Les Amours de Radimir Vynoque

Chapitre 3 : Une potion plus compliquée que prévue

3249 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/08/2020 22:35

        « Ohohohohoh ! Snape, quel polisson vous faites ! Je vais vous tirez par les oreilles, vous allez voir ! », chantonnait un Vynoque tout guilleret dans une chambre sombre. « Bon sang d’bois Snape ! Vous me rendez plus dur qu’un tronc d’arbre. » Le Vynoque commençait sérieusement à s’agiter sous ses draps, grognant de plus en plus fort entre chaque mot qu’il marmonnait dans sa moustache. « Caressez le encore Snape ! Voyez comme c’est pelucheux sous les doigts à la base ! Ooooh ! Oh ! Le coquin ! ». Les grognements de Vynoque se transformaient peu à peu en gémissements sourds. Il s’agitait maintenant frénétiquement sous sa couette, provoquant un vacarme monstre dans la pièce où il se trouvait. Il se trémoussait tellement que soudain les quatre pieds du lit, ne supportant plus la grosse bedaine du dormeur (car en effet il était endormi), se cassèrent tous en même temps. Le lit tomba alors brusquement à même le sol, faisant rouler le Vynoque à terre. Celui-ci se réveilla à brûle-pourpoint, complètement nu et encore à moitié enveloppé dans l’ambiance lascive de son rêve. Il fut d’autant plus troublé en constatant l’émoi dans lequel était toujours plongé son membre viril.


            « C’est vous qui m’avait fait rouler hors du lit ?! » râla le Vynoque au tableau qui se trouvait au dessus de son lit. Son occupant était néanmoins absent de son cadre. En réalité, l’homme du tableau était parti passer la nuit chez son voisin, n’arrivant pas à trouver le sommeil avec tous les grognements et gémissements du professeur endormi. Pour Vynoque néanmoins, l’absence de l’occupant du tableau était le signe de sa culpabilité. Il proféra alors à son encontre une foule d’insultes bien choisies, lui reprochant à grands cris de l’avoir une nouvelle fois réveillé au beau milieu d’un rêve bouleversant, et qu’il comptait bien raconter sa perfidie à Dumbledore pour lui expliquer pourquoi son lit avait perdu ses pieds (en effet, Vynoque n’ayant toujours pas d’appartement propre, fut contraint de dormir une nouvelle fois dans la chambre du directeur cette nuit là). « Recommencez ça encore une fois ! Je vais vous décrocher et vous jeter dans le caniveau moi vous allez voir ! ».


            Calmé de son excitation par ses propres cris, notre bonhomme au ventre rond pu enfin se relever à grand peine, en soufflant plus fort que jamais, et retourna prendre sa place dans son lit qui était maintenant bien bas sans ses pieds. Il se remit sous les draps encore humides de sa propre transpiration, et reprit le livre qui lui était tombé des mains alors quand il s’était plongé dans le monde de Morphée, Les philtres d’amour et autres potions pour ensorceler l’être aimé, par Madame du Bocage. La respiration encore lourde, il continua alors à feuilleter soigneusement l’ouvrage tout en remplissant un petit carnet de notes. Au petit jour, il constata avec satisfaction qu’il avait pu réunir assez d’éléments pour confectionner lui-même son philtre d’amour. Il ne restait plus qu’à rassembler le matériel nécessaire pour le préparer…

            

            Alors que la journée était à présent bien entamée, le Vynoque déambulait dans les couloirs de Poudlard en faisant bruyamment couiner ses chaussures sur le sol. La recherche des ingrédients dont il avait besoin pour sa potion s’avérait plus compliquée qu’il l’avait imaginé. La liste précise qu’il avait établie la veille comprenait en effet : une racine de mandragore, une pincée de curcuma, un bouton de rose et, plus embêtant encore, une goutte de sueur de l’être aimé. Il lui manquait également un chaudron et une cuillère en étain. S’il avait préparé un plan pour récupérer le chaudron et la goutte de sueur, il n’avait aucune idée de la manière de se procurer les trois autres ingrédients. Alors qu’il fulminait de ces contretemps qui le séparait de l’objet de son désir, Vynoque aperçu le fantôme Karl arriver face à lui dans le couloir. Voulant à tout prix éviter cet être exaspérant, il fit couiner ses chaussures comme jamais et s’engouffra dans la première salle qui se présenta à lui… Et se retrouva nez à nez avec l’homme qu’il avait croisé le premier jour sur le quai de la gare, et qui s'était révélé être William Macmolsby, le professeur de sortilège de l’établissement. Notre cher Radimir n’était nullement impressionné par la fonction de cet énergumène, dont le comportement lors de leur rencontre avait été beaucoup trop hautain à ses yeux.


            « - Monsieur Vynoque ! s’exclama William d’une voix remplie d’émotion. Je ne m’attendais pas à vous recevoir dans mon bureau. En quoi puis-je vous aider ?


            -Mmmmrfff, en RIEN, bouda le Vynoque.


            -Ah… Vous devez manquer d’occupation à la bibliothèque. Il n’y a pas grand-chose à y faire en ce moment c’est vrai. »


     Le pauvre MacMolsby avait voulu engager la conversation avec notre professeur bedonnant, mais cette phrase malheureuse allait faire sortir le Vynoque de ses gonds.


            - COMMENT ? Espèce d’ostrogoth ! Comment osez vous me parler ainsi ? Je suis Radimir Vynoque, Directeur en chef du gouvernement de la maisonnée des Archives et du fonds antiques de l’Ecole de Sorcellerie de Poudlard ! Et je suis très occupé par ma fonction ! Je dois préparer une potion très importante pour nul autre que le Professeur Snape figurez-vous ! Il m’a chargé d’aller chercher de la mandragore et du curcuma ! On vous a chargé d’aller chercher du curcuma vous ? C’est bien ce que je pensais ! Espèce d’ignaare !"


           Radimir Vynoque continua encore de longues minutes ses remontrances quelques peu hypocrites. A la fin, le jeune William en était si déconfit que la seule chose qu’il trouva à dire fut :


            « - Si vous cherchez du curcuma, vous devriez faire appel à un elfe de maison pour vous l’apporter. Pour en appeler un, il suffit de le convoquer via n’importe quelle cheminée de l’Ecole…


            -JE LE SAVAIS TRES BIEN ! Pour qui me prenez-vous ? J’y vais de ce pas d’ailleurs ! Je n’ai plus rien à faire ici ! »


       Sur ces entrefaites, Vynoque tourna les talons et sortit de la salle d’une démarche aussi digne que son ventre le lui permettait.


          Quelques minutes plus tard, il était de retour dans la chambre que lui prêtait gentiment Dumbledore où se trouvait une étroite cheminée. Or, contrairement à ce qu’il avait affirmé au MacMolsby, il n’avait aucune idée de la façon de convoquer un elfe de maison via une cheminée. Il appela une première fois avec hésitation, « Y a quelqu’un ? », mais ne reçu aucune réponse. Se disant que peut-être, comme lui, les elfes de maison étaient sourds comme des pots, il décida de se rapprocher un peu plus et finit par insérer complètement le haut de son corps dans l’âtre de la cheminée. Il appela de nouveau plusieurs fois à l’aide, s’égosillant de plus en plus fort la tête la première dans la cheminée. Toujours aucune réponse. Essoufflé, Vynoque essaya alors de se dégager de l’âtre où il était à moitié enfoncé. Il tira sur ses jambes de toutes ses forces pour tenter de libérer son corps. Il se dandina comme il put, mais il se rendit vite à l’évidence : il était coincé dans la cheminée.


           Alors qu’il continuait à tenter de se dégager avec force de grognements, le professeur Dumbledore, attiré par ce tintamarre, fit son entrée dans la chambre du Vynoque, un bouquet de fleur à la main. Quelle ne fut pas sa surprise de retrouver Radimir la tête enfoncé jusqu’aux épaules dans la cheminée et les fesses en l’air, se déhanchant pour se dépêtrer de sa prison de pierre. Le directeur de Poudlard fut immédiatement pris d’un certain émoi face à cette situation peu banale. Il s’approcha immédiatement pour aider notre pauvre Radimir, le membre déjà raidi de luxure. Il se positionna précautionneusement derrière le Vynoque, l’attrapa par les hanches, et le tira vers lui de toutes ses forces. En une seconde, le Vynoque fut tiré d’affaire. Il se sentait néanmoins très gêné de s’être retrouvé à quatre pattes devant le directeur de l’Ecole. Ce dernier, en nage à cause de l’effort et de l’excitation, ne lui en tint pas rigueur. Vynoque se sentit alors libre de lui parler de son projet de réunir une racine de mandragore, du curcuma et d’un bouton de rose grâce à l’aide d’un elfe de maison.


            « - Vous avez eu de la chance que je sois dans les parages mon cher Radimir. J’ai justement en ma possession un bouton de rose ! Regardez, j’étais en train de vous préparer un bouquet de fleur !


           Dumbledore, ruisselant toujours de transpiration attrapa alors le bouquet et le tendit à Monsieur Vynoque en souriant langoureusement. Il y avait effectivement en son centre un très joli bouton de rose. Ce cher Radimir en fut si heureux qu’il ne remarqua pas qu’une goutte de sueur tomba du front du directeur pile au centre du bouton de rose.


-    Pour ce qui est de l’elfe de maison, continua Dumbledore, je vais vous en attribuer un. Il a le caractère un peu spécial, mais on s’y habitue vous verrez ! Astruk ! Venez ici ! »

            

           Une heure plus tard, Vynoque faisait de nouveau couiner ses chaussures dans les couloirs, marchant d’un air décidé. Il avait finalement réussi à convaincre l’elfe de maison d’aller lui chercher les deux ingrédients qu’il lui manquait. Cela n’avait pas été chose facile. Cette espèce de zouave à la tignasse touffue, refusait de se soumettre aux ordres du professeur. Il se bouchait les oreilles et chantait des rengaines communistes dès que Radimir ouvrait la bouche pour proférer une parole. Il avait dû l’écraser avec son gros ventre pour l’obliger à l’écouter. « Décidément cette journée met mon corps à rudes épreuves ! Je vais fondre comme la glace si ça continue ! » se disait notre professeur au ventre rond en avançant vers son objectif. Il avait en effet conçu un plan inratable pour récupérer à la fois le chaudron, la cuillère et la goutte de sueur de Snape : il allait séduire ce dernier. Oh, il savait bien que tenter une telle opération avant de lui faire boire le philtre d’amour pourrait être jugé insensée. Mais il ne faut pas oublier que le philtre d’amour était pour changer les sentiments de Snape à son sujet, non pas son désir. Radimir était en effet très sûr de ses charmes et se savait capable d’éveiller l’émoi du sombre professeur de potions. Il avait même enlevé sa cravate pour l’occasion : il était prêt.


       Il entra dans la salle de classe de Snape en plein milieu d’un cours. Sous le regard à la fois médusé et excédé du professeur de potions, Vynoque se faufila en soufflant jusqu’à une place libre. Lorsqu’il s'aperçut que Snape le regardait intensément, il décida de lancer la première étape de son entreprise de séduction. Il bomba le torse pour mieux mettre en valeur la rondeur lunaire de sa bedaine, puis, tout en regardant lascivement le professeur de potions droit dans les yeux, entreprit de se caresser sensuellement la moustache des doigts. Snape le regardait à présent avec des yeux ronds. « Ahah ! Mon plan fonctionne à merveille ! » se dit notre bon vieux Vynoque. Pendant tout le reste du cours de Snape, il enchaîna alors les poses voluptueuses et clin d’œil séducteur au professeur de potions, qui pour la première fois de sa vie, ne savait plus où se mettre. Il accueillit la fin du cours avec un soupir de soulagement, et se précipita vers la sortie. Mais c’était sans compter le bondissant Vynoque, qui lui sauta de sa chaise et lui barra la sortie à l’aide de son imposant bidon.


            « - Mais que me voulez vous enfin ?! s’exclama alors un Snape presque désespéré.


            -Je suis si heureux que vous me posiez cette question mon bon monsieur, répondit Radimir d’un ton enjoleur. Je vous veux VOUS ! »


            Sur ces dernières paroles le Vynoque bascula en arrière tel un culbuto. Il retomba sur le bureau de Snape, et s’y allongea confortablement sur le dos. Puis, dans une lenteur qu’il voulait exquise, il écarta les jambes en un geste explicite. Il ne pouvait pas voir le visage de Snape qui se situait de l’autre coté de son énorme ventre, mais il était sûr de l’effet qu’il venait de lui faire. Aussi fut-il bien surpris lorsque Snape lui hurla :


            « - LEVEZ VOUS DE MON BUREAU ESPECE DE GROS IMBECILE ! »


        Avec la grâce d’une tortue renversée sur le dos, Vynoque se releva alors tant bien que mal, tout penaud devant l’expression furieuse du visage du professeur de potion. C’était à ni rien comprendre. Personne n’avait jamais résisté aux charmes de sa personne. Quand il avait agit de la même manière avec le Père Purgold, celui-ci en était immédiatement devenu moite de désir. Snape quand à lui se tenait droit, le regardait avec tout le mépris et la fureur de son âme, mais sans une seule goutte de sueur. « Comment je vais faire ma potion moi s’il est pas fichu de transpirer celui-ci ? » se lamentait intérieurement notre pauvre Radimir. C’est alors qu’il eut une idée de génie. Il se releva avec la rapidité d’un guépard et se mit à courir à travers la salle avec de petits pas rapides. Snape mit un moment à comprendre ce qui était en train de tramer, puis se glaça d’horreur.


             « Puisque mon corps ne le fait pas transpirer, je vais réchauffer l’ambiance par un autre moyen mon gaillard ! Tu vas suer c’est moi qui te le dit !», se dit notre astucieux Vynoque, en augmentant la température des feux sur lesquels étaient en train de bouillir les potions de chaque élèves prévues pour le lendemain. Ce qu’il n’avait pas prévu, c’était que les potions en train de chauffer étaient encore très instables. A cause de la hausse de chaleur elles se mirent toutes à exploser une par une. Pendant que Snape tentait tant bien que mal de contenir les potions, Vynoque attrapa une petite fiole en verre sur le bureau du professeur, ainsi qu’un chaudron. Puis il fonça tel un bélier sur Snape, qui transpirait enfin sous l’effort. Radimir tendit sa fiole vers le cou du professeur de potion et racla sa peau avec. Il récupéra ainsi plus d’une goutte de sueur. Ravis, il courut aussi vite que possible hors de la salle, soufflant comme un bœuf, laissant à Snape le devoir de réparer les dégâts qu’il avait causé.

 

            Le lendemain matin, après une nuit de dur labeur la potion était fin prête. Cela avait été beaucoup plus compliqué que prévu. D’abord parce que l’elfe Astruk avait essayé de se rebeller contre les ordres du Vynoque : s’il avait bien apporté la dose de curcuma, il avait aussi rapporté une mandragore entière qui semblait morte depuis plusieurs jours. De plus Vynoque, n’ayant pas pu récupérer de cuillère dans son escapade dans le bureau de Snape, avait était contraint d’utiliser sa baguette magique faite main pour touiller la potion. Enfin, lorsqu’il avait ajouté le bouton de rose et la goutte de sueur du professeur de potions, la fumée qui s’échappait du chaudron avait pris une teinte verdâtre étrange. Mais hormis cela, tout s’était passé comme sur des roulettes ! Le Vynoque était à présent en train de remplir une petite fiole de son philtre d’amour. Il ne restait plus qu’à trouver comment le faire avaler à Snape et des nuits de plaisir intense allaient enfin s’ouvrir à lui.


            Tout excité par cette belle perspective, Vynoque se releva et courut hors de la salle, se disant que s’il se dépêchait, il aurait le temps de verser le contenu de la fiole dans le verre de jus de citrouille de Snape durant le petit déjeuner. Il était si pressé qu’il en oublia de mettre un bouchon à la petite fiole en verre qu’il tenait à la main. Si bien que lorsqu’il bouscula malencontreusement Dumbledore en sortant précipitamment de sa chambre ce matin là, il renversa par accident le contenu entier du filtre d’amour sur le directeur. 


C’est en voyant l’expression amourachée dans les yeux du professeur Dumbledore quand celui-ci le regarda de nouveau, qu’il comprit qu’il venait de commettre une terrible erreur.



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