Strength in number

Chapitre 1 : Strenght in number

Chapitre final

5054 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 21/02/2024 08:27

Cet OS ne prends en compte que les événements de la première saison 


Lorsqu’Albus Dumbledore arriva à l’adresse où James et Lily Potter vivaient avec leurs jumeaux, après qu’il eut été réveillé par les alarmes placées sur les lieux et rattachées à son bureau, il comprit vite de quoi il retournait. La maison où habitait la famille Potter était à moitié effondrée et il y entra prudemment, bien que n’ayant que très peu d’espoir d’y trouver des survivants. 

 

Au pied des escaliers, il trébucha sur le corps sans vie de James. Il ferma les yeux du jeune homme en essayant de ne pas penser à ce qui avait pu arriver à Lily et aux enfants puis s’engagea dans l’escalier. 

 

Arrivé à l’étage, il n’eut aucun mal à trouver la chambre des jumeaux puisqu’elle n’avait plus de porte et était désormais littéralement à ciel ouvert. Les premières choses qu’il vit en arrivant furent le cadavre de la jeune mère et un tas de cendre recouvert d’une cape. 

 

Il eut envie de pleurer en pensant aux deux bambins qui, s’ils avaient survécu, étaient désormais orphelins. Il en déduisit que le tas de cendre devait être Voldemort, ce qui signifiait que les jumeaux l’avaient vaincu. Mais c’était bien la seule bonne nouvelle de la soirée. 

 

Il entendit soudain un bruit venu du seul mur encore debout. Il se retourna et vit, à sa grande surprise, un dôme argenté disparaître. Il s’y précipita et trouva les deux garçons de quinze mois, qui se nommaient Harry et Thomas, profondément endormis et couverts de poussière mais, heureusement, pratiquement indemnes. La seule nouveauté étant la cicatrice qu’ils arboraient désormais tous les deux. Chez l’un, il s’agissait d’un éclair sur le front tandis que l’autre avait un croissant de lune dans le creux intérieur du poignet.

 

Il répara d’un coup de baguette les deux berceaux endommagés puis les rendit transportables. Il en prit un dans chaque main et quitta la maison pour emmener les deux petits en lieu sûr. À la seconde où le monde magique apprendrait que Lord Voldemort avait été réduit à néant par les jumeaux Potter, ces derniers n’auraient plus une seconde de répit. 

 

Il transplana à Poudlard puis confia les deux petits à l’infirmière à son arrivée. Il monta ensuite dans son bureau en réfléchissant à qui contacter pour élever les enfants. Lui ne pouvait pas, pas alors qu’il cumulait déjà les responsabilités. 

 

Il pensa alors à quelqu’un qui était un ami proche du couple Potter, et se trouvait également être le parrain du petit Thomas : Remus Lupin. Il passa un coup de cheminette au jeune homme, qu’il venait visiblement de réveiller. Il lui demanda de passer à son bureau, en disant qu’il lui expliquerait tout à ce moment là.

 

Quelques minutes plus tard, ce fut un Remus bien éveillé qui arriva. Le vieil homme lui fit alors un résumé de la situation et conclut en disant : 

 

- Ces petits n’ont plus que vous, désormais. 

 

Le plus jeune acquiesça et interrogea le directeur sur un sujet en particulier : 

 

- Si Voldemort à attaqué alors, ça veut dire…

 

Dumbledore termina pour lui : 

 

- Que quelqu’un à vendu vos amis au mage noir, oui. Remus, on sait tous les deux qui était leur gardien du secret… 

 

- Non… Je… Enfin, c’est impossible ! Sirius n’aurait jamais pu faire ça ! De nous tous, c’est lui qui était le moins susceptible de trahir ! 

 

- Je suis désolé, j’aurais aimé pouvoir vous donner raison, mais les faits sont contre lui… 

 

Le jeune homme fondit en larmes et le vieux sorcier le réconforta jusqu'à ce qu’il soit totalement calmé. Il lui demanda ensuite : 

 

- Vous voulez voir les enfants ? 

 

Remus acquiesça et Dumbledore le conduisit jusqu’à l’infirmerie, ou les deux bambins dormaient à poings fermés. Tandis qu’ils observaient les deux enfants, le plus âgé prit la parole : 

 

- J’ai les moyens de vous offrir une nouvelle vie, loin d’ici, à vous et aux petits. Les jumeaux grandiraient loin de la célébrité, des journalistes et de la pression médiatique liée aux événements de ce soir. Et vous, vous auriez le temps de faire votre deuil en paix. 

 

Le loup-garou répondit : 

 

- Pour quand pouvez vous faire ça ? 

 

- Si vous le souhaitez, je peux vous fournir dès demain matin trois billets d’avion pour les États-Unis. J’ai un ami scientifique qui vit dans une petite ville perdue au fin fond de l’Indiana, où il ne se passe jamais rien. 

 

- Quel est le nom de cette ville ? 

 

- Hawkins. 

 

- Allez-y, faites-le.

 

Le plus âgé hocha la tête et retourna dans son bureau pour s’occuper de créer une nouvelle identité à Remus et aux enfants, tandis que le jeune homme entra et alla saluer l’infirmière, qu’il connaissait bien puisqu’elle s’était occupée de lui tous les mois pendant sept ans. 

 

Quelques heures plus tard, il rentra chez lui avec les jumeaux et attendit que Dumbledore le contacte. Le lendemain matin, alors que les petits dormaient encore, il reçut la visite du directeur de Poudlard. 

 

Le vieil homme lui tendit trois sets de papiers en règle et trois billets d’avion, aux noms d’Anthony, Daniel et David Owens. 

 

Il leur expliqua qu’il avait réussi à contacter son ami la veille et qu’ils avaient mis au point une histoire : après le décès de sa femme, Anthony - anciennement Remus - était parti vivre avec ses jumeaux Daniel - Harry - et David - Thomas - chez son père, le scientifique Samuel Owens, qui habitait aux États-Unis. Ainsi, leur présence ne paraîtrait pas étrange aux habitants de la ville, puisqu’ils feraient partie de la famille du vieux scientifique. 

 

Une fois ces détails réglés, Dumbledore partit en leur souhaitant bonne chance pour leur nouvelle vie. Le plus jeune le remercia et alla réveiller les enfants. Il les habilla puis fit apparaître une poussette double. Il y installa les enfants puis prépara ses bagages. 

 

Après cela, il appela un taxi à qui il demanda de les emmener à l’aéroport le plus proche. Le chauffeur l’aida à ranger la poussette et sa valise dans le coffre et à installer les enfants dans le véhicule. Le jeune homme l’en remercia. 

 

Un peu plus tard, le taxi se gara sur le parking et, à nouveau, le chauffeur aida son client à récupérer poussette, valise et enfants.

 

Le jeune homme marcha jusqu’à un guichet et montra les billets qu’il avait en sa possession. On lui indiqua une salle d’embarquement, vers laquelle il se dirigea après qu’il ait enregistré sa valise. 

 

Quelques heures plus tard, il était dans l’avion avec les deux bambins. Il s’endormit rapidement et fut réveillé par l’annonce de l’atterrissage imminent. Il réveilla les enfants, qui avaient également fini par s’endormir, et leur dit qu’ils étaient sur le point d’atterrir.

 

Peu après, il détacha sa ceinture et fit de même avec les enfants puis les prit chacun par une main et alla dans l’allée centrale de l’appareil. Les jumeaux, bien que ne comprenant pas ce qu’il se passait, avaient comprit qu’ils avaient quitté leur pays natal. Ils étaient excités et leur tuteur avait le plus grand mal à les faire tenir en place.

 

Il fut soulagé lorsque, après être descendu de l’avion, il récupéra sa valise et put mettre les petits dans leur poussette. Les deux bambins continuaient de babiller dans un langage incompréhensible mais, au moins, il n’avait plus l’impression qu’ils essayaient de lui arracher les bras.

 

Le jeune homme regarda autour de lui à la recherche de la personne qui devait les héberger, les petits et lui, puisque Dumbledore lui avait dit, juste avant de partir, que son ami les attendraient à leur arrivée à l’aéroport. 

 

Ce fut alors qu’une voix inconnue se fit entendre derrière lui : 

 

- Mr Lupin ? 

 

Le jeune homme se retourna, sur des gardes, la main sur sa baguette, inquiet à l’idée que quelqu’un les aient suivis depuis l’Angleterre où, pire, qu’un ancien mangemort ait retrouvé leur trace. Il se détendit en voyant que le nouveau venu était un homme d’une soixantaine d’années avec des cheveux blancs et un air gentil qui le faisaient ressembler à une sorte de « papy gâteau ». Le plus âgé se présenta : 

 

- Dr Samuel Owens, scientifique au laboratoire de Hawkins. 

 

Le jeune homme acquiesça. Ils se mirent en route et son interlocuteur continua : 

 

- D’après ce que m’a dit notre… ami commun, vous êtes censé être mon fils et ces deux petits passeront pour vos enfants ? 

 

- C’est exact. 

 

- Bien. 

 

Pendant le trajet en voiture jusqu’au domicile du scientifique, Anthony et celui qui était désormais son père mirent au point les détails de l’histoire inventée par Dumbledore. Lorsqu’ils arrivèrent à destination, les jumeaux s’étaient rendormis. Pour ne pas les réveiller, le scientifique dit à voix basse au plus jeune : 

 

- Bienvenue à Hawkins, mon fils. 

 

L’avantage de vivre dans une petite ville en était également le principal inconvénient : tout le monde se connaissait. Il était donc impossible de passer inaperçu et les nouveaux venus ne firent pas exception. En l’espace de quelques jours, la nouvelle l’arrivée de la famille du Dr Owens avait fait le tour de la ville.

 

Le scientifique mis ses relations à profit pour trouver un emploi à Anthony et, rapidement, ce dernier fut engagé comme professeur d’histoire. Avec la magie, justifier d’un diplôme ne fut pas un problème. 

 

Deux années passèrent ainsi, sans qu’aucun problème ne survienne. Les jumeaux grandissaient bien et apprirent à parler et à marcher dans les mois qui suivirent leur arrivée. Leur père était un excellent professeur qui avait rapidement su se faire apprécier aussi bien de ses élèves que de ses collègues. 

 

Tout se passa pour le mieux jusqu’au matin du sept novembre 1983. Au travail, Anthony entendit des rumeurs. Apparemment, un collégien aurait disparu en plein milieu de la nuit. Le soir, il surprit une conversation téléphonique pour le moins… étrange entre Owens et un inconnu. Il se cacha derrière la porte et écouta, bien qu’il n’entendais pas tout car le scientifique était dans une autre pièce :

 

- Disparu ? Comment ça « disparu » ? 

 

- … 

 

- Je me fiche des ordres que vous avez reçu ! Vous devez la retrouver avant lui ! S’il arrive à lui remettre la main dessus, je ne sais pas ce qu’il fera… 

 

- … 

 

- Oui je sais ce que je risque en allant à l’encontre de ses ordres ! Mais j’aimerais aussi qu’il se rappelle que ce sont avant tout des enfants…

 

Anthony partit avant d’entendre la fin de la conversation et alla se coucher après avoir vérifié que les jumeaux dormaient bien. 

 

Le lendemain, au petit déjeuner, il remarqua que leur hôte était absent lorsqu’il descendit avec les petits. Il y avait juste un mot :

 

J’ai du repartir au labo hier soir, je rentre dès que possible  

 

Sam 

 

Il partit au travail après avoir déposé les enfants à la crèche et sa journée se déroula sans encombre. 

Lorsqu’il rentra, le scientifique était revenu. Le jeune homme l’interrogea sur la raison pour laquelle il avait dû retourner au labo la veille mais le plus âgé se contenta d’une phrase rassurante : 

 

- Rien de grave, ne t’inquiète pas. 

 

Le jeune homme acquiesça mais il n’était pas idiot. Il se doutait que son interlocuteur avait répondu cela pour couper court à la conversation. 

 

Le lendemain, l’identité du garçon qui avait disparu fut dévoilée dans le journal local. Il s’agissait de Will Byers. Anthony ne le connaissait pas personnellement - le garçon était au collège et lui enseignait au lycée - mais il avait l’aîné de la fratrie en cours et il se rappela avoir vu l’adolescent accrocher des affiches sur le panneau d’informations du lycée. Il comprenait maintenant pourquoi.

 

Dans le même temps, une battue fut organisée pour retrouver le jeune garçon et, bien évidemment, il y participa. Il n’utilisa pas la magie mais ses sens de loups lui furent, en revanche, très utiles. 

 

Les recherches durèrent plusieurs jours, jusqu’à ce qu’un corps soit repêché du lac situé dans une carrière à l’écart de la ville. Il fut identifié comme étant celui de l’enfant disparu et emmené à la morgue. Tandis qu’il était chargé dans une ambulance, Anthony nota un détail étrange : aucune odeur n’émanait du corps. 

 

Il se dit que cela devait être dû au fait d’avoir été plongé dans l’eau durant plusieurs jours et ne se posa donc pas plus de questions. Après cela, les recherches étant officiellement terminées, il rentra. 

 

En arrivant, il trouva David assis contre un mur, les genoux remontés contre la poitrine, les bras autour des genoux et la tête dans les bras. L’adulte signala sa présence et le petit garçon releva la tête. Son père s’inquiéta aussitôt en le voyant en larmes et demanda : 

 

- David, que se passe-t-il ? Tu t’es disputé avec Daniel ?

 

Le bambin secoua la tête et entreprit d’expliquer avec ses mots à lui et en faisant de grands gestes avec ses bras ce qui s’était passé. Anthony en comprit l’essentiel : un trou était apparu dans le mur, des lianes en étaient sorties, avaient attrapé son frère et l’avaient emmené à l’intérieur du trou. 

 

Bien que cela paraissait complètement dingue, Anthony sentait que le petit disait la vérité. Son premier réflexe après avoir réconforté le petit garçon fut de le prendre avec lui, de monter en voiture et de prendre la direction du laboratoire.

 

Quelques minutes plus tard, il se gara sur le parking. Il prit David par la main et marcha jusqu’à l’entrée. Une fois dans le hall, il s’arrêta. Il ne savait pas où il devait aller. Une voix derrière lui le fit se retourner : 

 

- Ce laboratoire est interdit aux civils. Qui êtes-vous et que faites-vous ici ? 

 

- Je m’appelle Anthony, je suis le fils du Dr Owens. Je dois lui parler de toute urgence. 

 

L’autre soupira puis, après prit le temps de la réflexion, le conduisit jusqu’à un bureau et dit : 

 

- Ne bougez pas, je vais le chercher. 

 

Le plus jeune patienta dans le bureau jusqu’au retour de son « père » . Ce dernier arriva peu après et lui demanda : 

 

- Anthony ? Que se passe-t-il ?

 

Le jeune homme répéta ce que lui avait dit David. Le scientifique réfléchit un moment et finit par dire : 

 

- Je crois que je sais où il est…

 

OoooO

 

Du côté de Harry 

 

Le petit garçon n’avait rien compris à ce qui lui était arrivé. Une seconde, il jouait avec son frère. Celle d’après, il avait été aspiré par un trou et avait atterri dans cet endroit tout noir, où il ne voyait rien et où le sol semblait… bouger sous ses pieds. Tout autour de lui, partout où il posait son regard, tout n’était que ruines et désolation. Tout était en nuances de gris et il avait beaucoup de mal à respirer.

 

Des « flocons » qui ressemblaient à s’y méprendre à de la cendre étaient en suspension dans l’air. Son instinct de survie prit automatiquement le dessus et le petit garçon commença à marcher à la recherche d’un endroit où se mettre à l’abri. Tout en marchant, il commença à pleurer à mesure qu’il réalisait dans quelle situation il était : il n’avait aucune idée d’où il était, il était seul et sa famille lui manquait énormément. 

 

N’ayant aucune notion du temps - et ne sachant de toute façon pas lire l’heure -, il ne savait pas depuis combien de temps il errait lorsqu’une main se posa sur son épaule. Le petit garçon se retourna en sursaut, effrayé, mais se détendit en voyant qu’il ne s’agissait que d’un autre enfant, bien qu’il fut également surpris de n’être pas seul ici. 

 

Le nouveau venu avait des cheveux bruns coupés au bol et des yeux bruns. Il portait un simple t-shirt avec un jean et des baskets.

 

Daniel n’aurait pas su dire quel âge avait l’autre garçon mais il était sûr qu’il était beaucoup plus vieux que lui. Le plus âgé s’accroupît devant le petit garçon et dit d’une voix douce : 

 

- Bonjour 

 

Le plus jeune répondit : 

 

- Bonzour 

 

- Je m’appelle Will et toi ? 

 

- Daniel 

 

- D’accord… Mais qu’est-ce que tu fais ici ? 

 

- Sais pas… 

 

Le petit garçon expliqua avec ses propres mots qu’il jouait avec son frère quand un trou était apparu et qu’il avait été aspiré. L’autre acquiesça et demanda : 

 

- Tu vas où ? 

 

- Ze serse un en’oit su’… 

 

- Un endroit sûr ? tenta de décrypter Will 

 

- Vii 

 

- Dans ce cas, suis moi. Je connais un endroit où on sera en sécurité. 

 

Le petit acquiesça et prit la main que lui tendait le plus vieux. On lui avait toujours dit de ne pas suivre les inconnus mais, là, il s’agissait d’un autre enfant. Qui plus est, il sentait que, bien qu’il s’efforçait de ne pas le montrer, son compagnon de route était au moins aussi effrayé que lui. 

 

Il marchèrent en silence et finirent par arriver devant quelque chose qui ressemblait un croisement entre une cabane et un tipi. Accrochée en haut de ce qui devait être l’entrée, une pancarte abimée indiquait « Castle Byers ».

 

Les deux enfants entrèrent à l’intérieur. Daniel, épuisé par ce qu’il venait de vivre, s’endormît rapidement. Il ne sut pas combien de temps il dormit mais lorsqu’il se réveilla, son premier constat fut qu’il n’était plus dans le lieu effrayant. 

 

OoooO

 

Il était dans son lit, à la maison, et son père semblait dormir, la tête posée sur les bras. L’adulte dut l’entendre bouger puisqu’il se redressa. En voyant que son protégé était réveillé, il eut un sourire jusqu’aux oreilles et serra fort l’enfant dans ses bras. Il murmura dans l’oreille du petit : 

 

- Ne me refait plus jamais une peur pareille, compris ? 

 

- Vii… 

 

L’adulte s’absenta et revint quelques instants plus tard en tenant David par la main. Le petit garçon se jeta littéralement sur son frère, qui passa ses bras autour de lui. 

 

Durant les jours qui suivirent, les jumeaux furent littéralement inséparables. À chaque fois qu’on voulait les éloigner de plus de quelques centimètres l’un de l’autre, ils se mettaient à hurler à pleins poumons.

 

Environ trois jours plus tard, il y eut une autre bonne nouvelle : sans qu’on sache comment exactement, le jeune Will avait été retrouvé. Anthony, à qui Daniel avait dit que le jeune garçon l’avait aidé quand il était dans le lieu effrayant, était passé à l’hôpital pour le remercier d’avoir pris Daniel sous son aile pendant quelques heures. Il n’avait pas pu parler au jeune rescapé mais avait demandé à sa mère de lui faire passer le message.

 

La femme avait acquiescé puis Anthony était reparti pour les laisser en famille. 

 

Dix années s’écoulèrent sans autre incident. Les premiers mois, Daniel eut beaucoup de mal à dormir sans faire de cauchemars. Il n’y avait que lorsqu’il dormait avec son frère que ses nuits étaient calmes. Même une fois cette période passée, les jumeaux gardèrent l’habitude de dormir dans la même chambre. Quand ils entrèrent en primaire, Anthony leur révéla la vérité sur leurs origines et ils prirent l’habitude de l’appeler tonton. 

 

Avec les années, il avait fini par appeler Sam par son prénom. Celui-ci avait d’ailleurs démissionné de son poste au labo en novembre 1984, juste avant que ce dernier ne soit officiellement fermé par le gouvernement suite à des événements étranges qui s’y étaient produits. 

 

Le jour de leur onzième anniversaire, les jumeaux reçurent tous deux une lettre d’inscription pour l’école de Salem. En grandissant, Daniel avait pris l’habitude de se faire appeler Dan et David, Dave. 

 

Lors de la première semaine d'août, Sam et Anthony emmenèrent les enfants faire leurs achats pour la rentrée dans l’allée commerçante sorcière de la ville la plus proche. L’ancien scientifique, de par ses relations avec le directeur de Poudlard, connaissait déjà l’existence du monde magique et n’avait donc pas été surpris d’apprendre qu’Anthony et les enfants étaient des sorciers. Il l’avait compris par lui-même lorsque Dumbledore les avait mis en relation. 

 

Étant un moldu, comme les sorciers appelaient ceux qui n’ont pas de pouvoirs, le vieil homme était à peu près aussi excité que les jumeaux, qui visitaient eux aussi le monde magique pour la première fois, si bien qu’Anthony avait l’impression de devoir surveiller trois enfants au lieu de deux. 

 

Le temps passa vite jusqu’à la rentrée et plus le premier septembre approchait, plus les jumeaux étaient impatients d’entrer à Salem. Le matin de la rentrée, Dan et Dave se levèrent aux aurores et débarquèrent en hurlant dans la chambre d’Anthony, beaucoup trop tôt au goût de ce dernier. Si les jumeaux se ressemblaient beaucoup étant petits, le temps avait atténué cette ressemblance. Déjà, s’ils avaient tous deux les yeux verts, ceux de Dave étaient un peu plus clair que chez son frère, qui avait les mêmes que leur mère. Ensuite, Dan avait hérité de la chevelure paternelle, la où son frère avait des mèches auburn et, surtout, des cheveux qu’il était possible de coiffer. La dernière différence tenait du fait que Dan avait des lunettes rondes, accentuant davantage sa ressemblance avec James, alors que son frère n’en avait pas. 

 

Dès le lendemain de leur rentrée à Salem, les jumeaux envoyèrent une lettre où ils décrivaient leur école dans le détail, puisque leurs tuteurs n’y avaient jamais mis les pieds. 

 

Les trois années suivantes passèrent paisiblement. Les jumeaux se plaisaient beaucoup à Salem et avaient de bonnes notes. Ils s’y étaient fait des amis mais préféraient généralement rester ensemble. 


En août 1994, quelques semaines avant que les jumeaux entrent en 4ème année, Anthony reçut une lettre de Dumbledore. Ce dernier lui annonçait que le ministère de la magie avait décidé d’organiser, pour la première fois depuis plusieurs siècles, le Tournoi des Trois Sorciers. Il expliquait que cette édition se tiendrait à Poudlard et que Salem y était exceptionnellement conviée, en tant qu’école chargée de la sécurité.

 

Sam et lui, après avoir longuement hésité, décidèrent d’en parler aux deux plus jeunes. De toute façon, les jumeaux seraient mis au courant à la rentrée par leur école mais ils préféraient ne pas leur cacher une information d’une telle importance. Anthony se posta au pied des escaliers et appela : 

 

- Dan ! Dave ! Vous pouvez descendre ?

 

La voix du premier se fit entendre : 

 

- On arrive !

 

Quelques secondes plus tard, une cavalcade se fit entendre et les deux adolescents débarquèrent dans la pièce. Dave demanda :

 

- Que se passe-t-il ? 


Anthony leur parla du Tournoi, du fait qu’il aurait lieu à Poudlard cette année et de l’invitation qu’avait reçue leur école à en assurer la sécurité. 

 

Les jumeaux échangèrent un regard et Dan demanda : 

 

- Vous croyez qu’on pourra accompagner la délégation qui ira à Poudlard ?


Ils avaient toujours rêvé, Dave et lui, de voir à quoi ressemblait l’endroit où leur tuteur et ses amis - Anthony leur avait parlé des Maraudeurs - avaient étudié. Leur oncle de coeur répondit : 

 

- Je n'en ai aucune idée. Dumbledore dit dans sa lettre que le Tournoi sera réservé aux élèves majeurs.

 

Les deux adolescents acquiescèrent puis retournèrent vaquer à leurs activités. Tout en remontant, Dan se fit la réflexion que si son frère et lui partaient à Poudlard, les anglais seraient sans doute les plus surpris. Les jumeaux savaient qui ils étaient, d’où ils venaient et pour quelle raison leur tuteur était parti vivre à Hawkins. Mais, dans les faits, ils avaient été élevés en tant que Daniel et David Owens, avaient toujours répondu à cette identité et étaient même scolarisés sous ce nom. Les jumeaux Potter avaient cessé d’exister officiellement le 1er novembre 1981.

 

Les semaines qu’il restaient jusqu’à la rentrée passèrent très vite. Comme les garçons s’y attendaient, le directeur de l’école annonça officiellement pendant le banquet que leur école avait été chargée d’assurer la sécurité lors de la prochaine édition du Tournoi des Trois Sorciers, qui se tiendrait cette année à Poudlard. Il annonça que la délégation qui irait à Poudlard serait des deux meilleurs élèves de chaque promotion à partir de la 4ème année, incluse, en se basant sur les résultats obtenus l’année précédente - notamment ceux des examens de fin d’année - et également depuis le début de l’année. Il ajouta que les noms des élèves sélectionnés seraient affichés dans le hall une semaine avant le départ pour Poudlard, soit le 24 octobre.


Après cela, le banquet reprit. Une fois les derniers vestiges du repas disparus, les élèves regagnèrent leurs dortoirs. Sur le chemin, les jumeaux discutèrent de ce qu’ils venaient d’apprendre. Ils avaient terminé l’année précédente en tête du classement de l’école et avaient donc bon espoir d’être sélectionnés mais étaient tout de même déterminés à tout faire pour mettre toutes les chances de leur côté. 

 

Même leurs professeurs furent impressionnés par le sérieux avec lequel ils s’investissaient dans leurs études. Enfin… Les jumeaux Owens avaient toujours été des élèves sérieux - rien de surprenant, sachant qu’ils étaient élevés par un professeur et un scientifique - mais jamais à ce point. 

 

Toutefois, cela porta ses fruits puisque lorsqu’arriva le 24 octobre, ils virent leurs noms affichés sur la liste de la délégation qui irait à Poudlard. Une note en bas du tableau indiquait que les élèves qui le souhaitaient pourront partir accompagnés d’un parent où d’un tuteur légal. Le lendemain, les deux adolescents envoyèrent une lettre à leurs tuteurs pour les prévenir. Ils reçurent rapidement une réponse disant qu’Anthony serait ravi de les accompagner. Quand à Sam, il prétexterait un séminaire en Angleterre et les rejoindraient directement sur place. 


Le soir du 30 octobre 1994, la délégation de Salem prit un portoloin pour l’Angleterre avec, parmi elle, deux garçons impatients de découvrir le pays qui les avaient vus naître et se demandaient ce qui les y attendaient…

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