Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 27 : XIII Rentrée d'Avril

1689 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 10/11/2016 01:32

CHAPITRE XIII : RENTREE D’AVRIL

 

Pierrick invita Thomas à venir s’installer chez lui pour le temps qu’ils seraient à Paris. Thomas remarqua qu’à part quelques objets fonctionnels, son appartement était vide de toute décoration. Aucune photo ni objet rappelant le passé. Thomas ne dit rien, il pensa que son ami devait encore être tourmenté par un passé heureux entaché en une seule nuit par le sang de ses parents et de Su.

           Un croassement attira l’attention de Thomas. Un corbeau se tenait sur le rebord d’une fenêtre ouverte. Thomas eut l’étrange impression que l’oiseau l’observait d’un regard qui n’avait rien de celui d’un simple animal.

« Il s’appelle Bran, dit Pierrick.

-Il est à toi ?

-Non. Il est libre. Mais depuis mon retour en France, il fut ma seule compagnie. J’ai eu une période où je ne supportais plus les humains. C’est alors que Bran est arrivé. Il y a comme une connexion entre nous. Il m’a aidé sur certaines missions.

-Tu parles avec lui ?

-Non, mais nous nous comprenons. Je crois qu’il a senti que je portais la mort en moi. Dans plusieurs cultures, le corbeau est le messager de la mort, celui qui emmène les âmes des défunts dans l’au-delà. Peut-être attend-il simplement le moment d’emmener la mienne ? Depuis la mort de Su, c’est comme si j’étais déjà mort.

-Et Chun ? Tu ne crois pas que tu dois vivre pour elle ?

-Je ne sais pas. Est-ce que je mérite seulement son amour ? J’ai tué. Est-ce que je vaux plus que les mages noirs ?

-On ne combat pas sans faire de victime, quelle que soit le camp que l’on a choisi. Aucune guerre ne se fait sans victime. C’est une guerre que tu livres. Tu combats pour protéger les autres. C’est noble. Tu mérites de vivre et d’être honoré. Tu as droit au bonheur, et Chun peut te l’apporter. »

           Pierrick ne répondit rien. Il se contenta d’entrer dans la salle de bain pour prendre une douche. Thomas posa une nouvelle fois les yeux sur le corbeau. Ce dernier poussa un ultime croassement et s’envola par la fenêtre. Le dragoniar le suivit des yeux mais l’oiseau noir disparut rapidement dans la nuit. Le corbeau vint se poser sur l’épaule d’une silhouette maigre. La silhouette esquissa un sourire avant que l’oiseau ne reparte dans la nuit.

« Le temps approche, murmura la silhouette. Je vais bientôt agir. »

 

           En arrivant le lendemain au Ministère, les chasseurs eurent la surprise de trouver un tas de cendres à la place du parchemin. Luc Fabre émit l’hypothèse que le document devait être protégé par un sortilège d’auto-inflammation pour empêcher quiconque ne sachant comment faire de le lire. Pierrick rageait, ce que cachait ce parchemin devait être un indice important pour découvrir l’assassin.

           Thomas et Pierrick passèrent le reste des vacances de Pâques à s’entraîner. Les chasseurs qui assistaient à leurs joutes étaient impressionnés. Personne n’avait jamais fait jeu égal avec le Corbeau si ce n’est Malgéus ou Kylian Névris. Thomas enseigna à son ami quelques unes des leçons du Ngam Lung Quan qu’il n’avait pas reçu étant enfant.

 

           La rentrée arriva. Les élèves et les professeurs envahirent de nouveau les couloirs du palais de l’Académie de Magie Beauxbâtons. Les élèves s’arrêtaient fréquemment dans les couloirs pour se raconter leurs vacances. Angelina Armose vint même à la rencontre de Pierrick.

« Professeur, dit-elle. Je voulais vous dire que je suis désolé pour mon attitude de l’autre jour.

-Bien mademoiselle Armose. Je pense que vous devriez vous demander si vous voulez passer pour une croqueuse d’homme et une nymphomane toute votre vie. Il faudrait voir à changer sinon personne ne vous respectera jamais. Les hommes ne vous considéreront que comme un défouloir sexuel.

-Je veux juste passer du bon temps. Je veux profiter de ma jeunesse.

-Faîtes comme bon vous semble. Mais je ne veux pas être une de vos victimes. »

Sur ses mots, Pierrick s’éloigna. Angelina Armose esquissa un sourire malicieux.

« Je n’abandonne jamais tant que je n’ai pas ce que je veux, souffla t-elle. »

           Laura et Hans croisèrent Thomas en se traversant le hall de l’école. Laura serra la main de son petit ami plus fort dans la sienne. Elle essayait de le regarder le moins possible et de marcher vite sans courir. Elle voulait aller vers lui, lui dire qu’elle savait qui il était, le serrer dans ses bras comme une sœur. Elle ne se retourna pas mais elle sentait le regard du professeur sur elle. Elle ne ralentit que lorsqu’ils furent hors de vu après l’angle d’un couloir. Elle reprit son souffle comme si elle avait courut.

« Tu devrais lui parler maintenant, dit Hans.

-Je…je veux attendre.

-Tu meurs d’envi d’y aller. Ça se voit. Comment tu vas faire durant ses cours ? Tu vas passer des heures avec lui sans lui dire que tu sais qu’il est ton frère ?

-Je résisterais. Il le faut. On n’est pas sûr de ses attentions.

-Avant, je pensais que tu l’attirais. Mais depuis que tu m’as dit qui il était, j’ai repensé à chaque fois que je le voyais te regardé. Son regard est rempli d’amour et d’inquiétude quand il les pose sur toi. Ce sont les yeux d’un frère qui veut veiller sur sa sœur. Tout simplement.

-Je veux attendre. Tu es avec moi.

-Comme toujours. »

 

           Les deux dernières semaines d’avril se passèrent sans problèmes. Aucun nouvel indice ne vint aider à faire avancer l’enquête. Pierrick et Chun savaient que maintenant ils en étaient arrivés au point où il fallait attendre le moment où le non-marqué se manifeste à nouveau. Mais cela voulait peut-être dire par un nouveau meurtre.

           Ils continuèrent à surveiller les faits et gestes des membres présumés du Club du Serpent. En particulier le professeur Rodès et Pierre Hargus. Mais rien ne changea dans leurs habitudes. Richard Rodès assurait ses cours, donnant des leçons supplémentaires à tout élève de dernière année le demandant. Pierre Hargus continuait à réviser en vu de son Certificat Académique de Magie. Il aidait pas mal d’élèves dans leur révision, en particulier le gardien des Dragons de Fer, Maximilien Harris.

 

           Avec mai, la dernière phase du championnat académique de Quidditch commença. Toutes les équipes voulaient gagner quelque soit son classement, histoire de finir sur une victoire. Les Anges des Ténèbres, premier du classement et favori pour leur match contre les Vautours Ecarlates affichaient une décontraction déconcertante alors que cette rencontre déciderait sûrement du vainqueur du championnat. Les Vautours s’entraînaient plus que n’importe quelle équipe. Les Dragons de Fer gardaient également un rythme intense en vu de leur match contre les Golem Rocheux. Les Golem étant dernier au classement et n’ayant pas montré un bon jeu depuis le début de la saison, les Dragons pouvaient croire à une victoire s’ils écrasaient cette équipe par un score énorme. Genre : plus de cinq cents points marqués !

           Le premier match de la dernière phase opposa les Fées d’Emeraude au Aigles d’Argent. Le match fut à l’avantage des Aigles qui menèrent jusqu’à la fin au score. Mais ce fut Angelina Armose qui se saisit du vif d’or et offrit la victoire à son équipe sur un score de 230 à 190.

           La confrontation entre les Sagittaires d’Or et les Eclairs Azurées fut très équilibrée. Avant le coup de sifflet signalant la saisie du vif d’or, le score était de 100 à 90 en faveur des Eclairs. Mais ce fut l’attrapeur en jaune qui mit fin au match. Victoire des Sagittaire d’Or 240 à 100.

           Les Dragons de Fer voulaient le maximum de points pour remonter dans le classement et espérer le titre de champion. Ils parvinrent à marquer 26 buts sans laisser une seule chance aux Golem Rocheux. Mais comme un horrible coup de massue sur la tête, ce fut l’attrapeur des Golem qui attrapa le vif d’or, apportant 150 points à son équipe qui resta malgré tout à la dernière place. Victoire des Dragons de Fer 260 à 150.

 

           A la mi-mai, devait avoir lieu le match tant attendu, celui qui allait décider du champion de l’année : Anges des Ténèbres Vs Vautours Ecarlates. L’écart de points au classement était quand même de deux cents en faveur des joueurs en noir. Mais les Vautours pouvaient réaliser l’exploit. Ce match serait tendu et intense malgré l’étonnante décontraction que démontrait (ou voulait démontrer) les Anges.

           Le jour du match arriva…

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