Promesse de sang

Chapitre 43

1204 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/11/2022 20:09


Harry se figea en le fixant et Drago s’arrêta à son tour en se tournant vers lui, perplexe de cette réaction brusque. Leurs yeux se croisèrent et une fois encore, Drago fut surpris de l’expression de Harry. Choc et soulagement, cette fois. Beaucoup de nervosité, encore, mais la situation était encore bien trop récente pour qu’ils puissent totalement être à l’aise, l’un avec l’autre. 

Drago étira ses lèvres en un sourire un peu hésitant, tout en sentant ses joues chauffer. Il prit une grande inspiration et il compléta sa déclaration, la voix un peu étranglée.

— Je veux dire, c’est plutôt agréable de s’embrasser.



Harry laissa échapper un rire nerveux en hochant la tête, ses joues rosissant légèrement.

— Totalement agréable, oui. 


Ils se dévisagèrent un moment, essayant de lire les émotions de l’autre. Finalement, Drago soupira.

— Qu’est-ce que tu voulais savoir ?

Harry reprit sa marche, suivi de près par Drago. Leurs épaules se frôlaient à chaque pas, pourtant aucun des deux ne tentait de s’écarter. Il fallut quelques longues minutes au Gryffondor pour se décider.

— C’est juste étrange, nous deux. Je pensais pas… enfin que tu serais… 

Harry s’interrompit, l’air frustré, fronçant le front de contrariété. Il ne parvenait pas à verbaliser ses interrogations et ça le rendait fou. 


Drago tenta de l’aider, sa voix parfaitement paisible.

— Tu te poserais les mêmes questions si on ne s’était pas battus avant ?


Harry cligna des yeux, avant de murmurer.

— Nos bagarres, nos maisons… la guerre, aussi. Et… 

Drago fronça les sourcils, perplexe, en voyant Harry rougir un peu plus. Il resta silencieux et le Gryffondor laissa échapper, d’une voix douce, presque fragile.

— Et nous sommes deux garçons, aussi. Je… Je ne sais pas vraiment comment ça se passe dans le monde magique, mais je pensais… enfin, je croyais que j’aimais mieux les filles, tu vois ?


Drago sembla surpris. Il s’immobilisa avec un « oh » prudent, sous le regard inquiet de Harry. Finalement, le Serpentard soupira.

— En fait, je ne me suis jamais posé la question. Je veux dire, depuis que je suis né, on m’a dit que c’était mes parents qui choisiraient pour moi au moment de me marier. Avec une fille, pour avoir des enfants évidemment, puisqu’il s’agit de perpétuer mon nom. Mais… en fait, je… je ne me suis jamais intéressé à ça.



Ils échangèrent un regard nerveux et eurent un petit rire gêné. L’un était sous le joug de ses parents et n’avait jamais pensé aux relations amoureuses et l’autre n’avait jamais eu l’occasion de nouer de relations romantiques parce qu’il était trop occupé à survivre… 

Leur conversation étrange eut au moins le mérite de leur permettre de se détendre un peu, mais une pointe d’inquiétude persistait chez Harry lorsqu’il fut calmé.

— Est-ce qu’on risque d’avoir des problèmes, si on nous voit tous les deux ? Je sais que ma famille moldue serait… furieuse et ils continueraient de me traiter de… d’anormal, mais dans le monde magique, ça se passe comment ? Je veux dire que… enfin, tu vois ?


Drago plissa le nez, notant une fois de plus l’information sur la famille moldue de Harry sans rien dire, puis il leva un sourcil moqueur.

— Potter. Tu es le survivant. Si tu réussis à mettre fin à la guerre, tu pourrais te promener en tutu rose que tout le monde te complimenterait sur ton bon goût… Je ne pense pas que ce soit un problème si tu préfères les garçons…



Harry s’arrêta brutalement et secoua la tête.

— Non ! Je ne préfère pas…

Cependant, il ne termina pas sa phrase. Il lança juste un coup d’œil agacé en direction de Drago puis il reprit d’un ton boudeur.

— C’est juste que c’est différent avec toi…


Drago hoqueta, surpris, puis il sourit, incapable de s’en empêcher. Apprendre qu’il était spécial aux yeux de Harry était plutôt flatteur et il s’en gorgeait. Harry roula des yeux, prenant un air agacé, mais ses yeux brillants montraient son amusement. Il ne cachait même pas son soulagement devant la réaction de Drago, craignant visiblement d’être rejeté.


Drago allait reprendre leur chemin, mais Harry le retint par le poignet, avec un petit sourire moqueur.

— Tu vas où ? On est arrivés.


Drago regarda autour de lui, essayant de deviner quelle était la maison des Black. La rue était sombre, les lampadaires moldus trop faibles pour repousser les ténèbres. Juste derrière eux, il y avait un petit parc, probablement le square dont la maison tenait son nom. 

C’était définitivement un quartier moldu et Drago se demanda pourquoi les Black, une famille prônant par-dessus tout la pureté du sang avait choisi ce lieu. Les maisons semblaient ordinaires, rien qui ne pourrait correspondre à une famille de puissants sorciers.


En voyant sa perplexité, Harry se pencha vers lui pour murmurer à son oreille.

— La maison est au douze, square Grimmaurd.


Drago frissonna au souffle chaud de Harry contre son oreille. Cependant, il sursauta, oubliant la proximité de Harry, en voyant une maison apparaître soudain entre deux autres, comme si la bâtisse se forçait une place.

Harry gloussa, fier de son petit effet. Puis, après un coup d’œil circulaire autour d’eux pour s’assurer qu’ils étaient seuls, il lui prit la main et il l’entraîna vers la maison, courant presque.


*


Drago ne savait pas vraiment à quoi s’attendre de l’intérieur de la maison des Black. Cependant, il lui fallut un certain temps pour se remettre du choc. C’était glauque. Poussiéreux. Et vieux. Totalement déprimant.


Harry passa une main nerveuse dans ses cheveux avec une grimace. 

— Ouais. Ce n’est pas… génial. Mais je t’assure, ce n’est pas aussi catastrophique que ça en à l’air. On avait commencé à nettoyer un peu avant…


Drago leva un sourcil dubitatif et se figea en voyant les têtes d’elfes empaillées qui décoraient le couloir. Harry laissa échapper un gémissement désespéré et marmonna quelque chose au sujet de la folie Black avant de soupirer, conscient qu’aucun mot ne pourrait changer l’état de la maison.

— Il y a des chambres parfaitement propres. La cuisine aussi a été nettoyée de fond en comble. Mais Sirius détestait cette maison et il ne voulait pas vraiment l’améliorer…


Drago haussa les épaules avec un petit sourire en coin.

— Calme-toi. Je suppose que ce n’est pas si mal… 

Ce fut le moment qu’il choisit pour passer devant un tableau, qu’il n’avait pas encore remarqué. Le cri strident qui s’en dégagea le fit sursauter et il plaqua les deux mains sur sa poitrine, les yeux écarquillés, effaré.



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