L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra
Chapitre 19 : Tome II Les disparitions mystérieuses. Partie 10
3042 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 11/06/2024 15:52
Lawson regarda Ron dans les yeux et feignit un soupir :
- Trente-cinq ! Quel genre de personne es-tu ? Dès le premier jour tu as attaqué le major Brix. Pour être honnête, j'étais sûr que la punition ultérieure par le viol collectif t'a rendu au moins un peu plus sage et que tu as compris quelles sont les conséquences de la désobéissance. En te remettant une combinaison blanche, j'ai pensé qu'il n'y aurait plus de problèmes avec toi à l'avenir et que tu rempliras enfin ton devoir biologique. Je ne cacherai pas que tu as même fait l'objet d'une commande personnalisée. Ta vie dans un avenir très proche aurait pu changer radicalement et pour le mieux... Et aujourd'hui, tu enfreins grossièrement la discipline du camp...
Il fit claquer sa langue et secoua la tête. Ensuite, il se tourna vers le prisonnier, qui était aussi pâle que la mort :
- Je sacrifie mon temps libre pour te donner des instructions précises, en faisant une croix sur les moments passés en famille, et tu réagis ainsi... Comme tu as pu le remarquer, dans notre centre, les mutilations ne sont presque jamais utilisées comme mesure punitive, sauf dans des cas exceptionnels et désespérés, mais je n'ai pas d'autre choix dans cette situation... Main droite sur la table, trente-cinq ! Aboya-t-il.
Ron tenta d'avancer, mais il était figé d'horreur, incapable de bouger, comme si ses pieds étaient cloués au sol.
- Anderson, Hopkins, aidez-moi ! Dit Lawson avec un calme absolu.
Les gardes appuyèrent sur les épaules de Ron, à moitié mort de peur, et l'obligèrent de s'asseoir sur une chaise. Anderson tira son bras et appuya sa main sur la table. Ensuite, Lawson coupa le petit doigt de Ron jusqu'à la deuxième phalange avec un couteau tranchant, ressemblant plus à un couperet qu'à un canif.
***
Ron ne se souvint plus de sa réaction face à cette amputation brutale.
Il reprit connaissance dans l'obscurité de la cellule disciplinaire. Malgré le bandage serré, son bras pulsait, se contractait et lui faisait mal. De plus, il régnait un froid insupportable dans le cachot. Secoué par des frissons, Ron chercha partout autour de lui, mais il ne trouva aucune couverture.
Ses chaussures avaient été enlevées, ne lui laissant que ses chaussettes, tandis qu'un anneau métallique attaché à une longue et épaisse chaîne enserrait fermement sa cheville.
Le silence fut absolu et oppressant. Les détenus, qu'il avait vus pendant « la visite guidée » de quartier disciplinaire, avaient déjà rejoint le bloc des « combinaisons blanches » pour remplir activement leur devoir biologique, espérant devenir pères le plus rapidement possible afin de se débarrasser des violences sexuelles pendant au moins dix mois. Et le malheureux cracmol castré fut mort de déshydratation quelques jours après l'arrivée de Ron au centre. Ron resta désormais le seul résident de ces lieux.
Weasley ne savait pas depuis combien de temps il était là, ni ce qui allait lui arriver. Il se força à dormir, mais ne put fermer les yeux à cause du froid, de la peur et de la douleur dans sa main mutilée.
Il souhaitait plus que tout se retrouver au Terrier, humer l'arôme des délicieuses pâtisseries fraîches préparées par sa mère, écouter les récits sur la prochaine tournée internationale de Ginny, échanger tranquillement au coin du feu avec son père et George tout en dégustant une bière. Il se souvint de sa maison, de sa famille et de tout ce qu'il avait perdu à jamais et les larmes lui montèrent aux yeux. Ron se recroquevilla sur le mince matelas en essayant de ne pas déranger sa main blessée et, profitant du fait que personne ne pouvait l'entendre, gémit doucement.
Des pas résonnèrent dans l'escalier. Depuis longtemps, Ron savait différencier le bruit des bottes des soldats et chaussures légères fournies aux détenus. Néanmoins, chaque fois qu'il entendait des pas, son cœur s'arrêtait, empli d'une terreur incontrôlable. Il semblait qu’il se transforma peu à peu en une bête terrifiée.
- Weasley, ça va ?
La voix de Drago était la dernière chose à laquelle Ron s'attendit.
- Va-t’en tout de suite ! Murmura-t-il, partagé entre la colère contre Drago et la joie folle d'avoir à ses côtés pendant quelques minutes quelqu'un issus de son passé, de sa vie normale. - Es-tu devenu fou ? Tu ne peux pas rester ici ! Tu risques une punition !
Drago s'approcha des barreaux et dit en se laissant tomber sur le sol à côté :
- Personne ne me touchera, je suis ici avec l'accord de sergent Cooper. Je lui ai donné mon alliance et en retour il m'a permis de te rendre visite quand il est de service la nuit. Il est peu probable que les autorités songent à inspecter le quartier disciplinaire après l'extinction des feux.
- Tu as donné à ce garde ton seul souvenir d'Astoria ? Pour moi ?
Ron fut surpris, en essuyant ses joues mouillées et se dirigea vers la porte de la cellule pour mieux voir Drago.
- La bague n'est qu'un objet, dit calmement Malefoy. - Je n'ai pas besoin de le regarder pour me souvenir d'Astoria, elle est à jamais gravée dans mon cœur. Seul ici, tu deviendras dingue en peu de temps.
Et alors avec qui pourrais-je avoir des conversations intimes ? Donc ton bien-être est entièrement dans mon intérêt, sourit tristement Malfoy. - Et ta main ?
- Elle me fait mal. Très mal, admit honnêtement Ron. - Cooper, par hasard, n'aurait pas mentionné ce qu'ils comptent faire de moi ? ?
Drago secoua la tête :
- Non, il a seulement dit qu'il n'avait pas encore reçu l'ordre de t'affamer. Au moins jusqu'à l'arrivée de l'inspecteur Winslow.
- Et qui est-ce ? Demanda Ron d'une voix tremblante.
- Un gros bonnet, répondit Drago, il est venu me voir environ deux semaines après mon enlèvement. C'est un sorcier... On dit qu'il vient d'Amérique, du moins je ne l'ai jamais rencontré auparavant, pourtant je connais pas mal de monde...
- Et aussi ça doit être un salopard de première, pour collaborer avec eux...cracha Ron avec haine.
- Apparemment, c'est ainsi, confirma Malefoy. - En me parlant, il se comportait comme si j'étais de la poussière sous ses pieds. Il essayait de m'humilier tout le temps, même s'il me voyait pour la première fois de sa vie. Sois très prudent avec lui. Exprime ton regret pour ce que tu as fait, et demande une chance de te racheter, en expliquant que tu étais dans un état délirant.
- C’est-à-dire devenir pour de vrai un giton roux ? Dit Ron avec tristesse.
Drago soupira et appuya avec lassitude son front contre les barreaux :
- Tu ne comprends toujours rien, Weasley ! Si tu refuses de « faire ton devoir envers la Grande-Bretagne », ils vont te torturer jusqu’à te briser ou te rendre fou. Et puis ils te baiseront quand même et te forceront à avoir cet enfant. Crois-moi, j'ai été témoin de tout cela au cours des derniers mois. Et ils ne te laisseront aucune chance de te suicider. Tu ne pourras pas faire une grève de la faim : ils te gaveront par sonde, et c'est un plaisir très douteux ! La piscine est trop peu profonde pour s'y noyer et il y a trop de gardiens. Si tu commences à couler, ils te sortiront de l'eau et t'affligeront les décharges de pistolet paralysant. Il n’y a rien ici pour s'ouvrir les veines, ni pour s'empoisonner. Se pendre, comme on peut voir sur ton exemple, n'est pas une option, non plus.
- Alors tu suggères de supporter toutes ces conneries et proposer docilement mes fesses ?
Ron frappa du poing les barreaux, mais gémit immédiatement de douleur dans la main mutilée.
- Je ne fais que te décrire la situation, Weasley, répondit Drago, ne prêtant pas l’attention à l'explosion de colère de Ron. – Pendant la grossesse, tu ne seras pas battu, violé ou menacé d’amputation. Oui, tu seras qu'un incubateur, mais un incubateur extrêmement précieux pour ces salauds. Et puis... Neuf mois, c'est une durée considérable, peut-être nous serons libérés.
- Et comment ? D’autant plus que dans le monde magique, on nous considère comme morts ?
- Tu es toujours le même Weasley, un benêt d'une ignorance crasse, soupira à nouveau Drago. – Et les tapisseries ancestrales ? Et les gobelins de la banque Gringotts ? Même si cet endroit n'apparaît pas sur aucune carte, il sera toujours possible de déterminer que nous sommes vivants. N'oublie pas qu'il y a toujours de l'espoir. Seuls les morts ne l'ont pas. C'est ce que j'essaie de faire rentrer dans ta tête.
***
Les jours dans la cellule étirèrent interminablement, et Ron était en train de perdre la tête à cause de l'oisiveté abrutissante et de l'anxiété pour son avenir. Afin de ne pas sombrer dans la folie, il essaya de répéter les formules magiques, mais à cause de la douleur constante dans sa main mutilée, il ne parvenait pas à se concentrer suffisamment.
Malgré les soins attentionnés et les examens fréquents du guérisseur Blaine, la blessure ne guérissait pas. Peut-être, était-ce dû au fait, que le commandant Lawson à des fins éducatives et préventives de désobéissance avait ordonné, que Ron ne reçoive pas de pommade ou de potions magiques, mais qu'il soit plutôt traité avec des antibiotiques moldus. Le corps, peu habitué à de telles médecines, résista si violemment que parfois Weasley n'avait tout simplement pas le temps de ramper jusqu'au seau qui remplaçait les latrines.
- On dirait qu'ils ont finalement décidé de me tuer, se plaignit-il à Drago lorsque ce dernier réussit à s'échapper du bloc des « combinaisons rouges », profitant de la caution de Cooper. - J'ai tellement la nausée que je n'arrive pas ne serait-ce que de penser à la nourriture.
- Oui… Tu dégages une odeur, franchement parlant…
Malefoy secoua la tête, retenant avec beaucoup de difficulté l'envie de vomir.
- Eh bien, le seau n'a pas été sorti depuis deux jours ! Ron grimaça de dégoût. - Tu ne peux pas imaginer à quel point cette puanteur me rend malade ! Et ma main ne guérit pas aussi vite qu'elle devrait…
- Apparemment, tout cela est conçu pour t'apprendre l'humilité, sourit tristement Drago.
- Ou me transformer en un animal indifférent à la saleté de sa cage, ajouta Ron. Merci de ne pas hésiter à venir ici et à ne pas me rejeter.
- Il n'y a presque plus de personnes normales ici à part toi, Weasley. Certains se sont repliés sur eux-mêmes, d'autres ont tellement peur qu’ils n’osent plus ouvrir la bouche, et les troisièmes sont complètement brisés tant moralement, que physiquement… Tu es pour moi une sorte d’exutoire. Peut-être que si... quand nous sortirons d'ici, nous pourrions peut-être communiquer de manière plus humaine, contrairement à la façon dont nous le faisons à Poudlard.
Ron se recroquevilla sur le matelas pour apaiser la douleur intense de son estomac, puis déclara avec un sourire triste :
- J'aime ton optimisme, mais à vrai dire, je redoute que nous ne puissions jamais sortir d'ici.
- Et où est TON optimisme, Weasley ?
- Probablement dans ce seau sale ! Dit Ron aigrement. - Demain, je dirai au guérisseur Blaine que je ne veux plus prendre ces Mordred de pilules ! Ils me rendent vraiment malade !
- Et en cas de désobéissance, ils te couperont le petit doigt à la racine ou commenceront à amputer les autres doigts. Il t'en reste encore neuf, remarqua Drago raisonnablement. Mais ils trouveront toujours un moyen de t'administrer des antibiotiques pour que tu ne meures pas d'un empoisonnement du sang.
- Et ce serait parfait, Je n'attends que ça ! Et j'espère vraiment que votre inspecteur Winslow tuera Lawson avec Avada pour avoir si bêtement dilapidé du précieux matériel humain.
Drago répondit avec philosophie :
- Lawson est une canaille, c'est certain, mais au moins on le connaît bien. Si Winslow le tue avec Avada, on ne saura pas qui sera nommé commandant.
- Je me fous du commandant ! J'espère seulement de passer l'arme à gauche le plus tôt possible ! Marmonna Ron.
- Alors tu veux me quitter, ton ancien camarade de classe ? Demanda Drago en feignant exagérément une offense. - Malheureux, abandonné et enceint ? Je croyais que seuls les étudiants de Serpentard étaient si égoïstes.
- Tu n'es qu'un couillon, Malefoy ! - Ron réprima un rire, mais gémit tout de suite à cause de nouvelles coliques. - Un couillon enceint, malheureux et abandonné ! Et de plus je ne me souviens pas que nous étions si amis que ça à l'école...
- Ne cherche pas la petite bête, Weasley, dit Drago avec condescendance. - À l’époque, nous étions des enfants stupides et influençables, totalement dépendants de nos parents. Mon père, par exemple, vous qualifiait de traîtres à votre sang.
- Et le mien vous a traité de vils Mangemorts, de bourreaux et de meurtriers. Mais toi, même pour gagner de gallon auprès de Voldemort, tu n'as pas trahi Harry en le désignant à ta tante cinglée...
- Et toi avec Potter, vous m'avez sorti de la Salle sur Demande en feu, même si vous aviez pu me laisser brûler vif comme Crabbe...
- Je n'arrive pas à croire que je dis ça maintenant, mais tu es un gars formidable, Drago. Je serais perdu ici sans toi ! Avoua soudain Ron dans un élan de franchise.
Malefoy s'inclina théâtralement
- Je suis flatté, Weasley, et même si j'avais préféré que notre... relation amicale commence dans un endroit plus normal, vous égayez aussi beaucoup mon quotidien. Et encore une chose : Cooper a laissé échapper l'information, que l'inspecteur Winslow arrivait demain. Essaye de ne pas te mettre dans des ennuis. Je serai navré si quelque chose de grave t'arrive... Honnêtement !
***
Le matin, Ron fut réveillé par le bruit de la grille qui s'ouvrait.
- Eh bien, quelle puanteur ici ! Prononça l'un des gardes en grimaçant. - Vous, les sorciers, vous êtes pires que des porcs, qui chient là où ils dorment !
- Trente-cinq, debout ! On m'a dit de t'emmener sous la douche, le deuxième garde jeta une combinaison noire propre sur les genoux de Ron.
Après sa douche, qui lui apporta un grand soulagement, Ron fut conduit chez le guérisseur. Là, il reçut une potion magique au lieu des pilules moldues, ce qui le laissa sans voix devant tout ce qui se déroulait.
Le guérisseur parla sans même le regarder :
- Trente-cinq, tu as maigri ! On va t'apporter le petit-déjeuner ici même. Mange tout jusqu'à la dernière cuillerée.
Libéré de devoir de s'empoisonner avec des antibiotiques, Ron mangea rapidement un bol de flocons d'avoine et un scone à la confiture. Une fois son repas terminé, il s'affala dans sa chaise, étonné de constater que son bras ne le faisait presque plus souffrir.
À ce moment, la porte derrière lui s'ouvrit, et une voix masculine plutôt agréable s'écria :
- Un rouquin ! Parfait ! C'est exactement ce dont j'ai besoin !