Annastasia et l'ultime affrontement

Chapitre 1 : Le complexe d'Anna

2955 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 06/09/2020 14:16


La pluie tombait doucement sur la fenêtre grande ouverte de sa chambre. Il faisait une chaleur accablante, même la nuit, et Anna n'arrivait pas à trouver le sommeil. Cela faisait environ un mois que les vacances étaient commencées et tout allait bien jusqu'à présent. Harry ne pouvait plus parler aux serpents et cela l'enchantait. Il ne faisait plus de cauchemar la nuit et se réveillait la plupart du temps en sifflant joyeusement. Anna, pour sa part, tentait de ne plus penser aux Horcruxes. Elle ne pouvait cependant pas s'enlever de la tête l'idée de pouvoir anéantir Voldemort pour de bon. Un matin, quelques temps après la dernière journée d'école, Anna s'était rendue dans la bibliothèque du 12, square Grimmaurd, pendant une réunion de l'ordre. Harry l'avait suivie et Anna avait cherché des livres qui parlait d'Horcruxes. Au bout de plusieurs longues minutes de jurons, elle avait mis la main sur un livre traitant explicitement des Horcruxes. À son plus grand malheur, Padfoot était entré à ce moment-là dans la bibliothèque. Anna, qui avait caché maladroitement le livre derrière son dos, avait dû avouer à son père ce qu'elle lisait.


Padfoot ne souhaitait pas qu'elle fasse des recherches sur les Horcruxes. Il disait que c'était de la magie noir - ce qui était vrai - et qu'elle ne pouvait pas se documenter là-dessus. Mais elle ne savait pas comment elle pourrait détruire des Horcruxes si elle ne savait pas exactement ce que c'était et comment les détruire. Harry et elle s’étaient promis d’aller dans la réserve de la bibliothèque à Poudlard pour pouvoir accomplir leur projet.

Anna se retourna dans son lit et la fine lueur de la lune, qui n'était pas caché sous un nuage de pluie, éclairait quelque peu sa chambre. C'est ainsi qu'elle aperçut son bras gauche, lâchement étendu sur sa couverture. La tâche noire qui ne ressemblait à rien lui rappelait sans cesse Voldemort et son lien avec lui. Quoi qu'elle puisse dire maintenant, elle avait une marque qu'il lui avait fait lui-même sur le bras. Padfoot et Harry n'y prêtaient jamais attention et Anna leur en était reconnaissante. Mais elle n'avait pas encore appris à supporter le regard de tout le monde. Elle se souvenait que trop bien du petit surnom dont elle avait hérité lors de son évasion d'Azkaban. L'enfant Mangemort. Cela lui donnait envie de vomir. Elle cachait donc son bras sous de longs chandails et cela lui valait quelques regards étranges. Il faisait très chaud cet été mais Anna préférait cacher la marque noire.

Anna se leva finalement après avoir compris qu'elle ne s'endormirait pas. Elle jeta un coup d'œil à l'heure et constata qu'il était une heure du matin. Le bruit que la pluie faisait au dehors l'apaisait habituellement, mais cette nuit-là, Anna avait envie d'être avec quelqu'un.

Elle se dirigea vers la chambre de son père silencieusement. Il n'y avait que quelques pas entre sa chambre et celle de son père, tandis que celle de Harry était un peu plus loin près des toilettes. Anna aperçut son père qui dormait profondément. Ses longs cheveux noirs reposaient à moitié sur son visage. Padfoot avait des traits à la fois charmeur et rieur. Anna savait qu'il se rendait compte à quel point les femmes étaient attirés par lui et elle se demanda s'il allait rencontrer quelqu'un d'autre cette année également...

Anna s'approcha finalement, sortant de ses pensées et se pencha vers lui.


- Papa, je peux dormir avec toi ? demanda-t-elle à voix basse.


Padfoot grogna et Anna ne savait pas si cela voulait dire oui. Elle prit tout de même place à côté de lui, par-dessus les couvertures et se colla vers lui. Padfoot émit alors un autre grognement.


- Mmmm... Anna ? dit-il, endormi.

- Oui, répondit la jeune adolescente. Je peux dormir avec toi ?


Padfoot se frotta les yeux et en ouvrit un pour regarder Anna, qui souriait innocemment.


- Il fait trop chaud, souffla Padfoot en la repoussant légèrement.

- Mais je n’arrive pas à dormir, répliqua Anna d'un air boudeur.

- T'as treize ans, gamine, soupira Padfoot en se mettant sur un coude.

- Je suis toujours ton bébé, dit alors Anna en souriant de toutes ses dents.


Padfoot secoua la tête en riant légèrement. Il se pencha vers la table de chevet et attrapa sa baguette magique. Il lança ensuite un sort muet de refroidissement sur la pièce et déposa sa baguette. Il se laissa retomber sur son oreiller et ferma les yeux.


- Bonne nuit, gamine, dit-il.

- Bonne nuit, papa, répondit Anna d'un ton joyeux.


Anna s'endormit finalement en quelques minutes.

Le lendemain matin, elle se réveilla avant son père et décida de se lever pour le laisser dormir tranquillement. Harry n'étant plus dans sa chambre, Anna se doutait qu'il était déjà réveillé. Elle alla le rejoindre dans la cuisine.


- Salut, dit-elle.

- Salut, répondit Harry. Tu as bien dormi avec Padfoot ? demanda-t-il en arquant un sourcil.

- Ouais, répondit Anna en lui faisant une grimace. Et ne fais pas ça avec tes sourcils. Tu ressembles à Padfoot.


Harry lui fit une grimace et ils prirent leur déjeuner ensemble. Quelques temps plus tard, alors qu'ils jouaient aux échecs et que Padfoot n'était toujours pas réveillé, deux hiboux virent cogner à la fenêtre. Le temps était beau aujourd'hui et la journée s'annonçait chaude. Anna et Harry allèrent ouvrir la fenêtre, reconnaissant le hibou de Ron. Le second hibou, par contre, leur et inconnu. Anna le flatta doucement et prit le parchemin qu'il tenait.


- C'est Taylor ! s’exclama-t-elle avec enthousiasme.


Elle déplia le parchemin avec excitation mais Harry le lui arracha brutalement. Il se mit à courir en se moquant d'elle.


- Harry James Potter ! cria Anna en le poursuivant.

- C'est une lettre d'amour ? se moqua Harry en montant les escaliers quatre à quatre.

- Ce ne sont pas tes affaires ! répliqua Anna en le suivant, hors d'elle. Rends-moi ça tout de suite ou j'utilise mon pouvoir !

- T'as pas le droit ! répliqua Harry.

- Papa ! cria Anna. Padfoot ! Viens sinon je ne sais pas ce que je vais faire de ton filleul !


Il y eut un grognement dans la chambre du dit Padfoot. Harry s'y précipita, Anna à sa suite.


- Anna a dit qu'elle allait utiliser son pouvoir sur moi ! s'exclama Harry.

- Harry a pris ma lettre et ne veut pas me la donner ! cria Anna.


Padfoot s'assit lentement sur son lit en soupirant. Il se frotta les yeux et observa les deux enfants, visiblement aussi furieux l'un que l'autre.


- Harry, gronda alors Padfoot, pourquoi tu as pris sa lettre ?

- Pour faire une blague, répondit Harry. C'est de Taylor, son amoureux !

- Ce n’est pas mon amoureux, répliqua Anna d'un air noir.

- Redonne lui, Harry, soupira Padfoot.


Harry tendit la lettre de mauvaise grâce et Anna la prit d'un air victorieux.


- Et toi, gamine, depuis quand tu menaces d'utiliser ton pouvoir ? Ajouta Padfoot en direction de la jeune fille.

- Il n’avait pas le droit de prendre ma lettre, répondit Anna.

- Je sais, mais tu n'as pas le droit non plus d'utiliser ton pouvoir sur lui... On n'utilise pas ce genre de magie sur les gens qu'on aime, compris ?

- Oui, soupira Anna.


Elle sortit ensuite de la chambre pour gagner la sienne. Elle s'assit sur son lit et déplia la lettre avec soin.


Salut Anna,

J’espère que tout va bien pour toi. J'aurais voulu t'écrire avant, mais nous étions beaucoup à l'hôpital. Je n'ai pas vu souvent ma mère durant l'année scolaire, alors je rattrape le retard.

J'ai tout de même hâte de recommencer. Mon père ne reprend pas le poste de professeur de défense contre les forces du mal, mais moi, j'y retourne. Donne-moi de tes nouvelles, Anna, tu me manque beaucoup...


Taylor

Xxx


Anna ferma les yeux et sourit. Taylor s'ennuyait d'elle et avait hâte de la revoir. Depuis qu'elle l'avait quitté à la gare, il lui manquait aussi énormément. Anna serra la lettre contre son cœur et rouvrit les yeux. C'est alors qu'elle vit, dans l'encadrement de sa porte, Padfoot et Harry qui la fixait.


- Quoi ? dit-elle brusquement.

- Qu'est ce qu'il raconte de bon ? demanda Padfoot.

- Rien qui vous regarde ! répliqua Anna.

- Fais bien attention, gamine... rétorqua Padfoot avec un regard lourd de menace.

- J'ai le droit de correspondre avec lui, dit Anna d'un air contrarié.

- Cela dépend de ce que vous dites, répliqua Padfoot.

- Il dit juste qu'il est allé voir sa mère et que je lui manque, lança Anna d'un air suffisant.

- Tu lui manque ? répéta Harry. Eh bien, si tu as envie de savoir ce que Ron voulait, tu me feras signe. À moins que tu souhaites encore serrer sa lettre contre toi...


Harry tourna les talons et partit. Anna soupira et déposa la lettre sur son lit. Elle passa à côté de son père et suivit Harry, qui retournait en bas.


- Que voulait Ron ? grogna Anna.

- Ça t'intéresse ? fit Harry.

- Crache, répliqua Anna.

- Il veut qu'on le rejoigne au chemin de traverse, aujourd'hui, répondit Harry. Padfoot a dit oui. À moins que tu veuilles encore serrer la...

- La ferme, souffla Anna.


Dans un petit sursaut, elle remarqua qu'ils commençaient à ressembler à Ron et Hermione. Elle et Harry se disputaient souvent pour des sottises, tout comme leurs deux amis...

Anna retourna dans sa chambre pour se préparer à partir au chemin de traverse. Elle enfila une paire de short et un chandail. Elle prit une veste et l'enfila ensuite en soupirant. Elle savait qu'il allait faire très chaud au chemin de traverse mais elle ne voulait pas que quiconque voit la marque sur son bras. Elle sortit de sa chambre et descendit au salon. Padfoot était assis sur le divan, habillé légèrement, et lisait le journal. Il arqua un sourcil en la voyant arriver.


- Encore une veste ? dit-il. C’est annoncé trente-trois degrés aujourd'hui.

- Je sais, soupira Anna. Où est Harry ?

- Dans la douche. Ne change pas de sujet... Je sais très bien pourquoi tu veux cacher ton bras.

- Je sais que tu sais, répondit Anna en se laissant tomber à coter de lui. Et c'est normal, je trouve.

- Pas moi, rétorqua Padfoot. Personne ne sait qui t'as fait ça, gamine. Tu n'as qu'à dire que c'est un sortilège qui a raté ou un tatouage que tu as voulu te faire...

- Personne ne va croire ça, répliqua Anna, indigné.

- Personne ne va croire non plus que Voldemort a voulu te faire la marque des ténèbres.

- Oui, dit vivement Anna. Si on croise Malfoy, il va le savoir tout de suite.

- Malfoy doit déjà le savoir, soupira Padfoot avec lassitude. Tu vas te cacher éternellement à cause de Voldemort ?

- Non, grogna Anna, mais pour l'instant, je préfère.

- Je comprends... répondit Padfoot. Mais ne te plains pas si tu as chaud.


Avant qu'Anna n'ait pu répliquer, Harry débarqua dans le salon.


- On y va ? demanda-t-il.

- On t’attendait, gronda Anna.

- T'es sûre que tu n'auras pas froid ? fit Harry.


Anna lui fit un doigt d'honneur et Harry eut l'air indigné. Padfoot secoua la tête et leur fit signe d'approcher. Il transplana sans plus de cérémonie avec eux. Ils réapparurent au chaudron baveur. La chaleur était étouffante et ils sortirent rapidement de là.


- Pas d'escorte ? Demanda Anna d'un air surpris.

- Nope, répondit Padfoot. On va rejoindre les Weasley. Moony et Tonks vont nous rejoindre plus tard, aussi.

- Comment tu les as prévenus ? Demanda Anna.

- Avec un Patronus, répondit Padfoot avec un clin d'œil. Venez, je vois des tâches orange là-bas.


Les lèvres de Padfoot frémir légèrement. Il se trouvait drôle. Harry secoua la tête en souriant.


- Papa, soupira Anna en riant légèrement.


Ils se dirigèrent donc vers lesdites tâches orange, qui étaient en fait la famille Weasley presque au complet. Le chemin de traverse était bondé et Anna se sentait un peu nerveuse. Le soleil était éclatant. Molly fut la première à les apercevoir et elle poussa un cri de joie.


- Harry ! Anna ! dit-elle en s'approchant d'eux.

- Et moi, alors ? Marmonna Padfoot.


Ron et Ginny sortirent du petit groupe pour aller les saluer. Fred et George étaient également présents, toujours aussi identiques.


- Comment ça va, Harry ? Ton anniversaire approche ! Est-ce que ta santé va bien, tu as l'air un peu pâle ! Vas-tu jouer dehors à tous les jours ? déblatéra Molly, une main sur le cœur.

- Maman, grogna Ron, embarrassé.

- Je vais très bien, répondit Harry avec empressement.


Il voulait éviter que Padfoot n'intervienne. Il était certain que la situation se dégraderait si Molly et Padfoot se confrontait l'un à l'autre.


- Et toi, Anna, que fais-tu avec une veste ? Il fait trente degrés ! Tu vas mourir de chaud ! poursuivit Molly.

- Ça va, dit Anna en retenant un soupir.

- Ouais, ça, c'est vrai, dit Fred.

- Tu as peur de brûler ? Enchaîna George.

- Fermez la, répliqua Anna.

- Elle a des allergies, dit alors Padfoot.


Brillant, pensa Anna. Mais cela ne dupa pas Molly Weasley.


- Des allergies ? Depuis quand ? demanda-t-elle.

- Laissez tomber... marmonna Anna.


Heureusement pour elle, Moony et Tonks choisirent ce moment pour arriver près d'eux, avec un Teddy aux cheveux verts. Il avait considérablement grandi et allait bientôt avoir un an. Anna se précipita vers lui et le prit, sous ses petits gazouillements.


- Et nous, alors ? se plaignit Moony. On ne compte plus ?

- Mais si, répliqua Anna en riant.


Elle leur fit des câlins, imité par Harry. Tout le petit groupe se mit alors à marcher dans la vaste rue du chemin de traverse. Anna remarqua que Ginny tentait d'être le plus près possible d'Harry, qui lui souriait d'un air timide. Padfoot parlait avec Moony tandis que Tonks parlait avec Molly, Teddy dans les bras.


- Dis, Harry, tu veux qu'on aille manger une glace ? demanda soudain Ginny, avec une certaine assurance.

- Euh, répondit Harry, oui, bien sûr...

- On vient aussi, scandèrent alors Fred et George d'une même voix.

- Pas besoin de chaperon ! répliqua Ginny d'un air agacé.

- Maman nous a dit de te surveiller, déclara Fred.

- Et on écoute maman, ajouta George avec un grand sourire.

- Depuis quand ? Grogna Ron.

- De toute façon, je ne crois pas que vous pouvez y aller juste tous les deux, dit Anna d'une voix hautaine.


Anna jeta un regard vers son père, qui ne semblait pas les écouter.


- Maman ! s'exclama alors Ginny. Est-ce que je peux aller manger une glace avec Harry ?


Molly se tourna vers elle, l'air scandalisé.


- Tu veux dire seule avec lui ? demanda-t-elle.

- Euh, oui ! fit Ginny d'un air évident.

- Hors de question, Ginny ! répondit alors Molly. Tu sais que vous ne pouvez pas aller quelque part sans un adulte.


Ginny ne répondit pas mais prit un air boudeur. Anna fut secrètement soulagée et alla discuter avec Fred et George, qui avaient repris la marche. Quelques minutes passèrent dans lesquelles Anna suait comme jamais auparavant. Elle s'essuyait le front aussi souvent que possible sans paraître indécente. Elle se demandait bien pourquoi elle n'était pas simplement restée à la maison. Tout à coup, elle sentit des bras la tâter et essayer de lui enlever sa veste. Offusqué, elle constata que Fred et George avaient réellement comme projet de lui enlever sa veste. Elle s'horrifia en pensant qu'ils pourraient voir sa marque...


- Arrêtez, vous deux ! s'exclama Anna.

- Tu vas mourir de chaud, clama Fred.

- On fait ça pour ton bien, déclara George.

- Lâchez-moi ou vous allez le regretter !

- Ouuuh ! fit George.

- Attention, George, ne la provoque pas ! Elle est terrifiante ! se moqua Fred.


Anna sentit la chaleur monter à ses joues et la fureur envahir son corps. Dégagez ! cria-t-elle mentalement. Aussitôt, les jumeaux tombèrent plusieurs mètres en arrière. Tout le groupe s'arrêta brusquement et observèrent la scène.


- Fred, George ? appela Molly. Qu'avez-vous fait, encore ?

- Ce n’est pas nous, répliqua Fred en se relevant. C'est Anna !

- Je n’ai rien fait ! mentit Anna sans vergogne. Vous n'aviez pas le droit de m'enlever ma veste !

- T'es pas normal, toi ! rétorqua Fred.


Le malaise était palpable et Anna ne savait plus quoi faire. Elle se rapprocha de son père.


- Je veux rentrer à la maison, dit-elle de mauvaise humeur.

- D'accord, répondit Padfoot.


Il n'était pas sûr d'avoir compris ce qui s'était passé et souhaitait avoir la version de sa fille. Il salua vaguement tout le monde et transplana sans plus de cérémonie avec Anna et Harry.


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