La force d'un libero
Le match entre les terminales et les premières années était très tendu. Ils étaient constamment au coude à coude. Le score n'envisageait pas le gagnant. Nishinoya réceptionnait toutes les balles, Daichi avait une excellente défense, Asahi faisait des smash musclés et Tanaka y répondait bien. Ils avaient tout deux dépassés les 25 points. Le premier qui arrivait à marquer deux point d'écart avait gagné.
Hinata: Allez les premières années ! !
Chikara: Asahi, Daichi ! Donnez-leur une bonne leçon !
Aiza: On voit tout de suite où sont vos préférences.
Yamaguchi: Tu n'as pas une équipe à encourager ?
J'ai bien une préférence mais pas pour une équipe...plutôt pour un membre de cette équipe. Je voulais le voir en action, le voir se jeter sur la balle avec tant d'ardeur, le voir sourire à chaque fois qu'il marque un point. Nishinoya, ce petit libero, sans le savoir, il captait toute on attention. Il avait un jeu juste magnifique à regarder. Il se déplaçait avec souplesse et détermination. Trop captivée par cet individu, je ne remarquai pas l'erreur de Tanaka qui permit aux terminales de remporter le match. Nishinoya s'écroula sur ses genoux, exténué mais regarda ses adversaires en souriant. Les joueurs revinrent sur les bancs le sourire aux lèvres.
Nishinoya: Aaaaaah, on a perdu !
Aiza: Vous vous êtes bien battus tout de même.
Nishinoya: Comment tu as pu voir le match avec les yeux rivés sur moi ?
Aiza: Quoi ?
Il m'avait remarqué ? Ou c'était juste pour m'ennuyer ? La honte, il savait que je n'avais pas arrêté de le regarder. Comment je pouvais sortir de ce pétrin ? Nier ? Entrer dans son jeux ? Il n'en serait que plus ravis.
Aiza: Quand on t'offre une glace, tu ne la manges pas toi ?
Nishinoya: Tu me compares à une glace ? Très sympa !
Aiza: Aller, je te paye à manger ce midi pour oublier ta défaite.
Nishinoya: Je risque de te ruiner, il m'en faudra beaucoup...
Nous avions décidés d'aller essayer le maid café qu'organisait ma classe. Une fois rentrés, le regard de quelques filles se tournèrent vers nous. Je pensais au départ qu'elles le regardèrent parce qu'il était mignon. La raison était tout autre et je le l'avais découvert lorsqu'elles étaient venues prendre notre commande.
Fille: Dis donc Aiza, c'est lui Nishinoya dont tu nous parles tout le temps ?
Aiza: Euh...oui mais je n'en parle pas tout le temps...
Nishinoya: Tu parles de moi aux filles de ta classe ?
Aiza: Pas tout le temps !
Fille: Presque tous les jours !
Nishinoya: Et que dit Aiza sur moi ?
Fille: Que tu as encore quelques lacunes mais que tu joues comme un dieu !
Aiza: Stop !
Fille: ça va, je file prendre votre commande.
J'étais rouge de honte. Je me tournai vers Nishinoya pour sonder sa réaction. Il avait les mains croisées devant lui. Les coudes sur la tables, elles soutenaient sa tête qui ne cessa pas de me fixer.
Nishinoya: Comme un dieu ?
Aiza: Ooooh, elle exagère !
Nishinoya: Vraiment ?
Aiza: Oui vraiment. Arrête ou je vais finir par regretter le fait que je t'offre le repas !
Nous éclations de rire sur le moment. C'était tout de même le deuxième moment gênant de la journée avec lui. Il allait vraiment finir par me prendre pour une accro...Après avoir manger, nous avions fait le tour des stands, des concours et compétions, avions fait des photos ensemble avec le club de photos. Ca allait faire un très beau souvenir de cette journée. Au soir, un immense feu de bois était organisé pour soit-disant chasser les mauvais esprits pour le restant de l'année scolaire.
Nishinoya: Il y a un muret surélevé là-bas, on aura une belle vue pour le grand feu.
Aiza: Je te suis !
Nishinoya: Les autres de l'équipes doivent déjà y être !
Aiza: Ah...d'accord.
C'était quoi cette déception ? J’avais déjà passé tout le reste de la journée avec lui. Et puis j'aimais bien passer du temps avec les autres membres de l'équipe...alors quoi ? Je savais que je voulais être avec Nishinoya. Je le savais car c'était mon ami. Mon meilleur ami...je ne le considérais que comme cela. Mais peut-on ne vouloir passer du temps qu'avec son meilleur ami ? Je ne savais plus du tout quoi penser. Nous étions enfin arrivés près des autres.
Asahi: Ah, vous voilà enfin !
Sugawara: On vous a gardé des places !
Aiza: Merci.
Yamaguchi: On ne vous a pas vus de la journée, vous étiez où ?
Nishinoya: Partout dans le lycée, on a fait les activés proposées.
Tsukkishima: Ouai ouai...vous vous êtes bien amusés ?
Je n'aimais pas ce petit sourire en coin de Tsukkishima. Il était rempli de sous entendu et je ne voulais pas que l'on se fourvoie sur notre relation à moi et au libero. Le grand feu démarra. Il faisait déjà nuit noir mais ce brasier nous éclairait très facilement. A la fin, une surprise de taille nous attendait...un feu d'artifice.Vous allez me trouver très simplette mais j'ai toujours été émerveillée par les feux d'artifice. Je trouve cela juste magnifique. J'avais un immense sourire aux lèvres, jusqu'aux oreilles.
Nishinoya: Tu veux les voir de plus prêt ?
Aiza: Qui sait ?
Nishinoya: Suis-moi !
Sugawara: Vous allez où ?
Nishinoya: Sur le toit pour avoir une meilleur vue ?
Pardon ? Aller sur le toit ? C'était interdit normalement et je ne pense que nous en ayons l'autorisation ce soir. Nous avions couru dans les couloirs pour pouvoir arriver avant la fin. J'eus une montée d'adrénaline. Nous allions faire quelque chose d'interdit et de pourtant si sensationnel. Nishinoya passa au dessus de la barrière du dernier étage et voulu m'aider à passer aussi. Le fait qu'il me prit les mains me fit un petit effet, je ne dois pas le nier. Je ressenti la même chose que quand il était resté un soir pour me consoler. Il poussa la porte du toit et nous avions débouchés dans la fraîcheur du soir. Il faisait froid mais le spectacle en valait la peine. Des dizaines de couleurs vives en lumières qui dansaient dans un ciel sombre, noir. Nous nous étions approchés jusqu'au grillage du bord. Les effets lumineux se reflétaient dans nos yeux. Délicatement, je glissai le bout de mes doigts le long de la main de Nishinoya. Celui-ci me la pris doucement et nous restions ainsi tout le temps du spectacle.
Directeur adjoint: Hey vous deux ! Il est interdit d'aller sur le toit !
Nishinoya: Mince... Cours !
Nous avions couru à travers les couloirs et prit la direction du hall d'entrée principal pour éviter le directeur. Une fois fois près des grilles de l'entrée du lycée, il lâcha ma main pour que je puisse reprendre ma respiration. Je n'étais plus trop habituée au sport. Après la compétition de ce matin et cette course folle, il ma fallait beaucoup de repos.
Nishinoya: C'était génial aujourd'hui, merci.
Aiza: C'est vrai que c'était pas mal. Il faudra remettre ça !
Nishinoya: Et malgré le fait que Ushijima soit revenu, tu as gardé le sourire tout au long de la journée. Je te jure que tu auras le même sourire après chaque match des éliminatoires !
Aiza: C'est une promesse ?
Nishinoya: C'est une promesse !
La fête se termina doucement. Certains élèves étaient conviés (obligés) à ranger et nettoyer l'école le lendemain, jour férié. On m'avait donné la tâche de débarrasser tout ce qui avait brûlé lors du grand feu et aller éparpiller dans le mini bois de l'école. Au bout de quelques aller-retour, j'avais déjà plein de traces de suie sur le visage, je ne devais pas être présentable du tout. Je commençai sérieusement à en avoir marre lorsqu'une voix familière m’interpella.
Asahi: Hey, Aiza !
Aiza: Salut.
Asahi: Tu veux de l'aide ?
Aiza: Si tu n'a rien à faire, ce n'est pas de refus !
Il avait beau être en terminale, être imposant et être le champion de l'équipe de Karasuno, il n'était pas assuré dans ses propos même en demandant de l'aide. Heureusement qu'il n'était plus le même sur le terrain et qu'il avait un peu repris confiance en lui après sa victoire contre Date Kogyo. Asahi avait déjà fait plusieurs aller-retour. J'étais essoufflée et transpirante.
Asahi: Tu as plein de suies sur le visage.
Aiza: Je sais, c'est en transportant le bois brûlé.
Asahi: Attends, je vais t'enlever ça.
Asahi pris le bout de sa manche pour venir frotter le gros de la suie sur mes joues. Lui aussi avait chaud malgré la fraîcheur de la matinée. Il me sourit puis retourna déplacer le bois. Après deux bonnes heures de travail, nous avions fini. Nishinoya n'avait pas eu "l'honneur" de venir aider. Il m'avait promis une glace pour l'occasion. Et quand on parle du loup, il pointa le bout de sa queue...à sa manière.
Asahi: Je vais devoir te laisser, j'ai reçu un message de Nishinoya, il est malade et demande que je passe le voir.
Aiza: Malade ? C'est grave ?
Asahi: Non, juste un état grippal. Il ne devrait rater que deux jours d'école.
Aiza: Est-ce que je peux venir avec toi chez lui ?
Asahi: Euh oui, si tu veux.
Après avoir tout rangé, nous nous étions dirigés vers la maison de Nishinoya. Ce quartier avec les maisons immenses impressionnait toujours autant. Je ne faisais clairement pas le poids avec mon petit 20m². En sonnant, la mère de Nishinoya nous ouvrit. Elle connaissait bien Asahi apparemment et se souvenu de moi. Elle nous indiqua sa chambre avant de retourner vaquer à ses occupations.
Asahi: Salut Noya !
Nishinoya: Asahi, tu as fais vite, je dois absolument te parler de...
Aiza: Salut !
Nishinoya: Aiza ?
En me voyant, Nishinoya s'était interrompu dans sa phrase. Il resta figé dans son lit pendant un moment. Son regard interrogateur se porta ensuite sur Asahi. Etais-je de trop ? Avais-je bien fait de venir ? Je voulais juste m'assurer de l'état de notre petit libero. Je suis manager tout de même, j'ai des droits.
Aiza: Moi aussi je suis contente de te voir Noya ! Comment tu te sens ?
Nishinoya: J'ai des crampes partout, j'ai 39 de fièvre et je mange des glaces à longueur de journée, ça répond à ta question ?
Aiza: En parlant de glace, tu m'en dois une.
Nishinoya: Je sais
Asahi: C'est pas bien Noya ! Je vais voir avec ta mère pour te préparer quelque chose à manger, je reviens.
Nishinoya: D'accord.
Sans le vouloir, le grand nous avait laissés seul dans cette chambre. La dernière fois, cela avait faillit déraper. Ce souvenir me fit rougir sans le vouloir. Je me suis tournée vers Nishinoya pour essayer de briser le silence. Il devait penser à la même chose, il était tout aussi rouge que moi. Il m'invita tout de même à m’asseoir sur le bord de son lit.
Nishinoya: Pourquoi tu es arrivée en même temps que Asahi ?
Aiza: Il m'a aidé aujourd'hui à nettoyer l'école, pourquoi ? Oh, laisse moi deviner, tu es jaloux ?
Nishinoya: Oui !
Pardon ? En général, il aurait répondu par la négation en prétextant juste demander car il n'avait envoyé un message seulement à Asahi. Pourquoi une telle franchise ? Il leva la tête pour m'observer. Il avait un petit regard à cause de la fièvre. Il était aussi un peu rouge, on dirait vraiment un gamin sans défense qu'on avait envie de serrer dans ses bras. Sans le vouloir, le fait de savoir qu'il était jaloux me rendait un peu heureuse.
Nishinoya: Je suis jaloux de tout les autres membres quand tu leur parles, je suis jaloux des gens qui passent du temps avec toi, je suis jaloux de -
Je ne lui ai pas laissé le temps de finir sa phrase que je l'ai pris dans mes bras pour pas qu'il n'en dise d'avantage. Je comprenait ses sentiments. Je sentais ses bras se refermer dans mon dos et il me rendit mon étreinte. Il était brûlant.