Les Amours de Radimir Vynoque
Chapitre 18 : Les aveux de la comtesse
2709 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 06/12/2020 16:53
OYEZ ! OYEZ ! CECI EST UNE ANNONCE DE L'AUTEUR DE CETTE FANFICTION ! Une image illustrant un passage de l'histoire (en gras dans le texte) est disponible sur ce lien : https://forum.fanfictions.fr/t/harry-potter-fanfiction-les-amours-de-radimir-vynoque-une-histoire-decalee-mais-allechante/2055/17
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Cela ne pouvait être que ce gringalet de MacMolsby qui lui avait envoyé toutes ces lettres d’amour ! Tout concordait : le parfum à la rose, l’écriture de son ancêtre, son amour irrépressible pour sa bedaine ronde… tout ! Mais pourtant quelque chose troublait le bon Vynoque. « Tout ça n’est pas clair, ça sent l’embrouille ». En effet, après avoir lu quelques-unes des autres lettres afin de trouver davantage d’indices, celui-ci se rendit compte que MacMolsby ne pouvait finalement pas être à l’origine de ces lettres.
« - « Le parfum de votre fleur trouble mes sens ». M’enfin je lui ai jamais offert de fleurs à ce zigoto ! »
Il avait dans l’idée de se servir de la découverte de ces lettres pour se racheter aux yeux de Snape. C’est ainsi qu’il courut jusqu’aux appartements du ténébreux maître des potions, accompagné de sa pierre chantante tout en brandissant ses lettres en l’air et criant à l’Amolissante :
« - Ouvrez-moi cette porte vilaine couineuse !
- Snape n’est pas là, répondit sèchement l’Amolissante en retournant à son occupation principale : limer ses ongles de dix centimètres de long.
Vynoque prit son souffle, se préparant à beugler, lorsque les deux serdaigles affublées de leurs papillons débarquèrent dans le couloir. « Qu’est-ce qu’elles fichent ici, celles-ci ? ». Ni une, ni deux, Vynoque se réfugia dans l’angle qui baignait dans la pénombre pour ne pas être apperçu. Si elles venaient voir Snape, il comptait bien profiter de cette opportunité pour s’imposer !
- Toi ! cria la plus petite à l’Amolissante, Comment as-tu osé sale garce ?
- C’est fini entre nous saleté ! renchérit l’autre affublée d’une coiffure que Vynoque jugea grotesque.
« M’enfin, qu’est ce que c’est encore que ces histoires ? » grogna-t-il pour lui-même, mécontent de la tournure que prenait la situation. Elles semblaient tellement en rogne qu’elles n’entendirent pas la pierre chantante du Vynoque.
- Vous me persécutez, geignit le tableau de sa voix la plus inssuportable.
- Cette fois ça suffit ! cria une des serdaigles en colère. Nous et notre association nous avons essayé de t’aider à remonter la pente pendant toute l’année scolaire. On a écouté tes gémissements à longueur de temps. On sait très bien ce que tu es entrain de tramer charogne !
- La coupe est pleine ! s'énerva l’autre.
- On va te refaire la tête au carré. Li-tté-ra-le-ment. »
Là dessus, cette dernière écarta les pans de sa veste pour sortir de ses poches intérieures de gros marqueurs noirs. « Ah ça commence à devenir croustillant ». Vynoque eu tout juste le temps de voir un pendentif accroché au cou de la jeune serdaigle. Il s’agissait d’un gros médaillon sur lequel était gravé quelque chose. Vynoque plissa ses petits yeux de fouine et pu y lire une étrange écriture :
« - BON SANG D’BONSOIR, rugit-il, faisant sursauter tout le petit monde qui se trouvait dans le couloir. »
Notre bon Vynoque se souvenait maintenant pourquoi cette écriture lui était familière. Ce n’était point parce que c’était du turc ou un langage secret du MacMolsby ! Non, il l’avait déjà croisé de nombreuses fois au cou de ces donzelles sans cervelles sans même s’en rendre compte. Il s’agissait de la même écriture présente sur la formule et les lettres !
Vynoque bondit de la pénombre telle une sauterelle sous les regards médusés des trois occupantes du couloir. Sans qu’elles aient le temps de réagir Vynoque fonça comme un bœuf enragé sur la plus grande, la saisissant par le col tandis que L’Amolissante, prise d’une angoisse folle se mettait à vomir ses tripes sur le sol peint de son tableau.
« - Où avez- vous eu ces colliers ?! Crachez le morceau les dégénérées où je vous transforme en RASCASSE ! JE VAIS VOUS PASSER A LA QUESTIONNETTE VOUS ALLEZ VOIR !
La plus petite reprit vite son sang-froid et brandit sa baguette, la collant sur la tempe du Vynoque.
- Si j’étais vous Monsieur Vynoque je la lâcherais tout de suite.
- COMMENT OSEZ-VOUS ME MENACER ! JE SUIS LE DIRECTEUR EN CHEF DES ARCHIVES ET DE heuuuu…. DE POUDLARD ! LA MOUTARDE ME MONTE AU NEZ JEUNE IGNARE, JE VOUS PRÉVIENS ! beuglait Vynoque, sans pour autant lâcher le col de la jeune serdaigle.
Ses hurlements stridents attirèrent des élèves curieux qui s’étaient ameutés tout autour de notre petite troupe et qui lançaient désormais des « Battez-vous, battez-vous, battez-vous ! ».
- Visiblement nous disposons d’informations qui vous seront précieuses, reprit-elle triomphalement. Vous nous aviez proposé un marché la dernière fois, cette fois-ci, c’est notre tour.
« Me voilà fait comme un rat! Ah les galeuses ! » Il fallait admettre que Vynoque n’était pas en mesure de négocier et son égo surdimensionné en prenait un rude coup. S’il élucidait ce mystère tout seul, Snape en serait encore plus impressionné. Mieux : il lui tomberait dans les bras, c’était une évidence.
- MMMMMMOOOOORFFFFF, c’est d’accord, marmonna un Radimir tout penaud, redressant ses lunettes sur son petit nez grassouillet.
La foule semblait déçue de la tournure que prenaient les évènements et, après quelques secondes, elle se dispersa d’elle-même.
Vynoque avait croisé ses bras sur son ventre, rouge de honte et de colère, quand les deux jeunes serdaigles reprirent à voix basse :
- Bon, vous voulez savoir comment nous avons eu ses colliers c’est bien cela ? dit l’une en sortant un parchemin de sa poche. Et nous nous avons besoin de vous pour une mission. Nous allons faire un contrat.
- Bonne idée Gâte-bois, ajouta l’autre en hochant la tête.
- Nous ne pouvons pas vous révéler ce que nous attendons de vous pour l’instant…
- … C’est top secret…
- … Mais vous allez signer ce serment inviolable….
- …Pour que nous soyons assuré que vous serez à notre entière disposition le moment venu.
« Leurs jappements sont insuportables » pensa Radimir, effrayé par leur capacité à compléter les phrases l’une de l’autre. Devoir se plier aux exigences de ces donzelles à l’âge d’être encore pucelles irritait le Vynoque au plus haut point mais il y était forcé.
- Très bien, grogna-t-il, je vais signer votre fichu torchon ! Mais pas d’entourloupes là derrière !
Vynoque saisit la plume que la jeune fille à lunettes lui tendit et gribouilla le parchemin d’un geste enragé.
- Voilà, vous êtes contentes ? Maintenant CARTES SUR TABLE.
- Vous vous souvenez de notre association ?
- MOOOOOOOOORRRRRFFFF VOUS ALLEZ ME CONTER FABLES ET MERVEILLES ? JE SUIS PAS LA POUR ÇA ! Arrêtez de piailler et venez en aux FAITS bande de demeurées !
- Monsieur Vynoque, si vous ne voulez pas savoir tant pis pour vous !
- Mais attendez ! Qu’est-ce que votre association a à voir avec vos fichus harnais de cou ?
- Eh bien si vous vous souveniez de notre association, vous vous souviendriez peut-être aussi du fantôme de la comtesse du Barry, la demoiselle du XVIIIe siècle pour qui nous faisions des recherches ? C’est elle qui nous a donné ces pendentifs.
- BILLEVESÉES, pâlit le Vynoque.
« Mais tout fou l’camp ! Est-ce cette fantômatique courtisane qui m’a envoyé ces lettres d’amour ? C’est à plus rien n’y comprendre ! »
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C’est ainsi que le Vynoque, se mit à la recherche de la comtesse dans tout le château. Après avoir suivi par inadvertance le fantôme Karl une vingtaine de fois, il finit par la trouver dans une aile déserte et lugubre du château. La du Barry était assise sur un banc à rêvasser et à se contempler dans un miroir. Sa coiffe était si haute et imposante qu’elle touchait presque le plafond.
« - LES MAINS EN L’AIR CATIN ! cria-t-il triomphalement, pensant faire une entrée fracassante.
Le fantôme ne sembla pas étonné de ce qualificatif et renchérit :
- J’ai été réhabilité dans mon honneur, susurra-t-elle, ce qualificatif ne me sied guère désormais, passez votre chemin.
Vynoque se précipita pour se placer en face de la silhouette fantômatique et gonfla sa large panse :
- Madame, est ce vous qui m’envoyez des lettres d’amour ?
Cette fois, la du Barry fut clairement surprise et interloquée :
- Mais enfin, Monsieur, je ne vous connais guère, s’indigna-t-elle. Comment osez-vous insinuer de pareilles sornettes ?
- Sornettes, sornettes c’est vite dit ! Vous connaissez cet alphabet démoniaque, avouez ! dit-il en sortant de sa poche les lettres d’amour en question.
La du Barry se pencha alors sur les missives. Si un fantôme avait pu pâlir d’angoisse, elle aurait été plus pâle que la mort. Ses yeux se rétractèrent d’horreur :
- Où avez-vous trouvé ça ? dit-elle dans un souffle.
- Ce sont des lettres qu’on a envoyées à ma personne pour faire mes louanges. Qui les a écrites ? Il est clair que vous en comprenez la signature !
- J’ignorais que Dumbledore connaissait ce langage… C’est impossible…
- Minute bécasse ! Ce que vous dites n’a AUCUN sens ! Vous voulez dire… Attendez…Vous voulez dire que Dumbledore m’a envoyé ces lettres ?
Le cerveau de Radimir était en ébullition. En admettant que Dumbledore fût sous son charme, cela n’expliquait pas pourquoi il signait avec l’écriture même qui avait servi à Defoe pour composer la formule. Il était submergé de questions, qu’il confiait à la du Barry :
- Est-ce que Defoe et Dumbledore ont été en contact durant leurs vies ? Est-ce que Dumbledore pourrait parvenir à décrypter ce charabia ? Est-ce que VOUS parvenez à lire ces pâtes de mouches ? tenta-t-il en lui donnant cette fois le papier contenant la formule de l’ancêtre du MacMolsby.
Mais la Du Barry était devenu muette comme une tombe. Elle semblait sur le point de défaillir :
- M’enfin ressaisissez-vous, vous allez nous faire une syncope !
- Cela ne se peut, murmura-t-elle enfin. Il n’y avait que deux seules personnes au monde qui connaissaient ce langage… Daniel Defoe et…moi.
- Vous venez de me dire que c’est Dumbledore qui m’a envoyé ces lettres. Vous avez pris un coup sur la caboche ou quoi ? Ça fait TROIS personnes.
- Vous allez comprendre, mon brave, laissez-moi vous raconter toute mon histoire, commença la comtesse. Je suis née en l’an de grâce 1743. Mes parents n’étaient guère plus que de vulgaires campagnards, mais j’ai très vite compris que je voulais devenir plus que leur pâle reflet. Je me suis élevée dans la bonne société grâce à mes charmes physiques mais aussi magiques. J’étais devenue spécialiste dans l’art de la beauté et de la mode grâce à différents sortilèges de mon cru. Tout Paris m’adulait : les hommes déclaraient que j’étais la plus belle femme du monde et les jeunes filles mourraient d’envie de me ressembler. Je me servais des hommes pour atteindre mes buts et gravir les échelons de la cour. Ils étaient si naïfs, si distraits par mes charmes que c'en était un jeu d’enfant. A mon apogée, je me suis retrouvé dans le lit du roi de France et suis devenue sa favorite. La gloire m’ouvrait les bras. Je n’aimais pas ce roi insolent, mais il faisait bien mes affaires car il était le plus puissant homme du royaume. Mais, un jour, je fus prise à mon propre jeu, et je tombais moi-même sous le charme d’un homme. Comment cela avait-il pu se produire ? Je l’ignore encore. C’était à l’époque où j’étais à ma pleine puissance, la première et la plus importante maîtresse de Louis XV. Notre rencontre s’est passé ainsi : un matin d’août, un homme, au service du ministre de la Magie, vint à Versailles prendre ses nouvelles fonctions de conseiller du roi Modlu. Il était d’une telle élégance, d’un tel charisme que mon cœur chavira dès le premier instant où je le vis. Il sentait la rose à des kilomètres à la ronde. Cette odeur était sa marque de fabrique. Son nom était Daniel Defoe (à cette partie de l’histoire Vynoque en eut un hoquet d’étonnement et murmura un long « Oooooooooohh»). Je tombais follement amoureuse de lui. J’appris qu’il était marié et père de deux enfants, mais je n’en avais cure. Pendant de nombreux mois, notre relation évoluait et se mua peu à peu en passion. Nous nous écrivions des lettres d’amour enflammées, mais nous avions peur que celles-ci se retrouvassent dans les mains de nos ennemis. C’est alors que Defoe eut l’idée d’inventer un alphabet runique connu uniquement de nous seuls. Une fois seulement, nous nous sommes autorisés à profiter de nos corps. Bien que notre amour fut fort et brûlant, nous ne voulions pas ruiner l’avenir professionnel de l’un comme de l’autre. Cette nuit que nous passâmes ensemble fut la plus belle de ma vie. Puis Defoe fut envoyé à Londres, en Angleterre, et nous n’avons jamais pu nous revoir.
Vynoque était tout bonnement émerveillé devant cette histoire à l’eau de rose. Sa culotte en dentelle en était elle aussi toute émoustillée. Il écoutait la conteuse avec des yeux ronds.
- Mais je m'aperçus, quelques temps plus tard, que j’étais enceinte de mon aimé. J’ai caché ma grossesse comme je le pouvais et je suis partie mettre au monde mon petit bout dans la demeure d’une servante anglaise, Madame Higgins, qui habitait une antre au fond d’un bois. L’enfant était un frein à ma carrière évidemment et, en tant que maitresse du roi, il était impensable que je ramène un bambin à la cour. Alors je l’ai confié à ma servante.
A ce moment, l’émotion envahit le fantôme de la comtesse, qui éclata en sanglots, dans l’incapacité de continuer son récit.
- Faut qu’ça sorte ma vieille !
- Vous avez raison, se ressaisit-elle. Madame Higgins se chargea de l’enfant. Elle en avait déjà deux, un garçon et une fille. Elle devait partir rejoindre son époux quelque temps plus tard, en Ecosse. Je n’allais jamais revoir mon enfant, mon fils. C’est alors que je lui écrivis une longue lettre, unique témoignage de sa naissance, écrite dans le langage secret que seul son père et moi-même connaissions, dans l’espoir qu’un jour il en perce le mystère...
- M’enfin attendez, ralentissez un peu ! Si mes calculs sont exacts, seul votre fils, un descendant illégitime du Defoe pourrait potentiellement connaître cette écriture secrète ? OOOOOOOHHHHHH, mais ne me dites pas ! NOOOON, vous me faîtes une vilaine farce ?! Ne me dites pas que votre fils est… Albus Dumbledore ? s’étrangla le bedonnant Radimir.
- Je le crains, s’émerveilla pourtant la comtesse. »