Le Corbeau. Saison 1

Chapitre 12 : XII Infiltration

2501 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 09/11/2016 22:44

CHAPITRE XII : INFILTRATION

 

Le couple apparut dans le hall du ministère français de la magie. Chun fut impressionnée du gigantisme du bâtiment. Des couloirs partaient en tout sens sans qu’on en aperçoive le bout. Tout était plongé dans la pénombre. Seule quelques lampes diffusant une lumière irréelle permettaient de deviner la blancheur marbrée du sol et des murs. Au centre du hall, une statue d’une matière cristalline de couleur bleue représentait un homme simplement debout et levant sa baguette au dessus de sa tête dans un geste supérieur. Son visage ferme laissait entendre que se devait être un prétentieux fini. Du moins c’était ce que pensa Chun. Au pied de la statue, l’accueil du ministère se présentait sous la forme d’un bureau en demi-cercle. Deux sorciers à moitié endormis se redressèrent quand ils perçurent la présence des deux jeunes gens.

« Bonsoir, fit l’un des agents d’accueil. Le ministère est fermé pour la nuit. Il ouvre à neuf heures et ceux jusqu’à dix-huit heures. La plupart des services ferment pour le déjeuner de midi à treize heures trente. Normalement, il y a toujours une permanence à la police magique mais ce soir, une opération exceptionnelle fait que pour toutes plaintes ou autres il vous faudra revenir ultérieurement. »

Pierrick sortit sa carte de chasseur. Chun remarqua que le dragon noir enflammé bougeait tout seul et lançait des coups d’œil de tous les côtés. C’était étrange mais elle ne posa pas de question. Elle aurait le temps plus tard. Et poser des questions serait tout de suite avoués aux deux sorciers de l’accueil qu’elle n’était pas sorcière.

« Oh, excusez-moi, je ne savais pas, fit l’agent d’accueil. Que puis-je pour vous agent Chaldo ?

-Avez-vous vu quelque chose d’inhabituel ?

-Non, à part le départ de vos collègues et de la police magique tout à l’heure, il ne s’est rien passé.

-Vous êtes sûr ?

-Tout à fait. Il y a quelque chose qui ne va pas ?

-Nous verrons. Si je ne reviens pas vous voir d’ici une demi-heure disons, appelez d’urgence les Chasseurs qui sont à l’extérieur du ministère et dîtes leurs de revenir d’urgence. Code rouge. »

Les deux agents d’accueil se raidirent en entendant les derniers mots de Pierrick. Sans pouvoir ajouter un mot et en sortant leurs baguettes de leurs poches, ils acquiescèrent.

           Chun et Pierrick se dirigèrent vers l’aile est. Un panneau indiquait :

« Bureau central de la Police Magique.

Unité d’intervention de la Police Magique.

Département des Chasseurs.

Département des Oubliators. »

En s’engageant dans le couloir, Chun jeta un dernier regard vers le bureau d’accueil. Les deux sorciers se cachaient derrière le bureau l’air apeurés.

« C’est quoi le code rouge ? demanda t-elle.

-Attaque au ministère. Nous avons divisé nos alertes en code couleur, un peu comme chez les moldus. Les plus haut sont jaune, orange, rouge et noir. Le jaune correspond à une attaque mangemorte dans une zone moldue. Orange, dans un de nos lieux secrets. Rouge, au ministère. Et noir, c’est la guerre totale. A ma connaissance, durant les environs trente années du règne de terreur de Voldemort, le code rouge n’a été utilisé qu’une fois. Le noir n’a jamais été utilisé. Il impliquerait la révélation de notre existence aux moldus. C’est d’ailleurs le seul code qui ne peut être appliqué qu’avec l’aval de tous les ministres de la magie à travers le monde. Nous y sommes. »

           Ils s’arrêtèrent au pied d’un escalier de pierres grises. Un panneau fléché indiquait qu’il menait au département des Chasseurs. Le demi palier était d’ailleurs décoré du symbole des Chasseurs, une baguette et une épée croisées. La seule différence avec le symbole que Chun avait vu sur la carte de Pierrick fut que celui-ci ne comportait pas qu’un mais trois dragons enflammés entourant la baguette et l’épée. Les dragons étaient de trois couleurs, un rouge, un bleu et un noir. Et comme sur la carte de Pierrick, les flammes paraissaient réelles et les dragons bougeaient, tournoyant en rond.

           Pierrick fit signe à Chun de ne plus faire de bruit. Le sorcier retira sa cape et sortit sa baguette. Chun sortit son mathurin. Elle n’avait jamais tiré sur quelqu’un et espérait sans trop y croire ne pas avoir à le faire ce soir. Elle restait plusieurs mètres derrière Pierrick qui montaient les escaliers aussi silencieusement que s’il avait été une ombre. Avant d’atteindre le haut de l’escalier, il se coucha sur les marches et ne fit que passer le haut de son crâne pour observer le couloir. Il n’y avait personne au bureau d’accueil de département situé immédiatement à gauche en haut de l’escalier. Etrange. Il était censé y avoir toujours quelqu’un. Firvel ne lui avait peut-être pas menti finalement. Un panneau situé après le bureau d’accueil des Chasseurs indiquait que les portes de ce couloir étaient celles de la section Action Intervention. Il regarda vers le fond du couloir. La voie était libre jusqu’au carrefour où le couloir partait de chaque côté. Pierrick sortit une paire de lunette aux lentilles en prisme et scruta le couloir. Rien.

           Se déplaçant d’ombre en ombre, Pierrick et Chun atteignirent le bout du couloir. Deux panneaux fléchés indiquaient les sections et bureaux. Celui de gauche indiquait :

« Section Spéciale. Bureau du Chef de Département. »

Celui de droite :

« Section Investigation Recherche Interrogatoire Analyse. »

S’il y avait des mangemorts, ils seraient plutôt du côté de la section S et du bureau de Maldieu. Pierrick ne laissa dépasser qu’un œil à l’angle du mur. Deux hommes se tenaient dans le couloir à environ une quinzaine de mètres, juste devant la porte du bureau de Maldieu. Pierrick ne les connaissait pas.

« Le maître en a pour longtemps tu crois ? fit l’un d’eux.

-Du calme, fit l’autre. On ne risque rien.

-Rien ? Je te rappelle qu’on est au département des Chasseurs. S’ils reviennent…

-Ils en ont pour un moment. Et puis le maître les tuera tous s’ils reviennent.

-Je ne suis pas rassuré pour autant. »

           C’était bien des mangemorts. Firvel avait dit la vérité. Pierrick se posa de nouveau la question sur son identité mais la rejeta. Il y penserait plus tard. Pour l’instant le plus urgent était de libérer les prisonniers et d’empêcher Malgéus d’atteindre son but, quel qu’il soit. Pierrick observa les deux mangemorts quelques minutes. Il agita discrètement sa baguette. Un tableau accroché au mur plus loin tomba, son cadre se brisant. Les deux mangemorts se tournèrent vers le bout du couloir, tournant le dos au Corbeau. La porte du bureau de Maldieu s’ouvrit. Un troisième mangemort en sortit. Il referma la porte derrière lui.

« Qu’est-ce qui se passe ? demanda t-il.

-Rien, un tableau qui est tombé. Je vais voir. »

Le mangemort marchait à pas prudents, scrutant le moindre recoin. Les deux autres le regardaient parcourir lentement les quelques mètres qui le séparait du tableau. Ils tournaient toujours le dos au chasseur. Ce dernier en profita. Rangeant sa baguette, il se précipita silencieusement vers les deux mangemorts restés sur place. Il plaça sa main sur le menton de celui de gauche en lui tenant la nuque et lui brisa les cervicale. Il retint le corps pour le déposer sans bruit. L’autre n’avait rien perçut tellement il était tendu. Pierrick le frappa à la gorge d’un coup de sabre de main et le rattrapa également. Il sortit sa baguette et dans le même mouvement, lança un éclair de stupéfixion sans prononcer la formule. Le corps du mangemort se raidit et commença à s’effondrer. Pierrick fit un moulinet avec sa baguette et le corps arrêta sa chute. Contrôlant le mangemort inanimé par le wingardium leviosa, il le déposa sur le marbre froid sans aucun bruit.

Chun s’approcha quand elle fut sûre que la voie était libre. Pierrick dégagea les corps de devant la porte. Il retourna sur le dos le mangemort qui était sorti du bureau de Maldieu. Il pointa sa baguette sur le visage inanimé et prononça en un murmure :

« Exscribere. »

Un faisceau de lumière en éventail jaillit de la baguette. Pierrick en balaya le visage du mangemort de haut en bas et de bas en haut. Il posa la baguette sur son propre visage.

« Corpus Mutari. »

Son visage se déforma horriblement. Chun se retint de ne pas hurler. Quand les vers qui semblaient avoir élu résidence sous la peau de Pierrick s’arrêtèrent de remuer, il avait le visage du mangemort. Il débarrassa le cadavre de sa cape et l’enfila pour parfaire l’illusion.

« Attend moi ici. »

Sa voix n’avait pas changé. Cette transformation n’agissait donc que sur son visage.

           Sans ne montrer aucun doute ni aucune peur, Pierrick entra dans le bureau de Maldieu. La première pièce des deux qui composaient le bureau du chef du département des Chasseurs était celui de sa secrétaire. Mais au lieu de sa secrétaire, y était installé un mangemort.

« Alors qu’est-ce que c’était ? demanda t-il. »

Pierrick ne répondit pas. Il s’approcha du mangemort d’un pas naturel. Et d’un geste vif, plaqua sa main sur sa bouche tout en le transperçant de part en part à l’aide de son épée. Quand il fut sûr que le mangemort était mort, il retira son épée de son cœur. Les prisonniers devaient être dans la pièce où siégeait Maldieu. Pierrick vit plusieurs baguettes déposées sur le bureau de la secrétaire. Sûrement celle de Maldieu, Janis et des autres. Il les récupéra.

           D’autres mangemorts étaient sûrement à l’intérieur avec les prisonniers. Profitant de son masque, Pierrick ouvrit la porte. Les trois mangemorts présent pointèrent aussitôt leurs baguettes sur lui mais reconnaissant leur compagnon, les baissèrent.

« Qu’est-ce qu’il y a ? questionna l’un d’eux. »

Pierrick ne fit qu’agiter la tête pour faire comprendre « rien de spécial ». Assis par terre, les pieds et poings liés, cinq sorciers et sorcières observaient leurs gardiens sans sourciller. La seule qui paraissait inquiète était la secrétaire. Pierrick allait refermer la porte quand un des mangemorts aperçu le cadavre sanguinolent affalé sur le siège de la secrétaire. Pierrick remarqua son regard avant qu’il n’hurle et l’empêcha de donner l’alerte en dégainant son épée et dans le même geste, le décapita. Sans laisser le temps aux autres mangemorts de réagir, il planta sa lame dans la poitrine de celui du milieu. Il lâcha son épée et frappa d’un coup de pied direct à l’estomac du dernier. Il enchaîna en basculant violement la tête du mangemort en arrière en un craquement sinistre.

           Sous les yeux ébahis des chasseurs, Pierrick récupéra son épée toujours plantée dans la poitrine du mangemort et le rengaina après l’avoir égouttée d’un geste vif. Il sortit sa baguette et la pointa sur son visage.

« Finite Incantatem. »

Son visage reprit son apparence habituelle.

« Chaldo ! s’exclama Maldieu. Bien joué.

-Liberare, fit Pierrick. »

Les liens retenant les chasseurs et la secrétaire disparurent. Tous se relevèrent. Pierrick leur tendit leurs baguettes.

« Où sont Névris et Malgéus ? questionna Pierrick.

-Ils cherchent le Grimoire de Malchauzen, expliqua Jonas. Il semblerait qu’il se trouve au département secret. Ce livre traite d’une magie ancienne qui pourrait donner à Malgéus plus de puissance que Tu-sais-qui.

-J’y vais.

-Attendez, arrêta Maldieu. Il faut prévenir Nide, qu’il revienne avec ses hommes.

-L’alerte est déjà donnée. Mais le temps que les AI ne se réarticule pour investirent le ministère, il sera peut-être trop tard. Si ce grimoire est aussi dangereux, il ne faut pas laisser Malgéus s’enfuir avec.

-Je viens avec toi, assura Jonas.

-Moi aussi, fit Franck visiblement pas rassuré.

-Ce n’est pas ton travail, dit Pierrick.

-Je suis quand même un chasseur.

-Suzanne, vous restez avec moi pour diriger les AI quand ils reviendront, dit Maldieu avant que Janis ne puisse dire la moindre chose.

-Je voudrais que vous gardiez quelqu’un avec vous également, dit Pierrick. Chun. »

           Essayant au maximum de ne pas regarder les cadavres, Chun entra dans le bureau. La jeune femme reconnut immédiatement Jonas Marus et Suzanne Janis qu’elle avait vu le soir de la mort de Bascœur.

« Voici donc la moldue pour laquelle vous vous êtes mis Chergnieux et la police magique à dos, fit Maldieu. Bonsoir mademoiselle. Je m’appelle Charles Maldieu, chef des Chasseurs.

-Bonsoir, fit-elle. Je suis Chun Yang-Li, police criminelle.

-Chaldo, ne vous en faîtes pas. On la garde avec nous. Je vous promets qu’on ne lui effacera pas la mémoire. Elle a les autorisations qu’il faut de toute manière.

-Pierrick, dit Chun. Où vas-tu ?

-Faire ce pour quoi je suis fait, répondit-il. Tu vas rester avec eux. Tu seras en sécurité. Là où je vais c’est trop dangereux pour toi.

-Fais attention à toi. »

Il sortit suivit de Jonas et Franck.

 

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