Le Conflit D'Orr, Guild Wars 2
CHAPITRE 9 : Surprise…
Il ouvrit un œil… Puis deux… Il se trouvait sur une petite couchette de fortune. Les derniers évènements lui revinrent en tête. Les catacombes, le massacre, puis l’éboulement. Il tenta de se redresser, mais une douleur aigue le fit se recoucher. Il tâta son flanc droit. Un bandage le recouvrait intégralement, et quelques taches rouges écarlates pointaient ci-et-là. Il regarda ensuite sa main droite, dont il s’était tordu le poignet en plongeant. Plus rien, son poignet était intact. Il tourna la tête : sur sa gauche, Iryenna, allongée. Elle respirait de façon régulière, tout comme Esapdoum, allongé à sa droite, les deux jambes enroulées de pansements. Fiinbar se tenait assise sur un tabouret dans un coin de la salle, et découpait des pommes de terre sûrement trouvée dans les caisses du camp. Il l’observa, émergeant doucement de son état de léthargie. Elle ne semblait pas être blessée. Elle remarqua son réveil :
« Tiens… Dynfaw… Toi qui voulais être proche de la mort, c’est plutôt réussi… » Elle jeta un œil à ses légumes : « Je vais augmenter la dose. »
-Combien de temps ai-je passé inconscient ?
-Une douzaine d’heures. Je t’explique : l’éboulement a duré quelques minutes encore après ton évanouissement. J’ai veillé à vous protéger des rochers qui tombaient en les parant grâce à mon bouclier, afin que vous ne receviez pas un autre roc sur le coin de la figure. Une fois les chutes de pierre terminées, je vous ai soigné et allongés là, et ai réalisé l’inventaire des ressources du camp, puis j’ai attendu.
-D’accord, merci… Cela fait deux fois que tu me sauves la vie, je vais finir par me vexer… » Plaisanta-t-il.
« Tu peux enlever tes bandages, mes sorts devraient avoir fait effet… »
Il retira délicatement ses pansements. Sa peau était intacte, sans la moindre cicatrice ou trace de ses blessures. Il fit prudemment jouer son poignet, le faisant bouger de en petits cercles. Aucune douleur. Parfait.
« T’es douée pour la guérison !
-Je sais, c’est ma voie, j’ai été formée pour ça c’est normal
-Très bonne formation...
-Merci » Lui répondit-elle dans un sourire.
Il repoussa le drap blanc et se leva doucement. Même sa hanche qu’il s’était coupé en retombant ne le faisait plus souffrir. Il enfila son armure de tulle, rangea sa hache et sa dague, puis pris son bâton et le posa contre un mur. Puis ils attendirent patiemment le réveil de leurs deux acolytes. Une fois réveillés, une heure plus tard pour Esapdoum et deux pour Iryenna, ils leur racontèrent la fin de l’éboulement. Puis il fut temps de prendre une décision quant à la manière dont ils allaient sortir d’ici. En effet, ils étaient bloqués dans les Catacombes qui risquaient à tout moment de s’effondrer et donc de les tuer, mais qui de surcroit étaient peuplées d’Ascaloniens prêts à les découper en petits morceaux. Selon leurs estimations, ils avaient des vivres pour une semaine : ils finiraient forcément par manquer s’ils n’agissaient pas. Leur seule chance était de trouver une autre sortie, le rocher bloquant l’entrée étant impossible à déplacer, et le dégager par la force étant inenvisageable étant donné la friabilité du plafond. Ils décidèrent donc, à l’unanimité, de s’enfoncer plus profondément afin de trouver une autre échappatoire. Ils n’avaient, de toute manière, pas le choix. Après de courtes préparations, ils se dirigèrent vers l’escalier en pierre menant aux entrailles des catacombes.
Ils arrivèrent, au bout d’un quart d’heure d’exploration dans les sombres boyaux humides, après être passé devant des centaines de tombes Asaloniennes, dans une grande salle rectangulaire, au centre de laquelle se dressait une grande table de bois, entourée de chaises. Assiettes, couverts et verres étaient alignés tout le long du meuble, même s’ils étaient entièrement recouverts d’une épaisse couche de poussière.
« Drôle d’endroit pour un banquet… » Fit remarquer Dynfaw. Ignorant sa remarque, les autres se dispersèrent, cherchant un chemin ou une sortie. Au bout d’un moment, Fiinbar les héla, accroupie dans un coin de la salle. Tous accoururent. Devant la Charr, le cadavre d’un Sylvaris gisait sur le côté, et une petite mare de sang lumineux s’étendait derrière sa tête, telle une auréole poisseuse. Il avait les yeux grands ouverts, et son visage était resté figé dans une expression de totale surprise et de peur. Son armure d’épines verte et violette portait la marque caractéristique de la Cour des Cauchemars. Ce qui, à un endroit se situant géographiquement à l’opposé de la forêt de Caledon, n’était pas normal du tout. Ils se regardèrent, tous la même question en tête. Une question qui serait restée sans réponse si ils n’avaient pas étés, d’un seul coup, happés par un éclair sortit de nulle part. Ils disparurent, et la nécropole retrouva son calme morbide.