L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra

Chapitre 63 : Épilogue

Chapitre final

2345 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 2 mois

 Épilogue. Vingt ans plus tard.

 

-         Severus, dépêche-toi ! La cérémonie de mariage de Hope et Scorpius est dans une demi-heure et tu n'es pas encore prêt ! s'exclama Harry en attachant les crochets de sa robe d'apparat, puis attira par un sortilège une petite boîte du tiroir de sa commode.

-         Qui n'est pas prêt ? rétorqua Severus d'un ton agacé. Je t'attends depuis un bon quart d'heure !

Severus contempla son reflet dans le miroir, qui lui renvoyait l'image d'un homme distingué, à la chevelure entièrement argentée, vêtu d'une austère robe noire, ornée le long du col d'une délicate broderie de fils d'argent. Bien que Severus Rogue n'accordât guère d'importance à son apparence jusqu'à un certain point, sa nomination inattendue au poste de ministre de la Magie huit ans auparavant l'avait contraint à reconsidérer ses anciennes habitudes et même à apporter quelques modifications à sa garde-robe.

C'est également à cette période qu'il eut avec Harry une conversation déterminante, mettant un terme à l'utilisation du sortilège de Glamour.

-         Tu n'as plus besoin de faire ça, dit calmement Harry pendant qu'ils prenaient leur petit-déjeuner.

-         Faire quoi ?

Severus posa la Gazette du Sorcier. Le journal avait publié ce jour-là un article détaillé et plutôt fidèle sur le nouveau ministre de la Magie. Harry rapprocha sa chaise et prit la main de Severus :

-         Te cacher de moi et des autres derrière des sorts. Tu n'as pas à avoir honte de tes cheveux gris, ajouta-t-il en le regardant dans les yeux.

L'espace d'un instant, Severus eut la sensation d'être submergé d'eau glaciale, le replongeant dans ce funeste matin, survenu bien des années plus tôt, où il s'était éveillé après une nuit peuplée de cauchemars pour découvrir sa chevelure devenue blanche comme neige.

-         Depuis combien de temps le sais-tu ? demanda-t-il à peine audible.

-         Presque immédiatement après notre libération, sourit tristement Harry, quand tu t'es endormi dans ma chambre. Je suis désolé de ne pas avoir osé te libérer de ce fardeau à l'époque.

Severus ébouriffa les cheveux d'Harry et l'attira contre lui :

-         Tu as agi comme il le fallait. À l'époque, je n'étais pas prêt à montrer ma vulnérabilité, même pas à toi. Maintenant que je me sens capable de le faire, je devrais peut-être lever le sort petit à petit. Ma photo est déjà parue dans le journal, et je ne voudrais pas que des journalistes fouineurs pensent que toi ou les enfants, vous m'avez mis dans cet état lamentable, dit Rogue en souriant.

***

Huit années s'étaient écoulées depuis. Shacklebolt, lors de ses visites, ne manquait jamais de déplorer, tout en savourant un verre de grand cru, qu'il n'aurait point renoncé à ses fonctions s'il avait pu prévoir avec certitude qu'une telle harmonie s'installerait entre les Moldus et les sorciers.

-         Je n'oublierai jamais cette période tumultueuse qui a suivi la dissolution des camps, confiait-il, tout en veillant à garnir l'assiette de sa jeune et ravissante épouse des mets les plus exquis. Le Premier ministre fut alors la cible d'innombrables menaces. En dépit de la proposition faite aux Moldus de renoncer aux poursuites pour agression en échange du retour des enfants, ils s'opposèrent farouchement au rétablissement de l'ordre, désignant le Premier ministre comme leur principal adversaire. Nous fûmes contraints de lui affecter plusieurs Aurors pour assurer sa sécurité. De plus, les centres de reproduction connurent initialement de sérieuses difficultés, jusqu'à ce que tu ne prennes personnellement la direction de ce projet !

Shacklebolt salua Harry avec son verre.

-         Je pense que nous méritons tous une vie tranquille et ordonnée, sans bouleversements, dit Severus, même si peut-être certains d'entre nous, il jeta un regard discret à Harry, puissent trouver le quotidien monotone sans les aventures qui les ont longtemps accompagnés.

-         Non merci ! rit Harry, saisissant parfaitement l'allusion. J'ai eu mon compte des aventures !

-         Es-tu vraiment fatigué de sauver l'humanité ? le taquina Rogue.

-         Je crois que toi et moi, nous avons fait tellement pour cette humanité qu'elle peut désormais se passer de notre aide. Ou du moins essayer.

-         Je ne dirais pas ça, le visage de Severus prit immédiatement une expression sérieuse, nous n’avons pu résoudre que partiellement le problème de la natalité. Le nombre de Cracmols et de sorciers disposés à œuvrer dans les centres demeure insuffisant, ce qui implique que la question démographique reste ouverte.

***

Severus saisissait pleinement que les noces de sa fille unique ne constituaient guère un motif d'affliction. Néanmoins, en dépit de sa résolution, des réminiscences s'étaient insidieusement immiscées dans son esprit depuis l'aube.

« Tu deviens vieux et sentimental ! » se reprocha-t-il.

Néanmoins, Harry, fidèle à son habitude, ne le laissa pas sombrer dans la mélancolie.

-         Permettez-moi de vous offrir un présent pour marquer cet instant solennel, Sir Rogue-Potter !

Harry s'approcha de son époux et attacha sa robe à l'aide d'une fibule d'argent. Celle-ci, en forme de symbole de l'infini, était ornée de minuscules diamants et traversée d'une épée.

-         Je t'aime… murmura-t-il avec tendresse. Je sais que nul n'est immortel, mais pour toi, j'aurais tenté l'impossible.

***

Au cours de la cinquième année à Poudlard, il devint manifeste que l'amitié d'enfance entre Hope et Scorpius Malefoy évoluait vers une relation plus profonde. En dépit de leur appartenance à des maisons distinctes - Scorpius, rompant avec la tradition familiale, avait été réparti à Serdaigle, tandis que Hope rejoignait Serpentard - les deux adolescents maintenaient une communication assidue et saisissaient chaque occasion pour partager des moments ensemble, aussi brefs fussent-ils.

À l'aube de ses seize ans, Scorpius Malefoy, dont l'obstination rivalisait avec celle de son beau-père Ron Weasley, plaida ardemment en faveur de fiançailles magiques.

Après avoir brillamment achevé leurs études, Scorpius et Hope intégrèrent la prestigieuse faculté d'Artefacteur de l'université magique d'Oxford. Un an plus tard, ils rejoignirent l'entreprise familiale, fruit de la collaboration entre Drago, Ron, George et Alex Rogue-Potter. Ces derniers avaient su transformer la déjà prospère boutique des Weasley en un empire commercial rayonnant à travers l'ensemble du monde sorcier et possédant les succursales dans toutes les grandes villes.

Au Manoir des Malefoy, une cérémonie de mariage empreinte de magie allait se dérouler. La demeure, parée de décorations somptueuses tant à l'intérieur qu'à l'extérieur, scintillait comme un sapin de Noël. Cependant, ni Harry ni Severus ne prêtèrent attention ni aux ornements luxueux - fruits de l'imagination conjuguée de Narcissa, de la demoiselle d'honneur et la demi-sœur du marié, Rosie Weasley-Malefoy - ni aux tables croulant sous les mets raffinés. Leur regard était entièrement captivé par Hope. Dans sa robe de mariée blanche à longue traîne, elle ressemblait à une princesse de conte. Des roses blanches ornaient ses cheveux noirs d'ébène. Une princesse sur le point d'être menée à l'autel par son prince bien-aimé, Scorpius.

-         Je peine à réaliser que notre fille s'apprête à devenir Madame Malefoy si jeune, confia Harry à Severus à voix basse. Regarde comme ils sont heureux ensemble !

-         Comme ce serait merveilleux s'ils avaient des enfants ! répondit Severus tout aussi discrètement. Peu auraient l'audace d'agir comme Drago en son temps.

-         Je suis convaincu que Scorpius ne partage guère les vues des conservateurs !

Harry sourit en adressant un signe de tête à Drago et Ron qui se tenaient face à lui. En dépit de la foule d'invités, ces deux-là ne se lâchaient pas la main, comme s'ils redoutaient encore d'être séparés.

-         Avec des parents tels que Malefoy et Weasley, le contraire serait surprenant.

***

Trois mois passèrent. À l'aube, Scorpius surgit de la cheminée de la place Grimmaurd, comme propulsé par une force invisible. Son irruption soudaine fit sursauter le vieux Kreattur, peu accoutumé désormais à pareille agitation dans la demeure.

-         Harry, Severus, cria Scorpius, dépêchez-vous ! À l'Aide !

Severus dévala les escaliers avec précipitation, manquant de peu de se rompre le cou, ses pieds s'emmêlant dans le bas de son pyjama.

-         Ce qui s'est-il passé ? demanda-t-il à Scorpius qui tremblait comme une feuille.

-         Hope s'est évanouie et je n'arrive pas à la réveiller, expliqua Scorpius. Elle se plaignait de nausées et de vertiges depuis quelques jours. Je comptais faire venir notre guérisseur familial aujourd'hui, même si elle trouvait que je suis trop alarmiste.

-         Rentre à la maison et contacte le médicomage. Harry et moi arriverons chez vous dans dix minutes, dit Rogue en s'efforçant de rester calme, malgré son inquiétude grandissante.

Un quart d'heure plus tard, un guérisseur invité à la hâte examina Hope avec attention et rendit son verdict :

-         Enceinte... Terme - un mois et demi.

Scorpius, Harry et Severus s'exclamèrent d'une seule voix :

-         Êtes-vous sûr ?

-         Absolument ! répondit le guérisseur, non moins surpris qu'eux. - Même si je n’ai pas diagnostiqué une seule grossesse chez une femme depuis presque trente ans, je me souviens encore comment procéder.

Hope se redressa sur le coude, regardant ses deux pères d'un air inquiet :

-         Harry, Severus, qu'est-ce qui ne va pas chez moi ?

Harry s'assit sur le bord du lit et caressa la tête de sa fille, comme il l'avait fait si souvent quand elle était enfant.

-         Ne t'inquiète pas, ma chérie. Ce n'est rien de grave. Tu es simplement enceinte.

***

Sept mois et demi s'étaient écoulés lorsque, au cœur de la nuit, une apparition spectrale se manifesta dans la chambre de Harry et Severus : le Patronus de Scorpius, sous la forme éthérée d'un loup.

-         C'est commencé ! s'exclama Rogue avant que le Patronus ne puisse ouvrir la bouche. Dis à Scorpius que nous serons bientôt à Sainte Mangouste.

Après plusieurs heures d'attente empreintes d'angoisse, durant lesquelles seuls les gémissements déchirants de Hope parvenaient à Harry, Severus, Drago et Ron, consumés par l'anxiété derrière la porte close, un cri perçant d'enfant retentit soudain. La porte de la salle d'accouchement s'ouvrit, laissant apparaître Scorpius sur le seuil. Le visage pâle, les cheveux en désordre, mais irradiant d'un bonheur indescriptible.

-         C'est un garçon ! murmura-t-il, arborant un sourire radieux empreint de candeur. Hope et moi sommes les heureux parents d'un fils ! Figurez-vous, me voilà propulsé dans le rôle de père !

À cet instant, un mage haletant surgit à l'extrémité de l'interminable corridor, transportant dans ses bras une jeune femme évanouie.

-         Nous avons besoin d'urgence d'un guérisseur ! s'exclama-t-il, scrutant l'assemblée d'un regard à la fois incrédule et légèrement égaré. - Un miracle s'est produit ! Ma femme attend un bébé !

Les personnes présentes échangèrent des regards, puis un sourire radieux illumina le visage de Rogue. La grossesse de Hope lui apparaissait comme une heureuse coïncidence, une juste récompense pour les épreuves qu'ils avaient traversées. Or, selon les paroles de ce jeune sorcier qu'ils ne connaissaient guère, un espoir se dessinait pour la renaissance et la restauration de l'ordre mondial, si gravement bouleversé des années auparavant.

Severus inspira profondément, adressa un signe de tête à Drago et Ron, encore incrédules face aux récents événements, puis emboîta le pas à Harry et Scorpius vers la pièce où l'attendaient sa fille et son petit-fils nouveau-né.

Sa lutte pour la survie de l'humanité tout entière, un combat au cours duquel il avait failli perdre les êtres qui lui étaient les plus chers prit fin.

FIN

Note de traducteur :

 

Ainsi s'achève cette épopée, j'éprouve un mélange de satisfaction et de mélancolie. La joie d'avoir mené cette aventure à son terme se teinte d'une pointe de tristesse à l'idée de prendre congé de ces héros.

J'espère que les lecteurs ont pris autant de plaisir à lire ce récit que j'en ai eu à le traduire.

 

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