Le choix de Lily

Chapitre 4 : quatre

1166 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 22/05/2022 20:14


Les sourcils de Lily se froncèrent et elle gronda soudain, furieuse.

   — Mais en quoi suis-je responsable ? Que puis-je y faire ? Je comprends, bien évidemment, mais pourquoi vouloir tuer mon enfant ?


Lucius sembla mal à l’aise, mais le regard de Narcissa le poussa à répondre. Elle non plus ne savait pas les raisons précises qui faisaient d’un bébé une cible à abattre, une cible si importante pour Voldemort.

   — Parce qu’il est annoncé comme celui qui tuera le seigneur des Ténèbres, tout simplement. Vous avez évoqué la prophétie et c’est la seule raison qui met en danger votre fils. Je suppose qu’il…

Narcissa ricana, mauvaise.

   — Le seigneur des Ténèbres a peur d’un enfant. D’un bébé. Il ne vaut pas mieux que Dumbledore finalement s’il en est réduit à ça ! Dire que j’imaginais qu’il y avait plus qu’une stupide superstition derrière cet ordre insensé !

Son époux grimaça sans protester, mais il lui jeta un regard agacé. Finalement, il soupira en haussant les épaules.

   — Je suis désolé, miss. J’ignore ce qui peut être fait pour vous aider. J’admire votre courage d’être venue nous rencontrer, mais je ne suis pas si puissant que vous le pensez.


Lily cacha son visage entre ses mains, épaules tombantes, vivante incarnation du désespoir. Cependant, elle se reprit rapidement et se redressa, les yeux secs, bien que brillants de larmes retenues. Elle hocha la tête sèchement, incapable de parler tant son émotion était grande.

 Voyant Narcissa prête à protester, Lucius leva la main, les lèvres pincées. Il précisa, d’un ton sec.

   — Je n’ai pas dit que je ne ferais rien. Je ne peux rien vous promettre, mais je vais… me renseigner. J’ai une place… disons enviée au sein de l’organisation du seigneur des Ténèbres et peut-être acceptera-t-il de m’écouter, surtout si nous lui garantissons qu’il n’aura rien à craindre de votre fils à l’avenir. Je suppose que si vous êtes venue nous voir, c’est que vous étiez prête à vous retirer de cette guerre et à jurer que vous ne participerez plus aux attaques contre le seigneur des Ténèbres…


Un peu perdue, Lily hocha la tête, reconnaissante. C’était peu — bien moins que ce qu’elle avait espéré — mais l’aide de Lucius Malefoy lui serait précieuse. Elle aurait au moins le sentiment d’avoir tout tenté pour sauver Harry de son terrible destin. 





La jeune femme se leva, et salua ses hôtes, aussi dignement que possible. Lorsqu’elle prit son fils dans ses bras, celui-ci protesta vivement, visiblement plus intéressé par son nouveau camarade de jeu que par les bras de sa mère. Le petit blond tendit les bras vers Lily, laissant échapper un cri de protestation, et Narcissa laissa échapper un rire amusé, attendrie par le comportement des deux enfants.

   — Je crois que vous allez devoir revenir rendre visite à mon fils… Sachez, Lily, que vous serez la bienvenue quoi qu’il arrive.


La rousse eut un léger rire et hocha la tête. Puis elle plissa le nez, visiblement amusée.

   — Si leur amitié dure jusqu’à Poudlard, mon époux et Sirius vont en faire une jaunisse.


Lucius leva un sourcil étonné, en comprenant que la jeune femme n’était pas contre une telle amitié, bien que leurs familles soient diamétralement opposées. Il détailla la jeune femme devant lui avec attention, ainsi que le petit garçon, celui qui avait le pouvoir de changer le monde magique selon une prophétie.

Juste avant que la jeune femme rousse ne passe la porte du salon, il lui posa une dernière question, intrigué.

   — Miss ? Avez-vous rencontré la prophétesse en personne ? Que pensez-vous d’elle ?


Le joli visage de Lily se tordit de dégoût et elle eut un geste bref de la main. Elle haussa les épaules et soupira.

   — Sibylle Trewlanney ? Au début, Dumbledore nous a juste parlé d’elle, assurant qu’elle était descendante de Cassandre en ligne directe. Il parlait de sa prophétie comme d’une certitude, comme si c’était un fait immuable. Puis… lors d’une visite impromptue à Poudlard, nous avons fini par la rencontrer en personne. Hormis son haleine fortement parfumée au xérès, elle n’a rien de… spécial. Elle ne verrait pas une évidence face à elle et elle doit être aussi douée en divination que moi ! Il n’y a que Dumbledore qui ait assisté au moment où elle a… fait preuve d’un don de troisième vue et c’est lui qui a enregistré la prophétie au Ministère. Depuis, elle n’a jamais eu de transe et à ma connaissance cette prophétie est la seule qui soit jamais sortie de sa bouche. Je vous avoue franchement que sans l’insistance de Dumbledore et la confiance aveugle que lui porte mon mari, je n’aurais pas prêté plus d’attention à ses mots et j’aurai poursuivi ma vie sans me préoccuper d’elle.


Lucius eut du mal à masquer son air horrifié en entendant la description de la nouvelle enseignante de divination à Poudlard. Il adressa un sourire crispé à Lily et hocha la tête.

   — Merci pour votre franchise, miss. Je vous recontacterai. Quelle que soit… sa réponse, je vous tiendrai au courant et nous tenterons de trouver une solution.



Lily le fixa longuement, ses yeux verts emplis de larmes et elle lui offrit un sourire lumineux, empli de reconnaissance. Puis, elle salua le couple Malefoy avant de quitter leur manoir.


Narcissa prit son fils dans ses bras avant de faire face à son mari.

   — Tu vas réellement l’aider, comme tu viens de le dire ?


Lucius plissa le nez et soupira.

   — Évidemment ! Severus ne se remettrait jamais de sa perte et elle semble être plutôt correcte pour une née-moldus.


Sa femme eut un mince sourire puis hocha la tête, approbatrice.

   — Parfait. Enfin une décision sensée. J’espère que nous trouverons une solution. Il serait peut-être temps de prouver à tout le monde que nous ne sommes pas les monstres que Dumbledore se plaît à décrire…


Lucius grogna avant de tourner les talons pour rejoindre son bureau, visiblement perdu dans ses pensées. Narcissa embrassa la joue veloutée de son fils et elle se demanda si elle aurait eu autant de courage que Lily Evans.

Alors que son petit Drago riait et lui déposait un baiser baveux sur la joue, elle décida qu’elle serait prête à tout elle aussi pour le préserver.







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