjà morts.

-On n’est pas si facile à tuer, répliqua Jacques.

-Je connais votre CV, Jacques Mareau.

-Qui êtes-vous ?

-Un ami de votre coéquipière et de son petit ami.

-C’est vous Pygargue ?

-Parfois j’oublie que c’est le nom de code qui m’est attribué.

-Vous dîtes être un ami de Chun et pourtant vous la surveillez.

-C’est comme ça que j’ai fait sa connaissance.

-Vous allez pouvoir me dire alors pourquoi Pierrick Chaldo est sous surveillance ? Pour qui travaille t-il ? Et pourquoi a-t-il impliqué Chun ?

-Impliquer Chun ! Mais il en est amoureux.

-Vous n’allez pas me faire croire de telles conneries ! Pour qui travaille t-il ?

-Le Département des Chasseurs.

-Qu’est-ce que c’est ? Pour qu’elle pays ?

-La France. Mais un gouvernement différent. Il existe un monde au-delà de ce que vous pensez connaître. Un monde avec ses lois, son économie, ses terroristes et même ses spécialités culinaires. Et dans ce monde, les Chasseurs combattent les plus terribles menaces qui pèsent sur eux, et aussi sur nous par la même occasion. Pierrick Chaldo est un de ses Chasseurs. Il a rencontré Chun par hasard et en est tombé amoureux. Rien de plus naturel.

-Pourquoi le surveillez-vous ?

-Ce n’est pas à vous que je vais apprendre la notion de « Secret Défense ». Je vous en ai déjà trop dit.

-Vous avez oublié le plus important, intervint Dérios. Quel est ce monde ? »

Firvel sourit en pensant à la tête qu’ils allaient faire.

« Le Monde de la Magie.

-Arrêtez vos salades ! s’écria Jacques. La magie, ça n’existe pas.

-Ô homme de peu de foi ! Pourtant vous avez déjà été témoin d’actes magiques. Vous ne vous en souvenez pas, bien sûr. C’est normal, vous avez subi un sortilège d’amnésie. Deux en faite.

-Ne vous moquez pas de moi !

-J’aimerai continuer cette conversation forte intéressante, mais on m’attend.

-Tu ne te tireras pas comme ça !

-On se tutoie maintenant ? Je préfère. »

           Firvel sourit une dernière fois et sous le regard éberlué des deux hommes, il se transforma en aigle à tête blanche et s’envola en poussant un cri strident. Les deux hommes regardèrent l’oiseau disparaître à l’horizon.

« Je crois que je vais me mettre à croire aux rumeurs, lâcha Dérios. Où vas-tu ?

-Voir Chun, elle me doit des explications, dit Jacques en partant. »

           Du haut du toit, Firvel regardait partir les deux hommes. Bran vint se poser sur son épaule.

« Tu vas veiller sur Chun, dit-il. S’il te plait. Pour moi et surtout pour Pierrick. »

Le corbeau claqua du bec.

« Oh ! Tu le faisais déjà ! Parfait. Au moindre problème, préviens-nous. »

L’oiseau noir poussa un croassement en s’envolant. Firvel le regarda s’éloigné en se demandant comment finirait cette histoire. Il y avait trop de variable pour en deviner le bout. Et l’une de ses variables était Pierrick lui-même. Qui était-il ? Cette question trouverait forcément une réponse un jour. Mais quand ? Bientôt sûrement…

 

           Chun ne savait pas vraiment quoi faire de ses journées. Aujourd’hui, elle était allée voir ses parents. Ceux-ci furent surpris de la voir seule, pensant qu’elle devait s’installer avec Pierrick. Elle leurs expliqua que son travail l’avait rappelé. Ils avaient raconté aux parents de la jeune femme que Pierrick travaillait dans une unité d’intervention de la police comme le RAID et qu’il pouvait être bipé à n’importe quel moment. Le père de Chun en particulier, appréciait beaucoup Pierrick. Pour lui, quelqu’un prêt à risquer sa vie pour celle d’inconnus était digne de sa fille.

           Ce soir encore, elle attendrait sans trop d’espoir le retour de Pierrick. Elle ignorait tout de sa mission actuelle. Demain, elle irait au Ministère pour essayer de le voir au vol. Ou bien simplement d’avoir des nouvelles par Franck et Jonas.

           La nuit tombait doucement sur Paris, comme retenue par un parachute. Elle regarda les gens passer dans la rue en bas. Elle ne remarqua pas le corbeau perché sur un toit plus haut qui l’observait attentivement. Elle ne referma pas la fenêtre en retournant à l’intérieur. La chaleur étouffante de l’été n’avait pas encore totalement été vaincue par les prémices de l’automne. C’était l’été indien. Sur la table de la cuisine, un parchemin noirci par une écriture fine et harmonieuse s’étalait. C’était la dernière lettre de son amie Assya, arrivée aujourd’hui. Demain, elle lui écrirait une réponse.

           Quelqu’un frappa à la porte. Chun alla ouvrir. Elle eut la surprise de découvrir Jacques. Ce dernier avait sa tête des mauvais jours. Elle sourit malgré tout.

« Jacques ! Quelle bonne surprise ! Que viens-tu faire ici ? »

En temps normal, elle l’aurait invité à entrer. Mais ici, chez Pierrick, et maintenant chez elle, il y avait trop de choses qui dévoilaient le monde de la Magie. Les photos animées par exemple.

« Est-ce que je peux entrer ? demanda t-il.

-C’est que, j’allais sortir, mentit-elle.

-Ah bon ! fit-il en regardant ses pieds dans ses chaussons.

-J’allais mettre mes chaussures.

-Tu ne serais pas encore entrain de me mentir ?

-De quoi tu parles.

-J’ai rencontré un de tes « amis ». Enfin, c’est ce qu’il dit. Un homme qui se fait appelé Pygargue. Ça te dit quelque chose ?

-Non.

-Un homme capable de se transformer en aigle. »

Chun se figea sur place. Qui avait-il rencontré ? Il ne pouvait s’agir que d’un animagus. Mais elle ne connaissait aucun sorcier capable de se transformer en aigle dans son entourage. Le seul dont elle ait entendu parler, c’était celui qui avait volé le dossier de Pierre Hargus, à Beauxbâtons. Mais personne ne savait qui c’était. Ses yeux devaient exprimer sa surprise car un léger sourire apparut sur les lèvres de Jacques.

« Je crois que tu devrais me laisser entrer, dit-il. On a des choses à se dire. »

           Sans vraiment y penser, elle s’effaça du pas de la porte et le laissa entrer. Elle referma la porte et le guida jusqu’au salon. Jacques, regarda dans toutes les directions en espérant y voir Pierrick Chaldo, mais ce dernier avait l’air absent. Il ne remarqua pas les cadres sur lesquels les personnages photographiés se déplaçaient. A l’invitation de Chun, il s’assit dans le canapé. Chun prit place juste en face de lui. Elle attendit qu’il commence.

« Je m’inquiétais pour toi, avoua t-il. Tu m’avais dit que Pierrick Chaldo travaillait dans un travail dont tu ne pouvais pas parler. Et je sais d’expérience qu’il n’est pas bon de fricoter avec les services secrets. Je ne te l’avais jamais dit, mais j’ai été agent de la DST. Je sais des choses qui te feraient dresser les cheveux sur la tête. J’ai eu un doute. J’ai donc appelé un de mes anciens collègues qui travaille encore dans ce milieu. Il a enquêté pour moi. Et il a découvert que toi et ton petit ami étiez fiché dans un service de l’Etat qui n’a pas de nom mais que tout le monde appelle « 13ème Bureau ». Ça ne te dit rien ? »

Chun fit non de la tête.

« Ce service est si secret qu’on a rien pu savoir sur ses activités en propre. Ça parlait de Sorciers, Démons, Vampires et autres choses de ce genre. D’abord, j’ai cru à un code. Nous avons trouvé ce qui semble être le quartier général de ce 13ème Bureau. Il a beau être cloisonné, il a besoin de fournitures et de matériels. Nous y sommes allés avec l’intention de suivre un des hommes en sortant. C’est ce que nous avons fait. Mais il nous avait repérés. Il nous a dit être un de tes amis. En faite, il est chargé de ta surveillance, ainsi que de celle de Chaldo.

-A quoi ressemble t-il ?

-Jeune, pas plus de vingt-cinq ans je dirais. Cheveux châtain et yeux marron. Il semblait un peu détaché de la réalité à sa façon de parler. Il s’est transformé en aigle et s’est envolé après nous avoir dit deux trois choses.

-Que t-a-t-il dit ?

-Tu le connais ?

-Je crois.

-Il nous a dit qu’il existait un autre monde tout près du notre. Enfin c’est comme ça que je l’ai compris. Le Monde de la Magie. »

           Chun resta de nouveau figé. La description correspondait à celle de Yann Firvel. Elle ne comprenait pas tout. Il travaillait donc pour une branche du gouvernement moldue. Une branche s’autorisant à surveiller et peut-être même à agir sur la juridiction du gouvernement magique. Une branche qui la surveillait. Depuis quand ? Depuis qu’elle était liée à Pierrick ? Elle se souvenait de la première fois qu’elle avait vu Yann Firvel. Il lui avait faite une étrange impression. Mais à l’époque, elle découvrait le monde magique, elle se disait que ce ne serait pas la dernière fois qu’elle aurait cette impression.

           « Tu peux tout me raconter, invita Jacques.

-Je sais mais si je ne t’ai rien dit, c’est parce que j’ignorais comment tu prendrais tout ça, dit-elle. Et aussi qu’en me liant à Pierrick, je me liais à un monde tenu par une règle primordiale : ne jamais révélé son existence. Tu as découvert ce monde en même temps que moi, en janvier.

-L’affaire des libraires ?

-Oui. Cette affaire qu’on n’a jamais élucidée. Le ou les tueurs étaient des sorciers, des mages noirs fidèle à un dénommé Malgéus. Une sorte de terroriste chez les Sorciers. Nous étions allés voir un informateur, tu te souviens ?

-Oui.

-En fait, il était un des assassins et il a essayé de nous tuer. Mais quelqu’un nous a sauvés. Un sorcier : Pierrick.

-Qui est-il ?

-Il travaille pour le Ministère français de la Magie, au Département des Chasseurs. C’est une unité qui combat les mages noirs. Sur ce point, je ne te mentais pas, il fait un travail comparable au notre, mais dans un autre monde. Un monde lié au notre, voir entremêlé. Même si certains sorciers le nient. Pierrick est l’un de leurs meilleurs hommes. Tu ne peux pas savoir tout ce qui m’est arrivé depuis que nos vies sont liées.

-Raconte.

-J’étais présente quand les mangemorts, c’est le nom de ces mages noirs, ce sont infiltrés dans le Ministère. Il y a eu des combats et des morts. J’ai participé à une mission de Pierrick lorsqu’il a dû s’infiltrer à l’Académie de Magie Beauxbâtons pour élucider un meurtre. Et cet été, quand j’ai disparu, j’avais été enlevé par un vampire. C’était ma faute, je n’aurai pas dû m’en mêler, ajouta t-elle en remarquant la mine qu’avait pris Jacques. Mais je ne regrette pas. Pierrick m’a sauvé de nouveau. Je me suis faite une nouvelle amie, une vampire du nom d’Assya.

-Je vois que je ne savais rien de ta vie en fait.

-C’est moi qui t’ais tout caché. J’y étais obligé. D’ailleurs, tu vas peut-être encore subir un sortilège d’amnésie pour oublier tout ça.

-C’est comme ça qu’ils cachent leur monde, en effaçant la mémoire à coup de sortilège.

-Oui. Il faut les comprendre, à une époque, ils étaient parmi nous, se mêlant à nous, utilisant leur magie sans se cacher. Mais depuis, le monde a changé. Aujourd’hui, plus personne ne crois en la magie. Et à une époque pas si lointaine, les sorciers étaient brûlés sur le bûcher de l’inquisition. Ils ont préféré la clandestinité pour ne pas avoir à mener une guerre contre nous. Une guerre que nous n’aurions pas gagnée, je pense. Ils ont beau être bien moins nombreux que nous, certains possèdent une puissance énorme et sont capable de véritables prodiges. Mais ils préfèrent rester cacher et vivre en paix. Sauf pour certains.

-Les mangemorts.

-Oui. Mais heureusement, il y a les Chasseurs, Aurors et autres unités anti-mages noirs de par le monde.

-Pierrick est un chasseur. Où est-il en ce moment ? Je croyais que vous profitiez des vacances pour emménager ensemble.

-Ça, c’est fait. Mais Pierrick a été rappelé. Il est en mission.

-Quel genre ?

-Je ne sais pas. Je pensais aller demain au Ministère pour avoir de ses nouvelles. Peut-être même le voir.

-C’est à Bobigny, n’est-ce pas ? Je t’y ai suivi une fois. Je n’ai pas réussi à entrer.

-Il faut connaître et surtout avoir l’autorisation quand on est moldu.

-Moldu ! »

Chun sourit. Cela lui rappelait quand elle-même avait découvert le monde de la Magie. De toute façon, le pire qu’il pouvait lui arriver était d’avoir la mémoire effacée. Et puis, cela lui faisait du bien de pouvoir en parler à quelqu’un qui ne soit pas un sorcier.

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