Morsmordre
Chapitre 7 : Celui qui disait la vérité
2482 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 15/11/2020 16:32
Elle cherchait le sommeil. Le regard perdu dans le vide sombre de son plafond. Se tournant sur le côté pour allumer la lumière de son chevet, éclairant une partie de la chambre soigneusement rangée, Judith regardait sans se lassait un cadre photo magique d’elle-même en compagnie de deux autres personnes en tenue de Quidditch.
Après c’être levé en râlant de ne pas trouver la fatigue, la jeune fille se dirigeait dans sa cuisine. Elle pensait aux missions qu’elle aurait à faire pour demain, se demandant à quelle heure elle aurait fini pour prendre une pause et passer dire bonjour à Jasper.
Allumant la lumière de la haute de la gazinière, elle attrapa une bouilloire en cuivre qu’elle remplit aussitôt d’eau du robinet. Remarquant au passage qu’elle n’avait même pas prit la peine de mettre un pantalon pour couvrir ses jambes.
Elle regarda un moment le bas de son corps nu, pour remonter son regard sur son haut avec lequel elle dormait habituellement. Avec hésitation, Judith chassa ses pensées de vouloir voir Jasper pour un moment. En plus d’avoir un comportement assez distant avec elle, il n’avait pas non plus les bons mots.
La jeune sorcière ralla de plus belle en posant son ustensile sur la gazinière. Il était insupportable. S’il n’était pas aussi bizarre, peut-être que le choses serait différente. Pourquoi elle pensait soudainement à lui ? La jeune fille était perdue de chercher à comprendre si ce n’était pas la fatigue qui commençait à venir ou un mauvais mal de tête.
Alors qu’elle approcha sa main pour allumer le feu, une étrange lueur éclaira une partie de la cuisine. Tournant son regard vers cette source lumineuse, Judith prit peur en apercevant cet immense symbole qui se dessinait dans le ciel à travers les carreaux de sa fenêtre. Un crane, faisant sortir un serpent de sa bouche. La marque d’un mauvais présage.
Judith se tourna face aux vitres de la cuisine, les ouvrants avec une certaine crainte pour mieux examiner la situation en extérieur. L’air frais qui rentrait ne pouvait être plus glacial que l’apparition de ce désastre obscur.
Alors qu’elle se pencha légèrement en avant pour regarder dans sa rue si quelque chose d’inhabituel était apparu, quelqu’un cramponna le rebord de sa fenêtre.
Prit de courage, Judith envoya un poing en plein visage de la personne qui s’était élancé pour monter jusqu’à elle. Au moment où son coup toucha son cambrioleur, la jeune sorcière remarqua que celui-ci était en train de sourire.
Reculant sa main pour mieux attaquer son ennemi, Judith fut surprise de reconnaitre l’épaisse mèche blanche qui volait au vent.
Jasper était secoué par le coup de son ami. Alors qu’il avait le sourire, celui-ci se transforma en une grimace de douleur, suivit d’un son aigue tout en gardant le même ton.
- Mon dieu Jasper je suis désolé ! S’écria Judith en se retenant de rire.
Le jeune sorcier, qui se trouvait à la même hauteur que son amie, était penché dans le vide, une main sur son nez, l’autre toujours sur le rebord de la fenêtre.
- Furprise. Prononça le garçon avec douleur.
Judith rattrapa son ami en le tirant par l’étrange manteau qu’il portait. L’aidant à rentrer dans la cuisine, elle remarquait aussi que ses habits étaient inhabituels, lui qui portait souvent des vêtements salis, déchirés, cela était dans un état propre pour ne pas dire neuf.
Le Bakeneko de Jasper était accroché dans son dos, retombant dans la cuisine pour se mettre à marcher dans un lieu qu’il semblait connaitre. Voir l’animal magique en compagnie du sorcier était un mauvais signe pensait Judith en regardant de nouveau la marque ténébreuse dans le ciel.
Mais une chose à la fois, tenant toujours Jasper par le bras, elle le guida jusqu’au salon d’à côté tout en regardant par moment si du sang ne coulait pas entre les doigts de sa victime.
Jasper se posa tranquillement sur le canapé en pointant son nez vers le haut. Sentant que rien n’en sortait, mise à part la douleur du coup, il regarda son amie en rigolant. Rire qu’elle finit par décrocher jusqu’à qu’elle allume la lumière pour mieux accueillir son hôte.
Effectivement, Judith sentait que quelque chose n’allait pas avec Jasper.
- Tu as vu ce qui est apparu dehors ? Dit la sorcière en retournant rapidement dans sa chambre.
- Ha. Ce truc ? Sûrement des gens qui s’amuse avec des projecteurs ? Tu sais, j’ai lu que des non-magiques étaient capables de faire des spectacles sur des façades de monuments avec des appareils très technique. Du coup, ça ne m’étonnera même pas qu’ils aient trouvé une nouvelle idée pour Halloween qui approche. Répondit le sorcier en repenchant à nouveau sa tête en arrière.
Mais un objet lui tapa dans le ventre, l’obligeant à reprendre sa position assise initiale. Avec étonnement, Judith pointait sa baguette en direction du garçon avec un visage de colère.
- Dis-moi une vérité. Repris Judith avec une voix calme.
- Judith. C’est moi. Jasper. Dit le sorcier en levant se main pour montrer qu’il n’était pas armé et qu’il ne voulait pas que la situation dégénère.
Un silence s’installa un instant. La sorcière prit une légère inspiration avant de donner deux légers coups dans l’air qui abaissa les manches du manteau du sorcier. Jasper ne pouvait que fermer les yeux.
Judith elle, était perturbé de découvrir ce symbole sur l’avant-bras de ce qu’elle considérait comme un ami. Prise de colère, elle repointa avec plus de pression sa baguette en visant correctement au niveau de la poitrine de Jasper.
- Dis-moi, une putain, de vérité, Jasper. Dit-elle en serrant ses dents pour ne pas hurler de frayeur.
Comment il pouvait être un criminel alors qu’ils sont restés ensemble tout ce temps. Cela faisait-elle une complice de ses crimes ? A-t-il commis des crimes ? Combien de personne sont mort ? Trop de question explosèrent dans l’esprit de la jeune sorcière.
Mais au fond d’elle, sortait un étrange sentiment de confiance. Elle sentait qu’il ne serait jamais capable de commettre de tels actes et encore moins de rejoindre les rangs de l’armée des ténèbres.
Jasper se redressa tout en gardant ses mains bien en évidence. Se levant du canapé, toujours pointé par l’arme magique de la sorcière, il gardait toujours les yeux fermés, fronçant les sourcils.
Il n’avait pas d’autres choix. Il était déjà dans un grand tourment de sa vie, il ne pouvait pas continuer à avancer dans ce silence douloureux. Il avait besoin d’aide.
- On s’est rencontré au bord du lac de Poudlard, dit-il en entrouvrant ses yeux pour regarder les genoux de son amie, il faisait froid ce jour-là. On était en balais, on s’entrainait à faire des virages secs sur l’eau pour garder le maximum de vitesse. Et après, on s’est retrouvé face à face au match de Quidditch. On s’est retrouvé dans une rue, quelques années plus tard, tu adores les sirops de grenadine, ton dessert préféré sont les pâtisseries de la non-magiques à quelques rues de chez toi, tu n’aime pas quand on te touche les cheveux, tu prends toujours du temps pour remettre des petites choses dans les rayons de ton magasin que je déteste tellement, et tu sais que je déteste cette boutique.
Au plus il parlait, au plus il se rapprochait sagement jusqu’à son amie qui le tenait toujours en joue, mais qui était perdu par ses paroles.
- Judith, je suis Jasper Clockwork. Et crois-moi, je suis sincèrement désolé de ne t’avoir jamais dit la vérité, mais tu peux me croire, je ne suis pas l’un d’entre eux ou quoi que ce soit. Je ne te veux aucun mal.
- Stop. Dit-elle sèchement en collant la pointe de sa baguette au-dessus du cœur du sorcier. Alors, si tu ne m’as jamais dit la vérité, raconte là moi. Dis-moi tout, avant que je te tue.
Jasper était tout aussi perdu que la sorcière qui cherchait ses mots et un bon raisonnement de ne pas le tuer.
- Judith, si je te raconte tout, tu ne pourras plus me voir comme avant.
- Parce qu’avec ce qu’il se passe dehors, tu crois que ça va changer quelque chose ? Tu ne fais qu’aggraver la situation. Je ne sais pas qui tu es au final, je ne sais pas à qui je dois faire confiance entre le gars que j’ai rencontré dans cette école, ce gars en qui j’avais confiance… Ou en quelqu’un qui m’a pris pour un hibou à trouver une solution pour cacher ses crimes, dit Judith en remontant violement son arme magique sous le cou de Jasper qui ne pouvait que reculer face à cette menace.
- Ecoute moi bon sang, bafouilla le sorcier face au danger, Judith, il faut que tu me croies. Je n’ai jamais commis un seul crime dans ma vie. Je te raconterai tout ce que tu veux en cours de route, mais il faut que tu fuies cet endroit, il faut que je te mette à l’abris.
Les deux sorciers étaient à présent de l’autre coin de la pièce, Jasper dos collé contre le mur, toujours armée par la sorcière qui était dans une colère incompréhensible.
- Comment je dois te croire maintenant ? Tu portes la marque des ténèbres, comment tu veux que je croie un foutu sorcier sans âme ? Qui me dit que tu n’as jamais joué de moi ? C’est pour ça que tu partais tous les jours et tu revenais n’importe quand sans me prévenir ?
Jasper donna un coup dans la main de la jeune fille qui lâcha sa baguette. Le sorcier prit le contrôle de la situation en échangeant sa place avec celle de la jeune fille en lui tenant les poignées contre le mur.
- Judith, par Merlin écoute moi ! Dit Jasper à voix basse pour ne pas plus effrayer la jeune fille. Je ne sais pas du tout comment te convaincre, moi aussi je suis tout aussi perdu que toi, mais si je te raconte ma véritable histoire, comme je te l’ai dit, tu ne me regarderas plus jamais comme avant. Oui, je t’ai menti, oui, je t’ai caché mon vrai visage, mais je ne suis pas et je ne serais pas l’un d’entre eux. Tu crois vraiment que depuis tout ce temps je continuerai à te voir alors que je porte cette marque ? Je ne sais même pas comment on fait pour la faire apparaitre, je ne sais même pas ce que c’est ce foutu signe dans le ciel, mais il faut que tu me croies. Tu es une personne importante pour moi, tu m’as sauvé d’une situation qui devenait de plus en plus compliqué, tu es une fille formidable et pour rien n’au monde je n’oserai te faire du mal. Bien au contraire, j’ai toujours cherché à te protéger, à ne pas t’inquiéter sur ce que j’étais vraiment. Je ne suis pas un meurtrier, je ne suis pas un criminel, je ne pratique pas la magie noire, mais je veux te protéger. Moins tu en sais sur moi, plus on gardera un contact, c’est tout ce que j’ai demandé depuis que je t’ai retrouvé dans Paris. Maintenant, écoute-moi. Tu vas mettre un pantalon, tu vas t’habiller, tu ne prends rien, juste ta baguette, et je t’emmène en sécurité. Mais je te le redis Judith, il faut que tu me fasses confiance, je ne suis pas le méchant dans l’histoire.
Judith, abasourdie par cet immense monologue, ne pouvait que regarder Jasper avec des étoiles dans les yeux. Jamais il ne lui avait parlé de cette façon, jamais il ne l’avait entendu parler autant si clairement. Il avait l’air sincère dans ses paroles.
- Tu me trouves vraiment formidable ? Dit-elle timidement, proche des larmes, heureuse de savoir qu’il n’était pas celui qu’elle pensait être.
- T’es la meilleure attrapeuse que j’ai vue, et t’es une superbe amie quand tu prépares les sablés à la citrouille quand il pleut.
Avec dégout, elle reconnaissait bien le Jasper de la veille comme celui qu’elle avait rencontré.
La pression dans les mains se relâchèrent pour que les deux sorciers s’enlacent pour ne plus provoquer de mauvaise situation.
- Jasper, dit Judith en se décalant, pourquoi tu ne m’as jamais rien dit.
- On n’a pas vraiment le courage de dire les choses quand on sait ce que j’ai vécu. Mais je te promets de tout te dire, en attendant, il faut qu’on s’en aille maintenant. Ils savent que tu existes, et je sais où on peut aller.
La sorcière ne pouvait qu’acquiescer. Récupérant sa baguette au sol, Jasper se rapprocha de nouveau de son ami en lui attrapant calmement le poignet.
- Je t’ai fait mal ? Dit-il examinant la main.
- Non, et je suis désolé moi aussi. Répondit la jeune fille en examinant de nouveau les vêtements de son camarade. Ce ne sont pas les tiens, on est d’accord ?
- On en parle du fait que tu m’as menacé en culotte ?
Judith comprenait à peine les paroles du sorcier. A son regard, elle se pencha légèrement en avant pour regarder à nouveau ses jambes nues, cherchant à comprendre ce qui posait problème. Effectivement, elle n’avait pas de pantalon. Depuis tout ce temps qu’ils se connaissaient, jamais une telle situation c’était présenté.
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