L’ULTIME ESPOIR DE L’HUMANITE traduit de Russe. Auteur Isra

Assise devant le miroir, Astoria brossait ses beaux cheveux luxuriants. Elle était magnifique dans son élégant peignoir blanc qui mettait en valeur sa poitrine généreuse, et Drago l'admira de tout son être.

-         Merlin, comment vais-je tenir cette semaine ? Je vais devenir folle à lier de l'excitation et de l'incertitude !

-         Sais-tu à quel point je t’aime ! Murmura Drago sans quitter son épouse des yeux. Le regard rempli d'affection.

-         Je peux très bien l'imaginer, répondit Astoria sérieusement. Bien des maris n’auraient pas eu le courage de faire ce que tu as accompli hier pour moi.

-         En fait, je l'ai fait pour nous deux, sourit Draco. – Et à propos de « l'incertitude »... Je crois que toi et moi, nous connaîtrons le résultat un peu plus tôt que les guérisseurs.

-         De quelle façon ? – demanda Astoria intriguée.

-         J'ai trouvé quelque chose... en fait, j'ai pris l'idée des Moldus, et il y a quelques mois, j'ai partagé ma découverte avec Severus. Il avait aussi trouvé l'idée intéressante et a inventé une potion pour détecter le début d'une grossesse.

-         Mais tu ne peux pas prendre aucune potion pour l'instant et l'usage de la magie n'est pas recommandé non plus !

Drago sourit :

-         Qui a dit que je devrai la boire ? Alors, tu attends après le petit-déjeuner ou tu veux voir comment ça marche tout de suite ?

-         Et tu me le demandes, encore ? !

Astoria sauta du pouf ou elle était assise devant la coiffeuse. Ses yeux pétillèrent d’impatience.

-         Et moi, qui espérais tant de rester au lit ! Drago fit une grimace pour feindre l'énervement.

-         Tu auras plein de temps pour traîner au lit ! Neuf mois sans rien faire s'étalent devant toi ! Lève-toi, le paresseux !

Astoria prit sa main pour le sortir du lit. Drago la tira doucement, la déséquilibra, la fit tomber sur lui et s'écria :

-         Mais, tu es un vrai tyran en jupons ! Ce n'est pas pour rien que tu avais si bien assuré hier !

-         Est-ce que tu insinues que tu as apprécié ? Astoria l'embrassa sur les lèvres.

-         J’apprécie absolument tout en toi et avec toi ! – murmura Drago en passant la main sous la soie fine du peignoir. – Peux-tu attendre encore une demi-heure pour assouvir ta curiosité ?

-         Ce ne sera pas facile, mais pour toi, je suis prête à freiner mon impatience !

Une heure et demie plus tard, après avoir fait l'amour passionnément dans le lit, puis plus tendrement et lentement dans le bain, Drago dévoila enfin à sa femme, la nouvelle création de Severus Rogue.

-         C'est incroyable, en apparence ce n'est que de l'eau tout à fait ordinaire, dit-elle avec une légère pointe de déception, en examinant sept minuscules flacons de cristal montés en rangée sur un support spécial.

-         C'est exactement à ça que ça ressemble... pour le moment, Drago plissa les yeux malicieusement, mais une fois qu’on y ajoute une goutte de sang...

Il déboucha la première bouteille et tendit la main gauche vers Astoria.

-         Il me semble, que quelqu'un a dit, qu'il ne m'était pas recommandé d'utiliser la magie.

Astoria hocha la tête en signe de compréhension, agita sa baguette et une goutte de sang apparut au bout de l'index de Drago.

-         Maintenant, nous devrions attendre quelques minutes, commenta Drago, en versant son sang dans la potion aussi claire qu'une larme.

 Cinq minutes s'écoulèrent, puis encore dix, mais la potion garda toujours la même transparence.

-         Et qu'est-ce que cela signifie ? Demanda Astoria d’une voix tendue.

Les diablotins espiègles dansèrent dans les yeux gris de Drago, quand il répondit :

-         Cela signifie, Madame « Dépêchez-vous, je suis pressée », qu'il est trop tôt.

-         Et quand saurons-nous si cela a fonctionné ou non ? Astoria fut complètement bouleversée.

-         Severus m'a expliqué que si le résultat est négatif, la potion sera noire. Si c'est positif, elle sera rouge sang. Il a aussi averti que la couleur ne changera pas pendant les deux premiers jours. De plus, dans un mois, nous pourrons utiliser la même potion pour connaître le sexe du bébé à venir.

-         Je n'ai aucun doute que si la potion devient rouge, je m'évanouirai de bonheur, soupira Astoria.

-         L'essentiel que j'évite de m'écrouler à côté de toi, rit Draco. – Harry m'a dit que c'était tout à fait naturel, surtout au tout début de la grossesse.

-         Drago, Astoria toucha doucement la main de son mari, peut-être que tu changeras d'avis et parleras de nos projets à ton père ?

 Le sourire disparut du visage de Malefoy Junior, et ses yeux s'assombrirent.

-         Non ! Je n'y vois pas le moindre sens. Il était contre notre union et au cours des dernières années, il ne m'a écrit qu'une courte lettre immédiatement après notre mariage. Je me souviens encore de son contenu : « Félicitations, vous avez atteint votre but ! » De plus, père a des points de vue très conservateurs sur la vie. Il ne comprendra pas notre envie d'avoir un enfant à tout prix. Ce que je vais faire lui semblera ridicule et déshonorant pour la famille Malefoy, et moi, je refuse d'être traité avec dédain !

Astoria était profondément inquiète à l'idée qu'elle et Drago se retrouveraient presque seuls, car ses parents et sa sœur refusèrent catégoriquement d'avoir le moindre lien avec elle.

-         Et ta mère… Ne sera-t-elle pas heureuse en apprenant qu’elle va devenir grand-mère ? Demanda Astoria avec des larmes dans la voix.

-         Elle sera heureuse, dit doucement Drago, à qui sa mère manquait terriblement, mais elle ne pourra pas cacher cette information à mon père... Désolé, mon amour, je ne leur dirai rien pour le moment. Quand tout sera terminé, ils le découvriront dans les journaux. Leur réaction nous montrera s'ils tiennent à moi et à quel point.

***

Ron Weasley, ivre au-delà de toute expression tomba pratiquement de la cheminée du salon de Black House. Dans ses mains, il tenait une enveloppe en papier épais, et en réponse à une question silencieuse d'Harry s'exclama, presque en pleurant :

 -         Tiens, regarde et admire ! Hermione demande le divorce !

-         Je pense que je vais faire un tour avec Alex, soupira Rogue, Vous semblez avoir à discuter sans témoins inutiles.

Severus fit venir de la cuisine une bouteille d'Ogden's Old Fire Whiskey et un verre pour Ron. Harry avait repris un régime strict depuis quelques semaines et il lui était formellement interdit de boire.

-         Merci !

Harry hocha la tête et ajouta silencieusement juste en remuant les lèvres « Je t'aime ! »

-         Idem, Rogue sourit. - Alex, allons-y, mon chéri ! Papa Harry doit parler avec Tonton Ronald.

Il se tourna vers le garçonnet aux cheveux noirs, qui jouait avec enthousiasme à construire un modèle réduit de château magique.

-         Tu m'aideras de construire le château à notre retour ?

Alex se leva sagement, courut vers Harry pour se pendre à son cou.

-         Bien sûr mon cœur ! Dit Harry en souriant - Même Poudlard, si tu veux.

-         Au revoir, tonton Ron !

Alex tendit docilement la main à Rogue, fit un signe d’au revoir avec la main à Weasley, qui était assis sur la chaise dos courbé.

-         Tu as un fils merveilleux !

Ron soupira convulsivement et mit dans son verre une rasade généreuse de whisky. 

-         Tu ne peux même pas imaginer à quel point je me sens nul ! Je suis un véritable idiot ! J'aurai dû accepter et passer par cette Mordred de procédure !

Des larmes apparurent dans les yeux bleus de Ron.

-         Écoute, tu ne devrais pas t'en vouloir ainsi ! Proféra Harry avec contrariété. - Les hommes hétérosexuels qui ont décidé d’avoir un enfant ne sont pas très nombreux, on peut les compter sur les doigts de la main. Il est possible de surmonter les difficultés rencontrées lors d'une grossesse, mais le processus de fertilisation peut représenter un obstacle infranchissable. Je comprends parfaitement à quel point cette procédure serait désagréable et même répugnante pour quelqu'un comme toi, qui n'as jamais eu des relations charnelles avec un homme.

-         Et pourquoi ton Rogue a-t-il fait en sorte que pour tomber enceint, il faut avoir des relations sexuelles avec un homme ? Ron hoqueta et posa le verre vide sur la table. – Pourquoi ne puis-je pas tout simplement m’injecter le sperme de donneur à l’aide d’une seringue ?

Harry fronça les sourcils.

-         Tu m'étonnes parfois, Ron. Penses-tu vraiment que cette méthode n’a pas été essayée dès le début de l’expérimentation ? Je peux même te communiquer le nom de donneur bénévole. Le résultat était nul. Autrement dit, rien du tout. Comme Severus me l'a expliqué plus tard, pour une grossesse masculine, il ne suffit pas de simplement boire une potion puis prendre le sperme de n'importe quelle personne et de l'introduire dans l'anus d'un sorcier ou d'un cracmol. La procréation nécessite un contact physique entre deux personnes, et surtout, il faut avoir envie de cet enfant ! Les motivations n’ont aucune importance. La magie exaucera ce souhait, même si on se soumet à la procédure pour retenir sa femme, pour recevoir un héritage, par peur d'une vieillesse solitaire, ou par n'importe quelle autre raison « égoïste ».

Ron hoqueta, s'essuya le front avec un mouchoir pas trop frais et prononça absolument malheureux :

-         Merlin tout-puissant ! Donc, non seulement je devrais me soumettre, mais aussi désirer ardemment ce bébé et toutes ces conneries ? Es-tu sûr, que la potion fonctionne de cette façon parce que c’est impossible autrement, et pas parce que ton Rogue est... un gay ?

-         Si tu n'étais pas si ivre et bouleversé, Ronald Weasley, je t'aurais cassé la gueule pour avoir dit ça. Penses-tu sérieusement que tout le Département des Mystères est composé uniquement d'homosexuels ? Ou que Severus a fait sa découverte tout seul, sans consulter personne ? Ou qu'est-ce que ça lui plaît quand je dois subir moi-même toutes ces actions désagréables ?

Ron rougit jusqu'à la racine de ses cheveux et marmonna en bégayant :

-         N'est-ce pas, eh bien…tu n'aimes pas ça ? Après tout, vous... c'est-à-dire vous... avec Rogue...

-         Non, Ron, je n'aime pas suivre un régime strict, ne pas utiliser la magie pendant près de neuf mois et ne pas avoir de rapports sexuels. Je n'aime pas la potion qui nettoie le corps des toxines, elle me fait dégueuler, au sens propre comme au figuré. Je n'aime pas la procédure humiliante. Je n’aime pas vomir le matin jusqu’au milieu de la grossesse, puis souffrir de maux de dos et des œdèmes.

Ron pâlit sensiblement et se versa encore du whisky pur feu pour se donner du courage.

-         Alors je ne comprends pas pourquoi tu...

-         Parce que j'aime Severus, sourit tristement Harry, et je veux des enfants de lui, et il n'y a tout simplement pas aucun autre moyen.

-         Je n'arrive pas à croire qu'Hermione a exigé tout ça de moi ! Ron leva le verre, l’observa attentivement, puis le vida de son contenu ambré. - Je m’évanouirai certainement, bien avant le début même de ce processus, et pendant, je serais déjà mort... Tu imagines, elle a dit que je ne l'aime pas, puisque je ne veux pas...Mais je l'aime...vraiment ! Je ne peux tout simplement pas coucher avec un homme. Même si je sais que ce n'est pas un connard de catalogue, mais mon Hermione. Qui n’est plus la mienne d'ailleurs. Je ne peux pas vivre sans elle ! Harry, je ne sais que faire !

Il renifla, s’essuya les yeux mouillés de larmes du revers de la main et regarda avec horreur l’enveloppe contenant les documents.

-         Je pense que la première chose que tu dois faire maintenant est d'aller dormir un peu, Ron, dit doucement Harry. Je vais demander à Kreattur de te préparer un lit dans la chambre d'amis. Et demain, à tête reposée, tu signeras ces papiers. Les choses ne se passaient pas très bien entre vous depuis de nombreuses années maintenant, tu t'en rends compte toi-même. Laisse-la partir et donnez-vous à tous les deux l’opportunité de se construire une nouvelle vie.

***

Le troisième jour, après avoir ajouté une goutte de sang à la potion transparente, Drago et Astoria, le cœur chavirant de bonheur, la virent devenir écarlate.

Astoria se jeta au cou de son mari et s'exclama à travers les larmes de joie :

 -         Merlin ! Drago, mon chéri, nous avons réussi ! 

-         Fais attention, le soleil de mon cœur !

Drago rit gaiement, bien qu’il souffrît d'une légère nausée ce matin, cela ne l'empêchait pas d'éprouver une joie absolument folle.

-         Je suis désolée ! Je suis tellement bette. Maintenant, je vais veiller sur toi pendant les neuf mois, et te gâter...

-         S'il te plaît, ne le fais pas, je risque d'y prendre goût ! Drago embrassa Astoria sur le bout de nez. – Conduis-toi comme d'habitude, d'accord ?

-         D'accord, acquiesça Astoria, nous devrions probablement envoyer un Patronus au Centre de Reproduction pour les informer.

-         Pour quoi faire ? Drago haussa les épaules. - Nous avons une visite de contrôle dans quatre jours. Le centre est à quelques pas de chez nous, donc vendredi nous nous y rendrons à pied et ils confirmeront ce que vous et moi savons déjà.

***

Drago avait été élevé comme un véritable aristocrate, sachant se maîtriser parfaitement dans les moments de bonheur comme dans ceux de tristesse. Lors de sa conversation avec le guérisseur, il fit semblant de ne rien savoir encore. Il s'enquit des mesures à prendre en cas d'échec, puis, après avoir entendu le diagnostic, il exprima sa gratitude envers le personnel soignant et s'engagea à se présenter toutes les deux semaines pour les examens de suivi.

En sortant, il ouvrit la porte à Astoria, comme à son habitude, la laissant passer en premier.

Par cette chaude journée d'été, le Chemin de Traverse était pratiquement désert, seulement de l'autre côté de la rue un jeune sorcier en train de fumer, se tenait appuyé contre le mur. Soudain, il leva la main, dans laquelle un petit objet noir brillait. Un bruit sourd retentit. Astoria, debout à côté de Drago, eut un cri étouffé, porta la main à son cou, pressant convulsivement ses doigts contre la blessure sanglante, et tomba en arrière.

Drago avait du mal à se rappeler ce qui s'était passé par la suite. Peut-être qu'il plongea sa main dans la poche pour sortir sa baguette, en oubliant qu'il lui était désormais interdit de se servir de la magie. Mais son adversaire était bien plus rapide. En un instant, Drago se retrouva paralysé. Il tomba comme un sac sur Astoria, qui malgré tout était toujours vivante, réussit à la regarder pour la dernière fois dans les yeux, que la voile de la mort ternissait déjà, puis on l'attrapa par le col pour l'entraîner, tel une poupée de chiffons, dans le vortex de transplanage.