Promesse de sang

Chapitre 24

1194 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 28/10/2022 20:29

Drago se reprit rapidement, enfouissant tout ça dans un coin de son esprit pour y revenir plus tard, puis il eut un rire moqueur, devant lutter pour ne pas câliner l’idiot choqué devant lui.

— Nous nous sommes opposés depuis notre arrivée à Poudlard, de plus en plus violemment au fil des années. Nous sommes ici parce que nous nous sommes battus plutôt… durement alors… je crois qu’elle a des raisons de douter de nous…


Le regard de Harry se ternit alors qu’il se dirigeait sur sa poitrine, désormais dissimulée par le haut de pyjama. Drago roula des yeux, pouvant presque sentir les vagues de culpabilité qui émanaient de lui. 

Un peu sèchement, il attira son attention et marmonna.

— Ne sois pas idiot ! Nous nous sommes battus et tu as eu le dessus. Point. Torts partagés. 


Le visage de Harry se crispa et il baissa les yeux, préférant fixer les draps. Puis il chuchota, la voix emplie de regrets et de honte.

— J’ai failli te tuer. Tu étais… Tu te vidais de ton sang, juste devant moi. Je ne pouvais pas l’empêcher… Si je n’avais pas lancé ce sort… 


Drago resta un instant silencieux, puis il haussa les épaules.

— Tu aurais été en droit de me tuer sans avoir de problèmes. J’espérais presque que tu le fasses, parce que j’aurais été libre. Tu ne me devais rien, tu sais ? 

— Conneries. Je n’aurais jamais dû faire ça !


Drago roula des yeux, excédé. Il savait comment était Harry, bien évidemment, mais il se sentait mal à l’aise d’être si important à ses yeux. Mal à l’aise et un peu grisé. 

Finalement, il croisa les bras sur sa poitrine et afficha son air supérieur, cette expression qui agaçait à chaque fois son rival de toujours… et nouvel ami.

— Potter. Si tu n’avais pas lancé ce sort, j’aurais probablement tenté de te tuer moi-même, parce que tu mettais en danger cette foutue mission et donc la vie de mes parents. De ma mère. Et je n’aurais probablement pas culpabilisé un seul instant.


Le regard blessé de Harry le fit se tendre, prêt à revenir sur ses paroles dures, mais il ne bougea pas. Après quelques instants, Harry se pencha vers lui, jusqu’à ce qu’ils soient presque nez à nez, le déstabilisant. Avant qu’il ne puisse repousser le Gryffondor envahissant, ce dernier articula tranquillement.

— Je. Ne. Te. Crois. Pas.


Drago cligna furieusement des yeux, le cerveau totalement court-circuité par la proximité de Harry. Par son insistance à le voir meilleur qu’il était en réalité. 


Il déglutit nerveusement, puis il recula brusquement lorsqu’il pensa qu’il pourrait embrasser Harry sans peine. Cette idée était apparue soudainement et ne l’avait pas le moins du monde rebutée, bien au contraire. 

À la place, il se tritura les doigts nerveusement et soupira.

— Tu me vois meilleur que je suis. 


Harry laissa échapper un léger rire nerveux, et murmura, en évitant son regard.

— Pourquoi on se dispute déjà ?

— Tu es borné. Et exaspérant d’optimisme. 

Drago soupira puis ajouta, après un instant de réflexion.

— Et bien sûr que je veux être ton ami. Que j’apprécie que tu me voies ainsi. 


Harry le fixa longuement, silencieux, puis il haussa les épaules.

— Tant mieux. Parce que je ne changerai pas d’avis.


*


 Le temps passait lentement à l’infirmerie, Harry avait eu l’occasion de l’expérimenter à chacun de ses séjours. Cependant, il découvrit que c’était bien plus agréable d’être coincé à l’infirmerie à deux, avec une personne amicale. 


La conversation avec Drago était agréablement décousue et les longs silences ne les gênaient pas. Ça semblait si simple après leurs années d’animosité que Harry se demanda pourquoi ils n’avaient pas levé le drapeau blanc bien plus tôt. 


Ils somnolaient, collés l’un à l’autre, quand Drago soupira et commença à parler, en chuchotant.

— Il est chez moi. Lui. Après l’arrestation de mon père, c’est là-bas que… qu’il s’est retranché. Ma mère est enfermée dans sa chambre autant que possible et… Et les Mangemorts vont et viennent. Jour et nuit. Ils… Ils démolissent tout, pillent et…


Harry agrippa le poignet de Drago et le fixa d’un air horrifié. Il le coupa sans pouvoir s’en empêcher.

— Chez toi ? Dans ta maison ? Mal… Drago, tu aurais dû me le dire tout de suite ! 


Le Serpentard secoua la tête, avec un léger sourire.

— Pour quoi faire ? Pour que tu te jettes dans la gueule du loup ? Ma mère est en danger, bien sûr, mais elle n’est pas sans défense, tu sais. Tu ne peux pas juste te présenter au manoir et… et l’attaquer !



Harry lui offrit un sourire malicieux, les yeux brillants.

— Et pourquoi pas ? 


Le Serpentard écarquilla les yeux et hoqueta, puis il secoua la tête, l’air horrifié. 

— Quoi ? Mais…


Harry attrapa sa main et commença à jouer avec ses doigts, caressant sa paume pour l’apaiser. Il prit un ton sérieux pour s’expliquer, montrant que ce n’était pas une lubie soudaine, mais bien un projet réfléchi.

— Écoute, pour l’instant, il est chez toi, caché. Il se tient tranquille en dehors des attaques menées par ses Mangemorts. D’accord ? Il sait que je suis à Poudlard et il veut que tu lui ouvres l’école, ça veut dire qu’il veut venir me défier ici. Correct ?


Drago hocha la tête prudemment, les sourcils froncés. Harry lui fit un clin d’œil et reprit.

— Bien. Maintenant, bien que je sois furieux contre Dumbledore, il m’a emmené à travers le pays chercher des objets qui maintenaient ce foutu Voldemort en vie. 


Le teint de Drago passa au vert et il secoua la tête, choqué.

— Pardon ? Tu peux répéter ?

Harry se mordilla la lèvre puis reprit.

— En dehors de Dumbledore et moi, personne ne sait. Enfin, si. Maintenant, toi. C’est son plus grand secret. Pour survivre quoi qu’il arrive, il a divisé son âme en commettant des meurtres. Ces… morceaux d’âmes ont été placés dans des objets qu’il a cachés et il faut les détruire pour le vaincre. C’est de la magie noire, la plus noire qui soit.


Drago se frotta le visage avant de laisser échapper un ricanement amer.

— Il n’est même plus un être humain complet. N’est-ce pas ? Il… Tout ça… Depuis le début, il n’est qu’une illusion. Je… me sens tellement stupide.


Harry soupira et enlaça leurs doigts, puis il haussa les épaules.

— Tu n’es pas stupide. Et puis, il a soigneusement caché ses secrets. Bien profondément. Tu ne pouvais pas savoir.




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