Dans le nid des Serpents

Chapitre 8 : Noël à Poudlard

3862 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 04/01/2024 16:17

Elle ouvrit les yeux sur une pièce sombre. La faible lueur de la lune peinait à traverser les carreaux sales des fenêtres qui ornaient les murs de pierres grises. Ses yeux avaient du mal à s’habituer à l’obscurité ambiante. En se concentrant, elle arrivait néanmoins à distinguer l’agencement de la salle. Elle était ronde, avec deux piliers en son centre. Trois marches menaient à une porte en bois ouvragée qui surplombait le sol en dalles faites de pierres. Elle avait d’abord cru que la pièce était vide mais, ses yeux commençant à percer l’obscurité, elle se rendait compte que quelque chose se tenait entre les piliers. De forme rectangulaire, l’objet indéfini s’élevait sur une certaine hauteur. Il semblait fait de tissu, comme si quelque chose d’autre était recouvert par une toile. 


Elle aurait aimé s’approcher pour vérifier ce que c’était, par curiosité, mais un mouvement au niveau de la porte la dissuada de bouger. Une silhouette entra et referma discrètement la porte, prenant soin de ne pas la claquer. Puis, elle descendit les trois marches et se dirigea vers les deux piliers. Quand elle passa devant une fenêtre, un rayon de lune l’éclaira. La silhouette était d’une assez haute stature, le visage dissimulé derrière une capuche. Le seul signe distinctif que l’on apercevait était sa longue barbe blanche. 


Il s’arrêta devant l’objet recouvert. Il tendit le bras et, d’un geste souple, retira la toile, dévoilant un grand miroir. Au-dessus du verre, sur la monture finement ouvragée, une inscription était gravée. De là où elle se trouvait, elle ne pouvait pas lire clairement l’inscription, mais elle apercevait en revanche le sourire de satisfaction de l’individu encapuchonné dans le reflet. L’homme leva alors la main droite et la posa sur le miroir. 


“Il est temps de mettre le plan en place… Pour le Plus Grand Bien.” 


Cette fois-ci, Alyandra ne se réveilla pas en sursaut. Elle ouvrit les yeux et détailla les colonnades rassurantes de son lit à baldaquin. À ses pieds, roulée en boule sur la couverture, Perséphone ronronnait en dormant. Une douce chaleur se diffusait dans la pièce, résultat d’un sort lancé par la Préfète de Serpentard dans tous les dortoirs dès l’arrivée des premières vagues de froid. En soupirant, elle se redressa, et jeta un œil vers l’imposante horloge qui trônait à côté de la porte. Il était encore trop tôt pour se rendre dans la Grande Salle pour déjeuner. Trop tôt également pour s’installer dans la Salle Commune pour commencer ses devoirs. Alors, Alyandra décida de se préparer tranquillement, sachant qu’elle ne pourrait se rendormir. Daphné et Tracey étant rentrées pour les vacances, elle avait la salle de bain pour elle toute seule, et n’avait donc pas besoin de se presser. 


Une fois dans la pièce, elle s’observa dans le miroir, son rêve lui revenant en mémoire. Elle avait l’impression qu’il s’agissait du même type de rêve que celui qu’elle avait fait au début de l’année. Néanmoins, il était beaucoup moins effrayant, beaucoup moins oppressant que le premier. Elle n’avait ressenti aucune peur dans ce songe, même si une légère appréhension l’avait saisi quand la personne encapuchonnée était entrée dans la pièce. Elle avait d’ailleurs la sensation de connaître cet individu, sans réussir à remettre un nom dessus. 


Ce miroir l’intriguait. Elle n’en avait jamais vu d’aussi grand, d’aussi imposant. La phrase écrite sur les ornements l’étonnait aussi. Elle n’avait pas eu l’occasion de la lire, mais il n’était pas courant selon elle de trouver une inscription sur un tel objet. La curiosité de revoir ce miroir la titillait. Toutefois, elle n’avait aucune idée de l’endroit où il se trouvait. Ni même de pourquoi elle en avait rêvé. C’était la seconde fois en quelques mois qu’elle faisait un rêve de ce genre. Si elle se fiait au premier, il s’était avéré être prémonitoire. Serait-ce le cas pour celui-là également ? Allait-elle découvrir un miroir ? Secouant la tête pour sortir de ses pensées, elle se ressaisit. Il était inutile de se poser ce genre de questions. Si cela s’avérait être le cas, elle en aurait bientôt la réponse. Rien ne servait d’être pressée. Elle décida néanmoins d’en parler à ses amis dès qu’elle le pourrait. Pour le moment, elle allait tranquillement vaquer à ses occupations et profiter de ses premiers jours de vacances à Poudlard. 


 


Princesse, 


J’ai bien reçu ta lettre, mais ton hibou avait l’air un peu fatigué (quand est-ce que tu t’en achètes un jeune et vigoureux au lieu d’utiliser ceux de l’école, qui sont aussi vieux que la grand-tante de Théodore ?). Je suis content de voir que tu ne t’ennuies pas trop sans nous à Poudlard. Mais ne penses même pas à me remplacer, le grand Blaise Zabini est irremplaçable ! 


L’Australie est assez sympa comme pays mais il n’a pas le charme de l’Angleterre. Ma mère est trop occupée à trouver sa nouvelle “proie”, donc je suis souvent seul. Je m’entraîne un peu mais je ne peux pas lancer trop de sorts. Foutue règle du Ministère… 


Ton nouveau rêve me paraît bien étrange encore une fois. Pourquoi cacher un miroir ? Tu es sûre de ne pas avoir consommé de la tarte à la mélasse avariée ? Blague à part, fais attention à toi.  


As-tu commencé à explorer Poudlard ? Ne me dis pas que tu passes tes journées à travailler à la bibliothèque ? J’ai entendu dire qu’il existait des salles secrètes dans le château ! Que dirais-tu de les chercher ? (Ne dis surtout pas à Théo et Daphné que je t’ai proposé ça, ils me tueront à la rentrée sinon) 


J’ai quand même hâte de te retrouver. 


Passe de bonnes fêtes et à la semaine prochaine ! 


Ton plus bel ami, Blaise. 


 


Aly, 


Merci pour ta lettre, ça a égayé mon quotidien. Je suis bien arrivée en France, mais depuis nous nous ennuyons, Astoria et moi. Maman passe le plus clair de ses journées à recevoir des invités en compagnie de la mégère (je l’appelle comme ça depuis qu’elle a osé critiquer Blaise). Les seuls moments sympathiques, c’est quand Maman nous emmène faire du shopping ! J’ai déjà reçu quelques nouvelles robes venues des meilleures boutiques sorcières de Paris, ce sont des merveilles tu verras ! 


Ton nouveau rêve m’inquiète un peu. Pourquoi cela t’arrive-t-il quand nous ne sommes pas là ? Surtout, ne fait rien d’inconsidéré ! (N’écoutes pas Blaise qui t’as sûrement conseillé le contraire) En as-tu parlé au Professeur Rogue ? Peut-être a-t-il réussi à avancer dans ses recherches. Quoi qu’il en soit, attends notre retour et la rentrée si tu veux faire quoi que ce soit (surtout que tu ne sais même pas si c’est vraiment dans Poudlard) 


Comment va Perséphone ? C’est un peu bizarre de me réveiller sans ses ronronnements le matin. A la place, je dois me coltiner les ronflements d’Astoria… mais ne le dis à personne ! 


Passes de bonnes fêtes de fin d’année ! J’ai hâte de te retrouver ! Tu me manques. 


Daphné. 


 


Ma très chère Alyandra, 


Ta lettre m’a fait très plaisir. Comme prévu, je m’ennuie profondément au Manoir. Père passe son temps au Ministère de la Magie ou en réunion. Quand il n’est pas au Ministère, il travaille dans son bureau. Rien de bien réjouissant en somme. Je préfèrerais être auprès de toi à Poudlard pour travailler. As-tu avancé le devoir donné par le Professeur Rogue ? Et celui du Professeur McGonagall ? Je bloque sur mon quatrième paragraphe en Potions, et je ne suis pas sûr de ma conclusion en Métamorphose. Pourrais-tu me donner ton avis à mon retour ?  


As-tu parlé au Professeur Rogue de ton nouveau rêve ? Même si tu prétends qu’il n’était pas inquiétant, cela reste quand même étrange qu’il soit aussi réaliste et surtout que tu t’en souviennes dans les moindres détails le lendemain. Je reste sceptique sur le fait qu’il ne s’agisse que de simples rêves. 


J’ai également mené mes recherches et, à mon grand regret, je suis incapable de te dire si oui ou non cette pièce se trouve à Poudlard. Au vu de ce que tu m’as écrit dans ta lettre, si ce lieu est dans l’école, alors la salle doit se trouver dans une des tours du château. Ce n’est en revanche qu’une hypothèse, alors ne te lance pas seule dans une exploration… surtout attends notre retour (malgré ce que te dis Blaise). Il existe sûrement de nombreuses salles peu visitées à Poudlard (notamment dans le couloir du troisième étage) mais ce n’est pas une raison pour te prendre pour une Gryffondor… tu ne t’attireras que des ennuis. 


Je te laisse, je dois aller m’occuper de la mandragore que j’ai plantée il y a quelques jours. Elle me donne un peu de fil à retordre. 


Passes de bonnes fêtes. 


On se retrouve dans quelques jours. 


Théodore 


Les trois lettres étaient arrivées en même temps. Trois hiboux s’étaient posés le matin même devant Alyandra et lui avaient délivré leurs messages. La fillette les avait lus avec un plaisir non dissimulé. Elle avait écrit à ses amis quelques jours plus tôt, leur racontant ses premiers jours de vacances et son rêve. Elle n’en avait parlé à personne d’autre pour le moment, souhaitant d’abord recueillir les impressions de ses camarades, avant de se décider à en parler à son Responsable de maison. Les réponses de ses amis l’avaient confortée dans l’idée qu’elle devait se confier à lui. Malheureusement, pour le moment, il était en déplacement pour le compte du Directeur, et ne rentrerai que dans quelques jours. La fillette devrait donc prendre son mal en patience. 


Après son premier repas de la journée, elle avait donc déposé les lettres dans sa table de chevet, avant de prendre ses devoirs et de retourner dans la Grande Salle. Vu le peu d’élèves présents au château pour les fêtes, les professeurs avaient décidé de laisser la pièce en libre accès pour ceux qui souhaitaient venir y travailler. Compte tenu du fait que des chandelles y étaient allumées en permanence, il y faisait plus chaud qu’à la Bibliothèque, et de nombreux étudiants y avaient trouvé refuge pour avancer leurs travaux. 


Alyandra ne faisait pas exception. Contrairement à ce que sous-entendait Blaise dans sa lettre, elle n’avait aucune envie de se lancer seule dans l’exploration de l’immense château. Elle ne doutait pas un instant qu’il renfermait d’innombrables secrets, mais ne songeait pas à les découvrir. Elle avait par ailleurs énormément de travaux et de devoirs à terminer, et la neige qui tombait sans s’arrêter depuis deux jours ne l'invitait pas à aller dehors. Elle préférait rester au chaud, à travailler sur son devoir de Métamorphose. 


—Excuse-moi ? Je peux m’asseoir avec toi ? 


Surprise, elle se retourna pour tomber nez-à-nez avec une paire de lunettes rondes et des cheveux en bataille. Harry Potter en personne se tenait devant elle, visiblement mal à l'aise. D'abord étonnée, la méfiance prit très vite le dessus. Les Gryffondors n'étaient pas connus pour leur amitié fusionnelle avec les Serpentards, c'était plutôt le contraire. Voir leur héros devant elle ne l'incitait pas spécialement à la confiance, surtout que lui et son comparse Weasley s'étaient déjà attirés les foudres des Serpentards, élèves comme professeurs. Malefoy, prince autoproclamé des Serpentards, en avait d'ailleurs fait son ennemi juré, ce qui faisait que beaucoup de jeunes Serpents l'avaient suivi. 


Alyandra, quant à elle, était plus mitigée concernant le brun. Elle n'avait aucun grief contre lui, il ne s'était jamais montré méchant avec elle, ne s'était jamais moqué de quoi que ce soit. Au contraire, il la regardait parfois avec une sorte de curiosité étrange. Comme s'il essayait de comprendre son improbable amitié naissante avec Hermione. Ronald Weasley, en revanche, avait déjà tranché. Alyandra l'avait entendu une fois, pendant qu'il essayait de convaincre Hermione “que cette fille n’était qu’une vile Serpentard probablement à la solde de Celui-Dont-On-Ne-Doit-Pas-Prononcer-Le-Nom”. Sur le coup, elle s’était sentie blessée, une fois de plus, avant que la jeune Gryffondor ne prenne sa défense. Une douce chaleur s’était emparée d’elle en entendant les mots qui faisaient son éloge. Elle avait doucement souri et avait renoncé à dévoiler sa présence. Cela ne ferait que donner à ce rouquin une occasion de la railler. Mais depuis ce jour, elle ne s’était plus approchée du groupe, laissant Ronald pérorer sur sa maison, et Hermione la défendre de plus en plus mollement. 


—Oui si tu veux. Mais pourquoi tu voudrais t’asseoir à côté d’une Serpentard ? Je croyais que toute notre maison était sous la coupe de ton ennemi ? 


Harry Potter eut la décence de paraître gêné quand il entendit sa dernière question. Il est vrai que les trois autres maisons ne se privaient pas de crier haut et fort que Serpentard n’était qu’un repaire de Mangemorts qui n’attendait que la moindre occasion pour s’en prendre à lui afin de venger leur puissant maître. Harry avait laissé faire les autres, n’intervenant jamais, préférant faire la sourde oreille quand on lui proposait de participer aux mauvaises blagues à l’encontre des vert et argent. Il se rendait compte que, finalement, au fond de lui-même, il partageait peut-être un peu cette opinion, puisqu’il ne s’y était jamais opposé. La question de sa camarade était donc parfaitement légitime à ses yeux, et il ne savait pas vraiment comment y répondre. Quand il était entré dans la Grande Salle, seul, Ron dormant encore, il l’avait aperçu penchée sur un parchemin, entourée de livres qu’elle avait probablement empruntés à la bibliothèque. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il avait eu la soudaine envie d’aller parler à la fillette dont Hermione lui avait vanté les mérites. Il était rare qu'Hermione parle aussi joyeusement de quelqu’un, en tout cas assez pour que cela attise sa curiosité. En la voyant seule, il avait laissé ses pas le guider vers elle, ne sachant pas vraiment comment il allait l’aborder. 


—Je… Je ne suis pas là pour te chercher des noises. Je voulais simplement… discuter ? 


Silencieuse, Alyandra le scruta pendant quelques instants, inconsciente du malaise que cela créait chez le jeune garçon. Elle l’observa sous toutes les coutures, le détaillant. Elle ne l’avait encore jamais vu d’aussi près, et devait avouer qu’il paraissait beaucoup plus chétif que ce à quoi elle s’attendait. Ses cheveux donnaient l’impression de ne pas pouvoir être coiffés correctement, et ses yeux vert émeraude disparaissaient presque sous la monture grossière de ses lunettes. Elle eut un bref sourire en songeant que, si Daphné avait été présente à cette table, elle aurait crié au scandale devant une telle faute de goûts. Mais le garçon ne lui semblait pas malveillant. Elle ne sentait aucune animosité émaner de lui, aucune mauvaise intention. Il avait simplement l’air un peu intimidé, et elle pensa un instant qu’il était presque trop intimidé pour un héros du monde sorcier. Même elle, la simple Née-Moldu, avait eu droit au récit de la vie d’Harry Potter par ses amis. Blaise, Théo et Daphné lui avaient conté en détail tout ce qu’il s’était passé avant leurs naissances dans le monde sorcier, et le sacrifice des parents Potter pour sauver leur enfant de la mort. Elle n’avait pu s'empêcher de se sentir admirative, et un peu envieuse, devant cette immense preuve d’amour de la part de Lily Potter. Et s’était brièvement demandé si sa mère aurait fait de même si elle s’était retrouvée à sa place. À l’époque, elle avait chassé la sombre pensée d'un geste de la tête, mais la question revenait aujourd’hui, alors que le héros du monde sorcier se tenait devant elle. 


—D’accord. Mais je voudrais travailler aussi. 


—Pas de problème ! On peut éventuellement travailler chacun de notre côté, et se poser des questions de temps en temps. Ça te va ? 


—Marché conclu. 


Au grand désappointement d’Alyandra, qui aurait aimé avancer ses devoirs dans la tranquillité, le silence du Gryffondor ne dura qu’une petite dizaine de minutes. Passé ce délai, Harry, qui avait sorti à grand peine une plume et un morceau de parchemin, commença à tapoter sur la table avec l'extrémité de sa plume, tout en gigotant sur le banc. Il ne cessait de jeter de fréquents coups d'œil à sa voisine, essayant discrètement d’attirer son attention. La fillette ne tint pas compte de son manège pendant quelques minutes, avant de finalement poser brusquement sa plume et se tourner vers lui avec un air orageux. 


—Pourrais-tu arrêter de jouer avec ça ? Ça me déconcentre, et j’aimerais travailler. Si tu as quelque chose à demander, fais-le, mais ne tourne pas autour du pot. 


Intérieurement, la fillette se félicita elle-même de son ton, ni trop gentil, ni trop vindicatif. Les longues heures qu’elle avait passées avec Théodore à travailler sur sa diction et sa confiance en soi commençaient enfin à payer. Le Sang-Pur avait proposé de l’aider sur ce sujet quand il avait découvert qu’elle manquait énormément de répartie pour une Serpentard, et que cela allait profondément l’handicaper pour se faire respecter au sein même de sa propre maison. Depuis ce jour, il essayait de l’entraîner plusieurs fois par semaine, dans des situations variées, afin qu’elle soit prête à tout affronter. Il lui avait expliqué que, parfois, les poings et la magie ne faisaient pas tout. “Savoir manier les mots avec dextérité est aussi une forme de magie. La plus puissante pour moi. Un coup, un sort ne sont qu’éphémère pour la plupart. Mais les mots, eux, restent. Longtemps. Parfois toujours.” 


—Désolé. Je n’ai pas pensé que cela pouvait perturber ton travail. 


—Viens-en au fait. 


—En fait je… 


—Oui ? 


—Je me demandais… Qu’est-ce que ça fait d’être Née-Moldue à Serpentard ? 


—C’est ça ta question ? 


—Oui. C’est étrange n’est-ce pas ? De te poser ce genre de question. 


—Un peu, mais je m’attendais à pire. 


—Ah bon ? Tu vas me répondre alors ? 


—Au départ, c’était effrayant. Tout le monde ne parlait que de choses que je ne connaissais pas, et me mettait de côté. J’avais l’impression d’être invisible, mais je préférais ça à autre chose de pire. Et puis Daphné, Blaise et Théodore m’ont accepté parmi eux. Et maintenant, c’est bien mieux. Ils m’apprennent les coutumes sorcières que je ne connais pas, ils me montrent comment agir pour trouver ma place. Je me suis fait de vrais amis. 


—Les coutumes sorcières ? Comme quoi ? 


—Tu ne les connais pas non plus ? 


—Non, je ne crois pas. 


—Blaise m’explique principalement toutes les traditions des Sangs-Purs, pour que je comprenne parfois la réaction de certains de mes camarades. Daphné, elle, fait mon éducation sur ce qu’est une bonne maîtresse de maison chez les Sangs-Purs, de la garde-robe jusqu’à l’engagement d’un elfe de maison. Je dois dire que c’est assez intéressant, mais parfois désuet. 


—Je connais certaines de ces choses. Ron m’en a parlé, mais il dit toujours que ce n’est qu’un ramassis de sornettes. Sa famille ne suit plus les traditions depuis des générations. Hermione est du même avis, elle trouve que cela fait un peu rétrograde. 


—Je ne sais pas. Certaines choses sont quand même importantes. Théodore, par exemple, m’a montré l’utilité de certains meubles que l’on ne peut trouver que chez les familles de Sang-Pur. Il m’a aussi expliqué la teneur de certaines fêtes. Notamment celle d’Halloween. 


—Je vois. 


—Mais pourquoi me poses-tu toutes ces questions ? Je ne comprends pas pourquoi tu t’intéresses soudainement à mon bien-être à Serpentard. 


—Pour rien… C’est juste que… 


—Harry ! 


Les deux enfants se retournèrent, découvrant Ronald Weasley qui passait les portes de la Grande Salle, en faisant de grands signes. Plusieurs élèves qui travaillaient lui lancèrent des regards noirs, mais il ne parut nullement gêné. Harry, en revanche, souffla avant de lui répondre d’un sourire. 


—Tu ferais mieux d’y aller. Je n’ai nullement envie de voir ton ami s’inviter à ma table. J’ai cru comprendre qu’il n’aimait pas trop ma maison. 


—Oui… Alors peut-être à plus tard. J’ai bien aimé discuter avec toi. 


Sceptique, Alyandra regarda le jeune sorcier se lever et rejoindre le rouquin. Elle ne doutait pas un instant qu’elle allait le retrouver un jour sur sa route. Il était assez curieux, et il posait des questions étranges pour un Gryffondor. Un mystère de plus à creuser. 


—Quand ils vont savoir que le grand Harry Potter a daigné me parler, à moi, une Serpentard, Blaise, Théo et Daphné vont tomber des nues. Enfin bon. Il est temps de se remettre au travail. Mon parchemin de Métamorphose ne va pas s’écrire tout seul.


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