31 Octobre 1981

Il y a quelques mois, Albus les a mis en sécurité, mais je ne me pardonnerais jamais. J'ai agi avant de réfléchir. J'aurais dû le savoir. J'aurais dû me douter qu'il s'agissait d'Elle. Ou plutôt de son rejeton, mais je connais Lord Voldemort, il ne laissera pas de survivant.

Maintenant, je suis au service du Seigneur des ténèbres… et loyal au plus grand sorcier de tous les temps, Albus Dumbledore.

Il m'a promis de la mettre en sécurité, elle, ma douce, ainsi que son bon à rien de mari et son gamin.

Je ne peux me résoudre à aller la voir. J'aimerais tellement lui parler une dernière fois ! Mais comment la regarder en face ? C'est moi qui l'ai mis dans cette position. Elle vit cacher du monde par ma faute.

Aujourd'hui, nous sommes le 31 octobre 1981, j'ai un mauvais pressentiment, Lord Voldemort était en euphorie pendant notre dernière réunion, il parlait, sans donner plus de précisions, d'un événement historique, qui allait se produire, le soir de halloween. Il n'a divulgué son plan à personne, il voulait agir seul.

Nous sommes tous dans l'attente, nous et les autres mangemorts.

Puis, en une fraction de seconde, tout est devenu claire pour moi. J'ai remarqué que depuis quelque temps, Queudver était perturbé, enfin, plus que d'habitude. Et le fait que le seigneur des ténèbres soit aussi euphorique... Cela ne pouvait annoncer qu'une seule chose.

Je me rendis aussitôt dans son village, c'est la seule chose que je savais. Godric's Hollow. Quelque chose s'était passé ici, de la magie noire. Mon cœur battait à la chamade. Ce n'était pas possible. Je regardais toutes les maisons, et, mon souffle s'est coupé, mon âme s'est déchirée.

Une maison était en ruine.

Ce ne pouvait être que la sienne. Le sortilège de Fidelitas s'était brisé. J'ai immédiatement couru vers sa maison.

À l'entrée gisait le corps de cet idiot, James Potter. Un rapide coup d'œil, vers lui. Et je monte directement à l'étage, un gamin pleurait, je suivis ses hurlements.

J'entre dans ce qui semble être sa chambre, et là, mes jambes ne me tenaient plus, je m'effondre à genoux sur le sol, juste à côté de son corps, encore tiède, mais sans vie. Lily était toujours aussi jolie.

Les larmes coulaient sur mes joues, du chagrin ? De la culpabilité ? De la colère ? Un peu de tout ça. Je la pris dans mes bras, tout en pleurant. Cela ne s'était pas produit depuis de nombreuses années.

Pourquoi n'ai-je pas écouté ses conseils quand nous étions à Poudlard ? Pourquoi n'ai-je tout simplement pas arrêté de fréquenter Lucius et sa bande ?

James Potter ! Tout est de sa faute ! Cet abrutit, s'il ne m'avait pas persécuté à l'école, lui et sa bande de racailles. J'aurais pu gagner le cœur de Lily, j'aurais pu changer de comportement.

Le gamin continuait à hurler, mais peut importe ses hurlements.

La colère m'envahit. Je laisse Lily, malgré moi. En descendant, je lançai un dernier regard vers James. Il n'avait même pas sa baguette, et c'est comme ça qu'il comptait la protéger !? Quel imbécile. Il ne méritait pas l'amour de Lily.

Lily, si tu savais à quel point je suis désolé. Jamais je n'aurais pensé que tu mourrais par ma faute. Lily, je t'aimerais à jamais.