L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 60 : Tome 5. Aimer c’est vivre. Partie 13
2531 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour il y a 3 mois
- Eh bien, pourquoi pleures-tu encore ? Veux-tu réveiller toute la maison ? Tu viens de manger, je t'ai changé les couches, alors qu'est-ce qui ne va pas, hein ?
Severus regarda sévèrement Hope allongée sur ses genoux. Il y avait de cela quelques instants à peine, elle vociférait avec vigueur dans son berceau, mais à présent, de nouveau lovée dans les bras de son père, elle s'apaisa et lui adressa de charmantes mimiques.
- Tu sais qu'il est trois heures du matin ? Les filles sages dorment à cette heure-là au lieu de flirter avec des hommes âgés et fatigués. Tu es une fille sage, n'est-ce pas ?
Hope plissa son petit nez de façon amusante, puis fit un rot.
- Parfait ! s'exclama Severus. Maintenant, on peut aller se coucher, toi et moi. Chacun dans son lit, bien sûr ! précisa-t-il d'un ton réprobateur.
L'entreprise s'avéra infructueuse. À peine Hope, délicatement installée dans son berceau, eut-elle saisi qu'on entendait la priver de la présence paternelle, qu'elle recommença à geindre. D'abord faiblement, puis avec une intensité croissante.
- Tu es l'être le plus obstiné qui soit, soupira Severus en reprenant l'enfant. Le Choixpeau t'enverra probablement à Gryffondor ! Et pourquoi adoptes-tu ce comportement uniquement durant ma « faction » ?
Il contempla tendrement Harry, qui dormait comme une souche. Il quitta la chambre doucement et descendit au salon. Là, il pouvait marcher librement sans risquer de réveiller son époux :
- Je sais que je t'ai manqué aujourd'hui et que tu veux rattraper le temps perdu. Mais ton père a aussi besoin de repos. Imagine si je m'endors demain pendant la cérémonie chez la reine. Ce serait le comble de l’indécence ! Allez, mon trésor, dors maintenant. Une journée passionnante nous attend demain !
Petit à petit, la respiration de Hope devint plus régulière. Severus remonta dans la chambre, déposa sa fille endormie dans le berceau et la borda.
- Elle t'a vraiment épuisé, futur Sir Rogue-Potter, murmura Harry d'une voix ensommeillée en se blottissant contre Severus. Dans trois heures, ce serait à moi de faire le tour de l'appartement.
- Nous l'avons trop gâtée, futur Sir Potter-Rogue, marmonna Severus, en se détendant enfin, mais c'était inévitable - quatre gentlemen, Kreattur inclus, pour une petite dame agitée...
***
Les lettres annonçant la convocation du couple Rogue-Potter à la cérémonie de remise de l'Ordre de l'Empire britannique et des distinctions chevaleresques parvinrent environ un mois après les remarquables débuts télévisuels de Severus. La correspondance, adressée à Harry James Potter-Rogue, était accompagnée d'un chèque d'un million de dollars : la récompense qui lui revenait en tant que premier homme au monde à avoir mené à bien une grossesse. Harry, qui disposait déjà de deux coffres-forts bien garnis à la banque Gringotts sans compter de devises moldues, n'eut aucune hésitation à faire don de cette somme à un fonds spécialement créé pour la construction et la dotation en personnel de centres de reproduction.
À l'approche de l'audience solennelle au palais royal, Potter pouvait à peine contenir son enthousiasme. Il inspecta méticuleusement leurs tenues d'apparat, confectionnées sur mesure par un tailleur moldu de renom, puis se mit à réviser le protocole de la cérémonie que le Premier ministre leur avait fait parvenir.
« Cher Monsieur Rogue-Potter et Potter-Rogue », écrit le ministre dans sa missive, « je souhaite avant tout vous informer que Sa Majesté n'est pas avisée de votre statut de sorciers. Je vous prierais donc de vous vêtir de manière appropriée et, naturellement, de ne faire aucune allusion au monde magique en présence de Sa Majesté Royale. À l'issue de la cérémonie, la Reine vous posera quelques questions d'ordre général. La seule complexité réside dans le fait que Sa Majesté a manifesté un vif intérêt à rencontrer vos enfants. Si j'ai bien compris, la présence de votre cadette ne posera aucun problème en raison de son jeune âge. Je vous demanderais d'entretenir votre fils aîné - le ministre de la Magie Shacklebolt m'a rapporté qu'il s'agit d'un enfant d'une intelligence et d'une perspicacité remarquables - afin de lui expliquer le comportement à adopter dans le palais de Sa Majesté, et surtout, ce qui peut être évoqué et ce qui ne doit en aucun cas être mentionné. Si vous rencontrez des difficultés dans la préparation de la cérémonie, je vous saurai gré d'en informer directement mon secrétaire (que j'ai dû mettre au fait de la situation). Veuillez agréer l'expression de mes sentiments distingués. Le Premier ministre d'Angleterre. »
Harry confia à Severus le soin de converser avec Alex. À l'annonce qu'ils allaient rencontrer une véritable reine, Alex fut transporté d'enthousiasme. L'idée de devoir tous se faire passer pour des Moldus ne le dérangeait même pas.
- La Reine pourrait te demander où tu étudies, suggéra Rogue pour tester Alex.
- À la maison, avec papa Harry et Kreattur, répondit Alex sans hésiter.
Harry voulut corriger le garçon, mais celui-ci ajouta :
- C'est le professeur que vous invitez pour me préparer à l'école primaire.
- Bien joué ! félicita Rogue, fier de l'astuce de son fils. Pourquoi n'es-tu pas allé à l'école à cinq ans, comme les autres enfants ?
- Les soldats nous ont empêchés de sortir, affirma Alex sans ciller.
Harry haussa les épaules, impuissant :
- Je lui ai parlé de ton passage à la télé - juste ce qu'il devait savoir - et il s'en est souvenu.
- Parfait, approuva Severus, satisfait. Des soldats. Que sais-tu de la magie ? Il croisa les bras et observa attentivement son fils.
- La magie n'existe que dans les contes, répliqua Alex d'un ton sec.
- Avoue, tu as déjà travaillé avec lui, escroc ! Severus menaça Harry avec une fausse sévérité.
- Écoute... Les invitations pour la cérémonie sont arrivées pendant que tu étais au ministère. Je n'ai pas pu cacher ma joie à Alex. En fait, je ne voulais pas. Je pensais que la Reine voudrait voir le premier enfant né de deux hommes. J'ai donc un peu préparé Alex aux questions de Sa Majesté. Il était si excité d'aller au palais et de voir ses pères être adoubés qu'il a vite appris les bonnes réponses.
- Tu es un vrai Serpentard ! Quoi que ce fou ait dit, Severus s'approcha d'Harry et l'embrassa doucement.
- Sev, il y a des enfants ici, murmura Harry avec un léger reproche.
- Espérons qu'ils ne comprennent rien pour l'instant, Merlin merci ! Et pour Alex, ça ne peut être que bon de savoir que ses parents s'aiment ! répondit Severus.
***
L'audience au palais de Buckingham s'était déroulée sans accroc. À l'issue de la cérémonie d'investiture et de présentation des Ordres de l'Empire britannique, Sa Majesté s'approcha de la famille des chevaliers fraîchement adoubés. Effleurant délicatement la joue d'Alex, elle lui posa une question à laquelle ni Harry ni Severus n'avaient songé à préparer leur fils.
- Dis-moi, mon garçon, c'est comment vivre avec deux papas ? Ne regrettes-tu pas de ne pas avoir de maman ?
Severus serra discrètement les doigts d'Harry, froids d'excitation. Ils réalisèrent soudain qu'ils avaient oublié d'en parler à Alex.
- Les mamans sont ennuyeuses ! lança Alex impulsivement. C'est toujours plus amusant avec les papas ! Ils inventent des choses inédites, comme mon père Severus.
- En effet, ton père a eu une idée extraordinaire ! approuva la reine. Il a créé un véritable miracle pour nous tous !
Après cette déclaration sincère, Sa Majesté quitta la salle, suivie de sa meute de corgis aux pattes courtes. Harry et Severus purent enfin respirer librement.
***
Un événement d'une telle envergure que la nomination de deux sorciers pour une distinction honorifique moldue, sans oublier leur adoubement, ne pouvait évidemment pas passer inaperçu. Il s'avéra que ces derniers temps, les personnes gravitant le plus étroitement autour d'Harry et de Severus étaient Drago et Ron qui résidait toujours dans l’appartement de Malefoy junior. Lucius insista pour organiser une réception fastueuse au Manoir, mais Ron, sur le point d'accoucher, se vit formellement déconseiller tout déplacement par voie magique. Ainsi, puisque Weasley ne pouvait se rendre au festin, ils prirent la décision de faire venir le festin à lui.
- Quelle modeste table tu possèdes, Drago ! s'exclama Lucius, tandis que les elfes disposaient avec précaution les mets raffinés qu'ils avaient concoctés sur la nappe.
- Ron, Scorpius et moi n'avons guère besoin de mobilier imposant, rétorqua Malefoy Junior.
- Mon cher, ne tourmente pas le garçon, intervint Narcissa en faisant apparaître un élégant vase fleuri. Voilà qui est parfait, sourit-elle. Ron, vous semblez bien pâle aujourd'hui. Êtes-vous certain de vous sentir bien ?
- À vrai dire, je suis censé accoucher dimanche, marmonna-t-il d'un air morose. Mon état de santé et mon humeur s'en ressentent.
- Je suis convaincue que tout se déroulera à merveille ! Tilly, sers donc à Monsieur Weasley le ragoût de légumes et une salade de riz sauvage !
Ron exhala profondément, remuant le contenu son assiette avec une visible répugnance :
- J'ai hâte de pouvoir à nouveau savourer du bacon !
- Moi, à vrai dire, j'en ai tellement perdu l'habitude, que je n'ai même plus envie, confia Harry en adressant un regard encourageant à Ron. Je prendrai également un ragoût de légumes, je vous prie.
- Permettez-moi d'en faire autant ! s'exclama Drago d'un ton enjoué, bien qu'il tendît déjà la main vers le rosbif.
- La solidarité masculine est fort louable, commenta Lucius avec bienveillance, sans pour autant se priver de quoi que ce soit. Eh bien, nous serions curieux d'entendre le récit de ces événements, Severus.
Rogue se redressa avec fierté sur son siège :
- Sir Severus, si vous le permettez, et Sir Harry.
- Jamais je n'aurais imaginé que toi et Potter, vous puissiez me surpasser en cela ! s'étonna Malefoy Senior, qui s'était toujours enorgueilli de son titre, en secouant la tête.
Harry contempla son époux avec une admiration non dissimulée :
- Sans l'ingénieuse création de Severus, nous n'aurions jamais accédé à la noblesse.
- Sans son invention remarquable, je ne me trouverais pas dans une situation aussi désastreuse aujourd'hui, articula distinctement Ron.
- Tandis que je demeurais au domicile avec Alex, disposant d'un temps considérable, j'ai entrepris, par désœuvrement, l'acquisition de plusieurs revues scientifiques moldues que j'ai commencé à étudier, débuta Harry d'une voix posée. C'était, pour ainsi dire, dans un souci d'enrichissement culturel. Au cours de mes lectures, j'ai fait une découverte fascinante. Au milieu du siècle précédent, un groupe d'éminents scientifiques a conçu une arme sans précédent dans l'histoire de l'humanité : l'arme nucléaire. Une seule de ces bombes a suffi à anéantir une ville entière au Japon. Sans entrer dans les détails techniques, l'explosion libère des radiations dans l'atmosphère. C'est un phénomène véritablement effroyable, et en grande quantité, son impact sur un organisme vivant entraîne une mort dans d'atroces souffrances. Néanmoins, à faibles doses, les Moldus l'utilisent pour traiter les tumeurs les plus redoutables. Ces mêmes radiations.
Pour prendre un exemple qui nous est plus familier, rappelle-toi de nos baguettes à moi et à Voldemort. L'une servait à torturer et à tuer, l'autre… Tu te souviens toi-même de l'usage que je faisais de ma baguette magique. Je dis cela car ce sont les individus qui décident de l'application de telle ou telle chose ou découverte. Il est probable que si Hermione n'avait pas été malade, la potion de grossesse masculine ne serait jamais tombée entre de mauvaises mains, et tu n'aurais pas reproché à Severus de l'avoir inventée. Il faut comprendre que ce n'est pas la potion qui est en cause, mais plutôt qui l'a utilisée et de quelle manière.
- À présent, je commence à saisir les raisons pour lesquelles on vous a conféré le titre honorifique de Chevalier, Sir Potter-Rogue, déclara Drago en inclinant respectueusement la tête.
- Il est de mon devoir d'être à la hauteur de mon époux, répondit Harry avec un sourire. Sans quoi, un chevalier aussi noble et érudit que Severus s'ennuierait terriblement en ma compagnie !
- Je suis désolé, balbutia Ron, devenant encore plus blême. Sa fourchette lui échappa et tomba au sol.
Il promena un regard empreint d'effroi et d'impuissance sur les personnes présentes, avant de s'exclamer :
- Drago, Severus ! Je crois que cela commence.