La mort est une fin heureuse
Chapitre 32 : Epilogue - Le tonnerre de Castletown
1055 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 12/05/2024 13:03
Il ne savait pas si l’eau qui éclaboussait son visage provenait des gouttes de pluie ou des vagues qui s’écrasaient sur les rochers quelques mètres sous ses pieds. Probablement un mélange des deux. Mais cela ne le dérangeait pas. Il avait grandi dans cet endroit, les éclaboussures faisaient partie intégrante de son enfance. Il était debout sur un rocher, tout au bout de la pointe. A sa droite, de l’autre côté de la baie, la petite et sombre ville de Castletown donnait un curieux contraste avec les collines vertes qui s’érigeaient derrière elle. Au loin face à lui, même s’il ne pouvait pas le voir, se trouvait le village de Holyhead, et son fameux club de Quidditch. Mais le vent était fort et provenait du Sud, et il jurerait entendre quelques coups de sifflets parmi les rafales.
— Ah, te voilà, fit une voix derrière lui.
Il se retourna, et fit face à un sorcier plutôt grand, vêtu d’une cape grise et d’une capuche noire. Sa tenue se mêlait profondément avec le ciel gris, et les nuages presque anthracites qui s’apprêtaient à tonner. Il comprit pourquoi la presse l’avait appelé le « Sorcier du Ciel ».
Le Sorcier du Ciel retira sa capuche, et sourit en se prenant plusieurs gouttes dans la figure.
— Décidément, certaines choses ne changent pas.
— Non, répondit-il, amusé. Le reste est méconnaissable, mais les tempêtes sont toujours les mêmes, sur l’île de Mann.
— Quel curieux point de rendez-vous, remarqua le Sorcier du Ciel.
— Je suis un homme nostalgique. Toi aussi, je suppose.
Comme il s’y attendait, le Sorcier du Ciel ne répondit pas. Tous les deux se contentèrent s’écouter le bruit des vagues.
— Bon, loin de moi l’idée de te laisser tout seul, commença le Sorcier du Ciel, mais j’ai beaucoup de choses à faire.
— Oui, c’est sûr. Où en es-tu, déjà ?
— Grant et Ackerley sont tous les deux sous Imperium. Comme tu le sais, Grant a été facile à avoir, mais j’ai dû me cacher parmi ses gardes du corps pour avoir Ackerley quand ce dernier est venu le visiter avec Potter et Granger.
— C’est vrai… C’est parfait. Il ne te reste donc plus que Coriolis.
— Exact. Mais tu te doutes bien que le manitou suprême de la Confédération Internationale des Sorciers ne se laissera pas avoir facilement. Surtout en ce moment. Mais je vais attendre un peu avant d’aller vers lui. Là, Ackerley est en train de « préparer » son discours en réponse à la révélation du Secret.
— Ça va être grandiose, sourit-il. Tiens, c’est pour cela que je t’ai convié. Prends ma baguette, tu en auras besoin pour avoir Coriolis.
Il lui tendit sa baguette magique. Le Sorcier du Ciel hésita.
— Tu… tu es sûr ?
— Certain. Mais viens vite me la rendre dès que tu auras terminé. J’en aurai besoin, moi aussi. Cache-la ici, sous la terre. Je viendrai la chercher dans trois mois.
— Entendu. Et toi, de ton côté, qu’est-ce que ça donne ? demanda le Sorcier du Ciel en mettant la baguette magique dans sa poche.
Il ne répondit pas immédiatement. Il ne voulait pas que le Sorcier du Ciel en sache plus que nécessaire pour le moment.
— Tout s’est déroulé comme prévu, dit-il d’un ton faussement énigmatique en restant volontairement vague.
Le Sorcier du Ciel comprit le message et n’insista pas.
— Bon, et bien, je vais te laisser, alors. Le prochain rendez-vous, c’est dans trois ans, c’est bien ça ?
— Oui, confirma-t-il.
— Avec l’autre ?
— Oui, confirma-t-il à nouveau.
— Très bien. A dans trois ans, alors.
Et le Sorcier du Ciel transplana.
Il prit une longue inspiration, ferma les yeux. Il écouta le tonnerre se rapprocher. Il sourit.
— Tu vois, Hugo, je t’avais dit que c’était beau, ici, murmura-t-il.
Et il rouvrit les yeux, et contempla l’immense nuage noir cracher ses éclairs sur la petite ville de Castletown.
* * *
~ Fin du tome 1 ~
Et voilà, c’est déjà la fin de ce premier tome ! J’espère qu’il vous a plu, et que vous êtes emballés pour la suite. J’ai prévu du lourd.
Au vu de la fin que vous venez de lire, vous vous doutez probablement pourquoi cette trilogie de fanfictions que j’écris s’appelle La trilogie du Voile.
Le deuxième tome s’intitule La mort n’est une grande aventure du plus, en référence à cette belle citation d’Albus Dumbledore dans Harry Potter à l’école des sorciers :
« C’est comme d’aller se coucher à la fin d’une très très longue journée. […] Pour un esprit équilibré, la mort n’est qu’une grande aventure de plus. »
J’ai déjà commencé à l’écrire, mais évidemment cela prend beaucoup de temps. Et par un souci de régularité, et de cohérence de l’histoire, je préfère commencer à publier une fois que j’aurai terminé le tome en entier. Alors, je reviens dans deux-trois ans quand ce sera fait.
Au plaisir de vous retrouver ! :)
Snargalouf
PS : Je m’excuse platement pour la souffrance infligée à certains personnages. Mais je ne promets pas que je ne recommencerai pas.