Of Potions and Riffs (Severus Rogue X OC)

Chapitre 28 : L'Angle d'Incidence

3740 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a 5 jours

« - Aaa…Aaaa…ATCHOUM ! »

Un éternuement sonore et rempli de postillons fit sursauter plusieurs élèves de Gryffondor au fond de la classe de métamorphose. Leur camarade, un garçon corpulent de petite taille avec le col de son uniforme mal ajusté, sortit un mouchoir blanc cassé déjà usagé dans lequel il ne faisait que se moucher à répétition depuis le début du cours.

Minerva McGonagall était occupée à faire une démonstration du geste de baguette à réaliser pour lancer le sort Porcusforma permettant de transformer une table en cochon. Elle s’interrompit aussitôt et dévisagea l’élément perturbateur d’un regard sévère et félin.

« - Monsieur MacDougal, vais-je être dans l’obligation d’avoir recours à un Sonorus pour amplifier ma voix et me faire entendre sans être couverte par vos bruits de gnome atteint de bronchite chronique ? »

Thomas MacDougal baissa les yeux, le nez entièrement rouge et irrité, et tenta d’étouffer une seconde expulsion nasale. Un autre Gryffondor prit la parole :

« - C’est pas d’sa faute, Madame, il est allergique aux poils de chat… »

Des rires éclatèrent dans toute la pièce. La seule coupable ne pouvait être que McGonagall elle-même. La professeur de transfiguration était l’Animagus félin le plus connu de tous les sorciers de Grande-Bretagne sur plusieurs générations, étant donné son âge canonique. Il était coutume qu’elle surveille régulièrement les devoirs ou accueille les élèves sous la forme d’un chat, piégeant souvent de cette manière les tricheurs ou les retardataires.

McGonagall répondit alors avec un regard désapprobateur maternel sous son chapeau de sorcière sombre :

« - Pourquoi ne prenez-vous donc pas des potions contre les allergies ? »

MacDougal renifla péniblement, se bouchant une narine avec son doigt. Il balbutia, sa diction altérée par son tarin congestionné :

« - J’en ai blus, brofesseur… Barce qu’entre vous… et Biss Teigne… c’est le calbère… »

La bouche ridée et élégante de l’enseignante s’ouvrit en un « Oh » d’indignation à l’idée d’être comparée à la chatte de Rusard, puis elle répondit d’un ton sec mais pas réellement méchant :

« - Demandez au professeur Rogue de vous en préparer alors, mais faites quelque chose d’ici le prochain cours ! »

Le garçon pâlit en entendant le nom du professeur des potions, terreur de la maison Gryffondor. De toute évidence, il n’oserait jamais lui demander une telle chose, étant assuré de se faire débouter pour une requête aussi futile. McGonagall prit un petit rictus un peu vicieux, typiquement féminin, avant d’ajouter :

« - Je n’ai aucun doute qu’il aurait du temps à consacrer à cela lors de ses soirées qui, de ce que j’ai cru comprendre récemment, ne sont pas toujours accaparées par le devoir… »

Les Gryffondors pouffèrent à la remarque sans avoir la moindre idée de ce à quoi elle pouvait bien faire référence. Mais Winter, elle, assise au deuxième rang à droite de la salle de classe, avait très bien compris.

La musicienne était arrivée en cours en retard ce matin, non pas parce qu’elle avait manqué son réveil, mais parce qu’elle n’avait pas fermé l’œil de la nuit et avait hésité l’espace d’un instant à sécher pour la première fois. Son visage élégant et fin était cerné. Depuis le début du cours, McGonagall la regardait régulièrement avec persistance, comme si elle peinait encore à digérer ce qu’elle avait vu en pleine nuit. Et elle n’était pas la seule…Winter avait l’impression d’avoir rêvé également tant tout lui paraissait irréel. Ce baiser, cette odeur, ce toucher, la sensation de son corps contre le sien…Et surtout, le fait que ce soit avec lui. Severus Rogue.

« - Groouiiiiiiik ! »

Un couinement aigu de cochon la tira de ses pensées en ébullition.

« - Bravo ! Excellent, Monsieur Crux, vous êtes le premier à avoir maîtrisé la transformation. Dix points pour Serpentard. »

Winter releva les yeux et aperçut un Marcus Crux goguenard à l’autre bout de la pièce, entouré de plusieurs filles admiratives dont Daisy Williams, ainsi que d’un petit porc rose pâle agitant sa queue tire-bouchon ayant remplacé sa table. Le jeune homme regarda l’animal avec mépris et lui donna un petit coup de pied pour l’écarter quand il voulut renifler les pans de sa robe avec son groin.

Winter entendit un rire familier devant elle :

« - Visiblement, il préfère ses poules. »

Oscar Mills, baguette tendue vers sa propre table, se murmurait ses mots à lui-même. Il se trouvait juste un rang devant la pianiste. Cela arracha un souffle amusée à cette dernière. Il l’entendit et se retourna. Un silence entre eux, vestige de leur relation gelée, s’instaura. Mais Winter finit par le briser d’une voix inhabituellement incertaine malgré le trait d’humour :

« - Ouais…tellement vrai. Moi j’aurais même dit des pintades. »

Son regard chercha avec interrogation celui de son ami, communiquant ce qu’elle n’avait pas encore réussi à lui dire avec des mots. Oscar la fixa avec stupeur. C’était la première fois qu’elle lui adressait la parole depuis leur dispute où elle avait refusé de l’écouter. Il sentit immédiatement que quelque chose avait changé chez elle, qu’elle avait compris son erreur. Son cœur, toujours épris d’elle, lui sembla se réveiller d’une longue période de survie et de désespoir.

Sans aucune rancune, les yeux marrons du jeune Serpentard s’allumèrent :

« - …Oui. Des…des pintades. »

Il rit d’une manière douce et lumineuse. Winter était de retour. Leur lien et leur complicité lui avaient terriblement manqué. Elle rit avec lui.

« - Monsieur Mills, Miss Grail, vos tables ne vont pas se changer toutes seules. », déclara McGonagall qui passait entre les rangs, « je veux voir un élevage porcin entier d’ici la fin de l’heure ! »

Quelques temps plus tard, une vingtaine de pourceaux trottinaient au beau milieu de la salle, allant parfois fouiner derrière les étagères et le tableau noir.

« - Porcusforma ! »

Après un certain nombre de tentatives, la table de Winter prit la forme d’une adorable petite truie tachetée qui vint se frotter contre elle amicalement.

« - Je crois que ta table t’aime bien, Winter. », remarqua Oscar avec un fin sourire, ne pouvant cacher sa joie de lui reparler.

Elle s’esclaffa en caressant l’animal :

« - C’est parce que je ne grave pas de runes ou de dessins dessus pendant le cours quand je m’ennuie, moi. »

Le jeune homme laissa échapper un gloussement rieur.

Puis vint la fin de la leçon. D’un geste précis et académique de baguette, Minerva McGonagall restaura la forme véritable du mobilier scolaire. La porcherie redevint une salle de classe. Elle annonça les devoirs puis attendit que les élèves rangent leurs affaires et sortent pour arrêter Winter et Oscar. D’une voix ferme, elle demanda :

« - Monsieur Mills, je dois parler à votre camarade. Je vous prie de l’attendre dans le couloir. »

Oscar lui jeta un coup d’œil interrogateur mais obtempéra sans poser de question. Winter resta debout devant la directrice adjointe, droite mais un peu tendue. Elle se douta immédiatement qu’elle allait aborder la nuit passée.

Quand le calme se rétablit et qu’Oscar eut refermé la porte de la pièce, McGonagall signala, les mains croisées au niveau de sa taille :

« - J’ai échangé avec le professeur Rogue au petit déjeuner, Winter. »

La jeune femme se solidifia davantage.

« - Il vous attendra ce soir à dix-huit heures dans son bureau pendant l’étude. Je ne vous en tiendrai pas rigueur si vous n’y allez pas, je suis chargée de sa surveillance de toute façon. Il est impératif que les choses soient mises au clair entre vous. »

Le visage de la vieille sorcière était fermé et consciencieux. Elle avait accepté à contrecœur de couvrir ce lourd secret mais semblait à présent exiger en contrepartie un contrôle et un retour de l’ordre immédiat.

Winter soupira lentement. Elle se sentit à la fois fébrile et en même temps inquiète à l’idée de revoir cet homme dans des conditions qu’elle n’avait absolument pas orchestrées. Elle hocha la tête. McGonagall se frotta les mains, tout autant sur les nerfs que son élève.

« - Alors, c’est réglé. Vous pouvez disposer, Miss Grail. »

 

Pendant le reste des cours de la journée, Winter s’efforça de masquer entièrement ses tracas à Oscar. Elle ne voulait pas entacher leur réconciliation avec quoi que ce soit et ne souhaitait surtout pas divulguer ce qui s’était passé à son ami. Il aurait probablement fait une syncope. Qui pourrait imaginer Rogue embrasser une femme et surtout, une élève et…une rockstar ? Cela était aux antipodes de tout ce que chacun pouvait imaginer de lui. Par ailleurs, bien qu’il ne le réaborda point, Winter garda toujours en tête le fait qu’Oscar lui avait avoué des sentiments plus qu’amicaux dans la forêt. Elle savait que cela constituait désormais une potentielle bombe à retardement mais opta pour mettre cela de côté dans son esprit pour le moment. Elle avait déjà bien assez à gérer avec ses propres inclinations du cœur.

Enfin vint l’heure de l’étude. L’attente et le stress, qui n’avaient fait que croître, atteignirent leur pinacle quand elle frappa trois coups avec le heurtoir en métal à la porte du bureau du Maître des Potions. Cette dernière s’ouvrit lentement par magie, dévoilant cet endroit dans lequel elle s’était déjà retrouvée auparavant. Rien n’avait changé, tout était à sa place. Chaque bocal étiqueté était classé et aligné méthodiquement sur les étagères. L’odeur de plantes, de cuir et de vieux parchemins emplissait la pièce. Le feu crépitait calmement dans l’âtre de la cheminée. Pourtant, plus rien n’était pareil.

La pianiste effectua trois pas incertains et la porte se referma derrière elle. Elle serra la lanière de son sac de cours nerveusement. Elle ne le vit pas tout de suite mais en s’avançant encore davantage, elle remarqua la silhouette grande, mince et sombre de l’homme, effacée dans un recoin de la pièce. Il tenait dans sa main une fiole contenant un liquide ambré aux reflets irisés qu’il fixait de ses prunelles noires sans jamais vraiment le regarder.

« - Qu’est-ce que c’est ? »

Severus Rogue releva les yeux vers elle. Dans son regard, pourtant si inexpressif d’habitude, elle lut énormément de choses. De la crainte, de l’incertitude, de l’intensité mais aussi une forme de contrition. Cela lui serra immédiatement le cœur.

« - Il s’agit d’un vieux flacon de Felix Felicis qui a un peu tourné. », répondit le sorcier d’une voix rauque et calme.

Winter ouvrit la bouche. Elle n’avait entendu parler de cette potion, littéralement surnommée « chance liquide », qu’une seule fois, lors d’une discussion avec Rémus Lupin pendant son tutorat. La potion était rare et difficile à préparer. Elle valait une petite fortune. Il exerça légèrement plus de pression de son pouce et son index sur le goulot du récipient et inspira lentement.

« - Autrefois couleur or scintillant, désormais brun jaunâtre. La solution a perdu tout son éclat. Comme tout ce sur quoi je mets les mains dessus. »

La jeune femme le dévisagea sans comprendre mais ressentit soudainement comme une boule au fond de sa gorge.

« - Pourquoi…pourquoi vous dites cela ? »

Un triste pressentiment l’envahit et pour la première fois elle se sentit vulnérable comme elle ne l’avait jamais été. Pas même devant un stade de dizaines de milliers de personnes. Pas même devant les hommes qu’elle avait pu fréquenter sporadiquement au cours de ses tournées.

« - Vous regrettez ? »

Severus Rogue garda le silence pendant plusieurs secondes, puis il reposa le flacon dans l’armoire à côté de lui.

« - Ce serait si simple de vous dire que oui. C’est ce qu’il m’incomberait de vous répondre. »

D’un mouvement de robe moins assuré et sec qu’à l’accoutumée, il s’approcha lentement de Winter d’un pas lent mais s’arrêta de sorte à garder une distance moralement acceptable avec elle.

« - Cela doit rester ainsi. Il ne peut et il ne doit y avoir d’autres développements. », dit-il d’une voix grave, presque cérémonielle comme un juge qui s’administrerait une sentence à lui-même.

La musicienne sentit la boule grossir dans sa gorge. Elle protesta d’une voix étouffée :

« - Mais…c’est vraiment ce que vous voulez ? Vous…vous n’avez pas aimé ? »

Rogue ferma les yeux, comme s’il tentait de réprimer une émotion interne qui lui déchirait les entrailles. Elle serait restée. Il était persuadé qu’elle aurait voulu le fuir, qu’elle aurait ressenti de la honte après cela. Mais au contraire, elle semblait vraiment attirée, même après ce baiser. Cela ne lui faisait aucun sens. Aucune femme ne l’avait jamais désiré et surtout, aucune ne s’était auparavant souciée de ce qu’il aimait. Pas même…Lily Evans.

Il répondit avec un timbre rauque :

« - Ce que je souhaite…n’a aucune importance. »

Ses traits se fermèrent davantage et il rassembla toute sa volonté malgré sa douleur jusqu’au creux de son âme pour reformer le spectre inexpressif qu’il avait été pendant toutes ces années.

« - Vous êtes une femme brillante, mature, talentueuse et sensible, bien qu’impulsive et imprudente parfois. Une personnalité comme on en rencontre rarement. Je me suis parfois demandé si vous n’aviez pas eu plusieurs vies auparavant ou si, de manière plus rationnelle, c’est le monde de l’art et ce que vous créez qui ont forgé prématurément ce que vous êtes. Mais…moi, je suis…tout ce que vous ne devriez pas approcher. »

Ses yeux se rouvrirent et s’ancrèrent dans ceux de Winter.

« - Je ne suis pas un homme pour vous. Je suis trop vieux, trop amer, trop disgracieux, trop sombre et surtout…je ne suis pas libre. »

Winter reçut la dernière phrase comme un coup de poignard dans la poitrine. Elle ne s’attendait pas à cela.

« - Vous n’êtes pas libre ? », répéta-t-elle, presque tremblante.

Pouvait-il avoir une femme dans sa vie malgré sa réputation dans l’école ? Cela n’avait jamais traversé l’esprit de la musicienne. La phrase était ambiguë et pouvait revêtir beaucoup d’interprétations différentes.

Rogue ne répondit pas et se dirigea vers son bureau. Il était redevenu le professeur glacial, mais dans sa démarche, il y avait quelque chose d’extrêmement mécanique comme s’il était obligé de renforcer encore plus son contrôle sur ses moindres faits et gestes.

« - Asseyez-vous. », commanda-t-il d’un ton neutre sans animosité.

Winter le regarda avec choc.

« - Mais comment vous pouvez…transitionner comme ça ? », lâcha-t-elle, blessée, avec un mélange de stupeur et d’incompréhension.

Il ignora sa question mais elle pressentit un micro-tressaillement dans sa mâchoire quand il s’assit sur son siège derrière son bureau. Il n’attendit pas qu’elle prenne place, comme s’il souhaitait expédier ce qu’il s’apprêtait à faire. Winter finit par le suivre et resta debout en face de lui, le bois les séparant et rétablissant une frontière physique entre eux nette qui symboliquement, représentait beaucoup.

Rogue sortit d’un tiroir du mobilier un objet que Winter reconnut immédiatement : le sac en cuir qu’elle avait utilisé pour s’introduire dans la Réserve. Il était resté au sol avec le professeur des potions dans le mouvement de panique qui avait suivi leur rapprochement. Et il l’avait récupéré. L’exemplaire de L’Étreinte du Regard Mortel était toujours à l’intérieur, les dessins de basilic sur la première page de couverture à moitié visibles par l’ouverture du sac.

Rogue déclara de sa voix grave et à présent plus stabilisée :

« - Je vous aiderai. J’ai compris que je ne pouvais pas vous retenir malgré la folie que vous vous apprêtez à commettre. »

Il la fixa de son regard sévère, resserrant le col haut de son long manteau noir de sa main droite, geste inconscient de maîtrise et de rigueur.

« - Vous ne devez en parler à quiconque. Est-ce bien clair ? Ce sera la seule et l’unique raison pour laquelle vous viendrez me trouver en dehors des cours. »

D’un ton plus professoral et n’attendant aucune réplique de Winter, il expliqua :

« - Les phénomènes de réfraction, d’interférences et de réflexion de la lumière sont des manifestations courantes que l’on peut observer avec les potions. L’optique est un domaine que les Maîtres des Potions ont longuement étudié mais que la plupart des sorciers spécialisés dans les sortilèges défensifs ont très souvent négligé, par manque d’érudition et de créativité. Il ne suffit pas d’être puissant ou appliqué pour créer de tels sorts. Il faut connaître les lois mathématiques de la nature. »

La musicienne l’écouta attentivement malgré son sentiment de tristesse absolue persistant en elle. Il continua :

« - En parcourant cet ouvrage, il m’est apparut que d’après les observations de Monsieur Drelmort, seuls certains rayons du spectre de la lumière portent le pouvoir léthal du basilic. Des longueurs d’onde principalement dans le violet voire l’ultraviolet. »

Winter le regarda avec surprise. Elle n’était pas vraiment familière avec les sciences physiques, même moldues, ayant eu une éducation un peu bancale par les précepteurs que ses parents avaient engagés en parallèle de sa carrière musicale.

« - Si je comprends bien, vous pensez qu’il serait possible de dévier ces rayons pour voir le basilic sans risque ? »

Rogue arqua un sourcil.

« - C’est l’idée sur le papier. Mais la pratique est bien moins évidente que la théorie. Mon hypothèse est également fondée sur ce que j’ai pu constater il y a deux ans. Tous les élèves qui ont été paralysés ont vu le basilic par des surfaces réfléchissantes comme de l’eau, l’objectif d’un appareil photo, un fantôme ou un miroir. La trajectoire de la lumière provenant des yeux du basilic a été détournée en partie, atténuant la puissance de la magie mortelle, mais non sélectivement. »

Il caressa le livre d’un air pensif.

« - Il faudrait inventer un sort qui va dévier spécifiquement les rayons violets et ultraviolets. Un filtre quelconque ne suffirait pas car il laisserait passer le pouvoir magique associé à ces rayons. »

Winter ne put s’empêcher d’être admirative devant l’esprit ingénieux du professeur des potions. Elle n’avait jamais pu voir pleinement son potentiel en cours, étant donné qu’il se contentait simplement de surveiller, de punir et de noter.

« - C’est…c’est tellement astucieux. »

Rogue inclina la tête, toujours stoïque. Mais cela lui sembla lui coûter particulièrement. Il reporta son regard sur le visage esthétique et harmonieux de Winter malgré lui et se pinça les lèvres avant d’annoncer d’un ton froid et déshumanisé :

« - Créer un nouveau sort est une chose extrêmement délicate que très peu de sorciers parviennent à accomplir dans leur vie. Et même si cela m’est déjà arrivé de le faire par le passé, je ne vous promets rien. Je vous demande simplement de ne rien tenter par vous-même tant que je n’aurai pas approfondi le sujet. Je vous recontacterai le moment venu. »

Il se leva de son siège, la surplombant à nouveau de sa hauteur. Les yeux bleus et expressifs de Winter le cherchèrent avec sincérité et blessure, tentant de retrouver ne serait-ce qu’une once de la chaleur qu’il avait pu lui dévoiler pendant la nuit. Il ne put résister à la tentation de parcourir sa silhouette élégante, féminine et éthérée du regard avant de détourner les yeux précipitamment comme s’il venait de se brûler.

« - C’est tout pour le moment, Miss Grail. »

Il lui tourna le dos et disparut par la même porte de derrière que la dernière fois. Winter, elle, se retrouva seule, dévastée et avec la souffrance de n’être plus que « Miss Grail » à nouveau.

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