Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 22 : VIII Dans les dortoirs

3507 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 23:12

CHAPITRE VIII : DANS LES DORTOIRS

 

Pierrick ne s’était pas rendu au match. Il sentait que la situation était encore trop tendue avec Chun pour pouvoir l’y accompagné. Il n’avait jamais été un grand passionné de ce sport mais il aurait souhaité voir les réactions de Chun à chaque instant du match. Il connaissait les raisons de leur dispute et ne pouvait l’en blâmer. Mais il ne pouvait lui donner de réponse à ses sentiments pour le moment. Tout était encore trop confus dans son esprit. Il savait qu’elles étaient différentes mais leurs ressemblances étaient si grandes qu’il la confondait encore certaines fois avec Su. S’il lui avouait, il était sûr qu’elle s’éloignerait définitivement de lui. Et ça, il ne voulait pas. Même ignorant la nature réelle de ses sentiments, il ne pouvait plus imaginer la vie sans elle.

Il avait profité de l’absence de la quasi-totalité des étudiants et professeurs pour fureter tranquillement dans l’Académie. Il ne croisa que quelques étudiants ne s’intéressant pas au quidditch ou trop stressé pour manquer un après-midi de révision. Mais il ne découvrit rien de plus. Il retourna sur le lieu du meurtre de Guillaume Sazeau en sachant très bien qu’il ne trouverait rien. Il continua son chemin vers le parc. Il passa près du banc où s’était bécoté Laura Jiraud et Hans Friedrich le soir de sa première visite nocturne des couloirs. Son regard se porta sur le toit où il avait vu cette nuit là une ombre se faufiler.

Les hurlements et acclamations provenant du stade lui parvinrent. Le match devait avoir commencé. Il décida alors de se rendre dans les dortoirs des étudiants pour tenter d’y découvrir des indices.

Les dortoirs occupaient le pavillon ouest du palais. Ils étaient composés de chambres classiques, les élèves les occupaient par quatre. Le rez-de-chaussée et le premier étage étaient occupés par les garçons. Les deux derniers par les chambres des filles. A l’image du reste de l’école, les dortoirs étaient vides. Les élèves désirant révisés occupaient la bibliothèque située dans une autre aile du palais.

Pierrick ne savait pas vraiment où chercher. Son seul début de piste était le professeur Radus et son intérêt pour la jeune Laura Jiraud. Mais peut-être y avait-il un rapport avec Hans Friedrich. Etant dans les étages des garçons, il chercha d’abord la chambre du sixième année. Heureusement, François Garde lui avait fourni un plan détaillé de l’Académie qu’il avait appris par cœur. Il savait où se trouvait la chambre de Friedrich.

La chambre était verrouillée. Pierrick lança un regard aux alentours et sortit sa baguette. Le sortilège alohomora déverrouilla la porte et il put entrer. Quatre lits entourés d’armoires se trouvaient dans la chambre. Des bureaux les accompagnaient. C’était visiblement une chambre de garçon. Des vêtements dans divers état de propreté et d’autres affaires étaient éparpillés un peu partout. Chaque coin de la pièce avait son identité propre qui était dû à chaque locataire. Dans un coin, une grande affiche animée représentant des joueurs de quidditch s’étirait. Dans un autre, c’était un programme de révision écrit en plusieurs couleurs suivant l’urgence. Le troisième comportait une affichette d’une autre équipe de quidditch ainsi qu’une écharpe de supporter et des photos représentant des gens qui devaient être la famille de l’élève. Le dernier coin était de loin le plus étrange. Il n’y avait aucune photo de proche ou d’affiche de quidditch. Cloué au mur, des morceaux de parchemins jaunis représentaient des symboles étranges ressemblant à des runes. Un des parchemins portait un plusieurs cercles se croisant et se contenant les uns les autres et des runes dessinées sur leurs tours, le tout formant un ensemble complexe. Juste au dessus de la tête de lit, un dernier parchemin ne représentait qu’une seule rune : un trait vertical, quatre chevrons, deux pointant vers le haut et deux vers le bas s’opposant.

Pierrick s’était renseigné discrètement auprès des professeurs, il était apparu que Hans Friedrich faisait preuve d’une réelle passion pour les sciences magiques anciennes et pour l’étude des runes. Ceci expliquait également ses excellentes notes en Histoire. Pierrick commença à fouiller dans son bureau mais il n’y trouva rien d’intéressant. Il n’y avait que des parchemins couverts de notes prisent en cours et des devoirs rendus par des professeurs. Il trouva un grand nombre de pages couvertes de runes et même un vieux livre entièrement écrit avec. Pierrick n’y connaissait rien en runes. Elles n’étaient pas étudiées à l’Institut Céleste. Par contre il savait lire et parler parfaitement le mandarin et le cantonnais.

Pierrick sortit une boule de cristal de sa poche et la passa au dessus de la couverture du livre. Il la passa ensuite devant les parchemins affichés au mur. Cela fait, il vérifia une dernière fois que tout était bien à la même place que lorsqu’il était entré et sortit. Le couloir était toujours désert.

Le chasseur se faufila vers les étages occupés par les filles. La chambre de Laura Jiraud était située au bout du couloir. Sans bruit, le Corbeau marcha, les sens aux aguets. Il perçut des bruits venant d’une chambre. Il s’approcha de la porte d’où venait la rumeur. A mesure qu’il s’approchait, les bruits se firent plus audibles. La porte était entrouverte. Pierrick chercha dans sa mémoire l’identité des élèves résidant dans cette pièce. Un nom lui vint à l’esprit immédiatement : Angelina Armose. Une fois un peu plus près, il reconnut sa voix. Elle n’était pas comme d’habitude. Elle était presque haletante, soupirant et gémissant plus que parlant. Une voix masculine l’accompagnait. Leurs souffles se mêlaient en un concert de sensualité. Pierrick jeta une œillade par l’interstice de la porte et vit la jeune fille dont les joues avaient pris une couleur rouge, les yeux fermés, souriante de plaisir. Au dessus d’elle se trouvait un garçon du même age, cheveux noirs et teint pâle, une carrure d’athlète. Il soufflait de plaisir à chaque coup de reins qu’il donnait à son amante. Malgré les quelques mètres qui le séparaient du couple, Pierrick sentait la chaleur qui se dégageait de leurs corps brûlants, et le désir suintant de chaque pore de leur peau, s’entremêlant en une délicieuse alchimie.

« Encore, gémissait-elle. Vas-y continue. Je sens que je viens. » 

L’expression de jouissance se dessinait de plus en plus sur son visage. Elle approchait visiblement de l’orgasme.

           Pierrick ne s’attarda pas. Il avait autre chose à faire que d’épier deux étudiants dans leurs ébats. Il continua à se diriger silencieusement vers la chambre de Laura Jiraud. La porte était verrouillée. Ce ne fut pas un problème. La chambre était totalement différente de celle des garçons qu’il avait « visité » précédemment. Mis à part dans un coin, les affiches ne représentaient pas des équipes ou des joueurs de quidditch mais des chanteurs et top model masculins du monde magique. Contrairement à celle des garçons, elle était parfaitement rangée. Seul le coin où s’affichait le poster animé d’une équipe de quidditch était légèrement en bazar, une robe de quidditch verte jeté en boule sur le lit à côté de gants de gardien en cuir et de lunettes de vol typique des joueurs de quidditch.

           Repérer le lit de Laura Jiraud fut facile, son nom figurant sur une écharpe bleue accrochée au dessus de son lit. Sa décoration était assez sommaire, il n’y avait que deux photos : une représentant Laura Jiraud entouré de toute sa famille et une autre où elle était avec son petit ami. Pierrick regarda plus attentivement la photo de sa famille, se concentrant plus particulièrement sur l’homme d’une cinquantaine d’année. Ce devait être le père de Laura Jiraud. Il était habillé d’une robe sobre mais qui sentait l’officialité d’une fonction publique. Etait-il du Ministère ? Possible. Pierrick se rappelait l’avoir déjà vu quelque part sans se souvenir où exactement. Peut-être l’avait-il croisé dans les couloirs du Ministère. Il essaya de se souvenir du moindre de ses traits, ses cheveux châtain clair où l’on devinait quelques cheveux blancs, ses yeux bleus dont avait hérité sa fille. Si l’ensemble lui disait vaguement quelque chose, la forme même de son visage, osseux avec des pommettes saillantes, lui rappelait quelqu’un qu’il avait croisé récemment. Mais le chasseur avait beau se concentrer, il ne parvenait pas à se souvenir. La solution lui semblait pourtant si proche. Mais était-ce la piste du tueur où celle d’une banale histoire courante ?

           Pierrick fouilla dans le bureau. Il n’y trouva que des cours et des notes. Il trouva également la dernière lettre signée d’un simple « maman ». La lettre ne faisait état que de banalité mère-fille. Mais étrangement, la mère de Laura Jiraud ne mentionna à aucun moment son mari. La fouille du reste des affaires de la jeune fille ne donna rien. Et Pierrick commença à se demander si il ne s’était pas lancé sur une fausse piste. Il se rassura en se disant que les meurtriers laissaient rarement des indices de leur culpabilité bien en évidence dans leurs affaires.

           Pierrick remit les affaires en place et sortit de la chambre. Il devait faire attention en passant près de la chambre d’Angelina Armose. Il s’arrêta près de sa porte en entendant de nouveaux la voix des deux amants. Ils n’haletaient plus, leurs voix étaient redevenues normales, ils discutaient.

« Et bien, tu étais très excitée aujourd’hui, dit le garçon. Ça faisait longtemps que je ne t’avais pas vu ainsi.

-J’avais besoin de me sentir désiré, répondit Angelina Armose.

-Beaucoup de garçons sont prêts à coucher avec toi, tu n’as que l’embarras du choix. Et je sais que tu aimes changer régulièrement. Alors pourquoi moi ?

-Tu vas pas t’en plaindre. Ça faisait longtemps qu’on ne l’avait pas fait tout les deux. Et puis tu es le premier que j’ai croisé.

-La où il faut au bon moment.

-Tout à fait.

-Et pourquoi ce besoin soudain ?

-J’ai besoin d’une raison maintenant pour me taper un mec ?

-Non. Mais je te connais Angelina. Aujourd’hui, tu n’en avais pas seulement besoin parce que tu aimes ça. Alors ?

-C’est le nouveau prof d’Histoire.

-Dochal ?

-Ouais. Il m’a repoussé.

-Et tu n’es pas vraiment habitué à ce qu’un mec résisté à ton sex-appeal !

-Je ne plaisante pas Frédéric ! Il m’a repoussé mais c’était différent. Il m’a foutu les jetons comme personne ne me les avait foutus avant. Ce type n’est pas normal.

-Il est peut-être moine.

-Il a une compagne, tu l’as vu le jour de son arrivé. Tréveune nous l’a présentée.

-La chinoise, jolie femme.

-Je sais j’ai remarqué. Tu ne me remontes pas le moral la tu sais.

-Désolé. Mais tu sais, il t’a peut-être simplement repoussé parce qu’il l’aime.

-Et alors ? Je demande pas le mariage. Je veux juste m’envoyer en l’air. De toute façon je n’abandonne pas l’affaire. Je me le ferais.

-Tu sais que certains ne pensent pas comme toi.

-Toi ça ne te dérange pas. Pourtant tu as une petite amie.

-Mais moi je suis un peu plus comme toi. Et puis tant que je la contente aussi, Julia ne se doute de rien. Enfin je pense pas que je pourrai me la taper ce soir. Tu m’as vidé.

-Oh ! Un grand joueur de quidditch comme toi. Je suis sûre que tu as des réserves.

-Faut voir.

-Tu n’es pas fâché d’avoir raté le match ?

-Non. Ça ne changera rien, je suis sûr qu’on va gagner contre les Vautours au dernier tour. Bon, je vais peut-être retourner dans ma chambre.

-Attend. On va voir si tu es vraiment vidé.

-Je ne peux même plus bander.

-Tu me connais. J’ai une technique infaillible pour faire bander tous les mecs. Même les impuissants. »

Le silence se fit, seulement troublé par les gémissements de plaisir du garçon et un léger bruit de succion.

« Tu vois, dit la jeune fille. T’es de nouveau en forme.

-Ne t’arrête pas, supplia le garçon en un gémissement.

-On dirait que tu aimes vraiment ça.

-Je ne connais pas une seule fille qui fait ça aussi bien que toi.

-Je devrais donner des cours à ta copine.

-Pourquoi ? Alors que je peux toujours venir te voir.

-Bonne réponse. Ça mérite une récompense. »

           Pierrick s’en alla. En chemin, il se promit de se méfier d’Angelina Armose. Cette fille avait l’air décidé à tout tenter pour l’accrocher à son tableau de chasse.

 

           Le soir, Chun refusait toujours de lui adresser la parole en première. Pierrick se dit qu’il devait faire un geste vers elle pour briser la glace. Alors qu’elle lisait un magazine s’appelant Sorcière-Hebdo, il s’assit à côté d’elle.

« Comment as-tu trouvé le match ? demanda t-il. »

Chun fut surprise. Elle ne s’attendait pas à ce qu’il lui parle. Mais cette surprise était si agréable qu’elle sourit. Elle était heureuse que ce soit lui qui mette fin à cette période de silence.

« J’ai trouvé ça fantastique ! s’exclama t-elle. Ces jeunes élèves volant sur leurs balais avec une telle grâce, les tactiques de jeu, et le spectacle ! C’était fabuleux ! Je n’y connais rien mais j’ai bien vu que le match était assez équilibré. Dommage que tu ne sois pas venu. Tu étais où ?

-Je me suis glissé dans les chambres de Hans Friedrich et Laura Jiraud. J’ai profité du fait que presque toute l’école était au match.

-Tu as trouvé quelque chose ?

-Je ne sais pas. Dans la chambre de Laura Jiraud il n’y avait rien d’intéressant, à part que je pense que son père travaille au Ministère. Son visage me dit quelque chose. J’ai trouvé pas mal de documents en runes anciennes dans les affaires de Hans Friedrich. Il en avait même mis sur ses murs. Je n’y connais rien. Il faut que je demande à Franck de m’analyser ça.

-Analyser quoi ? fit une voix venant de la cheminée. »

Le visage de Franck Vinol apparut dans la cheminée.

« Bonsoir Chun, fit-il. Vous allez bien ? Ce n’est pas trop dur avec lui.

-Bonsoir Franck, répondit la chinoise. Tout va bien je vous assure.

-Tu as des infos ? coupa immédiatement Pierrick.

-Oui, dit Franck. Quelques unes des espagnols déjà. Ils n’ont pour l’instant rien trouvé sur Radus mais il préfère continuer à chercher avant de donner une réponse définitive.

-Donc pour l’instant on peut supposer que Radus est un imposteur. Il faut découvrir au plus vite sa véritable identité.

-Je me suis déjà lancé sur des recherches en ce sens.

-Et sur les élèves dont je t’ai parlé ?

-Sur Hans Friedrich, pas grand-chose. Français d’origine allemande, sa famille s’est installée en Lorraine il y a trente ans pour on ne sait quelle raison. J’ai envoyé une demande d’infos au Ministère allemand. Très bon élève. Surtout en Histoire et en étude des Runes.

-Ça je sais. J’ai d’ailleurs des documents en runes que j’aimerais que tu analyses. Je les ai trouvé dans sa chambre. Je n’y connais rien. »

Pierrick sortit sa boule de cristal et la déposa dans l’âtre. Le visage de Franck disparut de la cheminée, remplacer par sa main qui se saisit de la boule de cristal et l’emporta. Quelques minutes plus tard, la main réapparut, rapportant la boule translucide. Pierrick la reprit. Le visage de Franck réapparut.

« Je t’analyse ça rapidement, promis t-il.

-Bien, fit Pierrick. Et sur Laura Jiraud ?

-La j’ai trouvé pas mal de chose. Sur elle-même, rien d’intéressant. De même que sur sa mère : Hermione Jiraud née Watson, d’origine anglaise, française depuis son mariage il y a quinze ans. Je vais faire une demande d’infos aux anglais mais je ne pense pas qu’ils nous apprendront quelque chose d’intéressent sur elle. C’est une simple femme au foyer. Par contre son mari c’est autre chose. Gaston Jiraud, né le 4 juin 1929 et décédé le 28 novembre 1978. Il travaillait pour le Ministère.

-C’est bizarre. Sa tête me disait quelque chose mais en novembre 78 je n’étais pas encore dans les Chasseurs. J’ai dû faire erreur.

-Je ne pense pas.

-Pourquoi ?

-Il travaillait au Département des Relations Internationales, section Asie. Il a même été en poste en Chine. C’était le prédécesseur de ton père.

-Bien sûr. J’ai dû le voir le jour de notre arrivé en Chine. Mais à l’époque je n’avais que six ans, j’ai dû l’oublier. Surtout que je ne me souviens pas vraiment de cette période. Tout est confus quand j’essaye de m’en souvenir.

-Tu étais jeune. Il est revenu en France sur sa propre demande. Une fois de retour, il a rencontré Hermione Watson qui faisait un stage linguistique au Ministère. Ce fut le coup de foudre et ils se sont mariés à peine deux semaines après leur rencontre. Jiraud était revenu depuis seulement trois semaines. Onze mois après leur mariage, Laura Jiraud naissait. Rien de plus.

-Je vois. Peux-tu essayer de creuser un peu plus la piste de Gaston Jiraud ? Je voudrai savoir pourquoi il a demandé son retour en France et ce qu’il a fait concrètement en Chine sur le plan professionnel et personnel.

-Je vais voir ce que je peux trouver. Tu penses que ça a un rapport avec le meurtre ? Je n’en vois aucun pour le moment. Sazeau n’a jamais mis les pieds en Chine d’après ce que nous savons.

-Je ne néglige aucune piste, si petite soit-elle. Sazeau n’était peut-être qu’un moyen d’approcher Laura Jiraud. Il y a peut-être un lien entre Gaston Jiraud et Thomas Radus. Et ce lien se trouve peut-être en Chine.

-Le problème c’est que le Ministère chinois de la Magie n’existe plus. Les quelques archives qui ont pu être sauvés du désastre sont éparpillées entre les différents pays où se sont réfugiés les survivants. Il y en a une grosse majorité dans les pays limitrophes de la Chine, mais également en Australie, Etats-Unis, Canada, Mexique et même Afrique du Sud ! Autant dire que ça risque de prendre du temps, si il y a encore quelque chose à trouver. Et puis tu oublies un détail.

-Lequel ?

-Radus a quasiment le même age que toi. C’était un gosse quand Jiraud était en Chine.

-C’est vrai. Mais cherche quand même. On ne sait jamais.

-OK. A plus. Au revoir Chun. »

 

Laisser un commentaire ?