SS ou le mensonge des fondateurs
D'un autre côté, toute cette situation ressemblait étrangement à l'ascension de Voldemort, juste avant qu’il ne perdît définitivement la tête : les mêmes idées, les mêmes méthodes de réalisation, sans tenir compte de l'opinion publique. La seule différence, Voldemort m’avait proposé de devenir un disciple et Serpentard me donna le poste de Mentor. Comme résultat - une marque d'esclave. Seulement Voldemort avait disparu et il y avait une chance, malgré les affirmations de Dumbledore, que ça soit pour toujours. Et voici, qu’on exigea de moi un serment encore plus sévère, sans même le droit de mourir.
- Maître Serpentard. Une fois, j'ai déjà commis une erreur en suivant un homme qui promettait de ramener les vieilles traditions dans le monde des magiciens. Et quand il a complètement perdu la tête, j'avais, pour tenter de tout arranger, commis une deuxième erreur. Et vous avez raison, ces deux serments me tuent. Mais l’erreur est humaine. La personne sage n’est pas celle qui ne se trompe jamais, c’est celle qui ne répète pas deux fois la même bêtise.
- Donc, Vous refusez ?
- Oui. Ma vie n’a plus de valeur. Mais ma mort m'appartient encore.
- Mais Professeur Rogue ! Mais comment… - Potter s'immisça dans la conversation avec indignation.
- Comment, quoi, Potter ? Regardez-moi ! Et décidez si cela vaut la peine de vendre votre liberté contre de belles promesses ! Vous avez sous les yeux un exemple très concret de votre avenir !
Le silence tendu fut soudainement brisé par le rire clair de Serpentard.
- Bravo, Maître Rogue ! Vous avez réussi à me surprendre, encore une fois ! Ce n’est pas à la portée de tout le monde, trouver le courage de refuser la richesse et le pouvoir en échange d’une si petite chose, le dévouement. Je vois, qu'en tant qu'esclave vous avez appris à apprécier la liberté. Je vous délivrerais de vos obligations antérieures sans rien exiger en retour ! Parce que le disciple le plus fidèle est celui qui marche en toute liberté, conscient des difficultés du chemin. Et l'esclave s'efforcera toujours de trouver un sentier plus facile ! Vous, Héritier Potter, devriez prendre exemple sur votre garant. Être un Lord de la Magie implique des responsabilités. Et la responsabilité, c'est la nécessité de faire ce que vous devez, et non ce que vous voulez ! Héritier Potter, vous avez déjà assumé la charge d'un vassal. Mais quelque chose me dit, que vous n’en comprenez pas pleinement les implications. Je laisse le plaisir de vous éclairer à votre garant. Quant à la jeune dame, maintenant. J'ai remarqué vos tentatives frénétiques d'interférer dans notre conversation, Monsieur Potter, et je les interprète, comme une preuve, que vous n'êtes pas indifférent à son sort. Alors commencez par lui donner des explications. Je vous donne une semaine, Héritier Potter. Si vous ne parvenez pas à transmettre à Miss Granger l'essence des Lois de la Magie, alors je la considérerai comme indigne de suivre une formation complémentaire ! Et maintenant, les enfants, vous pouvez partir !
- Je pense que je devrais raccompagner les étudiants...
- Ça n'en vaut pas la peine. Je vais leur ouvrir la porte directement dans le couloir. Vous et moi, Maître, avons encore des choses à faire !
Après avoir renvoyé Potter et Granger, Serpentard se tourna vers moi. Maintenant une conversation entre adultes pouvait commencer, dans laquelle les enfants n'avaient pas leur place. Serpentard m'hypnotisa de regard pendant une longue minute, puis il dit :
- Expliquez-moi, Maître Rogue, en ordre et en détail, comment exactement avez-vous reçu deux stigmates d’esclavage et pourquoi avez-vous refusé mon offre.
Je parlai longtemps et je racontai tout sur ma vie et ma douleur. Mon récit s’étendit sur les sujets divers : le Grand sorcier Dumbledore et Seigneur des Ténèbres Grindelwald, la variole du dragon, qui a anéanti l’ancienne génération de magiciens en quelques années. Je contai la façon dont j'avais adhéré aux idées de Voldemort, aux idées, qui semblèrent si merveilleuses et à quel point leur exécution fut horrible. J’expliquai comment j’essayai de tout réparer, ce qui me conduisit à un deuxième esclavage. Et que ça fut si longtemps que je marchais sur le fil de rasoir, que je n’en ressentais plus de douleur.
- Qu'est-ce que la « dragonselle » a à voir avec ça ? Demanda Serpentard.
- Parce que, c'est en étudiant les propriétés du sang du dragon que Dumbledore s'est fait un nom dans la communauté scientifique.
- Alors, durant la vie du vénérable Dumbledore, il y a deux Seigneurs des Ténèbres presque simultanément ?
- Trois ! Si on compte avec vous. Et il y a des chances, que maintenant il agisse selon le même scénario.
- Et en quoi cela concerne Potter ?
- Dumbledore avait dit dès le début, que Voldemort allait renaître. Il connaissait donc l’existence des Horcruxes. Apparemment, Albus était devenu trop vieux pour combattre lui-même le mal. C'est pourquoi il lui fallait un héros. Potter est un futur héros et lui-même porteur d’un Horcruxe ! Mais, comme on le sait trop bien, « un bon héros, c’est un héros mort ». Et toute la gloire reviendra à son mentor, le Grand sorcier Dumbledore !
- Eh bien, alors nous allons battre l'ennemi avec ses propres armes !
- Comment ?
- Simplement, on va faire de Dumbledore lui-même le nouveau Seigneur des Ténèbres ! Et nous tous deviendrons ses victimes... J'aime cette idée ! C'est un vrai défi !
Durant quelques secondes, Serpentard sembla être hors de la réalité. Mais il revint rapidement et poursuivit :
- Je vous attendrai ce soir, Maître. Le temps sombre est propice à mes sortilèges et il me sera facile de travailler. Je vous ôterai tous les serments ; la nuit me suffira pour cela. Je vais m'occuper de Potter ce week-end, car cela pourrait demander plus de temps. Oui, pendant que j’y pense, qui est le guérisseur le plus connu de ce temps ?
- Différentes personnes travaillent dans des différentes directions. Mais c'est Hippocrate Smethwyck qui est le plus prometteur.
- Comment puis-je faire pour l’attirer à l'école ?
- Les problèmes de santé de Potter, le feront venir.
- Alors, je vais lui organier des problèmes.
- Excusez-moi, Maître Serpentard, pourquoi avez-vous besoin d'un guérisseur à l'école ?
- Je souhaite discuter avec un collègue. Oh, Maître Rogue, ne me regardez pas avec cet air surpris. Pour information, mon activité principale est la guérison, le reste n'est qu'un passe-temps.
***
Dès qu'ils quittèrent les appartements de Serpentard, Hermione monta résolument les escaliers.
- Hermione, attends, où vas-tu ?
- Chez le professeur McGonagall. Je dois lui dire que Maître Serpentard m'a pris le Retourneur de temps.
- Alors, que penses-tu qu'elle fera ?
- Elle informera le Ministère et Monsieur Serpentard sera obligé de restituer le Retourneur !
- Hermione, sais-tu que l'utilisation de Retourneurs de temps est illégale et punie d’Azkaban ?
- Mais je l'ai utilisé avec la permission du professeur McGonagall !
- Est-elle une employée du Ministère pour te donner la permission ?
- Non mais…
- Voilà ! Il y a toujours un « Mais » ! McGonagall peut aussi bien dire, qu’elle ne t’avait rien donné et que tu as subtilisé illégalement le Retourneur. Et tu seras envoyé à Azkaban !
- Le professeur McGonagall ne fera pas ça !
- En es-tu sûre ? Alors va le lui dire !
- Attends, Harry, que dois-je faire alors ?
- As-tu lu le livre que je t'ai donné ?
- « Les lois de la magie » ? Oui, je l'ai lu. C'est juste un peu étrange. Il s'avère que de nombreuses lois de la magie contredisent les lois du Ministère.
- Écoute Hermione, nous sommes en retard pour le cours de toute façon. Allons à la Tour d'Astronomie, je vais te raconter quelque chose.
Le récit d'Harry dura une heure. À la fin, Hermione, stupéfaite, se contenta de soupirer lourdement.
- Harry, comment peux-tu être sûr que tout cela est vrai ?
- Très simplement. Regarde-moi. J'ai accepté le Clan et j'honore les lois de la magie. Et j'ai un parrain qui, à cause du directeur Dumbledore, a passé douze ans à Azkaban sans raison ! Oui, un parrain, même si la cérémonie ne s'était pas déroulée correctement ! Vois-tu, il était en Azkaban pendant que le vrai traître se cachait dans la famille Weasley ! Dire que moi, j’aurais pu vivre dans un monde magique et savoir tout cela depuis le début ! Mais j’ai été privé de cette connaissance et j’en ai été privé volontairement. Par Le directeur Dumbledore et par le ministère ! Personne, tu sais, personne ne m'a rien dit, même pas les Weasleys, mes proches parents. Et en plus leur « gain » à la loterie était payé depuis mon compte ! Les gobelins ne mentent pas, j’ai de nouveau vérifié auprès d’eux. Des vrais « Traîtres à leur sang » ! Non, Hermione, je ne leur fais plus confiance !
- À qui fais-tu confiance ? Professeur Rogue ? Ancien Mangemort ?
- Oui, à Maître Rogue, le Garant de ma Famille !
- À celui qui t'a détesté dès le premier jour ?
- À celui qui a été honnête avec moi dès le premier jour.
- Il t'avait humilié et insulté plus d’une fois !
- Et même dans cela, il a été honnête avec moi. Et aujourd'hui, il nous a donné une leçon sur la façon dont une personne digne devrait se comporter, sourit tristement Harry.
- Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ?
- Étudier. Et ne plus succomber aux paroles et aux promesses flatteuses, jamais !
***
Le lendemain, toute l'école se précipita pour le match Gryffondor-Pouffsouffle. Les élèves coururent vers le stade en courbant la tête sous le vent violent, qui leur arrachait les parapluies des mains. Ayant enfilé l'uniforme écarlate de Gryffondor, l'équipe attendit les mots d'encouragement habituels de Wood, il tenta de parler, mais la gorge nouée par l’émotion, secoua la tête et agita la main pour inviter l'équipe sur le terrain. Les conditions sur le stade furent atroces : Le vent « à décorner les vaches », des grondements de tonnerre, qui noyaient les cris des fans. Le visage d’Harry fut inondé de pluie.
Les Poufsouffle jaune canari apparurent du côté opposé du terrain. Les capitaines se serrèrent la main. Diggory sourit amicalement et Wood hocha simplement la tête.
- Sur les balais ! Lut Harry sur les lèvres de Madame Bibine.
Le jeu durait depuis longtemps, pour Harry, il devint de plus en plus difficile de tenir le balai droit. Le ciel s'assombrit rapidement, comme si la nuit décida de venir plus tôt. Harry faillit percuter quelqu'un plusieurs fois, un adversaire ou un coéquipier ? Derrière le voile épais de pluie, il ne put distinguer la couleur de l’uniforme.
Et soudain, quelque chose d’étrange sr produisit. Un silence de mort régna sur le stade, le vent même souffla silencieusement, comme si quelqu'un avait coupé le son. Ou Harry devint-il soudainement sourd ? Une vague familière d'horreur glaciale l'envahit et le transperça : quelque chose d’horrible se déplaçait à travers le champ en contrebas... Harry en oubliant tout, se détourna du Vif d'Or et baissa les yeux.
Une centaine de Détraqueurs tournèrent vers lui leurs têtes cagoulées. Harry eut l'impression d'être enveloppé dans un cocon de glace. Et il entendit à nouveau un murmure…
- C'est comme çççça que ççççça doit être, cheffff …, n'ayez pas peur, nous ne vous laisserons pas mourir, dit l'un d'eux dans un murmure sifflant en touchant doucement Harry avec sa main pâle.
***
Harry entendit des voix et des hurlements, il ne comprenait rien, ni où il était, ni comment il était arrivé là. Tout son corps fut endolori, comme si, il avait été sévèrement battu. Harry ouvrit les yeux : il était allongé sur le lit de l'infirmerie, les joueurs de son équipe, couverts de boue de la tête aux pieds l’entouraient. Hermione, trempée jusqu’à l’os, fut présente aussi.
- Comment vas-tu, Harry ? Demanda Olivier.
Il était blême comme un drap, même des coulées de boue sur son visage ne purent cacher sa pâleur.
Des images traversèrent l'esprit d'Harry. « Foudre... vif d'or... Détraqueurs... »
- Tout le monde quitte l'infirmerie ! Ordonna Madame Pomfresh, qui apparut accompagnée de deux autres personnes, le guérisseur Smethwick, et... Salazar Serpentard.