Au delà des apparences!

Chapitre 12 : Ma meilleure ennemie

4889 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 13/03/2017 21:00

(suivez-moi sur mon blog: unedidobelle. be)

Charlotte m’a raccompagnée chez moi. Il m’a fallu du temps pour me calmer. Je passe tout le samedi à traîner et à écouter de la musique. Wonderwall de oasis me détend.

Dimanche matin, je fais un jogging autour du quartier pour me changer les idées et puis cela fait longtemps que je n’ai plus fait. En revenant vers mon immeuble, je vois que Matthieu se gare devant chez moi. Il ne s’est rien de ma crise d’hystérie. Encore heureux. Je devais avoir l’air d’une dingue quand j’y repense mais bon, tant pis. Il fallait que ça sorte. Je me jette dans ses bras et le sers très fort. On décide de se promener un peu. Enfin, c’est surtout moi qui en ai envie. Je ressens toujours ce besoin de prendre l’air.

En passant devant la maison de madame Beaulieu, je vois une affiche que je n’avais pas remarquer tout à l’heure en allant courir.

 

-         Elle est décédée…

-         Qui est morte ?

-         Madame Beaulieu ! Comme c’est triste ! Elle était très vieille et avait un sale caractère mais quand même, je ne lui souhaitais pas ça.

-         C’est le cycle de la vie, que veux-tu !

-         Oui mais bon, cela me fait de la peine malgré tout. Enfin, elle a eu une longue vie au moins et bien remplie paraît-il.

-         Il vaut mieux voir les choses ainsi, après tout, la mort est quelque chose d’inéluctable. Lorsque je mourrai, je préférerais qu’on fasse la fête à mon enterrement plutôt qu’on me pleure. Oui… Cela me plairait bien ! Tout le monde serait sur son 31 et ils feraient la fête pour me rendre un dernier hommage !

-         C’est vrai que ce serait plutôt ton style, je trouve. Mais ne parlons pas de la mort, ça me déprime. On s’assoit sur ce banc ?

-         Oui, pourquoi pas !

-          

Matthieu allume une cigarette et tire une bouffée. Moi, je m’appuie contre lui.

-         A ce propos, il y a le concert d’un groupe que j’adore qui aura lieu à Barcelone pendant les vacances de pâques, ça te dirait de m’y accompagner ?

-         Oui, ça me plairait beaucoup.

 

Tout à coup, j’entends des gémissements.

 

-         T’entends ?

-         Quoi donc ?

-         On dirait qu’un bébé pleure ou quelque chose du genre ?

 

Il se concentre un instant et puis confirme.

 

-         En effet, on dirait que ça vient de par là.

 

On s’approche tout près des buissons et on découvre la chose la plus mignonne qui soit.

 

-         Un petit chaton ! Qu’il est mignon ! je m’exclame.

-         Il doit appartenir à quelqu’un.

-         Tu as peut-être raison. Je le prends et je vais toquer chez les voisins pour voir s’ils ne savent pas à qui il appartient.

-         Bonne idée, de toute façon, il ne doit pas venir de bien loin vu sa taille.

 

On fait du porte à porte pendant un bon moment mais il n’y a rien à faire. Personne ne sait à qui ce chat appartient. Je sais que ma mère ne supporte pas les animaux mais hors de question de laisser ce petit chaton livré à lui-même. Avec Matthieu, on décide d’aller lui acheter le nécessaire, il restera dans ma chambre le temps qu’on trouve une famille d’accueil pour lui. De toute évidence, on l’a abandonné. Il n’a même pas fini son sevrage, le pauvre petit. Je lui ai acheté un petit biberon exprès pour chaton.

 

On ramène tout le matériel à la maison. On dispose sa litière, son panier et son petit plat.

 

-         Tu te doutes que tu ne pourras probablement pas le garder ?

-         Oui, je le sais mais en attendant qu’il trouve une famille, je tiens à ce qu’il ne manque de rien. Regarde il est tout poilu pour un bébé. C’est peut-être un angora. Si c’est un garçon, je l’appellerai Léviathan, si c’est une fille, ce sera Néfertiti ou peut-être bien Cléopâtre.

-         Tu t’attaches !

-         Peut-être que lorsque ma mère verra cette jolie petite bouille, elle changera d’avis. Enfin, en attendant, il ne vaut mieux pas la mettre au courant…

 

Les jours passent et je ne trouve toujours pas à qui ce chat peut appartenir ni de famille pour lui. En même temps, je dois avouer que je n’y mets pas vraiment du mien non plus.

Lorsque je vais en cours, cela me brise le cœur de le laisser mais j’y suis bien obligée.

Devant l’auditoire, je parle à Charlotte de mon petit bébé.

 

-         Je l’ai emmené chez le vétérinaire. Apparemment, il semble en bonne santé mais je m’inquiète.

-         J’ai hâte de voir cette petite merveille !

-         Excuse-moi ?

 

Une fille que je ne connais que de vue m’interrompt

 

-         Tu es bien la fille d’Arthur de Bessange ?

 

Evidemment, depuis mon fameux scandale chez Antoine, la nouvelle me concernant à fait le tour de l’université, je présume. En tout cas, personne auparavant n’était venu me poser cette question, donc, je me doute qu’il y a une corrélation.

 

-         Oui, en effet !

-         Oh, c’est extraordinaire ! Je me présente, je m’appelle Aurore. Comment dire, je sais que ça fait un peu étrange de dire ça mais je suis une…comment dire…une fan de ton père. Cela doit être incroyable d’avoir un parent aussi illustre que lui ! Et en fait, j’aimerais savoir s’il y aurait moyen de faire sa connaissance. J’ai tellement de questions à lui poser sur son travail… je me doute qu’il ne doit pas avoir beaucoup de temps et que cela peut paraître présomptueux de ma part mais si tu pouvais me dire s’il y aurait moyen qu’il m’accorde ne fut-ce que 2 petites minutes, ce serait réellement super !

 

Cette fille ne manque vraiment pas de culot d’oser venir me demander ça. J’inspire profondément pour ne pas exploser de colère et je finis par lui répondre poliment.

 

-         Mais bien sûr ! Si j’arrive à avoir l’occasion de passer ne fut-ce qu’une minute avec mon père, je lui demanderai qu’il t’en accorde deux ! Sur ce, tu viens Charlotte, le cours va commencer.

 

Elle reste sur place choquée par ma réponse mais je m’en moque.

Lorsque les cours se terminent, je ne tarde pas à rentrer chez moi. Je remarque que j’ai reçu sur Facebook une invitation pour le bal médecine à venir. Il est évident que je compte y aller. Je me renseigne auprès de Charlotte et surtout auprès de Matthieu pour savoir s’ils seront de la partie.

Charlotte semble hésiter mais finit par céder à mes supplications tandis que Matthieu pense sérieusement y aller puisque c’est la dernière fois qu’il ira et rien que d’y penser, cela me fait de la peine. Je ne sais pas où notre relation nous mènera après l’obtention de son diplôme mais j’espère qu’elle ne s’arrêtera pas brutalement en juin. J’appréhende le moment où il va s’envoler pour de bon mais en attendant, je vis au jour le jour avec lui et je profite de chaque instant passé en sa compagnie.

 

Malheureusement, le jour où la soirée a lieu, je reste clouée au lit. Quelle poisse ! J’ai de la fièvre, je n’arrête pas de tousser, de me moucher. Le médecin est venu et m’a donné un traitement mais je suis obligée de rester à la maison. Tout le monde va s’amuser sauf moi et pire encore, je ne vais pas pouvoir passer la soirée avec Matthieu. Il m’a proposé de rester à mes côtés mais je n’avais pas envie de l’empêcher de sortir. Tant pis, on se verra une autre fois. Je songe surtout à ce voyage à Barcelone.

Evidemment, je passe une nuit terrible. Je n’arrête pas de me retourner dans tous les sens. J’ai mal partout, j’ai chaud un instant puis j’ai froid l’instant suivant. Il me faut bien trois jours pour aller mieux. Je décide de profiter de cette amélioration pour prendre des nouvelles de Charlotte mais je n’obtiens aucune réponse. Ce n’est pas grave, je vais tenter avec Matthieu mais il ne décroche pas.

Qu’est-ce qu’ils ont tous à la fin ? Je me connecte sur Facebook et j’essaye de parler avec certains amis mais je remarque rapidement qu’ils écourtent la conversation.

Lorsque je vois Maxime se connecter, je viens lui parler un peu et lui demande s’ils se sont bien amusés au bal.

C’est étrange, je ne peux pas le voir ni l’entendre mais je sens comme un malaise.

 

-         Max, j’ai comme qui dirait l’impression qu’il y a quelque chose qui cloche avec les autres… Je me trompe peut-être mais…

-         Non, tu as raison…Je ne sais pas si c’est à moi de te le dire mais tu mérites de connaitre la vérité. Je ne sais pas comment te le dire sans te blesser mais ton copain, ce n’est pas un mec pour toi et Charlotte m’a énormément déçu sur ce coup-là…

-         Que veux-tu dire ?

-         Anne-so’, je suis vraiment désolé mais on a vu Charlotte et ton copain s’embrasser sans arrêt lors du bal…

-         Non, attends, ce n’est pas possible !

-         Malheureusement, je ne te dirais pas ça si je n’en étais pas sûr. Cependant, ce n’est pas ça le pire…Le pire, c’est qu’on les a vu repartir ensemble en taxi.

-         T’es sûr de ce que t’as vu ? Si c’est une blague, elle n’est vraiment pas drôle ! Et puis, c’est qui ça « on » ?

-         Non, ce n’est pas une blague ! On les a vus. Moi, Tom, Marie, Claire et sa sœur,…Je suis vraiment navré. Tu devrais en parler avec eux à mon avis.

 

Je suis toute retournée par la nouvelle. J’ai du mal à y croire et pourtant, je sais que Maxime n’est pas du genre à raconter des mensonges. Cependant, qui croire ? Il a raison, je dois en avoir le cœur net et en discuter avec eux le plus vite possible !

Ni une ni deux, je m’habille et je prends la voiture pour me rendre chez Matthieu.

En bas de son immeuble, il me répond au bout de 5 sonneries. Je monte les escaliers 4 à 4. Arrivée devant sa porte, je l’ouvre et je le découvre allongé sur son lit, mélangeant des cartes, cigarette au bec comme si de rien était.

 

-         J’ai essayé de t’appeler, je commence par lui dire mais tu n’as pas décroché…

 

Pas de réponse. Je m’approche de lui tout doucement avant de lui poser la question fatidique.

 

-         Ecoute, je vais te demander une seule chose, c’est être honnête avec moi… J’ai entendu dire que… Tu avais…flirté avec…ma meilleure amie…Est-ce que c’est vrai ?

-          

Il soupire avant de me répondre

 

-         Oui…

-          

Tout mon être intérieur tremble de rage et de douleur tellement je me sens salie.

 

-         Est-ce que tu as…avec elle ?

-         Tu tiens vraiment à le savoir ?

-         Oui, évidemment ! Je crois que je mérite de connaître toute la vérité… Au moins ça, au point où on en est !

-         On était tellement bourré qu’on ne se rendait même plus compte de ce qu’on faisait…Anne-Sophie, je suis désolé de te le dire que maintenant, j’aurais dû te prévenir depuis le début mais… Je ne suis pas le genre de gars qui a l’habitude des relations sérieuses…Si je ne t’en ai pas parlé, c’est parce que… Je pensais qu’avec toi ce serait différent.

-         C’était ma meilleure amie…

-         Je tiens à toi Anne-Sophie, je t’assure mais…

-         Tu me dégoutes jusqu’au plus profond de mon être !

-          

C’est le cœur blessé que je lui dis dans des termes cinglants qu’il m’écœurait. Il se lève de son lit et vient vers moi, il plonge son regard dans le mien et d’un air triste, il déclare.

 

-         Je suis désolé.

-         Tu me donnes envie de vomir, je continue, ne dis plus un mot car il n’y a rien que tu puisses dire, sache que tu m’as perdue définitivement !

-          

Sur ces mots, je sors de son kot, les larmes coulant sur mes jours, envahie d’une rage indéfinissable.

Dans ma voiture, il me faut un moment pour arriver à me reprendre et être suffisamment calmée pour me rendre chez Charlotte.

Une fois arrivée devant chez elle, c’est sa mère qui ouvre. Cernée et un verre à la main, elle a l’air complètement saoul. Je ne me souviens pas l’avoir déjà vu dans un tel état. Je demande si Charlotte est là. Elle grogne un « oui » presque inaudible et me laisse entrer avant de vider son verre.

Je monte dans sa chambre. Elle est dans son peignoir en soie rose, assise devant sa coiffeuse et se met de la crème sur le visage comme s’il ne s’était rien passé et qu’elle n’avait rien à se reprocher.

 

-         Charlotte

-         Tiens, Anne-So’ ? Tu vas mieux, on dirait

-         Tu te moques de moi, là ?

-         De quoi tu parles ?

-         Matthieu, le bal…

-         Oh ça…Ce n’était qu’une partie de jambe en l’air, rien de sérieux.

-         Pardon ?! Mais comment as-tu pu me faire une chose pareille ? Toi ! Ma meilleure amie. Je te considère comme ma sœur ! La seule qui arrive à me comprendre et avec qui je partage tout… Je ne comprends pas ce que j’ai fait pour mériter ça ! Pour mériter que tu me fasses un coup pareil et le pire, c’est que tu agis comme… Comme si ce n’était rien de grave !

-         Très chère, il n’arrive que ce qu’il doit arriver… me répond-elle avec dédain

-         Quoi ?! Mais, enfin qu’est-ce qu’il te prend ? Je ne te reconnais plus ! Où est passé ma meilleure amie ? Dites-moi que je rêve !

-         Non, tu ne rêves pas…J’aimerais que tu regardes autour de toi, Anne-Sophie. J’aimerais te demander si tu as vu l’état dans lequel se trouve ma mère. J’aimerais te demander si tu as seulement remarqué…Que toute ma vie est en train de s’écrouler.

-         De quoi tu parles ?

 

Les mots sortent de sa bouche comme des lames tranchantes :

 

-         Oh mais bien sûr ! Suis-je bête ! Tu es si égocentrique que tu ne vois même pas ce qui se passe sous ton nez ! Un homme mourrait sous tes yeux que tu n’y prêterais même pas attention si ça n’interfère pas dans ta petite vie de « princesse »… Anne-Sophie, je vis dans ton ombre depuis des années maintenant et même si cela me faisait mal, je n’ai jamais rien dit. Je passais toujours après toi, j’étais ton faire-valoir ! Les garçons qui m’intéressaient mais…je n’avais aucune chance de les avoir du moment qu’ils te connaissaient ! Oui j’avoue, je te jalouse depuis des années maintenant, je ne supportais pas de passer en second plan sans arrêt.

-         Et c’est pour ça que tu as couché avec mon petit ami ?

-         Pas seulement, non. La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est ce qui m’arrive en ce moment ! Oui, tandis que mademoiselle se plaint de choses insignifiantes, moi et ma famille vivons un vrai drame ! T’es-tu seulement rendue compte que je n’achetais presque plus rien lorsque je vais dans les magasins avec toi ? Tu ne t’es pas demandé pourquoi je ne suis pas venue avec vous au ski alors que chaque année, je viens avec vous ?

-         Je croyais que tu préférais voyager avec Marc.

-         Marc ? Mais, je m’en moque comme de ma première chemise. C’est juste un vieil idiot qui m’achète le peu de cadeaux hors de prix que je ne sais plus m’offrir pour que je ne perde pas la face devant mes amis ! Oui, Anne-Sophie, ma famille est ruinée ! Mon père a perdu tout son argent au jeu. J’ai encore du mal à y croire mais il est effectivement devenu accro au jeu à un point qu’on est sur le point de vendre notre maison ! Ma mère est complètement déboussolée. On envisage de retourner vivre chez mes grands-parents et elle pense divorcer ! Voilà, ma vie aujourd’hui Anne-Sophie ! Voilà où j’en suis arrivée. Alors quand j’ai vu ce beau garçon dont tu étais si amoureuse poser les yeux sur moi, je me suis dit que c’était à mon tour désormais d’être la préférée même si ce n’était que pour une nuit !

 

Je reste prostrée devant son discours. Les larmes me montent aux yeux à nouveau. Pourquoi tant de haine envers moi ? Pourquoi n’ai-je rien vu venir ?

 

-         Je… Je suis désolée pour tout ce qu’il t’arrive mais tu vois, t’aurais dû me dire tout ça, t’aurais dû me parler de tes soucis, comment aurais-je pu le deviner ?

-         Je ne voulais pas perdre la face devant qui que ce soit ! Avouer que je suis devenue pauvre…était pour moi la pire des humiliations !

-         Non ! Je ne suis pas d’accord ! Pour moi, la pire des humiliations, c’est de voir la fille qu’on considérait comme une sœur te poignarder dans le dos comme tu l’as fait. C’est d’entendre par un tiers que ta meilleure amie et l’homme que tu aimes ont couché ensemble comme si tu n’avais aucune importance… Je comprends que tu vis un drame familial, je me moque totalement que tu sois devenue pauvre, je t’aurais acceptée peu importe ta condition, tu n’as pas avoir honte de ce que tu vis.

-         Oh, c’est vrai ? Après tout ce que tu penses de cette Chloé sans le sous, tu m’aurais acceptée, moi ? Et puis, qu’est-ce que tu en sais toi de ce que c’est de vivre un tel drame ? Toi qui a tout ce que tu veux. Il te suffit juste de claquer des doigts et tout le monde est à tes pieds !

-         Ce n’est pas vrai ce que tu dis et tu le sais…

-         Ah oui, ton père, j’oubliais ! Pauvre de toi ! Pauvre petite fille riche ! Si tu veux on échange nos chers papas ! Je prends le tien et tu prends le mien, au moins t’auras une bonne raison de te plaindre !

-         Je ne comprends pas pourquoi tu me détestes ainsi…Je ne t’ai rien fait de mal, je t’aimais si fort…

-         Loin le temps où on était heureuse dans notre bac à sable. Les choses changent, ma belle. Si je te déteste, je ne sais pas, mais ton bonheur, ta joie de vivre m’insupporte au plus haut point ! Surtout en ce moment, je n’ai pas besoin de voir que tout te sourit dans la vie alors que moi j’ai tout perdu.

-         Non, tu n’avais pas tout perdu ! Tu m’avais moi mais désormais, tu peux effectivement dire que c’est le cas, tu n’as plus rien. Ce qu’on avait de plus précieux c’était notre amitié et tu as tout gâché pour une question de jalousie. Tu me déçois terriblement.

-         Arrête avec tes bons sentiments, je ne veux même plus te voir ! Tu peux t’en aller pour pleurer ta « triste » vie…

 

Elle aurait pu me donner des coups de pieds dans le ventre, cela aurait eu le même effet. Je tombe de haut…de si haut ! Charlotte représentait tout pour moi. Je pensais qu’elle serait à mes côtés jusqu’au restant de mes jours. J’avais prévu de faire le tour du monde avec elle…Et voilà que notre amitié s’effondre comme un château de cartes. Pire encore…Que ce n’était qu’une illusion !

 

Je sors précipitamment de chez elle. Je ne sais plus vers qui me tourner, qui appeler ? Mes amis ? Je n’en ai pas ! Ils me fuyaient plutôt que de me dire la vérité, il n’y a que Maxime qui a osé tout m’avouer. C’est un ami lui… Enfin, je crois, je ne suis plus sûre de rien maintenant. Je veux appeler ma mère mais elle est de sortie avec une amie et elle ne supporte pas que je la dérange dans ces moments-là. Je prends ma voiture et je fonce chez mon père. En bas de l’immeuble, je sonne mais personne ne répond. Je tente de lui téléphoner mais il ne décroche pas. J’utilise le double de ses clés et je monte jusque chez lui. Je le cherche désespérément. Je rentre dans sa chambre d’amis où dort sa maîtresse. Je m’assois sur le lit, je ne sais plus où aller ni quoi faire. La photo sur la table de chevet n’est plus là. Plus aucune de ses affaires personnelles ne semblent être encore là.

 

En chiffonnant la couverture, je sens un trou que j’agrandis. Je tremble de l’intérieur, je suis complètement sonnée, tourmentée, malheureuse, mes larmes ruissellent sur mes joues tellement je suis enragée. Je prends la couette et je la déchire entièrement de fureur. J’ouvre l’armoire, je prends tous les vêtements et je les jette à terre, je les piétine. Je vais chercher après une paire de ciseaux, je retourne dans la chambre et je découpe tous ses vêtements. Ensuite, je m’en prends au matelas en le poignardant de toutes mes forces. Je déchiquette les coussins, je jette les ciseaux pour soulever la chaise de bureau et la balancer contre le mur.

Je hurle de douleur :

 

-         POURQUOI ? POURQUOI ?

 

Je m’écroule sur place, en pleurs. Je suis à bout de force, je ne comprends plus ce qui m’arrive. Je me sens si seule et je n’ai personne vers qui me tourner.

Lorsque je finis par reprendre mes esprits, je m’en vais, je rentre chez moi. Ma mère est au téléphone, elle rit, elle rougit et je crains le pire jusqu’à ce que mes doutes se confirment. Elle parle avec André Dehogne. Mes ennuis sont loin d’être terminés…

 

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