Dollhouse

Chapitre 35 : Un soldat solide

20036 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/04/2024 12:05

Dans les jours suivants, mes amis et moi avions passé beaucoup de temps à essayer de décoder les paroles de notre professeur, et accessoirement collègue Mangemort, Severus Rogue. Nous n’avions toujours pas trouvé un terrain d’entente entre nous. 

-       Répète exactement ce qu’il a dit, m’ordonna Pansy trois jours après. 

-       « Les bavardages ambiants qui animent le château dernièrement sont parvenus jusqu’à mes propres oreilles, Monsieur Malefoy, » imitai-je encore avec son ton trainant caractéristique, « que ces rumeurs soient vraies ou non, je m’appliquerais à les faire taire si j’étais vous, avant qu’elles n’arrivent jusqu’à… »

-       … T’avais dit « avant qu’elles ne trouvent leur chemin » tout à l’heure, me coupa Blaise. 

Je soupirai alors que nous étions assis sur le sol de la salle sur demande, lasse et fatigué. 

-       La distinction est si importante que ça ? Ça fait trois jours que je vous le répète, mon cerveau commence à fatiguer, me plaignis-je. 

-       Bah ouais c’est important ouais, la menace est pas la même en fonction des mots qu’il a utilisés, précisa une Pansy concentrée. 

-       Donc c’est « qu’elles n’arrivent jusqu’à… » ou « trouvent leur chemin… » ? continua Blaise. 

-       Trouvent leur chemin je crois, réfléchissais-je. Oui, « trouvent leur chemin jusqu’au Seigneur des Ténèbres qui se ferait un malin plaisir, vous n’en doutez pas, d’assassiner Miss Granger ». Puis, « faites-le taire », répétai-je en me massant les tempes, épuisé. 

-       C’est une menace, continua Pansy comme ces trois derniers jours. 

-       Déjà qui dit « trouvent leur chemin », commençons par-là, fit remarquer Blaise.

-       Justement, comment est-ce qu’elles trouveraient son chemin ? pointa Pansy. Il est en train de dire « reprends-toi avant que j’te balance ». 

-       Je sais pas putain, hésita encore Blaise. 

-       Et je vous répète que ce n’est pas une menace, dit calmement Theodore. 

Je laissai mes yeux fatigués se reposer sur lui. Lorsque j’hésitai, ou lorsque je ne savais pas, je m’en remettais toujours à lui. L’expérience m’avait appris qu’il avait toujours raison. Il analysait tellement les choses, les gens, et les situations si profondément et depuis si longtemps qu’il savait toujours exactement ce qu’il se passait. Alors je le croyais, mais cela ne suffisait pas à Pansy et Blaise. 

-       Excusez-moi mais on parle de votre favorite là, souligna Pansy, et s’il vient bien de la menacer comme je le crois, je pense qu’il s’agirait de le prendre au sérieux. 

-       J’en sais rien Pansy, pestai-je alors en soupirant, j’ai confiance en ton mec. 

Theo leva un regard défiant vers sa moitié. 

-       C’est pas parce que tu t’es rarement trompé que c’est impossible que tu te trompes, se défendit-elle alors. Et vu le sérieux de la situation je pense qu’il vaut mieux envisager les choses comme il est possible qu’elles se passent, parce qu’au cas où vous auriez oublié s’il sait pour Granger c’est pas fini que pour elle. 

-       Rarement trompé ? répéta-t-il en lui adressant ses yeux les plus joueurs. 

Elle fut forcée de baisser les siens, incapable de maintenir ce contact visuel prolongé qu’il lui imposait. 

-       En attendant j’essaye de faire ce qu’il faut pour garder en vie votre protégée moi, pointa-t-elle en relevant des yeux accusateurs vers son homme et moi. 

Un sourire en coin se dessina sur les lèvres de Theo avant qu’il n’écarte ses jambes et ouvre ses bras : 

-       Viens-là, lui ordonna-t-il. 

Elle le regarda avec une moue pincée, haussa les sourcils, croisa ses bras sur sa poitrine sans bouger pour le rejoindre et tourna le visage à l’opposé de lui. Le sourire en coin de Theodore s’élargit alors qu’il tendit le bras en se penchant vers elle, agrippa ses hanches de ses deux mains possessives et la traina de force entre ses jambes tandis qu’elle ne pouvait masquer son sourire pincé alors qu’il la positionnait entre ses jambes, ses bras musclés se renfermant autour de ses épaules. Il déposa un baiser sur sa tempe, l’enfermant dans ses bras, et assura de sa voix basse : 

-       Il n’y a pas de menace. Fais-moi confiance. 

Elle soupira mais son corps se laissa aller contre celui de son homme alors qu’elle se détendait, décidant de lui faire aveuglément confiance, elle aussi. Que pouvait-elle lui répondre à cela ? S’il disait qu’il n’y avait pas de menace, alors il n’y avait pas de menace. Il ajouta avec un sourire qu’elle ne pouvait pas voir : 

-       Mais merci de t’inquiéter autant pour notre favorite. 

Elle pinça les lèvres en une nouvelle moue mais elle ne put s’empêcher de sourire quand elle lui frappa la cuisse avant qu’il ne l’attrape en positionnant une main ferme sur sa gorge, faisant basculer son visage en arrière de sorte à ce qu’il puisse déposer sur ses lèvres un baiser possessif dans l’intention de l’apaiser, ce qui sembla fonctionner. Quand il lâcha ses lèvres, mais pas sa gorge, il lui adressa un sourire prédateur qu’elle lui rendit, et les protestations de Blaise finirent par forcer Theo à laisser sa main glisser de la gorge de Pansy. 

-       Elle ferait bien de pas se retrouver en cloque d’un petit blondinet qui courrait partout dans le château, pesta-t-elle finalement après avoir retrouvé ses esprits. 

Les yeux que je levai vers elle quand elle prononça ces mots lui imposèrent un visage à la fois inquiet et choqué. Je n’y avais putain de jamais pensé. Je ne m’en étais absolument jamais inquiété. Cela ne m’avait pas traversé l’esprit l’espace d’une seule putain de seconde. 

-       Arrête, tenta-t-elle avec sérieux devant l’expression de mon propre visage, cherchant à me faire dire que je lui faisais une blague.

Il n’y avait pas de blague.  

-       Oh putain, commenta Blaise. 

-       Elle se protège ? insista Pansy sur le même ton. 

Et je réalisai en cet instant que je n’en avais pas la moindre putain d’idée. Mon cœur se mit à battre plus rapidement dans mon poitrail alors que je m’en inquiétai pour la toute première fois depuis des mois de rapports sexuels. 

-       Je sais pas, chuchotai-je alors. 

-       Tu t’fous de ma gueule ? continua une Pansy choquée. 

Je fis non de la tête, moi-même sur le cul de ne m’être jamais ne serait-ce que poser la question. Comme si ce n’était pas important. Comme si cela ne me concernait pas. Comme si ce n’était que son problème à elle. 

-       C’est tellement…, toujours imprévu, expliquai-je alors, tellement toujours un moment où je ne contrôle plus rien que je n’y avais jamais pensé…, avouai-je avec honte. Et derrière je tente tellement désespérément de me la sortir de la tête et de me concentrer sur le fait que ce soit terminé avec le contexte dans lequel on est que ça m’est jamais venu, putain. 

-       Oh bordel on va se retrouver avec un mini Malefoy aux cheveux bouclés, plaisanta alors Blaise. 

-       Arrête, tentai-je de temporiser alors que ces pensées m’angoissaient. 

-       Frérot même moi j’viens jamais dedans, on sait jamais putain ! s’exclama-t-il. 

-       D’habitude moi non plus, me défendis-je encore, mais encore une fois avec elle je contrôle rien, j’suis pas en capacité de réfléchir quand on…, vous voyez. 

-       Aaaaaaah elle te rend ouf la p’tite Granger, me taquina-t-il, il perd la tête le gros méchant Drago ! 

-       Ta gueule, le coupai-je sur la défensive.

-       Même plus capable d’aligner deux pensées la bichette ! continua-t-il en me poussant amicalement. 

Pansy sembla réfléchir un instant avant de déclarer : 

-       Bon, on parle de Granger. Si c’est bien un truc de mec de pas s’en inquiéter, tu peux être sûr qu’elle, elle s’en est inquiété, surtout vu la meuf que c’est. 

-       Tu fais comment toi ? lui demandai-je alors. 

-       Theo me fait un sortilège de contraception une fois par mois, expliqua-t-elle tandis que ma panique grandissait. 

-       Il faut que quelqu’un d’autre le fasse ? questionnai-je encore avec inquiétude. 

Elle n’avait parlé à personne de nous. Elle ne pouvait demander à personne de le lui faire. 

-       Non, me rassura-t-elle. C’est Theo qui tient à me le faire lui-même. 

Je soupirai de soulagement. 

-       Mais pose-lui la question quand même la prochaine fois, finit-elle en insistant, ne serait-ce que pour lui montrer que t’en as pas rien à branler. 

J’acquiesçai en prenant bonne note de ses conseils, avec honte je devais le reconnaître. Elle soupira de façon audible en s’enfonçant dans les bras de son partenaire :

-       Je tiens à souligner que t’es pire qu’une meuf qui dit qu’elle en a définitivement fini avec son ex et qui n’arrête pas de se remettre avec. 

Nous nous permirent tous de rire, mais je m’élançais sur elle pour chatouiller son ventre alors qu’elle s’enfonçait entre les jambes de Theo qui avait basculé en arrière sur le sol quand je m’étais étalé sur sa moitié qui riait à pleine voix entre nous deux. Je la regardai, son grand sourire sur son visage pâle assorti de ses magnifiques yeux verts alors qu’elle remplissait la salle du son doux de son rire, et je continuais à la chatouiller alors que mes yeux remontaient vers le visage de mon frère, qui lui me regardait déjà, avec tendresse. Je lui rendais la douceur de son regard, les mots devenus inutiles pour exprimer l’amour que nous éprouvions l’un pour l’autre, sa petite-amie riant entre nous, cet instant rechargeant un peu de nos batteries internes.  

Nous nous étions concentrés en priorité sur l’armoire à disparaître plus que sur le meurtre de Dumbledore en ce qui concernait nos missions, partant du principe que celui-ci suivrait l’arrivée des Mangemorts à Poudlard dans tous les cas, mais nous n’avions toujours pas été plus chanceux dans nos trouvailles. Bientôt, nous aurions épuisé les ressources de la réserve de la bibliothèque, et je ne savais pas comment nous allions faire pour en trouver ailleurs. Mais nous continuions de chercher, parce que nous n’avions pas d’autre choix, et que nous ne pouvions tout simplement pas nous arrêter. Nous feignions tous encore la possibilité d’y arriver, quand bien même chaque jour qui passait nous confirmait que ces espoirs étaient vains. Illusionnés, au mieux. 

Quelques jours bercés de rumeurs qui s’éteignaient lentement par rapport à Granger et moi étaient passés, et en ce jeudi après-midi frais du début de mois de janvier avait lieu notre prochain match de Quidditch. Nous jouions contre Serdaigle et quand bien même nous ne nous étions que trop peu entraînés sérieusement ces derniers temps, nous étions largement confiants. Globalement, les Serdaigle n’étaient pas une équipe très menaçante, bien qu’elle n’était pas mauvaise pour autant. Comparé au talent que l’on pouvait trouver parmi les Serpentard, ils n’avaient jamais eu la moindre chance. Nous venions de finir de vêtir nos tenues de Quidditch, Pansy dans les gradins pour regarder le match, quand Blaise s’adressa à son équipe : 

-       J’vous jure que là, si on perd, j’me jette du haut de la Tour d’Astronomie. 

Je pouffai à son discours d’encouragement. 

-       Sacré pep talk, capitaine, pointai-je avec un rictus moqueur. 

-       Ta gueule, me coupa-t-il alors. Je sais qu’on ne s’est pas autant entraînés qu’on aurait dû le faire…

-       … La faute à qui…, pesta Vaisey à voix basse, notre troisième poursuiveur aux côtés de Blaise et Theo. 

-       Pardon ? lui adressa soudainement bien plus sérieusement Blaise alors que Theo et moi tournions des yeux surpris vers Vaisey. 

Le culot. 

-       J’ai dit : la faute à qui ? continua ce dernier en relevant son visage plus haut. Il me semble que c’est au capitaine de veiller à ça, non ? 

Blaise se lécha les lèvres, pencha la tête sur le côté et laissa un large sourire se répandre sur son visage, sourire qui demeura bloqué sur lui pendant un instant. Autant que Theo et moi serions bien intervenus, il était notre capitaine. C’était à lui de montrer son autorité dans cette situation. Et il en était largement capable. Il prit une profonde inspiration par le nez avant de reporter des yeux presque rieurs vers celui qui l’avait défié :

-       Tu sais quoi Vaisey, j’ai pris des responsabilités, et j’vais les assumer, annonça-t-il alors calmement. Effectivement, c’est au capitaine de veiller à ça. Et je suis responsable du fait qu’on ne se soit pas entraîné et si on joue comme de la merde, là-encore j’en prendrai la responsabilité. Par contre, continua-t-il alors que sa voix se fit plus basse tandis qu’il s’approchait physiquement de Vaisey, lequel d’entre vous est venu me trouver une seule fois pour me demander quand est-ce qu’on s’entraînait ? 

Le poursuiveur maintenait le contact avec le regard sérieux de Blaise, mais il ne répondit rien. Personne ne répondit quoi que ce soit. Notre capitaine laissa le silence régner encore quelques instants de plus, puis acquiesça :

-       C’est bien c’qui me semblait. 

Il changea à nouveau de voix et retrouva celle du capitaine, moins menaçante, quand il continua : 

-       Ceci étant dit, j’ai confiance en les capacités de chacun d’entre vous, et c’est pour ça que je vous ai choisi pour faire partie de mon équipe. 

Il regardait tour à tour chacun de ses joueurs gravement, Theo et moi inclus. Il était là, notre capitaine. Je ne pus retenir un petit sourire en coin qui se dessinait sur mes lèvres alors que je le regardai, plus imposant que jamais dans son attirail de Quidditch, la largeur de ses épaules déjà indécente doublée de volume. J’étais fier. Il était impressionnant. 

-       J’ai traversé des gros problèmes personnels dernièrement qui n’auraient pas dû affecter la qualité de nos entraînements, reprit-il avec vulnérabilité, mais ça a été le cas, et j’en suis désolé. 

Il venait de perdre sa mère et sa meuf. Il venait littéralement de voir sa mère mourir sous ses yeux. Se faire assassiner sous ses yeux. Et il se tenait là, devant nous, son équipe de Quidditch, comme si de rien n’était, son visage peu plus fatigué que d’ordinaire, ses yeux toujours rieurs, et son énergie toujours solaire. Il me trouait le cul. Personne ne pouvait savoir. Personne ne pouvait se douter. Il n’y avait que nous qui le connaissions assez pour noter que la lueur joueuse dans ses yeux était subtilement voilée par le pire des compagnons de voyage : le deuil. 

-       Mais si vous vous défoncez pour moi aujourd’hui, je me défoncerai pour vous moi aussi, continua-t-il avec conviction. 

Parce qu’il avait encore de la vie en lui, qu’elle fût feinte ou non. Elle était toujours là. Et témoigner de cela fit courir une ruée de frissons le long de mon corps alors que je ne pouvais détourner mes yeux de lui. Il y avait si, si peu de temps, je l’avais vu s’écrouler sur le sol, hurlant et pleurant dans les bras de Theo qui le retenait de sauter sur le Seigneur des Ténèbres alors que ce dernier assassinait sa mère sous ses yeux. Je l’avais vu sans vie, sans rien, pendant des jours et des jours après cela. Je l’avais vu pleurer, pleurer et encore pleurer, je m’étais tenu à ses côtés alors que le cadavre de sa mère était enfoui sous terre, et encore lorsque sa petite amie l’avait largué quand il lui avait raconté tout cela. Et il était là. Dans une putain de tenue de Quidditch, à motiver son équipe. 

-       J’pense qu’il serait pas mal de rappeler à tout le château c’est qui la meilleure équipe de Poudlard, non ? finit-il alors sur un ton plus porteur pour nous entraîner avec lui. 

Et il avait réussi, à nous entraîner avec lui. Il tourna des yeux joueurs vers Theo et moi alors que toute l’équipe, nous inclus, répondions à son appel avec des cris motivés, et il nous adressa un clin d’œil complice assorti d’un splendide sourire en coin. Il était magnifique. La vie continuait de brûler en lui, d’une façon ou d’une autre. Peu importait à quel point il était amoché. Il continuait d’être cet être incroyablement solaire, joueur et rafraichissant qu’il avait toujours été. Nous nous dirigerions tous sur le terrain, remontés à bloc, quand la main puissante de Blaise se referma sur mon maillot qu’il tira en arrière, m’étranglant un peu au passage. Il chuchota à mon oreille : 

-       Si t’attrapes pas le vif d’or, t’es une pute. 

Ce fut moi qui lui découvris mes dents en un large sourire cette fois, et finalement j’entrais sur le terrain, mon balai entre les cuisses, mon capitaine à mes côtés, sous les acclamations du reste de notre maison. Je pris ma position après un tour rapide du terrain pour échauffer mon balai et saluer les gradins, et je savais que Theo savait quand il tourna son visage vers moi, un peu plus bas, et m’adressa un discret sourire en coin. Elle était là. Elle n’avait rien à faire là, et ne venait pratiquement pas même pour les matchs de sa propre maison. Mais elle était là, dans les gradins, et j’avais repéré la couleur caractéristique de ses cheveux parfaitement située entre le marron chaud du bois et l’auburn foncé du feu dès que j’étais entré sur le terrain. Je l’avais remarqué depuis le lendemain du soir où nous avions trop bu, et où je l’avais officiellement présentée à Theodore : elle avait changé depuis lors. Elle était beaucoup plus sûre d’elle, et de nous. C’était comme si elle était absolument et totalement certaine désormais que je lui appartenais, et que je ne pouvais moi-même plus rien contre ce fait. Et elle avait raison. Et elle était dès lors bien moins dépendante de mes humeurs ou de ce que j’avais à lui donner, quand bien même rien dans notre situation n’avait changé. Même si je ne pouvais apparemment pas empêcher mes mains de finir sur son corps. 

J’avais oublié la sensation du vent et de la fraicheur ambiante frappant mon visage alors que je volai sur le terrain. J’avais oublié ce que je ressentais lorsque la foule nous acclamait, tous les yeux rivés vers nous. Ses yeux à elle, rivés vers moi. J’avais oublié ce que je ressentais quand je poussais mon corps, que je forçais mes muscles à aller plus loin que la fois d’avant, appuyant plus de mes bras sur le balai, serrant mes cuisses plus fermement autour de celui-ci. J’avais oublié ce que je ressentais lors de la chasse au vif d’or, volant désespérément après quelque chose que je pouvais à peine voir, plus encore à peine attraper. J’avais oublié ce que je ressentais de la compétition, quand il fallait être à tout prix le meilleur, quand il fallait à tout prix gagner, mais que ce n’était pas ma vie où celle de mes proches qui était en jeu si jamais je perdais. Simplement mon ego, mon honneur, c’était tout. Rien de plus, rien de moins. J’avais oublié ce que c’était que de participer à quelque chose que l’on voulait, à pouvoir librement chasser quelque chose à la vue de tous, encouragé de beaucoup, détesté par les autres, simplement pour le sport. Simplement pour le jeu. Pas pour la vie sauve. Pour le plaisir. Alors je le prenais, ce plaisir. Je laissai la fraicheur du mois de janvier me fouetter le visage, et je souriais. Je chassais le vif d’or et je coursais certains membres de l’équipe de Serdaigle pour les déconcentrer, un large sourire sur mon visage quand je rencontrais les yeux de Theo, qui m’imitait. Notre capitaine volait à la vitesse de la lumière sur le terrain, et il était magnifique, et il nous hurlait des ordres divers et variés, mais lui-même ne pouvait s’empêcher de nous adresser d’immenses sourires quand il voyait Theodore et moi nous amuser de déséquilibrer les Serdaigle sur leurs balais. Et je sentais mon poitrail se remplir d’air, d’air chaud, d’air chaleureux, parce que nous nous amusions. Nous nous amusions vraiment. Et pendant le temps que ce match durait, il n’y avait rien d’autre. Pas de « mais » sous-entendu. Pas de « et » qui suivait cet instant. Rien que ce moment dans les airs, avec deux des personnes que j’aimais le plus au monde, et deux autres de ces personnes nous regardant et riant avec nous depuis les gradins. Je me sentais léger lorsque je volais. Aussi léger que la facilité et la vitesse avec laquelle mon balai se déplaçait dans les airs comme si je ne pesai rien. Peu importait que j’aie pris beaucoup de muscle et de masse ces deux dernières années, j’étais aussi léger qu’une plume pour ce balai. Et la vie était légère, elle aussi. Je m’amusai avec mon frère alors que les Serdaigle pestaient sur nous, mais nous ne nous arrêtions pas. Et sa petite-amie nous encourageait joyeusement depuis les gradins. Et celle que j’avais envie d’appeler la mienne ne pouvait empêcher son regard doux et malgré elle amusé de rester constamment fixé sur moi. J’aurai voulu que cela dure une éternité. Cette parenthèse. Cette pause. Cet instant de liberté. De légèreté. Ce moment durant lequel je n’étais rien d’autre que l’attrapeur des Serpentard. Rien d’autre que l’arrogant et vicieux élève aux cheveux blancs qui malmenait les joueurs adverses avec son acolyte le plus redoutable. Rien d’autre qu’un élève qui voulait impressionner la fille aux cheveux ambrés qui le regardait depuis les gradins. Mais tout ce que j’avais, c’était le présent. Le passé me hantait et le futur m’échappait. Alors tout ce à quoi je pouvais m’accrocher était le présent. Alors j’agrippai mon balai, et je donnais à la fille aux cheveux ambrés le plus beau spectacle que je pouvais. 

Nous avions remporté le match haut la main, et j’avais attrapé le vif d’or. Theodore et Blaise avaient marqué plusieurs buts dans le camp adverse qui nous avaient donné de l’avance, et nous étions repartis dans les vestiaires sous les acclamations des élèves de notre maison, nous délectant des visages abattus des Serdaigle. Notre capitaine nous avait largement félicité, et l’ambiance dans notre propre équipe s’était amplement détendue lorsque nous avions tous pu nous rendre compte que malgré tout, nous demeurions les meilleurs. Pansy nous avait rapidement rejoint dans les vestiaires pour nous féliciter et embrasser langoureusement son homme qui avait généreusement contribuer à notre victoire, la fierté explicite sur son visage pâle. Lorsque les autres membres de notre équipe eurent quitté les vestiaires, elle fit son entrée. Entrée qui n’avait rien de timide. Comme si elle n’avait rien à craindre. Comme s’il n’y avait pas le moindre problème à ce qu’elle soit là. Comme si elle était légitime à nous rejoindre ici. A me rejoindre ici. Comme si cela ne faisait rien si elle était vue avec nous. Avec moi. Tous les regards de mes amis se tournèrent vers elle en même temps que le mien.

Elle portait un col roulé dans des tons orangés qui était rentré dans une jupe en daim plus foncée, un long manteau dans les mêmes tons et une épaisse écharpe beige alors que ses cheveux de feu bouclés retombaient sur cette dernière. Le froid avait rougi ses joues ainsi que le bout de son nez, et malgré le fait qu’elle était splendide telle qu’elle était, je ne pus m’empêcher de penser qu’elle aurait été dix fois plus belle dans ces gradins avec le maillot de Quidditch qui portait mon nom. Elle salua d’un coup de tête rapide mes amis, et une fois que ce fut fait ses yeux chaleureux ne me lâchèrent plus un seul instant. Elle n’avait même pas l’air de se sentir mal à l’aise. Elle se sentait à sa juste place, légitime et ancrée. Bien trop confiante depuis que je lui avais demandé de passer un moment avec Theo et moi. Aucun de mes amis ne savait comment se comporter depuis qu’elle avait passé l’entrée de notre tente, probablement parce qu’ils ne savaient absolument pas où nous en étions. Aux dernières nouvelles, tout était finit. Tout était toujours finit. Mais en même temps ce n’était absolument jamais finit. 

-       On a apprécié le spectacle, la lionne ? tenta alors Blaise vers elle avec un sourire joueur. 

Elle lui adressa un sourire amical. Pas mal à l’aise le moins du monde. 

-       C’était un beau match, vous méritez votre victoire, lui accorda-t-elle alors sereinement. 

Blaise accusa son compliment avec une moue flattée, et ce fut Theodore qui s’assura que cet instant durant lequel je me demandai quoi faire et ce qu’elle foutait là s’arrêta : 

-       Tu nous rejoins tout à l’heure, m’adressa-t-il en invitant les deux autres à le suivre hors des vestiaires. 

J’acquiesçai en sa direction alors que Granger demeurait droite face à moi, ses yeux souriants rivés sur moi. J’enlevai mon maillot trempé, lui dévoilant mon torse transpirant comme si elle n’était pas là pour regarder ce spectacle et attrapai ma serviette pour éponger mes muscles devant elle. 

-       Qu’est-ce que tu fais là ? lui demandai-je une fois que mes amis avaient quitté les lieux. 

-       Je n’ai pas le droit de venir te féliciter ? me renvoya-t-elle de sa voix aussi innocente que douce. 

Non, elle n’avait pas le droit. Rien n’avait changé. Je lui avais cédé, encore. Mais rien n’avait changé. Plus rien dans cette situation n’était drôle. Plus rien dans cette situation n’était innocent. Le château parlait de nous. Rogue savait pour nous. Non, elle n’avait pas le droit. Je continuais de passer la serviette sur mon corps et baissai les yeux quand je lui rappelai avec une voix que je voulais aussi froide que possible : 

-       L’autre soir était une erreur. Tu m’avais poussé à bout mais ça ne change rien. 

-       Je t’ai poussé à bout ? s’étonna-t-elle avec un sourire. 

Je laissai des yeux accusateurs se poser sèchement sur elle. Elle s’amusait beaucoup. Beaucoup trop.

-       Tu sais très bien ce que t’as fait. 

-       Tu veux dire t’ignorer et ne pas venir vers toi, comme tu me l’as demandé ? continua-t-elle sans laisser son humeur être tâchée de ma froideur. 

-       Je veux dire porter une robe aussi moulante devant moi et rire aux éclats aux conneries débiles de putain de McLaggen, tranchai-je alors. 

Elle se permit de laisser un magnifique sourire décorer son visage fin. Putain de sorcière. 

-       Je ne savais pas que je n’avais pas le droit d’échanger avec d’autres personnes, aux dernières nouvelles j’avais cru comprendre que je ne t’appartenais pas ? me chercha-t-elle sur un ton plus bas. 

Je sentis ma mâchoire se contracter vivement alors que j’accusai ses mots, et le défi qu’elle y mettait. Elle continuait, encore et encore, d’attendre de moi que je lui dise qu’elle m’appartenait. Qu’elle était mienne. Et elle ne l’était toujours pas. Et elle ne le serait jamais. 

-       C’est pas le sujet, Granger qu’est-ce que tu fous là ? Je t’ai dit que c’était terminé, et je t’ai dit que c’était une erreur l’autre soir, me reprenais-je alors, donc qu’est-ce que tu veux ? 

-       Si j’avais envie de refaire une erreur ? me charma-t-elle à voix basse. 

Je fis un pas de recul lorsqu’elle avança vers moi et tournais le visage sur le côté un instant pour arrêter de la voir. Je fis craquer ma nuque alors que j’inspirai profondément par le nez, cherchant à ne pas me perdre en elle. Elle ne me prenait pas au sérieux. Elle ne prenait pas la situation au sérieux. Je lui avais tout dit. Et elle ne prenait même pas la mesure de ce que cela impliquait, ce qu’il se passait entre nous. Ce qu’elle risquait en me laissant la toucher. En me demandant de la toucher. De la rendre mienne. 

-       Granger c’est sérieux putain, chuchotai-je alors avec dépit. 

-       Je suis sérieuse moi aussi, continua-t-elle sur le même ton bas qui transpirait le désir. 

Je relevai les yeux vers elle et l’inspectai. Elle était affamée. Le ton de sa voix et la chaleur de ses yeux me le hurlaient plus fort que n’importe quel mot pouvait l’exprimer. Affamée de moi. De mon corps. De mon touché. De ce que je pouvais lui faire ressentir, et que j’étais le seul à pouvoir lui faire ressentir. Tellement affamée qu’elle en oubliait le contexte. Les risques. Tout ce qu’il y avait autour. Tout ce qui nous interdisait de faire ce que nous ne pouvions pourtant pas nous arrêter de faire. 

-       T’es en ovulation ou quoi ? lâchai-je devant son comportement. 

Elle pouffa doucement et laissa ses yeux à la fois doux et brûlants reposer sur moi. Elle leur permit même de s’aventurer le long de mon torse qui lui était dévoilé avant de les laisser remonter, plus ardents encore, vers les miens et je sentis des frissons parcourir l’intégralité de mon corps sous ce regard. Ce regard de sa part à elle

-       Tu es torse nu, commença-t-elle en s’approchant doucement de moi, avec tes muscles pleins de transpiration, elle s’approcha encore, juste devant moi. Je suis humaine Malefoy, murmura-t-elle en s’arrêtant contre moi, autorisant ses mains à reposer sur mes abdos. 

Et je les laissai faire, ces mains. Immobile. Je savais que je devais me retirer. Je savais que je devais lui interdire ce touché. Mais je ne pouvais pas bouger. Je ne pouvais pas me retirer de ses doigts alors que le simple fait qu’un bout de sa peau soit contre la mienne, en contact avec la mienne, me rendait fébrile. Et je ne pouvais pas faire autrement que ressentir une violente vague de chaleur prendre possession de moi alors qu’elle m’avouait être attirée par mon corps qui lui était dévoilé. Je pouffai cependant à mon tour, mes yeux que je sentais brûlants baissés vers son visage à quelques centimètres plus bas du mien : 

-       J’pensais pas que t’étais du genre à aimer les muscles, répliquai-je malgré moi sur le même ton bas qu’elle. 

Elle laissa ses yeux descendre à nouveau sur mon torse et ses doigts caressèrent lentement chaque trait de mes muscles qui ressortait : 

-       Qu’est-ce que tu pensais que j’aimais ? chuchota-t-elle encore en relevant des yeux enivrés vers moi. 

Des yeux que je lui rendais largement, parce qu’elle n’avait qu’à s’approcher de moi, poser un putain de doigt sur moi, me parler de la sorte et me regarder avec ces yeux là pour que tout ce en quoi je croyais jusqu’alors s’écroule :

-       Un cerveau fonctionnel. 

-       Mmh, se languit-elle alors que ses doigts remontaient sur mes pectoraux qu’ils dessinaient parfaitement, c’est le cas. Et tu as un cerveau fonctionnel. Mais…, il n’y a pas que ça chez toi qui est fonctionnel, murmura-t-elle en relevant les yeux vers moi. Je suis intelligente Malefoy, pas aveugle. 

Et toute prise qu’il pouvait potentiellement me rester sur la réalité s’évanouit avec ces mots. Parce que la femme dont j’étais éperdument amoureux, quand bien même je n’en avais pas le droit, me regardait droit dans les yeux, posait ses mains sur moi, et me disait qu’elle aimait non seulement mon esprit, mais que mon enveloppe charnelle lui plaisait, elle aussi. Elle n’avait pas besoin de le dire pour que je le sache, la façon dont elle était trop souvent obligée de baisser les yeux quand je la regardai trop longtemps, la façon dont elle rougissait quand je lui imposai ces contacts, et la façon dont son corps était humide pour moi disait pour elle ce que ses mots n’avaient encore jamais dit. Mais cette fois, elle l’avait dit. En me regardant droit dans les yeux. Et il n’y avait rien de comparable au fait que la personne que l’on aimait nous dise que nous lui convenions, sous tous nos aspects. Pour un homme, j’avais souvent entendu que j’étais physiquement au goût de beaucoup de personnes. Je n’étais ni aveugle, ni sourd, et de nombreuses filles, y compris celles avec qui j’avais couché dans le passé, m’avaient complimenté sur mon physique que je supposai atypique, avec mes cheveux blancs et mes yeux argentés. Mais aucun compliment, aucune sorte de validation ne m’avait jamais fait l’effet que ses mots à elle avaient à cet instant sur moi, alors qu’elle me regardait avec des yeux qui brûlaient pour moi. Parce que la seule personne à qui il m’importait vraiment de plaire venait de me dire qu’effectivement, je lui plaisais. 

J’humidifiais mes lèvres sans quitter ses yeux dans lesquels je me noyais et murmurai de ma voix trop basse, de ma voix que je ne contrôlais plus : 

-       On pourrait nous surprendre… 

Et le peu de raison qu’il me restait s’évapora en fumée quand elle laissa ses yeux enfoncés dans les miens, qu’un sourire en coin machiavélique se dessina sur ses lèvres et qu’elle me répondit en me paraphrasant : 

-       Ils n’auront qu’à regarder. 

Je ne pus retenir le sourire animal qui se dessina sur mon visage alors que je remplissais le peu d’espace qui nous séparait encore. J’avais déjà rencontré cette Granger-là une fois, cette Granger qui était affamée, qui savait ce qu’elle voulait, et qui n’hésitait pas à venir le chercher sans se sentir gênée, mal à l’aise, ou intimidée le moins du monde. Elle m’avait attaché à un fauteuil et elle m’avait forcé à la regarder se toucher sans ne pouvoir bouger, jusqu’à ce que je devienne fou. Elle était parfois l’intellectuelle outrée par mes avances, parfois l’amatrice timide au regard fuyant qui voulait que je la touche mais qui n’osait pas le dire, parfois l’amoureuse romantique qui rêvait de douceur et de tendresse, et parfois la tentatrice sans merci qui ne s’arrêtait pas jusqu’à avoir obtenu ce qu’elle voulait. Toutes les femmes de ma vie, tout ce dont je n’aurais jamais pu rêver, toutes ces femmes-là étaient en elle. Alors l’animal en moi qu’elle avait réveillé, et qu’elle réveillait toujours lui souriait, parce qu’il l’avait attendu. Toutes les parts de moi avaient attendu toutes les parts d’elle, toute ma putain de vie. Parce qu’il n’existait pas une seule part d’elle qui ne trouvait pas son équivalent en moi. Parce qu’elle pouvait être aussi bornée qu’insupportable, contrôlante que brillante, tendre que violente, douce que brulante, je pouvais la gérer. Elle pouvait être absolument tout ce qu’elle voulait parce que j’avais en moi tout ce qu’il fallait pour protéger sa précieuse sensibilité et contenir les débordements de son feu ardent. Parce que chaque part de moi avait été explicitement faite pour recevoir chaque part d’elle.

Un soufflement excité qui l’avertissait de ce qu’elle avait réveillé en moi s’échappa de mes lèvres pincées alors que je saisissais sa nuque d’une main : 

-       Granger… T’aimes ça…, jouer avec le feu. 

Elle releva le visage plus haut vers moi, guidée par ma main ferme sur sa nuque, et son sourire ne s’évanouit pas une seule seconde quand elle répliqua sur le même ton que moi : 

-       Seulement quand sa brûlure est aussi délicieuse. 

J’offris le luxe à mes yeux de se perdre en les siens quelques secondes de plus avant de ne plus pouvoir contrôler mon corps quand mes lèvres s’écrasèrent violemment contre les siennes. Et je ne pouvais faire autrement que de me perdre moi-même en elle, à chaque fois qu’une partie de moi rentrait en contact avec une partie d’elle. Parce qu’elle m’imposait la douceur de la pulpe de ses lèvres, et la tendresse de sa langue qui rencontrait parfaitement la mienne. Parce que chaque sensation que la rencontre de son corps avec le mien me procurait était délicieuse, qu’il s’agisse de sa texture, de son goût, de son odeur, ou de la vision qu’elle m’imposait. Parce que lorsqu’elle était pendue à mes lèvres, dépendante de l’ardeur de mon touché, dépendante de la violence de mon baiser, je m’abandonnais à elle, et je lui cédais complètement. Parce que je voulais la protéger autant que je voulais la dévorer. Et parce qu’elle ne demandait que cela, au creux de mes lèvres. Elle ne désirait que cela, que je la fasse mienne et que je laisse l’intégralité du château la regarder me céder. Voir à quel point elle m’appartenait. A quel point je la rendais forte et fébrile à la fois. A quel point je la rendais folle au moins autant qu’elle me rendait fou. Parce qu’elle savait parfaitement ce qu’elle faisait, quand elle posait ses mains sur moi et qu’elle provoquait l’animal qui ne pouvait lui résister. Parce qu’elle voulait que je lui cède, encore une fois, et qu’elle avait gagné, une nouvelle fois. Mes mains agrippèrent sa jupe qu’elles remontèrent frénétiquement avant de saisir le haut de son collant que je déchirai sans considération aucune alors qu’elle gémissait contre ma bouche qui ne pouvait se décoller de la sienne. Elle voulait que le château sache qu’elle jouissait de Drago Malefoy. Elle retournerait dans son dortoir dépourvue de tout tissu sur ses jambes, ma semence dégoulinant encore le long de ses cuisses. 

-       Tu aimes ça, chuchotai-je entre ses lèvres alors que je réduisais son collant en lambeaux, que tout Poudlard sache que tu te fais baiser par Drago Malefoy, n’est-ce pas ? 

Elle recula son visage du mien un instant pour m’imposer la vue de ses yeux qui brûlaient pour moi quand elle me répondit, le désir explicite dans le ton de sa voix : 

-       J’adore ça. 

Affamée. Elle était affamée de moi. De mon corps. De la façon dont je la possédai. De la façon dont je la touchais. Des choses que je lui faisais ressentir, et que seul moi pouvait lui faire ressentir. Parce que j’étais aussi dangereux pour elle que j’étais enivrant. Je la défaisais de son manteau avant de la forcer à s’asseoir sur le banc en bois sur lequel reposait mon maillot de Quidditch d’une main dirigeante sur sa gorge tandis que je m’agenouillai face à elle. Parce que moi aussi, j’étais affamé désormais. Et qu’il n’y avait qu’elle qui pouvait me sustenter. Mes mains caressèrent ses jambes en remontant jusqu’à sa culotte que j’attrapais sans quitter ses yeux, et la faisais glisser le long de ses jambes tandis que ma voix animale raisonnait dans mon poitrail : 

-       Tes amis, ils savent ce que tu fais avec le grand méchant garçon ? demandai-je d’une voix rauque avant d’écarter ses cuisses, et de rencontrer son intimité de ma pleine bouche. 

Elle gémit sans se retenir le moins du monde, désireuse de se faire entendre alors que je me repaissais d’elle, son goût se répandant sur ma langue. Mes mains attrapèrent ses fesses que j’attirais plus encore contre moi, enfonçant mon visage entre ses cuisses alors que je la dévorai. Une de ses mains tenait fermement le bord du banc sur lequel elle était assise alors que l’autre se noyait dans mes cheveux. Et j’étais à genoux devant elle alors que je la mangeais, encore une fois, parce que c’était là la réalité du pouvoir qu’elle avait sur moi. Parce qu’elle n’avait pas besoin de faire ou de dire quoi que ce soit pour que je tombe à genoux devant elle, dévoué à lui donner tout ce qu’elle voulait et tout ce qu’elle ne savait même pas encore qu’elle désirait. Parce qu’elle n’avait rien besoin de dire, rien besoin de faire pour que je me prosterne à ses pieds, intégralement dépendant du moindre de ses désirs. Parce que j’avais beau être celui qui contrôlait son corps, j’avais beau être celui qui la dominait de toute ma puissance, de toute ma force et de chacun de mes ordres, nous savions parfaitement, autant elle que moi, qu’un simple regard de sa part avait le pouvoir de me faire tomber à genoux devant elle. 

Elle ne me laissa pas terminer mon repas et tira mon visage vers elle, m’imposant de me relever alors qu’elle me défaisait de mon pantalon de Quidditch avec toute l’impatience qui la consumait de l’intérieur. Je ne lui laissai pas l’opportunité de me toucher, moi-même bien trop affamé de son corps, et l’allongeai sur le banc de bois, ses cuisses largement écartées pour moi, alors que je la surplombais de mon corps, une main fermement agrippée sur le banc alors que je m’enfonçai en elle, mes yeux demeurant incapable de quitter l’expression qui se dessinait toujours sur son visage quand elle me recevait enfin. Quand elle était enfin remplie de moi. Quand elle était enfin complète à nouveau. Putain de Granger. Putain de Granger, les cuisses écartées pour moi sur le banc des vestiaires de Quidditch, le visage déformé par le plaisir alors qu’elle recevait Drago Malefoy en elle. 

-       Dis-le à tes amis…, m’entendis-je chuchoter alors que j’effectuais des va-et-vient frénétiques en elle, ivre de la vue qu’elle m’offrait. Dis-leur que Drago Malefoy te fait mouiller comme une folle, ordonnai-je alors que mon corps rencontrait violemment le sien. 

Le banc sur lequel elle me prenait tremblait des mouvements que je lui imposai. Des mouvements violents qu’elle me réclamait. Et elle gémissait à voix haute, cherchant à ce que le château au loin puisse l’entendre. Qu’ils puissent tous entendre à quel point je la faisais jouir. A quel point je la remplissais comme personne d’autre ne pouvait la remplir. Et à chaque nouveau coup de rein que je lui offrais, je me perdais un peu plus en elle. Et tout ce que je pouvais faire c’était la regarder, la regarder alors que je me perdais en elle. Parce qu’elle était à son prime, quand elle me recevait. Parce qu’elle n’était jamais plus belle que lorsqu’elle enfermait l’intégralité de mon membre en elle. 

-       Dis-leur que Drago Malefoy te démonte jusqu’à ce que tu le supplies d’arrêter, continua ma voix animale alors que mes mouvements en elle se faisaient plus rapides et profonds, bercés par les cris délicieux qu’elle laissait s’échapper de ses lèvres sans gêne aucune. 

Elle perdait le contrôle, le contrôle qu’elle pensait qu’elle avait toujours, et qui s’échappait toujours de son corps quand j’en prenais pleine possession. Parce que lorsque je la touchais, lorsqu’enfin je lui donnais ce qu’elle venait toujours chercher, son âme quittait son corps pour venir rencontrer le mien. 

-       Dis-leur que tu laisses Drago Malefoy te baiser jusqu’à ce que tu oublies ton nom…, raisonna ma voix que je ne contrôlais plus. 

Parce qu’à chaque fois qu’elle se permettait de gémir, je me perdais, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de moi. Jusqu’à ce que je me mélange pleinement en elle, jusqu’à ce que je ne sois plus moi-même en tant qu’individualité, mais simplement plus que l’autre moitié d’elle qui la complétait parfaitement. 

-       Dis-leur à quel point tu aimes ça…, ordonnai-je alors qu’elle jouissait de moi, m’entraînant avec elle au septième ciel. Dis-leur à quel point tu aimes ça Granger, ordonna ma voix vibrante avant de laisser toute l’animalité qu’elle réveillait en moi se déferler en elle. 

Et l’intégralité de ma violence, l’intégralité de la ferveur de mon désir et de mon amour pour elle s’acharna dans son corps, et je perdis pied avec toute réalité en même temps que l’intégralité de son corps me céda, ses cris raisonnant dans la tente en la plus belle mélodie qu’il soit. 

Les hormones du plaisir s’étaient vite évaporées de mon esprit lorsque j’avais retrouvé la raison, et je m’étais assis, les jambes repliées sur le sol, ma tête fermement tenue entre mes mains comme si je la perdais. La réalité me rattrapait. Elle me rattrapait toujours, de la façon la plus violente qu’il soit. Et je me rappelai soudain que je venais de jouir en elle, à nouveau. Sans avoir pris en considération les conséquences possibles de cette action égoïste de ma part. 

-       Tu te protèges ? demandai-je alors en relevant le visage vers elle qui se relevait sur le banc. 

Elle pouffa et un sourire se dessina sur son visage. 

-       C’est maintenant que tu te poses la question ? questionna-t-elle justement. 

-       Réponds, coupai-je sans lui rendre son sourire. 

-       Oui Malefoy, bien sûr que je me protège, confirma-t-elle alors, une pression s’échappant de mes épaules à l’écoute de ces mots. 

Je laissai mon visage retomber entre mes mains encore un peu tremblantes alors que j’étais nu sur le sol des vestiaires de Quidditch. Dieu merci ces tentes étaient chauffées pour que nous puissions nous changer en tout temps. Je soupirai alors que tout le reste de mes angoisses me rattrapait. Je lui avais encore cédé. Je l’avais encore touchée. Je l’avais encore embrassée, et je m’étais encore perdu en elle. Encore. Malgré ce que j’étais. Malgré les risques. Malgré l’avertissement de Rogue. 

-       Putain de merde…, chuchotai-je entre mes jambes, mes doigts emmêlés dans mes cheveux. 

Elle se leva du banc et tenta de venir tendrement vers moi, laissant ses mains caresser mes bras nus. Elle se permit même d’apposer un tendre baiser sur mon avant-bras avant que je ne lui retire ce contact. 

-       Qu’est-ce que tu fous, putain ? pestai-je alors en levant des yeux fatigués et impuissants vers elle. Je t’ai dit que ça devait s’arrêter. 

-       Et je t’ai dit que je ne comptais pas te rendre service en restant loin de toi, me répondit-elle d’une voix incroyablement douce. 

Je la regardais un instant, épuisé. Triste. Elle ne m’entendait pas. En tout cas elle ne m’écoutait pas. Elle se refusait absolument de m’écouter, décidée à obtenir de moi tout ce qu’elle voulait. Et le pire c’était que j’étais totalement impuissant, et qu’à chaque putain de fois je le lui donnais, ce qu’elle voulait. 

-       Tu ne me prends pas au sérieux, chuchotai-je dans tout mon épuisement. 

-       Si, murmura-t-elle en retour. 

-       Alors qu’est-ce que tu fous encore là ? Fuis, putain. 

-       Non, continua-t-elle sur le même ton trop doux. 

Je le savais, je l’avais vu. Je l’avais constaté par moi-même, ce changement qui avait opéré en elle depuis ce moment entre Theodore, elle et moi. Elle n’avait plus peur. Elle n’avait plus de doute. En lui permettant d’être avec mon frère de la sorte, je lui avais offert sur un plateau la réponse à toutes les questions qu’elle n’osait pas poser. Que c’était réel. Que je l’aimais. Qu’elle avait une place dans mon cœur que personne d’autre n’avait jamais eue. Et elle n’avait plus peur. Plus peur de mon rejet ou de mon évitement. Peu importait ce que je pouvais lui dire. Peu importait ce que je pouvais faire pour l’éloigner. Je lui avais offert sur un putain de plateau d’argent la confirmation de tout ce qu’elle pensait déjà. Et désormais elle savait. Et elle n’avait plus la moindre putain de peur en elle. Et moi, je demeurai terrifié. Terrifié d’elle et de l’effet qu’elle me faisait. Terrifié de ce qu’il pourrait lui arriver à cause de ce que je ressentais pour elle. Terrifié de ce qu’il adviendrait de moi, si je la perdais. Et elle se tenait accroupie devant moi, ses mains reposant sur mes genoux que je ne pouvais lui retirer, son visage sérieux et attendri tout droit dirigé vers moi, et elle ne partait pas. Elle ne me fuyait pas. 

-       Tu crois vraiment que ça vaut la peine de risquer ta vie, un peu de très bon sexe ? lui demandai-je alors dans toute ma vulnérabilité, nu sur le sol devant elle. 

A sa merci, comme je l’étais bien trop souvent. Elle me sourit. Elle me sourit d’un tendre et sincère sourire qui emballait les battements de mon cœur, avant de chuchoter : 

-       On sait tous les deux que c’est bien plus que ça. 

Elle approcha une main de mon visage et caressa mon front en dégageant tendrement une mèche de mes cheveux qui me retombait dans les yeux. Et moi, je ne pouvais que la regarder comme si elle était une divinité. Une divinité qui me hantait, et dont je ne pouvais me débarrasser. Une divinité qui me faisait autant de bien qu’elle me faisait de mal.  

-       Mais je te laisserai croire à ça autant que tu en auras besoin, déclara-t-elle doucement avant de s’en aller dépourvue de collant sous sa jupe, les traces du plaisir que j’avais pris avec elle décorant l’intérieur de ses cuisses. 

Lorsque j’étais retourné dans ma salle commune, Theodore était le seul à l’occuper sur son fauteuil, ses parchemins du cours de Rogue ouverts devant lui. Il leva les yeux directement vers moi quand je passais la porte et m’étalais sur le canapé face à lui. 

-       Où sont les autres ? lui demandai-je alors. 

-       Pansy se douche, et Blaise est quelque part dans le château avec une quelconque fille. 

-       Tu laisses Pansy se doucher seule ? piquai-je avec un faible sourire en coin qu’il me rendit. 

-       C’est elle qui refuse que les autres filles qui occupent la salle de bain à cette heure me voit en serviette. 

Je levai un sourcil amusé malgré la façon dont je me sentais. Pansy était au moins aussi possessive que lui, quand bien même j’avais parfois tendance à l’oublier. Mon sourire s’effaça lentement devant le silence qui imprégna la pièce tandis qu’il attendait que je lui formule à voix haute ce qui n’allait pas. Je soupirai quand je lui apprenais : 

-       J’ai encore baisé Granger. 

Ce fut lui qui leva un sourcil interrogateur vers moi cette fois. 

-       On en est encore au stade où on fait comme si ça nous étonnait ? 

Je posai sur lui un regard noir, et il devint soudainement bien plus sérieux, conscient que j’étais réellement torturé de toute cette situation. Et que je ne m’en sortais pas, peu importait ce que je faisais. Peu importait ce que je lui disais. 

-       Écoute, commença-t-il sérieusement, est-ce que le contexte rend votre relation compliquée ? Oui, c’est un fait. Mais tu veux, et elle veut, vous êtes deux adultes consentants, je pense qu’il arrive un moment où se torturer pour quelque chose qu’on n’arrive pas à empêcher, ça suffit, non ? 

-       Tu sais très bien que c’est pas aussi simple que ça, on parle de sa vie putain, soupirai-je encore. 

-       Parce que si ça se sait tu crois que ça va faire une différence que tu aies arrêté de la baiser en janvier ou en février ? lâcha-t-il dans le plus grand des calmes. 

J’accusai ses mots sans rien dire un instant, mes yeux surpris fixés sur lui. Il marquait-là un point assez évident que je n’avais jamais vraiment envisagé, et qui me frappait en pleine gueule. Est-ce que c’était déjà trop tard pour elle ? Est-ce que je l’avais déjà condamnée à une mort aussi certaine qu’abominable ? 

-       Je comprends pas qu’elle prenne de tels risques pour ça, chuchotai-je alors. 

Je ne comprenais absolument pas. Mon cerveau n’était pas capable d’assimiler l’information. C’était dangereux pour elle. Réellement putain de dangereux pour elle. Pour moi également, quand bien même j’avais tendance à l’oublier, mais cela n’avait pas la moindre importance. C’était dangereux pour elle. Et elle s’en foutait. 

-       Pas pour ça, corrigea mon frère. Pour toi. 

Mes yeux se mouillèrent de larmes à ses mots, et je ne le quittai pas des yeux. Je sentis mon cœur s’emballer dans mon poitrail et mon estomac se nouer. 

-       C’est pire, murmurai-je en essayant de retenir mes larmes. 

Il me rendit l’intensité de mon regard quand il me répondit gravement, de sa voix qui vibrait jusque dans mes entrailles et sonnait toujours comme la plus pure des vérités : 

-       Le fait que tu te détestes depuis que tu fais partie de ses rangs fait de toi quelqu’un d’encore meilleur que ce que tu l’étais déjà, même si toi tu ne vois plus qu’un monstre quand tu te regardes dans le miroir. 

Les larmes que je retenais coulèrent sur mes joues quand il prononça ces mots en enfonçant le bleu parfait de ses yeux dans les miens. Parce que la force de ses mots et de son amour touchait toujours mon âme au plus profond de mon être comme personne d’autre ne pouvait le faire. Parce que c’était lui, que ça avait toujours été lui, et que ça serait toujours lui. Parce qu’il me connaissait depuis avant-même que je ne sache marcher, et parce qu’il avait été à mes côtés dans chaque épreuve que j’avais traversé. Parce qu’il était la personne qui me connaissait le mieux sur cette Terre, et qu’il m’avait aimé à travers chaque épreuve de ma vie. Qu’il m’avait protégé dans chaque obstacle que j’avais traversé. Qu’il m’avait soutenu dans chacun des challenges que j’avais rencontré, et qu’il connaissait mon âme mieux que je ne la connaissais moi-même. Parce qu’il savait qui j’étais, au plus profond de moi, qu’il savait ce que je traversai, dans les tréfonds de mon esprit, et qu’il savait également que j’étais devenu incapable de me regarder dans un miroir depuis que j’étais devenu un Mangemort. 

-       Tu ne peux pas lui en vouloir d’avoir vu ce qui est évident pour quiconque te regarde vraiment Drago, continua-t-il alors, même si toi tu n’arrives plus à le voir. 

-       Et qu’est-ce qu’elle voit ? demandai-je tout bas, comme si j’avais peur de la réponse que je venais pourtant chercher. 

Je savais ce qu’il allait me dire. Que j’étais une bonne personne, peut-être même la meilleure qu’il connaissait. Mais parfois j’avais tout simplement besoin de l’entendre, de sa part à lui. Parce qu’il était le seul qui était capable de faire taire les démons à l’intérieur de moi qui me hurlaient que j’étais un monstre, ne serait-ce qu’un instant. Il était le seul que j’arrivai à croire, quand il me disait que j’étais quelqu’un de bien. Parce que Theodore ne laissait jamais la place au doute. Parce que son amitié ne laissait pas la place au doute. Son amour ne laissait pas la place au doute. Sa dévotion ne laissait jamais, absolument jamais la place au doute. Il me regarda un instant dans toute ma vulnérabilité alors que je dépendais de ses mots. Alors que je lui demandais dans toute ma faiblesse de m’aider à me relever. De m’aider à voir une nouvelle fois que je n’étais pas qu’une mauvaise personne. De m’aider à réaliser une nouvelle fois que je n’étais pas qu’un monstre. De m’aider à retrouver un semblant d’estime de moi-même. Et il le savait, tout cela. En me regardant, et en m’écoutant comme personne d’autre ne savait m’écouter, il savait exactement ce dont j’avais besoin de sa part. Et c’était avec la plus grande considération, et le plus grand sérieux qu’il commença :

-       Elle voit l’homme que tu es devenu, et que toi tu es incapable de voir. Elle voit l’homme que tu es, celui qui sacrifie jusqu’à sa propre vie pour ceux qu’il aime. Pour sa famille. L’homme qui prend des responsabilités qui ne sont pas les siennes, peu importe le prix qu’il a à payer, pour s’assurer que les siens sont en sécurité. L’homme qui est abimé par ce qu’il est obligé de faire pour sa famille, l’homme qui est fatigué et torturé par ce qu’il est obligé de devenir pour la survie des siens, mais qui continue de s’accrocher, quand bien même il a l’impression de ne plus avoir une once de force en lui. L’homme qui ne se rend même pas compte à quel point il inspire et aide les gens qui sont autour de lui, dit-il gravement alors que ses propres yeux se remplissaient de larmes. Elle voit l’homme qui ne se rend même pas compte d’à quel point l’amour et la dévotion qu’il porte à ceux qu’il aime a sauvé des vies. Ma vie, appuya-t-il. Elle voit l’homme brillant et drôle que tu es, l’homme qui ne fuit pas ses responsabilités et qui pourtant, malgré tout ce qu’il est obligé de faire, demeure un homme profondément bon, touché par ce qu’il fait. Elle voit l’homme que j’ai vu se construire sous mes yeux toute ma vie Drago. L’homme qui m’a inspiré toute ma vie. L’homme qui m’a sauvé de mes propres démons par la force de son amitié. L’homme sur qui j’ai pris exemple toute ma vie pour devenir celui que je suis aujourd’hui, sans jamais pouvoir réussir à être à son niveau. Elle voit en toi l’homme que j’aurais toujours voulu devenir, acheva-t-il alors qu’une larme coula sur sa joue. 

Mes propres joues étaient inondées de larmes, et je ne pouvais détourner mes yeux de lui. Cette personne à qui j’offrirai ma vie et tout ce qui faisait de moi ce que j’étais sans l’ombre d’un moindre putain de doute. Cette personne que j’estimais tant, que je considérai tant, et qui voyait en moi la personne qu’elle aurait aimé devenir. Et en cet instant, aucune autre parole, aucune autre personne, aucune autre expérience divine n’aurait pu faire ce que la sincérité de ses mots fit à mon âme. Et pour la première fois depuis des mois, je ne me sentais pas comme un monstre. Et je savais, sans le moindre doute, que Theodore Nott était la seule personne sur cette Terre qui était capable de réparer mon âme autant qu’il était le seul à pouvoir l’anéantir intégralement. 

Il lécha ses lèvres et essuya les larmes sur ses joues d’un revers de main avant de poursuivre sérieusement : 

-       Écoute, quand elle ne savait pas, je veux bien. Mais là, elle sait tout. Et c’est son choix. Et je crois qu’elle est assez intelligente pour faire ses propres choix en connaissance de cause. 

Je pouffai à ces mots, détendu par la magie que ses paroles avaient toujours sur moi. 

-       Non, clairement elle ne l’est pas, plaisantai-je à moitié. 

Mais il était parvenu à ouvrir une porte dans mon esprit qui se disait que peut-être, peut-être que d’une façon ou d’une autre, je pourrais la laisser rester. 

-       Clairement toutes ces hormones de bonnes baises lui bouffent le cerveau, riais-je alors bientôt rejoint par mon frère. 

Nous nous étions offrit le luxe de rire ensemble un instant, laissant l’intensité qui habitait nos corps suite au moment que nous venions de partager s’apaiser en nous, puis je lui avais demandé, de nouveau sérieux : 

-       Comment tu fais, pour supporter qu’elle soit en danger ? 

Je n’avais pas besoin d’expliciter de qui je parlais. Et j’avais besoin de sa sagesse à ce sujet. De savoir comment lui il faisait, parce qu’il devait gérer au quotidien une inquiétude qui ressemblait grandement à la mienne. 

-       Pour commencer j’ai pas le choix, déclara-t-il d’abord alors que je pouffai. 

-       Ouais, on a clairement pas choisi des p’tites meufs sans caractère hein, commentai-je en souriant. 

-       Non, clairement pas, confirma-t-il avant de reprendre plus gravement, et je ne le supporte pas. Et je savais que je ne le supporterai pas, et c’est pour ça que je l’ai suppliée, ce jour-là, de ne pas rejoindre les rangs. 

Il passa une main sur son visage et une nouvelle fois, mon estomac se noua à l’intérieur de moi, parce que je savais ce qu’il allait me dire, et qu’il ne m’avait encore jamais dit, quand bien même je l’avais vu dans son esprit. 

-       Quand j’ai compris qu’elle allait le faire quand même, qu’il n’y avait rien que je pouvais faire, aucune quantité de larme que je pouvais pleurer pour qu’elle ne le fasse pas, je suis parti m’enfermer dans le sous-sol de mon père. 

Ses yeux étaient baissés sur le sol, mais je les savais remplis de sa douleur. Et sa douleur me faisait mal. Physiquement mal. J’étais incapable de supporter le fait qu’il ait mal. Et le fait qu’il ait ressenti le besoin de se faire ça à lui-même, ça, cela me torturait probablement autant que cela lui faisait du mal à lui. 

-       J’ai passé trois jours à attendre de ne plus rien ressentir. Je ne voulais plus rien ressentir pour elle. Je ne voulais plus l’aimer, chuchota-t-il en levant ses yeux mouillés vers moi comme s’il avait honte des mots qui sortaient de sa bouche. Je voulais retrouver cet état où je ne ressentais tout simplement rien. Cet état où je pouvais supporter l’insupportable, parce qu’il n’y avait rien de plus insurmontable pour moi que l’idée qu’elle soit en danger. Moi aussi, j’ai essayé de faire taire ce que je ressentais pour elle Drago. Mais ça n’a pas marché. Alors la seule chose qu’il me restait à faire c’était me promettre de faire tout ce qu’il y avait en mon pouvoir pour qu’il ne lui arrive jamais rien, finit-il doucement. 

-       Et c’est comme ça que tu tiens ? demandai-je alors. En sachant que tu feras tout pour elle ? 

Il lécha une nouvelle fois ses lèvres pulpeuses rendues roses par son état émotionnel et répliqua avec sérieux :

-       La seule chose que j’ai pour moi c’est que je sais qu’il vaut mieux qu’elle soit protégée par moi. Parce que tant que je serai là, il ne pourra rien lui arriver. 

Et il avait raison, je le savais comme absolue certitude. 

-       Je n’ai pas cette confiance en mes capacités pour pouvoir me dire ça à propos de Granger, réalisai-je avec vulnérabilité. 

Il me regarda gravement avant d’avancer avec confiance : 

-       Pour l’instant.

Et soudainement, Pansy débarqua, ses cheveux encore mouillés, mais habillée d’une jupe courte destinée à Theodore et à l’effet qu’elle savait très bien que ces jupes lui faisaient toujours. Les yeux bleus de mon frère dévorèrent instantanément ses jambes dénudées lorsqu’elle fit son entrée alors qu’elle déclarait avec une moue qu’elle voulait presque énervée :

-       Vous parlez encore de votre favorite ?  

Elle passa devant Theo pour prendre place sur le fauteuil à côté du sien mais il la saisit vivement par le poignet et entraîna son corps à tomber sur ses genoux. Elle rougit discrètement, mais pesta : 

-       Tu peux pas régler tout ce qui m’énerve en me touchant simplement. 

Il lui sourit de toute sa beauté et dit simplement : 

-       Si, je peux. 

Et aussi simplement, Pansy baissa les yeux et ses joues prirent une nouvelle teinte de rouge alors qu’une main possessive de Theo se logeait sur sa cuisse dénudée. Elle savait parfaitement qu’il avait raison. Finalement elle tourna le visage vers moi et me demanda : 

-       Bon, c’est quoi le délire cette fois ? 

Je soupirai : 

-       Comme d’hab, ça doit s’arrêter sauf que j’y arrive pas. 

Et Pansy, dans toute simplicité et avec son honnêteté tranchante, déclara : 

-       Ben peut-être qu’au bout d’un moment au lieu de faire la lavette dépressive et torturée qui n’arrive pas à la protéger de toi, tu pourrais te demander comment tu peux faire pour être un soldat solide qui peut la protéger de lui, non ? 

Je pinçais les lèvres en une moue accusatrice tandis que mes sourcils se dressèrent sur mon front. Je tournais les yeux vers Theo qui souriait, et lui dis : 

-       C’est un truc de fou comment vous pouvez tous les deux dire la même chose dans le fond, mais à quel point la forme change absolument tout. 

Je regardai Pansy et lui déclarai avec un sourire : 

-       Si t’étais pas la meuf de mon frère, tu serais morte depuis longtemps. 

Elle me découvrit ses dents en un immense sourire et répliqua au moment où Blaise pénétra à son tour dans notre salle commune : 

-       T’as pas une paire de couilles assez grosse pour te permettre une telle attitude avec moi. 

-       Wow, wow, wow, ponctua notre Don Juan, ça se clash sans moi ici ? Où en sont les scores, 1-0 pour la blondasse fragile ou c’est le travelo avec les plus grosses couilles de toute cette pièce qui mène ? 

Pansy et moi nous jetions en même temps sur lui alors que chacun de nos rires raisonnait dans notre salle commune. 

Nous nous dirigions vers la classe de Rogue, le lendemain matin, quand nous la croisions à l’entrée de sa salle, et je ne pus retenir un sourire discret de se dessiner sur mes lèvres quand j’entendis Theodore derrière moi lui dire doucement, une pointe d’amusement dans la voix :

-       T’as bonne mine le crac. 

Je me retournais pour découvrir un sourire en coin sur le visage de Theo, et les joues rouge écarlate de Granger. Elle voulait que tout le château sache, mais elle n’assumait pas même lorsqu’il ne s’agissait que de lui. Cette pensée encra mon sourire sur mon visage alors que je prenais place dans le cours de Rogue. A la fin de celui-ci, il déclara : 

-       Votre prochain devoir porte sur le Sortilège du Patronus. Comme j’espère que vous le savez, ils sont des esprits protecteurs qui peuvent faire office de bouclier contre les Forces du Mal, et certaines créatures…, comme les Détraqueurs. Bien sûr, je ne m’attends pas à ce que vous soyez tous capables d’en faire apparaître un, puisqu’il s’agit d’un des Sortilèges les plus complexes à exécuter…, et que cela serait probablement vous accorder plus de capacités que ce que vous n’en avez en réalité. Cependant, reprit-il de son ton hautain, j’attends un devoir de votre part détaillé sur les Patronus, sur leur nature ainsi que leur utilisation. Entraînez-vous également à essayer de faire apparaître le vôtre, sait-on jamais…, peut-être que certains d’entre vous en sont capables. Vous effectuerez ce devoir en binôme, et non, Miss Granger, avança-t-il devant sa main levée, il n’y aura pas d’oral cette fois-ci, vous me rendrez simplement votre écrit de pas plus de cinq pages. Je l’attends pour dans deux semaines. Vous trouverez vos binômes sur le panneau d’affichage, et non, ils ne peuvent pas être changés. Disposez, ordonna-t-il finalement. 

Tous les élèves se dirigèrent vers le panneau d’affichage en question, et les regards pleins d’incompréhension, d’appréhension et de doute de mes amis et moi se rencontrèrent lorsque nous lisions ensemble :

¨     

¨     Drago Malefoy (Serpentard) & Hermione Granger (Gryffondor).

A quoi jouait-il ? Il m’avait menacé, m’avait averti qu’il avait entendu les rumeurs et que je devais absolument les faire taire avant qu’elles n’arrivent aux oreilles du Seigneur des Ténèbres. Et maintenant il me mettait en binôme avec elle pour un nouveau travail ? Il m’imposait en pleine conscience sa compagnie alors qu’il savait ce qu’il se disait déjà dans le château ? Alors qu’il m’avait pressé de faire taire ces rumeurs ? Je tournais les yeux vers lui, qui se tenait au fond de la classe. Il me regardait, lui aussi. Mais il ne bougea pas, et il ne me fit pas le moindre signe. Rien. Il me laissa simplement dans l’interrogation la plus totale. 

Je me sentais moins fermé que j’avais pu l’être dernièrement depuis ma conversation avec Theo, puis avec Pansy, à propos de ma situation avec Granger. Theo avait marqué des points très pertinents en soulignant que s’il finissait par savoir, le fait que ce soit finit ou non ne changerait rien, et que la question était peut-être désormais de savoir comment je pouvais la protéger de lui, puisque je ne pouvais pas la protéger de moi. J’avais cependant privatisé ma salle commune pour elle et moi, une nouvelle fois, le lendemain soir, pour que nous puissions travailler sur le devoir de Rogue. Avant qu’elle n’arrive mes amis continuaient de débattre, comme depuis la veille, sur les actions de notre professeur : 

-       Si c’est pas un putain de plan pour te foutre dans la merde et t’exposer au Seigneur des Ténèbres je sais pas ce que c’est Drago, continuait une Pansy aussi méfiante qu’inquiète.

-       Faut quand même avouer que c’est putain de louche, lui accorda Blaise. 

-       Et moi je trouve que ça fait plutôt « fait attention à pas te faire prendre, mais la lâche pas », argumenta un Theo toujours aussi peu inquiet. 

-       Pansy faut que t’arrêtes de baiser avec lui parce qu’il vit dans le monde des bisounours là, plaisanta à moitié Blaise, le frérot il est même plus capable de réfléchir correctement. 

-       Depuis quand t’es un optimiste pareil ? lui demanda Pansy. 

-       Si vous écoutez ce qu’il a dit, il lui a dit de faire taire les rumeurs pour que ça ne sorte pas du château, continua Theo sans se laisser démonter. Il ne lui a jamais dit d’arrêter de la voir. 

-       Il va pas lui dire d’arrêter de la voir si son but c’est de les dénoncer ! s’exclama sa moitié. 

-       Quel intérêt il aurait à faire ça ? questionna mon frère. C’est déjà son favori. 

-       Ben j’en sais rien moi, pour le poste de Grand Intendant peut-être ? enchaîna Pansy avec ironie. 

-       Ce poste n’a rien à voir avec Drago, coupa Theo. 

-       Et Rogue a déjà son poste pour la suite, puisqu’il reprendra la direction de Poudlard, et que personne d’autre que lui ne peut le faire, appuyai-je en réfléchissant. Et il ne peut pas faire les deux. 

-       On peut pas vraiment dire que Rogue est un exemple de vertu, peut-être qu’il veut juste vous foutre dans la merde ? demanda un Blaise plus hésitant. 

-       Parce que tu crois vraiment qu’il en a quelque chose à foutre d’avec qui Drago couche ? questionna encore Theo. 

-       Peut-être quand il s’agit de la meilleure pote à Potter, ouais ! s’énerva Pansy. 

-       Et moi je vous dis qu’il est vraiment du côté de l’Ordre, et que là il voit l’occasion de faire un pont de plus entre nos rangs et les leurs, s’avança dangereusement Theo. 

Un silence régna quelques instants avant que Pansy ne s’étonne : 

-       T’es pas sérieux là ? 

-       Si, lui répondit-il simplement, sûr de lui. 

-       Rogue est probablement la personne en qui le Seigneur des Ténèbres a le plus confiance ! appuya-t-elle encore. 

-       Et alors ?

-       Et alors tu crois vraiment qu’il lui ferait une telle confiance sur base de rien du tout ?! s’emporta-t-elle devant sa confiance en lui inébranlable. Lui ?! 

-       Non, je pense que Rogue est beaucoup plus intelligent que ce que tout le monde pense, déclara-t-il simplement. Et bien plus intelligent que Voldemort, le nomma-t-il.

-       Comment tu peux être aussi sûr de toi alors qu’on parle de la vie de ton meilleur pote qui est en danger direct là ? lui demanda finalement une Pansy excédée. 

-       Justement, je suis sûr de moi. Et je pense que vous savez tous ici que si j’avais le moindre doute étant donné qu’on parle de la vie de Drago, on ne serait pas assis ici à avoir cette discussion, dit-il très justement. 

Tout le monde fut calmé sous ces mots, et un nouveau silence emplit la salle quelques secondes. Effectivement, nous savions tous très bien que s’il n’était pas absolument sûr de lui, étant donné qu’il s’agissait de ma vie, il ne dirait jamais tout ça en étant aussi serein. 

-       Mais comment tu peux le savoir pour sûr ? demanda finalement une Pansy beaucoup plus calme. 

-       Je le sais, c’est tout. Je le sens. Rogue n’est pas une menace pour nous. Je pense même que c’est plutôt notre allié, déclara-t-il gravement. 

Et Granger toqua au portrait de notre salle commune alors qu’un silence plus apaisé flottait entre nos cerveaux en ébullition. Mes amis se levèrent de leurs places alors que je les imitais pour aller lui ouvrir. 

-       Viens nous chercher quand vous avez finit de… « travailler », avança Blaise avec un sourire plein de sous-entendus. 

Je lui adressai un regard noir, mais ne le contredis pas pour autant. 

Lorsque je lui ouvris la porte, je pouffai, excédé de la vision qu’elle m’imposait et me retournai pour ne plus la voir dès l’instant où mes yeux s’étaient posés sur elle alors qu’elle entrait dans ma salle commune. 

-       C’est une blague ? pestai-je alors. 

-       Quoi ? demanda-t-elle, le ton de sa voix exprimant de la réelle surprise. 

Je me retournai vers elle, ma mâchoire déjà serrée, mon visage penché sur le côté et mes lèvres pincées : 

-       Tu t’es vue ? 

Elle baissa les yeux sur son corps, réellement surprise, et demanda encore : 

-       Eh bien, quoi ? 

-       Tu débarques dans ma salle commune avec une chemise trois fois trop grande pour toi et tes cheveux attachés en un énorme chignon emmêlé par ta baguette avec pleins de mèches bouclées qui tombent sur ton visage, et tu prétends que t’es là pour travailler ? m’impatientai-je, déjà dépassé par les événements. 

Son expression faciale m’apprenait qu’elle ne comprenait vraiment pas de quoi je parlais. Sérieusement ? Elle s’était vue dans le miroir avant de venir me retrouver pour « travailler », et elle s’était dit qu’il n’y avait aucun problème à me retrouver en étant aussi naturellement et aussi simplement putain de parfaite ? Parfaite dans le genre putain de vision de la femme que j’allais épouser. 

-       Je ne pensais pas qu’une chemise si large qu’on ne voit pas une quelconque courbe de mon corps et mes cheveux lassement attachés te ferait un tel effet, s’excusa-t-elle presque avec un sourire malgré tout particulièrement satisfait qu’elle ne pouvait me cacher. 

Bien sûr, ce n’était pas comme si c’était la vision parfaite de la femme de mes rêves, buvant son café chaque matin à mes côtés, portant une de mes chemises trois fois trop grande pour elle, ses longs cheveux bouclés attachés suite à nos ébats, quelques mèches décorant son visage parfait. 

-       Va poser ton cul sur le canapé et mets-toi au travail, ordonnai-je en essayant de me reprendre.

Je n’avais pas contrôlé la réaction que sa vue avait déclenchée en moi. Et je n’avais encore moins contrôlé de le lui dire, pire encore de lui montrer l’effet qu’elle avait sur moi aussi simplement. Ses sourcils se dressèrent sur son front à l’écoute de mes mots, mais elle était bien trop satisfaite pour me répondre quoi que ce soit, et elle s’exécuta. 

-       Puisque tu es un tel gentleman, je te laisse le canapé, déclara-t-elle de sa voix angélique en s’asseyant par terre, face à la table basse. 

Je pris place sur le canapé, me rassurant en me disant qu’au moins il y avait la table basse entre elle et moi, m’empêchant de lui sauter dessus avant que nous n’ayons fait un peu du travail que nous avions à faire. Elle avait bien sûr apporté une pile de livres avec elle, et je me concentrai sur leurs couvertures plus que sur la beauté qu’elle m’imposait de l’autre côté de la table. Putain de sorcière. Rapidement, sa personnalité intellectuelle reprit le dessus, et elle m’entraîna avec elle : 

-       J’ai déjà commencé à répertorier quelques éléments pour la partie « nature du Patronus » de certains de ces livres que j’ai pris à la bibliothèque. Il s’avère que c’est le sortilège de défense le plus célèbre, bien que ce soit l’un des plus complexes à réaliser, comme l’a dit Rogue. En général, la capacité de maîtriser ce sortilège est vu comme un signe de don supérieur à la magie, et effectivement, tout le monde ne serait pas capable d’en faire apparaître un. Dans tous ces livres il est dit qu’un sorcier ou une sorcière qui n’aurait pas un cœur pur et des bonnes intentions profondes ne pourrait pas en faire apparaître un. 

Je feuilletai le premier livre en question alors qu’elle m’exposait les informations qu’elle avait déjà trouvées. 

-       Ça se sont simplement les représentations que les sorciers ont de ce sortilège, ponctuai-je alors, ce ne sont pas les faits. Les gens croient cela à cause de la nature profondément positive de cet enchantement. 

-       Je ne pense pas que ce sont simplement des croyances puisque tous les livres de sortilège en disent la même chose. 

C’était faux, mais je n’avais pas envie de lui expliquer comment je le savais. J’étais capable de faire apparaître un Patronus. Et je mettais au défi qui que ce soit de dire que j’avais un cœur pur et que des bonnes intentions, vu la personne que j’étais désormais, et les choses que j’avais faites. 

-       Tout ça n’explique pas ce qu’est la nature d’un Patronus, commentai-je donc simplement. 

-       En effet, m’accorda-t-elle, j’ai pensé que ça pouvait néanmoins nous servir d’introduction.

J’acquiesçai en silence. Si elle voulait croire en ces conneries de bonté profonde, je pouvais le supporter, et le lui laisser.

-       Concernant leur nature profonde, il revient principalement que les Patronus sont la projection des forces positives du sorcier qui lance le sort, ce qui implique nécessairement que ces forces positives existent à l’intérieur du sorcier en question, continua-t-elle. 

-       C’est quoi, ces forces positives ? 

-       L’espoir, le bonheur, l’amour et le désir, lista-t-elle alors. Pour pouvoir invoquer un Patronus, un sorcier doit puiser dans des ressources de magie à l’intérieur de lui qui seraient celles de son « soi » profond, et qui n’est pas accessible à tout le monde. C’est d’ailleurs souvent pour cette raison que les sorciers qui en sont capables sont étonnés de la forme que prend leur Patronus, parce qu’ils ne se reconnaissent pas en lui du fait que ce soit leur personnalité tellement profonde qu’elle est rarement accessible à la conscience. Les formes les plus répandues de Patronus sont les chats, les chiens, ou encore les chevaux. Cependant il n’est pas nécessaire de parvenir à faire apparaître un Patronus corporel, qui prend donc la forme d’un animal et qui est bien plus efficace comme bouclier qu’un Patronus incorporel, plus accessible à tous, mais bien moins puissant. Un tel Patronus ressemblerait à une sorte de filet ou de nuage argenté sans forme propre. 

-       Il est écrit ici que seul un sorcier qui croit véritablement que ses actes sont justes peut invoquer un Patronus, et qu’une personne au cœur impur qui essayerait de le faire en ayant conscience de ses mauvaises intentions aurait des asticots qui sortiraient de sa baguette pour le dévorer vivant, exposai-je en lisant. Ils donnent l’exemple du mage noir Raczidian. 

-       C’est affreux, commenta-t-elle alors. 

Je pouffai. 

-       C’est surtout des sacrées conneries. 

Elle demeura silencieuse un instant alors que je ne levai pas les yeux vers elle, mon nez profondément enfoui dans son livre. Puis, doucement et tendrement, elle demanda : 

-       Quelle forme prend ton Patronus ? 

Je levai soudainement les yeux vers elle. Elle me regardait avec tendresse, comme elle le faisait toujours quand elle abordait avec moi un sujet qu’elle considérait comme sensible. 

-       Qu’est-ce qui te fait croire que je suis capable d’en faire apparaître un ? me défendis-je alors. 

Elle laissa un doux sourire décorer ses lèvres avant de continuer sur le même ton : 

-       Ça fait deux fois que tu contredis et que tu refuses d’entendre que seuls des sorciers au cœur profondément pur peuvent faire apparaître un Patronus. Et il n’y a pas besoin d’être un grand détective pour se rendre compte que tu ne te vois pas comme un tel sorcier, malgré le fait que tu le sois manifestement. 

-       Ou alors ces livres à propos des enchantements sont simplement remplis de jolies histoires pour enfants afin d’enjoliver la réalité, coupai-je en renfonçant mes yeux dans le livre. 

-       Quelle forme prend-t-il ? demanda-t-elle encore doucement. 

Je mordais l’intérieur de mes joues et gardai mes yeux sur le livre quand je lui répondis enfin : 

-       Dragon. 

-       Ils font partie des formes les plus rares des Patronus, chuchota-t-elle. Ils sont le signe d’un caractère atypique. 

Une nouvelle fois, je pouffai, et je relevai les yeux vers elle. 

-       Et qu’est-ce que ça dit de mon cœur si pur ? 

-       Eh bien, dans le monde magique les dragons sont associés à la force, au courage, à la sagesse ainsi qu’à la protection. Souvent l’on dit qu’ils ont un trésor qui leur appartient et qu’ils doivent protéger à tout prix. Mais en même temps ils sont craints à cause de leur puissance, et de la force avec laquelle ils protègent ce qui leur appartient. Parce que dans ces cas-là, ils peuvent se révéler être les créatures les plus féroces, dangereuses et destructrices qu’il soit. 

-       Ça ne m’a pas l’air d’être concordant avec un cœur pur et des intentions profondément bonnes. 

-       Ta personnalité profonde et la pureté de ton cœur sont deux choses distinctes, commenta-t-elle à voix basse. Et si tu veux mon avis, la force avec laquelle tu t’évertues à refuser l’idée que tu sois quelqu’un de bien montre à quel point tu l’es. 

-       Non, ça montre simplement à quel point je suis abîmé. 

Il existait un postulat sociétal qui expliquait que les personnes qui se refusaient à croire qu’elles étaient des bonnes personnes, étaient pour cela des bonnes personnes. Je trouvais que c’était du grand n’importe quoi. Le fait de ne pas pouvoir croire que l’on était quelqu’un de bien ne faisait en rien de nous une bonne personne, cela montrait simplement à quel point les épreuves de la vie nous avaient amochés. Amochés au point de ne plus pouvoir voir le bon en nous. Cela faisait de nous des gens brisés, mais absolument pas des gens bien.   

-       Je crois que la plupart des gens bien le sont. 

Cela, je pouvais difficilement le contester. La plupart des personnes qui devenaient réellement bonnes avaient traversé des épreuves dans leur vie, des épreuves qui les avaient amochés, et c’était en grandissant de ces épreuves qu’ils devenaient des gens bien. Ils devenaient de bonnes personnes parce qu’ils connaissaient la souffrance, quelle qu’elle soit. Parce qu’ils l’avaient rencontrée, d’une façon ou d’une autre dans leur vie, et qu’ils savaient l’importance que cela pouvait avoir, de rencontrer sur son chemin quelqu’un de profondément bon. Les personnes qui n’avaient rien traversé, celles qui avaient toujours tout eu tout cuit dans la bouche et qui ne connaissaient pas la douleur n’avaient jamais eu à réaliser l’importance que pouvait avoir une main tendue. 

-       Si le Patronus prend la forme de la personnalité profonde d’un sorcier, comment expliques-tu que sa forme puisse changer ? lui demandai-je alors en détournant la conversation.

Elle laissa ses yeux sur moi un instant, débattant entre me laissant changer de conversation et continuer celle que nous avions, puis elle me céda : 

-       Le Patronus peut changer suite à des événements importants de vie, comme des chocs émotionnels, ou alors prendre la forme de celui de l’être aimé, lors d’un amour incroyablement profond. Peut-être que suite à ce genre d’événements la personnalité profonde d’une personne peut changer, elle aussi. 

Je lui souris à mon tour, sincèrement, alors que je lui avançais une question philosophique pour laquelle, je le savais, elle n’aurait pas de réponse : 

-       Dans ce cas, pouvons-nous vraiment parler de personnalité profonde, si elle est si malléable par les épreuves de la vie ? 

Elle me rendit mon sourire et dit doucement, me prenant au dépourvu : 

-       T’es beau quand tu souris. 

Mon regard sur elle se fit plus tendre, et je mordis ma lèvre inférieure sans pouvoir empêcher mon sourire de demeurer encré sur mon visage. Je ne lâchai pas ses yeux, ses yeux chaleureux qui me regardaient avec plus de tendresse que je ne l’avais jamais vu. 

-       Est-ce que tu me dragues, Granger ? 

-       Explicitement, oui, acquiesça-t-elle avec le même sourire, et de façon répétée. 

Mon sourire s’élargit amplement sur mon visage devant son audace et je dus tourner le visage sur le côté un instant, me mordant les joues devant sa répartie qui me prenait trop souvent au dépourvu avant de pouvoir reposer les yeux sur la perfection qu’elle était. C’était bel et bien ce que je m’étais dit devant son changement de comportement de ces derniers jours. Elle n’avait plus l’ombre d’un putain de doute en elle depuis que je lui avais demandé de passer ce moment avec Theo et moi. Et moi j’étais bien trop détendu depuis ma discussion avec Theo à son sujet. 

Je m’enfonçais dans le canapé, mon sourire encré sur mon visage, sortais ma baguette de ma poche et la débarrassai de l’intégralité de ses vêtements d’un coup de celle-ci. Elle pinça les lèvres devant mon geste tandis que je tapotai ma cuisse de ma main droite, lui faisant signe de prendre position sur mes genoux. Elle baissa les yeux et rougi, mais elle était déjà nue, et nous savions tous les deux qu’elle ne voulait qu’une seule chose, et c’était effectivement de venir sur mes genoux. Elle se leva doucement, et avec un sourire pincé elle s’approcha de moi, m’offrant la vision incroyable qu’était la perfection de son corps. Les muscles fins de ses cuisses se contractaient à chaque pas qu’elle faisait vers moi, et quand elle arriva à mon niveau elle releva finalement les yeux vers moi. Elle s’avança de sorte à prendre position à califourchon sur moi, et je posai mes mains vivent sur ses hanches et la retournait violemment, puis la positionnait assise de dos sur moi. Un souffle d’étonnement s’échappa de ses lèvres lorsque je fis ce geste, mais elle s’en délecta et se détendit rapidement sous mon touché alors que mes mains remontaient le long de son ventre avant de prendre pleine possession de sa poitrine. 

-       Ça c’est une gentille fille, ronronnai-je dans le creux de sa nuque sur laquelle je déposai désormais des baisers langoureux. 

Elle gémit sous mon contact alors que mes mains pétrissaient sa poitrine, avant que l’une d’elle ne remonte jusqu’à sa gorge que je serrai délicatement : 

-       C’est moi le dragon Granger, chuchotai-je à son oreille alors que la main qui tenait sa poitrine descendait le long de son ventre. Si y en a qui poursuit l’autre ici, c’est moi, déclarai-je d’une voix dominante alors que ma main écartait ses cuisses de façon assertive avant de caresser le trésor qui logeait entre ses cuisses. 

Mon trésor. Son visage bascula en arrière, trouvant repos sur mon épaule alors que je mordillai son cou du désir qui m’animait toujours pour elle, mes doigts jouant avec son clitoris tandis que mon autre main demeurait fermement logée sur sa gorge. Mienne, gronda le dragon en moi. Mon trésor. 

-       Je suis un animal avec toi Granger…, murmurai-je dans le creux de sa nuque alors qu’elle gémissait déjà, ses jambes écartées pour moi, ses pieds reposant sur le bord du canapé sur lequel j’étais assis. 

J’accélérai les mouvements de mes doigts sur son clitoris au rythme de sa respiration saccadée alors que son odeur vanillée emplissait mes narines qui ne pouvaient se séparer de la peau de son cou. 

-       Tout ce que je ne suis pas censé faire, je fais… 

Elle arqua son dos contre moi, l’arrière de sa tête s’enfonçant dans le creux de mon épaule alors que j’embrassai sa peau plus passionnément. Elle me rendait fou. Le simple fait de la toucher me rendait fou. L’entendre gémir me rendait fou. Sentir son odeur me rendait fou. Savoir que c’était putain de Granger, assise sur moi, nue, les jambes écartées pour moi, trempée pour moi, me rendait fou. J’enfonçai un doigt en elle alors qu’un gémissement plus important s’échappa de sa gorge que je ne lâchai pas. 

-       Tout ce que je ne suis pas censé penser, je pense…, continua de gronder l’animal en moi, déjà à bout de souffle. 

Je répandais de langoureux et hâtifs baisers le long de son épaule avant de remonter le long de sa joue que je léchais, emporté par mes propres pulsions primales. Je sentis son liquide se répandre sur mes doigts, et en insérait un deuxième en elle alors qu’elle se permit de gémir plus fort encore. 

-       Tout ce que je ne dois pas toucher, je touche... 

Je sentais les vibrations dans sa gorge vibrer contre la paume de ma main à chaque fois qu’elle gémissait, et c’était une putain de torture. Une torture délicieuse. Et je la regardai, je regardai son visage se tordre de plaisir sous mon touché, et je regardai ses lèvres s’entre-ouvrir pour laisser sortir la plus belle mélodie qui soit, et je regardai ses seins vibrer sous les caresses que je lui imposai, et j’oubliai jusqu’à qui j’étais. Parce qu’elle était assise sur moi, les jambes écartées face à ma salle commune, et que si quelqu’un entrait elle serait là, sur moi qui la tenais fermement comme si elle m’appartenait, parce qu’elle était mon putain de trésor, une main sur sa gorge et l’autre dans son sexe. Et elle jouissait. Toujours je m’assurai qu’elle jouissait de moi. Parce qu’elle était mon trésor et qu’elle le méritait. Quand elle était insolente, elle le méritait. Quand elle était une gentille fille, elle le méritait. Quand elle était tendre, elle le méritait. Quand elle était violente, elle le méritait. 

-       Tout ce que je ne dois pas aimer, j’aime… 

Elle se mit à gémir de plus en plus fort contre moi, et bientôt je sentis une importante quantité de liquide se répandre sur mon pantalon, et cela ne fit qu’attiser ma faim, et j’accélérai les mouvements de mes doigts à l’intérieur d’elle alors qu’elle se mordait la lèvre inférieure, tentant désespérément d’étouffer ses cris. Elle pouvait essayer de se retenir autant qu’elle le voulait, je briserai l’intégralité de ses barrières. Elle pouvait essayer de s’empêcher d’hurler, je ne l’en ferai crier que plus fort. Parce que c’était moi qui décidai. C’était moi, qui la contrôlait. Parce que c’était à moi qu’elle appartenait. Animé par un désir qui me dépassait, et qui dépassait tout entendement humain, j’accélérai encore les mouvements de ma main jusqu’à pouvoir voir l’explosion de son liquide se répandre sur son propre ventre ainsi que sur mes jambes, et jusqu’à ce que je l’entende hurler sans la moindre retenue dans ma salle commune. 

-       Je suis un putain d’animal avec toi Granger, cracha l’animal affamé en moi alors que je la terminai. 

Je lâchai finalement sa gorge et l’attrapai par les hanches de mes deux mains, la relevant sur ses jambes tremblantes avant de l’allonger sur le tapis qui ornait mon sol, et défi hâtivement la braguette de mon pantalon trempé tandis qu’elle respirait encore trop difficilement. Je ne lui laissai pas le temps de se reprendre, ni même le temps de respirer, ou encore le temps d’assimiler ce qu’il venait de lui arriver alors que je la surplombais de mon corps et m’enfonçai sauvagement en elle : 

-       … Et je ne peux pas le contrôler, gronda ma voix rauque alors que je laissai toute l’animalité de mon désir pour elle se déferler en elle. 

Ce soir-là, je ne l’avais pas laissée s’échapper d’en dessous de moi avant qu’elle n’ait pris trois orgasmes. Elle était mon trésor et elle méritait d’être gâtée. Et je méritais de l’entendre jouir, et de la voir se tordre du plaisir que moi seul pouvait lui donner. Nous avions fait tomber la table basse qui était à côté de nous contre le fauteuil de Theo, les livres et nos notes sur le devoir de Rogue avaient rencontré le sol à côté de nous tandis que nous demeurions un instant nus, allongés l’un à côté de l’autre, son chignon ne s’en trouvant que plus encore désordonné que lorsqu’elle était arrivée, ce qui ne la rendait que plus belle encore à mes yeux. Lorsqu’elle put se relever, elle alla chercher sa chemise qu’elle reboutonna lentement, debout devant moi, et moi je ne pus m’empêcher de me relever sur mes coudes, demeurant allongé sur le sol, et je la regardai. Je la regardai en me demandant comment il était physiquement possible qu’elle soit aussi belle, ses longues jambes exposées juste devant moi alors qu’elle reboutonnait sa chemise trois fois trop grande pour elle, ses cheveux élevés sur son visage en un chignon bien trop sexy et désordonné. Je me demandai comment elle pouvait être réelle, comment elle pouvait être aussi naturellement belle et aussi incroyablement sexy à la fois. Elle baissa les yeux vers moi et me sourit en découvrant la façon dont je la regardai, et ses joues prirent une teinte de rouge qui me plaisait d’autant plus. Je ne cherchai pas à me retenir alors que je me léchai les lèvres devant la vue qu’elle m’offrait, et son sourire s’élargit alors que je m’appuyai d’une main sur le sol pour relever le haut de mon corps vers elle, attrapai son poignet de ma main libre, et la tirai d’un coup sec vers le sol. Où pensait-elle qu’elle allait aller ? J’entourai son dos de mon bras pour l’accompagner dans sa chute de sorte à ce qu’elle ne se blesse pas en tombant avec moi, et son rire vibra dans mon cœur quand elle trouva refuge contre moi. Je gardais mon bras dans son dos pour la tenir contre moi et utilisai ma main libre pour caresser son visage avant de déposer sur ses lèvres un baiser langoureux qu’elle me rendit tendrement. Et je ne pus pas non plus me contrôler ou me retenir quand je l’enlaçais de mes deux bras, la serrant contre moi. Et nous restions un instant ainsi, sur le tapis de ma salle commune, lovés dans les bras l’un de l’autre, avant qu’elle ne puisse s’échapper dans sa propre maison. 

J’avais remis ma salle commune en état et j’étais parti chercher mes amis dans notre dortoir une fois qu’elle était repartie. J’avais changé de pantalon avant de redescendre avec eux, qui me taquinaient sur la productivité de ma séance de travail avec Granger. Je les avais laissés faire, j’étais de bien trop bonne humeur pour avoir quoi que ce soit à en dire. Je n’avais jamais connu de séance d’étude qui soit aussi bonne que celles avec elle. 

-       Je peux m’asseoir là où c’est zone interdite ? me demanda Blaise en pointant du doigt le canapé avec un sourire joueur. 

Et le large sourire que je lui avais adressé l’avait fait hurler. 

-       Ça fait longtemps que ce canapé est devenu zone interdite, mais ça ne t’a pas empêché de t’asseoir dessus depuis des tas de fois, lui appris-je alors, et il hurla encore de rire. 

Nous avions pris un verre tous ensemble, et Blaise avait mis de la musique. Pour la première fois depuis longtemps, je me sentais bien. Sincèrement et simplement bien. Peut-être que je n’avais plus besoin de repousser Granger de la sorte, et peut-être que je pouvais trouver le moyen de la protéger tout en étant avec elle. Peut-être que Rogue était un allié, et peut-être que je pouvais simplement passer une agréable soirée avec mes amis, après avoir passé un merveilleux moment avec la femme que j’aimais. Alors je me délectais du spectacle quand Blaise tendit sa main à Pansy, sur les genoux de Theo, et qu’il la fit danser et tournoyer dans notre salle commune sur les rythmes magnifiques de la musique qu’il passait. Et je les regardais, les larges sourires sur les visages de tous mes amis, la sérénité, l’amour et l’apaisement transpirant de leurs auras. J’écoutais le rire de Pansy retentir alors que Blaise la faisait tournoyer de son bras musclé, et j’ancrais dans mes souvenirs les plus précieux les sourires magnifiques qui décoraient leurs somptueux visages. Puis Theodore se leva de son fauteuil à son tour, et il n’eut rien besoin de dire pour que Blaise lui cède sa place, et les yeux enamourés de Pansy se posèrent sur lui, lui qui la regardait déjà avec des yeux brûlants d’amour, quand il se saisit d’une de ses mains et de sa taille, et qu’il la fit danser à son tour, d’une façon bien plus romantique, et bien plus intime cette fois. Elle se noya dans ses yeux, et lui dans les siens, et Blaise et moi ne pouvions rien faire d’autre que d’être témoins de l’intensité et la pureté de l’amour qu’ils partageaient. Il attira son corps contre le sien, et il la fit danser pendant plusieurs minutes sans que leurs yeux ne se quittent une seule seconde, et le spectacle qu’ils nous offraient apaisa mon âme, et me donna de l’espoir. Ce que ces deux-là avaient prouvait qu’un amour pur et sincère, qui combattait les pires démons qui puissent être existait. Alors je les regardais, je regardais la façon dont les yeux de Theo brûlaient pour elle, et l’amour qui se dégageait de ses yeux à elle. J’étais témoin du lien évident qu’il y avait entre leurs deux âmes, et la vulnérabilité avec laquelle ils s’aimaient. En risquant tout. En se donnant tout. En faisant tomber toute barrière. Sans la moindre retenue. Sans le moindre « et si… » environnant. Sans le moindre doute. Du pur et brut amour qui n’avait pour limite que la durée de leurs vies mutuelles. Et soudain, Theodore cessa de danser. Et soudain, mon cœur s’emballa dans mon poitrail. Et soudain, il baissa les yeux sur son bras gauche. Et soudain, il leva les yeux vers moi, et je savais qu’il voulait savoir si comme lui, ma Marque me brûlait. Et elle ne me brûlait pas. Elle ne brûlait que sur lui. Et sur aucun autre d’entre nous. Et soudain, toute la sérénité et l’amour environnant s’évanouit. Et il ne restait plus que la terreur. 


J'espère que ce chapitre vous a plu ! N'hésitez pas à commenter si c'est le cas ! Je vous invite aussi à suivre mon compte Instagram dédié pour des updates sur la fic <3 @ livstivrig 

A bientôt!! 

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