Nina Black - Disruption (Tome 2)

Chapitre 6 : Les Chocolarves

2020 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour 16/06/2021 14:44

Ce vendredi-là, en cours de Potions, dans la salle qui avait été un cachot il y a bien longtemps de cela, le professeur Snape regardait avec une étonnante insistance Hugo Blem. Blême, oui, c’est ce qu’il était. Depuis que l’heure avait commencé, il y a dix minutes, celui-ci n’arrivait pas à donner une seule bonne réponse aux questions du professeur Snape. Le teint déjà si pâle de ce-dernier était devenu gris au cours des minutes, comme s’il se transformait en pierre à force d’attendre une bonne réponse qui ne viendra sûrement jamais.

Nina qui était à côté d’Hugo essaya de souffler la réponse à celui-ci, mais il était si pétrifié qu’il n’arrivait pas à l’entendre ou peut-être à la prononcer. Toute la scène ressemblait à de la torture.

- Professeur, cessez ! cria Lucy qui ne supportait plus la lourde atmosphère et qui était très proche d’Hugo.

Quelques Slytherin pouffèrent de rire. Ils aimaient particulièrement quand le professeur de Potions s’acharnait sur les Gryffindor. Malgré l’intervention et les supplications de Lucy, il ne bougea pas. Tellement pas que si sa voix n’avait pas sifflé comme celle d’un serpent vénéneux personne n’aurait remarqué qu’il avait parlé.

- Examen surprise, sortez tous un parchemin et expliquer moi en quoi un bézoard est utile.

D’un même mouvement les élèves se penchèrent sur leur parchemin. Tous sauf Hugo, toujours autant tétanisé par le regard froid du professeur qui n’avait pas cessé de regarder le jeune garçon. Nina tenta un petit coup de coude dans les côtes de son camarade pour le faire bouger. Mais subitement le garçon craqua. Des larmes commencèrent à couler sur son visage rond. Heureusement, ces larmes étaient silencieuses et donc les Slytherin ne purent pas s’en apercevoir et se moquer de lui. Cependant c’était tout sauf compter sur le professeur Snape qui semblait se délecter du spectacle et vouloir en profiter un peu plus.

- Votre comportement, cher Mister Blem, est répugnant, puéril et ne m’apporte que de la pitié. Vous voulez un mouchoir pour vos larmes ? demanda-t-il en décrochant un rictus mauvais au garçon.

Lucy se leva, prit Hugo par le bras et l’entraina vers la sortie de la classe.

- C’est vous qui nous apportez de la pitié ! siffla-t-elle avant de disparaitre en claquant la lourde porte.

Lucifia, qui était derrière Nina, ricana. La jeune Gryffindor se força de se concentrer sur sa rédaction, mais sa plume se fit plus lourde sur le parchemin et sa main plus hâtive. Nina n’avait rien contre le professeur Snape qui arborait maintenant un petit sourire fier, mais elle ne supportait ce genre de comportement. Il avait dit qu’Hugo était puéril, pourtant il n’était guère mieux en cet instant.

- Votre temps est écoulé, je reprends vos copies.

D’un coup de baguette tous les parchemins se mirent à voler dans la direction du directeur de la maison des Slytherin. Beaucoup n’avait rien écrit car trop occupés à regarder la scène qui s’était passée et donc ils se plaignirent silencieusement. Il est vrai qu’aucun élève ne s’était jamais dressé face au professeur Snape, pourtant Lucy l’avait fait. C’était la plus discrète des élèves qui avait eu le plus de courage et de force à exprimer son mécontentement. Même le professeur avait été surpris et n’avait retiré aucun point face à ce comportement qui en méritait. C’était d’autant plus surprenant qu’habituellement le professeur Snape en retirait pour n’importe quoi.

- Je vois que seule la copie de Miss Black est parfaite. Dix points pour Gryffindor.

Lucifia Salamander siffla si silencieusement que seule Nina pouvait l’entendre. La jeune fille dû fournir un effort incroyable pour ne pas se retourner et baffer la Slytherin. La sonnerie retentit et tous se précipitèrent à sortir. Ils avaient maintenant cours avec le professeur Quirrell qui fort heureusement n’avait que faire des bavardages. Ainsi les Gryffindor purent parler soit à Hugo, soit à Lucy.

Celle-ci était toujours autant énervée contre le professeur Snape, elle prévoyait même de sécher le cours suivant, mais revint sur sa décision quand Katie lui rappela que cela pourrait entacher son bulletin. En effet, Lucy tenait beaucoup à la perfection de son bulletin, mais aussi énormément à sa fierté. Ainsi elle prévu d’aller au prochain cours mais de le fixer avec le plus mauvais des regards. Cette idée, bien moins courageuse que la précédente, avait fait rire de nombreux élèves.

Hugo, lui, paraissait moins choqué et il souriait en repensant à la scène. Il savait qu’il avait été ridicule aux yeux des Slytherin, mais ses amis Gryffindor le rassuraient en lui disant que c’était une réaction totalement normale et que chacun d’entre eux aurait eu la même.

- Hugo, souffla Nina, je suis désolée, j’aurais dû t’aider plus que cela.

- Tu as déjà fait beaucoup en me soufflant les bonnes réponses !

- Tu les as entendus ? Mais pourquoi ne les as-tu pas données ?

- Parce que le professeur Snape aussi les avait entendues ! Et il m’aurait encore moins bien traité si je les avais répétées.

Hugo n’avait pas tort. Le professeur de Potions aimait se moquer dès qu’un acte faible se faisait ressentir. Le garçon avait été, à sa manière, aussi brave que Lucy. Il n’avait pas donné à Snape cette petite fierté.

Nina réalisa que le caractère de ses camarades se forgeait petit à petit. Plus le temps passait, plus ils devenaient de vrais Gryffindor. La jeune fille se demanda si elle aussi en était devenue une, mais peut-être qu’elle devait laisser le temps effectuer le travail.

 

Mysti arriva parmi les autres hiboux lors du diner. La chouette avait peut-être grandi, mais restait largement plus petite que tous les autres. Elle ne dépassait pas les douze centimètres de hauteur. Nina en était soulagée, elle avait eu peur de la voir grande et donc un peu moins belle. Mais la petite chouette avait gardé son visage de bébé et continuait de jouer comme les petits hiboux. Donnant quelques biscuits à Mysti, elle prit la lettre qui était accrochée à l’une de ses pattes.

 

Chère Nina,

Je ne sais pas si tu es déjà allée voir ton père à Azkaban, si ce n’est toujours pas le cas, tant mieux. Je dis cela car j’aimerais que tu viennes me voir après l’entretien que tu auras eu avec lui. Non pas pour que tu me dises ce dont vous avez parlé, mais parce que j’ai envie de te connaitre. En effet, je sais qui tu es seulement par les descriptions que m’a faites Katniss avant qu’elle parte là où elle est maintenant. Après notre entrevue dans le bureau du professeure McGonagall tu as attiré mon attention. Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai ressenti quelque chose de réellement bon en toi.

N’oublie de m’envoyer un hibou ou une chouette lorsque tu iras voir ton père car j’espère vraiment au fond de moi que tu ne l’as pas déjà fait.

Avec toute mon affection,

Nymphadora Tonks (appelles-moi seulement Tonks)

 

Nina était très surprise d’une telle lettre, elle ne pensait pas avoir autant marqué l’esprit de cette jeune femme aux cheveux rouges flamboyants. Katniss en avait très peu parlé de son vivant, le peu qu’elle ait pu dire d’elle était positif et accompagné du magnifique sourire qu’elle réalisait si bien.

Rien qu’en pensant à sa sœur, un petit creux s’installa au fond de la poitrine de Nina. Mais celui-ci ne pouvait être plus imposant car elle savait qu’elle pouvait la revoir si jamais elle en ressentait l’extrême besoin.

Les pensées de la jeune fille ne purent suivre leur cours plus longtemps car Fred et George arrivaient étonnement silencieusement mais un sourire malicieux marquait chacun de leur visage. Nina se demanda alors ce qu’ils avaient encore pu imaginer comme bêtise puis une à deux secondes après elle eut sa réponse. Mister Filch criait et courait en faisant trainer comme à son habitude sa jambe folle. Mrs. Norris derrière lui, ses yeux toujours aussi rouges, le suivait comme un toutou hargneux.

- F’ed et Geo’ge, criait-il comme s’il avait la bouche pleine, ils m’ont enco’ jouer un tou’ !

Plus il s’avançait vers eux, plus Nina put distinguer ce qu’il avait dans sa bouche grande ouverte. De petites et horribles larves s’agglutinaient et s’étaient installées là où certaines dents auraient dû se trouver. La jeune fille comprit immédiatement qu’il s’agissait de la nouvelle invention de ses amis : Les Chocolarves. Ce sont des chocolats à l’apparence tout-à-fait normale mais qui une fois au contact de la salive explosaient en des dizaines de petites larves gluantes et mouvantes. L’idée était plutôt bien trouvée et relevait d’une certaine intelligence, la jeune fille l’admettait. Mais elle ne pouvait que s’imaginer l’horreur quand le tour était joué sur nous.

- Voyons Argus, déclara le professeur Dumbledore d’une voix calme, comment pouvez-vous être certain qu’il s’agit des jumeaux Weasley ? Tant d’élèves rêvent de vous jouer ce tour !

- Non, je suis sûr que ce sont eux qui m’ont fait ce mauvais tour ! Cela porte forcément leurs signatures !

- Avez-vous des preuves concrètes, mon cher ? Les avez-vous vus ? Vous ont-ils donné ces chocolats ?

- Non… Non…

- Moi je les ai vu ! cria une voix désagréable aux oreilles de Nina.

C’était Lucifia. Cette-dernière ne pouvait s’empêcher d’apporter son grain de sel pour que les Gryffindor et surtout le groupe d’amis de Nina en bavent. Elle marcha fièrement vers le professeur Dumbledore tout en gardant son doigt pointé en direction des frères Weasley.

- En êtes-vous sûre Miss Salamander ? déclara fermement McGonagall en levant un sourcil.

- Oui, j’en suis certaine ! Leurs sacs sont pleins de ces horribles chocolats. Je les aie vus les ranger.

- Mister Weasley, j’aimerais que vous vidiez vos sacs !

Pris sur le fait, les deux garçons roux ne bougèrent pas d’un poil et ce fut Mister Filch qui s’en occupa. Il y avait toujours quelques larves qui tombaient de sa bouche. Sans prendre de pincettes, il vida les sacs et des dizaines de Chocolarves en sortirent. Les preuves étaient claires. Les jumeaux étaient faits.

Sans plus de discussion, McGonagall sorti de la Grande Salle et les jumeaux la suivirent automatiquement. Ils étaient si habitués de finir dans le bureau de la directrice de Gryffindor qu’ils ne baissèrent même plus la tête en signe de pardon. Ils étaient fiers, voilà tout.

 

De son côté, Nina avait toujours les yeux rivés sur la dénonciatrice. Cette-dernière levait la tête fièrement et souriait bêtement. La jeune Gryffindor ne pouvait plus se retenir et se leva vers elle.

- Lucifia, fit-elle d’une voix extrêmement calme. Suis-moi s’il-te-plait, j’aimerais que l’on discute. Seules.

Les amis de Salamander pouffèrent de rire, tous les Slytherin sourirent. Tous, sauf un : Draco Malfoy.

Sans demander pourquoi, Lucifia suivit docilement, mais fièrement son ennemie, la main sur la baguette.

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