L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 34 : Tome III Le Plus effrayant des cauchemars. Partie 10
2886 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 17/09/2024 13:39
Une heure après, Rogue et Shacklebolt s’extirpèrent des souvenirs de Gregston, complètement épuisés à la fois mentalement et physiquement.
Les horribles épreuves qu'avait endurées le malheureux Ron Weasley, sous l’observation satisfaite de Gregston et la fausse Hélène, horrifièrent les deux sorciers. Chacun chercha à comprendre comment une jeune sorcière talentueuse et très ambitieuse avait pu se transformer en une personne cruelle et une meurtrière impitoyable.
Shacklebolt rompit enfin le silence douloureux et s'adressa à Severus :
- Tu as eu Hermione comme élève pendant six ans et tu devrais la connaître parfaitement. Peux-tu m'expliquer ce qui lui est arrivé ?
- Trop de choses..., dit Rogue pensivement. - La perte des parents, les dangers et les épreuves que Miss Granger a dû affronter lors de ses pérégrinations avec Harry et Ron, ainsi que la bataille et la mort des amis et de connaissances. Puis une série continue de déceptions. Elle a perdu le soutien de ses parents, n'a pas pu entrer dans le Magenmagot et le Département des Mystères, malgré son désir ardent, et n'a jamais pu donner naissance à un enfant. Je pense que toutes ces pertes et déceptions se sont accumulées dans l'âme de Miss Granger pendant de nombreuses années, se superposant les unes aux autres. Cela a fini par briser son psychisme. J'ai déjà mentionné que, paradoxalement, Hermione commençait à ressembler à Bellatrix Lestrange. Même les symptômes sont similaires : des appétits sexuels insatiables, une cruauté bestiale associée à une intelligence totalement rationnelle et méthodique.
Kingsley tamponna sa tête chauve, luisante de sueur froide, avec un mouchoir :
- Tu sais, je n'arrive toujours pas à accepter tout ce qui a été fait à Ron sur ses ordres. Par exemple, je doute vraiment que j'aurais pu supporter tout ce cauchemar. Pour être honnête, je ne m'attendais pas à un tel courage de la part de Weasley. Il m'a toujours semblé... non, pas faible, bien sûr, mais je ne l'ai jamais considéré non plus comme une personne très résistante...
Rogue marmonna entre les dents :
- Je dois l'admettre, moi aussi. Je lui témoigne toute ma compassion. Espérons simplement qu'il n'apprendra jamais qui est responsable de ces horreurs et de qui il porte l'enfant.
- Malefoy, Potter et Weasley ! Elle s'est vengée d'eux tous, même si je n'ai absolument aucune idée de la raison pour laquelle Harry et Ron ont souffert. Agresser sexuellement son propre mari, même un ex-mari, c'est...
- C'est aussi cruel que de promettre d'ouvrir le ventre d'Harry, de le laisser mourir de la perte de sang et de lui retirer l'enfant.
- Quoi ? ! Kingsley regarda Severus avec incrédulité.
- Eh bien, tu as toi-même entendu qu'elle a dit à Gregston qu'il y avait un moyen sûr de faire pression sur moi... Regarde ! - Rogue plaça la lettre devant Shacklebolt, tout en cachant la photo effrayante d'Harry attaché à un lit, au plus profond de sa poche. - Si je n'accepte pas de travailler pour eux, Harry mourra dans d'atroces souffrances...
- Miss Granger aura de la chance si elle meurt pendant la mission de sauvetage, sinon elle ira à Azkaban, déclara Kingsley en vidant son verre d'un seul coup. Elle y restera en réclusion à perpétuité. Qu'elle soit saine d'esprit ou non, ses crimes sont si odieux qu'il est peu probable qu'elle soit envoyée dans le service de Mungo, réservé aux personnes atteintes de troubles mentaux. Elle a non seulement utilisé les Malédictions impardonnables, ourdis un complot criminel pour réaliser des enlèvements, exercer l'esclavage sexuel, la torture, le viol et le trafic d'êtres humains, mais elle a aussi personnellement assassiné au moins une personne, Astoria Greengrass. Cependant, je suis convaincu que ce n'est pas son premier meurtre, je suis sûr que la jeune fille dont elle a pris l'apparence pendant tant d'années n'est plus en vie non plus. Ce serait trop risqué pour... Miss Granger. Tu ne peux pas imaginer à quel point je suis honteux, Severus ! Pendant des années, une sorcière sous Polynectar était à mes côtés, et je n'ai rien soupçonné. Comme un parfait idiot avec une verge à la place de cervelle, j'ai été séduit par son apparence et pire encore, je l'ai présentée à Gregston ! Après tout ça, je n'ai d'autre choix que de démissionner immédiatement, ou même partir à l'étranger ! Je ne pourrai plus regarder les gens dans les yeux ici. Prononça-t-il en cachant le visage dans ses mains.
- Une très sage décision ! Cracha Rogue avec mépris. - Vas-y, quitte ton poste et part à l'étranger, mais n'oublie pas de laisser à Gregston et Granger les coordonnées de la Zone de sécurité, avant. Peut-être qu'ils pourront recruter quelques centaines de « volontaires » supplémentaires ! Trois cents pauvres hères violés et torturés chaque jour dans leurs putains de camps, cela ne te suffit pas ? Au lieu de te ressaisir et de réfléchir à la manière de résoudre ce problème, tu pleurniches, comme si ce n'était pas toi qui avais arrêté Merlin sait combien de Mangemorts de tes propres mains ! Qu'est-ce qui ne va pas chez toi, Kingsley ?! - Il frappa la table avec colère, faillissant faire tomber la pensine qui s'y trouvait. - Ne te fais pas passer pour un faible pleurnicheur ! Oui, tu as agi de façon imprudente en ne vérifiant pas l'identité de la femme avec qui tu avais partagé le lit, mais ta démission ne changera rien à cela. N'oublie pas que tu n'es pas seulement un politicien, mais aussi un Auror. Ce n’est pas le moment de te frapper la poitrine et de te couvrir la tête de cendres. Je ne pourrai pas sortir Harry de cet enfer sans toi. Nous devons travailler ensemble pour sauver Harry et les autres. Aide-moi à organiser une opération de sauvetage, à attraper Gregston et Granger, et à trouver un accord avec les Moldus pour éviter, qu'un tel cauchemar se reproduise. Ensuite, tu es libre d'aller où bon te semble : te retirer, partir aux Canaries ou rendre visite à la grand-mère de Mordred !
Rogue se tut. Il croisa les mains sur la table en les serrant si fort que ses articulations blanchirent et fixa Kingsley dans les yeux.
- Oui, tu as raison, bien sûr, marmonna ce dernier en s'excusant et en baissant le regard, Je suis désolé, j'ai paniqué. Ces souvenirs m'ont trop affecté...
- Et pour des raisons évidentes, acquiesça Rogue, le spectacle n'était pas, en effet, pour les âmes sensibles.
- Bien sûr, je vais t'aider en tout... Je suis incapable de concevoir où nous pourrions trouver ces camps, maudits par Mordred, car nous ignorons complètement où ils sont localisés ! Tout ce que nous savons, c'est qu'ils se trouvent quelque part en Écosse.
- Oui, soupira lourdement Rogue. – En raison de dôme magique placée autour du camp, une recherche par le sang devient également impossible. Sinon, Malefoy aurait découvert depuis longtemps où Drago était détenu.
- Tu oublies que sous le dôme qui recouvre le camp, il y a de nombreux artefacts qui bloquent la magie, lui rappela Shacklebolt. - Supposons que nous parvenons à trouver le camp et à contourner les défenses, nous serons complètement impuissants à l’intérieur, nous ne pourrons tout simplement pas lancer des sorts, que ce soit avec ou sans baguette. Et les gardes nous abattront comme des lapins avec leurs mitrailleuses.
- Nous avons besoin de quelque chose qui puisse détruire la coupole. Quelque chose qui est plusieurs fois plus puissant que n'importe quel artefact... Severus ferma les yeux et essaya d'imaginer cet objet ou être si puissant. – Il nous faut... un dragon ! Expira-t-il soudainement.
Shacklebolt sourit ironiquement :
- Fastoche ! Je vais de ce pas chercher quelques-uns au Département de Régulation et de Contrôle de la Population Magique. Bien que... Attends, Charlie Weasley travaille dans une réserve de dragons en Roumanie. Il ne refusera pas de participer à l'opération pour sauver propre frère !
- Pour organiser une telle opération, il serait utile de savoir l'emplacement exact de ce maudit camp, oublié de Merlin, où Harry, Drago et Ron sont retenus. Évidemment, du point de vue purement humain, je suis profondément désolé pour les autres détenus, mais...
Il s'interrompit, submergé par l'émotion. Le visage épuisé d'Harry, arborant un tatouage frais sur le front, réapparut devant lui.
Kingsley hocha la tête avec sympathie
- Cela va sans dire ! Tu dois d'abord prendre soin de Harry. Et c'est mon travail de sauver les autres. Avec l'aide des Aurors, bien sûr.
- Je suis content que tu réfléchisses enfin de manière rationnelle, soupira Rogue. - Voilà comment on va procéder : Je vais essayer de localiser Harry en utilisant une recherche sur le sang, mais je doute d'y parvenir, car je ne suis pas assez puissant pour franchir une défense aussi complexe.
- Alors que devons-nous faire ? S’exclama Kingsley, désespéré. Je n'ose pas imaginer ce qui pourrait arriver aux prisonniers pendant cette période…
- Curieusement, je comprends parfaitement cela moi-même, enragea Rogue. - Tais-toi, Kingsley ! Laissez-moi me concentrer !
Il ferma les yeux et se prit la tête dans les mains, comme s'il souffrait d'une grave migraine, puis il parla doucement en s'adressant à lui-même plutôt qu'à Shacklebolt, qui se tenait silencieux dans le fauteuil :
- D'après mes informations, Drago doit accoucher deux semaines avant Harry. Jusqu'à présent, tous les enfants nés dans le camp étaient issus que des cracmols, qui ne sont pas affectés par les menottes anti-magie et autres artefacts. Avec les sorciers, tout est bien plus compliqué. Je suis persuadé qu'Hermione est parfaitement consciente des conséquences désastreuses que peut avoir un accouchement, si la magie du père est totalement neutralisée. Cela entraînera la mort inévitable du père et, surtout, de l'enfant. Et Granger, malgré toute sa folie, ne permettra pas cela. Elle a besoin que Drago, Ron et Harry restent en vie. Elle avait fait savoir très clairement à Gregston qu'elle avait l'intention de profiter de leur capacité à concevoir rapidement, aussi dégoûtant que cela puisse paraître.
Une légère étincelle d’espoir brilla dans les yeux de Kingsley :
- Es-tu en train de dire, qu’ils désactiveront tous les artefacts pendant l’accouchement ?
- Ils n’auront tout simplement pas le choix ! Dit Rogue. Ils ont, probablement, déjà trouvé des acquéreurs pour les enfants, qui sont sur le point de naître, et ils ne voudront pas perdre d’énormes sommes d’argent. Cela signifie, que dans deux mois, nous pourrons déterminer l'emplacement du camp grâce à une recherche de sang.
- Deux mois..., répéta comme un écho Kingsley, c'est un temps largement suffisant pour contacter Charlie, tout préparer, et planifier une opération de sauvetage. Je rêve de voir l'expression des visages de Moldus lorsque des dragons descendront du ciel sur leurs têtes.
Rogue soupira. L'effet de l'adrénaline dont il bénéficiait depuis hier matin s'estompa progressivement, et il commençait à ressentir une profonde fatigue.
- J'espère vraiment, que Charlie approuvera notre folle idée. Sinon, je ne peux pas imaginer comment nous parviendrons à briser tous les niveaux de cette défense.
- Je suis sûr, que Charlie ne refusera pas. Après l'enlèvement de Ron, j'ai échangé des correspondances avec lui. Il était déjà prêt à se précipiter à l'aide, mais je n’ai pas eu le courage d'user de son assistance.
- Sans les coordonnées précises, il n’aurait pu rien faire, nota Severus. Découvrir un objet caché par le Sort d'Effacement est quelque chose, que même un dragon n'arrivera pas d’accomplir.
- Bien, le plan est clair, conclut Kingsley, très concentré. Nous attendons l'accouchement de Drago, puis nous localiserons le camp, l'attaquerons en exploitant le pouvoir des dragons et éliminerons les gardes. Il faudra bien réfléchir à la manière d'évacuer les otages libérés, car parmi eux, il y aura sans doute beaucoup d'enceints, ce qui limitera grandement notre capacité à utiliser la magie.
Severus ajouta pour refroidir son ardeur :
- Je partage ton envie de commencer à agir tout de suite, mais nous sommes confrontés à une tâche très ardue, et elle ne peut pas être réalisée en dix minutes ou dix heures. Je veux que chaque Auror sache exactement comment réagir dans une situation donnée. Si l'un d'entre eux panique ou transplane avec un otage enceint, nous pourrions avoir plusieurs morts.
- D'accord, dit Kingsley d'un ton conciliant, nous avons encore tout le temps pour planifier la manière dont l'évacuation se déroulera. En attendant, d’après ce que je comprends, tu es confronté à un dilemme. Comment comptes-tu gérer leur ultimatum ?
Il montra d'un signe de tête la lettre posée sur la table.
Rogue fut indécis. Il avait déjà pris la décision de collaborer avec les ravisseurs afin de sauver Harry d'une mort lente et douloureuse, mais il n'osait pas l'avouer à Kingsley. Heureusement, ce dernier sembla le deviner de lui-même :
- Je crois que tu es dans l'obligation de te plier à toutes leurs exigences, pour qu'ils nous rendent Harry vivant et en bonne santé.
***
Dès le départ de Kingsley, Severus transforma son manteau en plaide et se coucha directement sur le canapé du bureau. Il n'avait pas la capacité mentale ni physique de se déplacer jusqu'à la chambre et de s'allonger dans le lit qui portait encore l'odeur de Harry.
Pourtant, malgré une fatigue extrême qui lui causait une douleur à l'arrière de la tête et le faisait frissonner comme s'il avait un rhume, il ne parvint pas à se détendre et à s'endormir. La brutalité des crimes commis froidement par Gregston et Granger bouleversa profondément Severus. Il était constamment à la recherche de la réponse à cette question : « Comment avons-nous permis, que tout cela se produise, nous, les sorciers ? »
« Tout se résume à une chose », pensa-t-il en mettant ses mains derrière la tête et en regardant le plafond sans ciller : « l'impunité. C'est elle qui est la cause de tous les maux. Nous avons ignoré les premiers enlèvements. Peut-être aurions-nous pu arrêter Granger à ce moment-là. Mais nous n'avons rien fait. Et elle s'est persuadée qu'elle était supérieure à nous. Si nous avions découvert le premier camp, leur organisation ne se serait pas transformée en une toile d'araignée enchevêtrée, et Drago, Ron et Harry n'auraient pas eu à souffrir autant. Harry... »
Severus chercha la photo, la sortit de sa poche et la pressa contre sa poitrine.
- Je suis désolé ! Murmura-t-il. Désolé, tu devras attendre encore un peu. Mais je te jure, que je te retrouverai ! Je te le jure !