Burning Library

Chapitre 1 : Burning Library

Chapitre final

3484 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/09/2023 16:57

Burning Library


Minuit, l'heure du crime.

Des flammes s'échappaient de la petite librairie nichée dans le quartier de Soho. Elles étaient d'une chaleur telle que personne, pas même les courageux pompiers ayant débarqué sur les lieux du drame n'osaient s'approcher. Il se dégageait de ce feu une aura... Malsaine. Terrifiante. Chaque flammèche qui s'échappait des fenêtres aux vitres explosées semblait avide de ronger leur âme. Et la lueur même de l'incendie était une promesse des pires tortures pour ceux qui seront pris dans la catastrophe. Nul humain ne pouvait lutter, n'avait même l'idée de lutter contre ce drame qui semblait promit à s'étendre. Qui embraserait peut-être le quartier tout entier, si personne ne faisait rien. Et pendant ce temps, le chef d'orchestre de cette scène de cauchemar observait les humains démunis, l’œil absent. Le feu se reflétant sur ses lunettes sombres comme la nuit.


***


Rien ne pouvait durer éternellement, c'était bien ce que Aziraphale lui avait lancé à la figure avant de s'en aller à la suite de Métatron. Cette phrase, Rampa avait du mal à l'avaler. Enfin, il ne l'avait pas du tout avalé cette couleuvre, aussi ironique que cela soit pour un serpent. Et pourtant, le démon avait essayé de faire comme si de rien n'était et avait roulé jusqu'à Édimbourg à 200 kilomètre/heure tout le long. Puis, il avait refait le trajet en sens inverse et ainsi de suite pendant des jours. Les journalistes britanniques s'étaient longuement interrogé sur ce mystérieux cinglé que personne n'arrivait à stopper dans sa lancée. Tous les barrages policiers ayant tenté de le stopper avaient été brisés sans pitié.

Mais étonnamment, il n'y avait eut aucun mort à déplorer.


Après son coup d'éclat, le démon avait disparu de la surface de la Terre. S'enfermant on ne sait où pour noyer sa détresse sous des litres et des litres d'alcool. Le sommeil se refusait obstinément à lui, et même les vapeurs alcoolisées n'arrivaient pas à l'apaiser ne serait-ce que quelques secondes. Sa dernière conversation avec Aziraphale tournait encore et encore dans sa tête, ne faisant que creuser toujours davantage le trou qui se créait dans sa poitrine. Des millénaires d'amitié, des années de cohabitation commune, tout ça réduit à néant en quelques secondes seulement.


-'Spèce d'idiot...


L'entité démoniaque s'enfilait des litres d'alcool avant de dessaoulé afin que le liquide réintègre les bouteilles qu'il avait précédemment quitté. Et une fois cela fait, Rampa recommençait à boire jusqu'à ce que toutes les bouteilles soient une nouvelle fois vide. Et depuis deux mois le manège recommençait sans fin. Mais il s'en fichait. Son ange l'avait abandonné pour suivre l'autre là. Et depuis qu'il était parti, il n'avait même pas tenté de le recontacter. Pas une apparition angélique ou même un tout petit signe qu'il pensait à lui.


-Tu pourrais faire un effort... Chais pas... Une odeur de vieux bouquin par exemple, t'adore ça les bouquins. Ou... Ou une odeur de crêpe... Mais rien !


Le verre qu'il tenait à la main alla se fracasser sur le sol, alors que le démon continuait de commenter le silence de son ami. Car si son départ l'avait déjà affreusement blessé, son silence le faisait encore plus. Aziraphale ne lui avait pas seulement tourné le dos, il l'avait proprement rayé de sa vie. Détruit tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. C'était injuste, qu'est-ce qu'il avait fait, hein ? Il avait caché son mensonge durant l'épisode de Job, l'avait aidé un grand nombre de fois au court des siècles passés et même favorisé certains artistes que l'ange appréciait. Et tout ça pour quoi ? Pour quoi ? Le Paradis était sclérosé depuis des siècles et rien ne changerait. Et il avait pourtant préféré cette bande d'abruti à une amitié construite à la dure au fil des siècles et qui s'était solidifiée dans leur lutte contre l'Apocalypse.


-Solidifié ? Pas tant que ça ouais. Qu'est-ce qu'ils connaissent de toi hein. Ils savent même pas ton thé préféré ou tes livres favoris. Ni les différentes expressions de ton visage et ce qu'elles signifient. Ils savent rien. RIEN ! Ils ne savent pas quelle tête tu fais quand tu es triste ou... Ou quand tu essaies d'avoir l'air ne serait-ce qu'un peu en colère !


Rampa se leva brusquement avant de tituber et de retomber de tout son long sur la chaise. Un mal de crâne effroyable lui vrilla le cerveau, rajoutant encore plus de souffrance à celle qu'il ressentait déjà. Il prononça diverses paroles dans des langues anciennes ayant disparues depuis longtemps de la surface de la Terre. Quiconque l'aurait vu l'aurait cru fou. Et il l'était en effet. Fou de douleur et incapable de remonter à la surface. Parce qu'il ne comprenait pas ce qu'il avait fait ou pas fait pour mériter cela. Il n'arrivait même pas à pleurer. En fait il ne se souvenait pas d'avoir réussi à pleurer une seule fois. Rampa dessaoula et se releva brutalement, les poings serrés.


-Et ma colère à moi on s'en occupe ? Des mois que je suis comme ça et t'es pas venu. T'as même pas essayé de me reparler depuis qu'on s'est quitté. Tu t'en fiches tant que ça de ce qu'on a vécu, hein ?


Le démon pointa son doigt vers un point imaginaire de la pièce où pourrait se trouver l'ange. Mais Aziraphale n'était pas là, puisqu'il l'avait abandonné. Puisqu'il ne cherchait même pas à le recontacter. Pas même une fois. Et alors que cette phrase tournait encore et encore dans son esprit, sa colère enflait toujours plus. Au point qu'elle s'emparait de tout son être, ravageant le désert aride qu'était devenu son esprit depuis le départ de son ange. Les larmes qui n'avaient pas eut le droit de couler s'évaporèrent. Et Rampa continua à parler seul, embourbé jusqu'au cou dans sa folie, tandis que le sol tremblait.


-Ah tu t'en fiches de tout ça ?! Tu n'en n'as rien à faire au fond. Eh bien tu vas voir ! Oui, tu vas voir ! Même si tu ne regardes plus la Terre, tu vas quand même voir les conséquences de tes actes l'angelot !


***


Nuit de colère que tout cela. Rampa avait d'abord voulu détruire la librairie d'Aziraphale avec de l'essence et un briquet. Puis, l'idée lui avait paru terriblement humaine. Pas assez forte pour être à la mesure de sa colère. Non, il fallait quelque chose de plus puissant. Puisque c'était le Paradis qui lui avait volé l'être qu'il aimait le plus, alors il devait adresser un véritable pied de nez aux autres Là-Haut. Il devait les faire descendre de leur piédestal et, surtout, informer Aziraphale de ses sentiments. Et le faire souffrir comme il l'avait fait souffrir. Si l'ange n'avait jamais rien ressenti pour le démon, peut-être que le sort de ses pauvres bouquins et des habitants de Soho le toucherait.


-Vous devriez songer à vous éloigner. Non, mieux, vous devriez songer à fuir, pauvre mortels...


Rampa gardait les yeux fixé sur le pauvre troupeau d'humains éperdus qui n'osaient s'approcher des flammes. Sentaient-ils que le brasier ardent sous leurs yeux provenaient de l'Enfer lui-même. Que les flammes qui léchaient les murs de la librairie étaient les mêmes qui crépitaient au cœur de l'En-Bas depuis qu'il avait été créé ? Oui, ils le sentaient et ils étaient terrifiés. Tétanisé. Un autre démon que Rampa aurait applaudit des deux mains. Et Rampa aurait peut-être essayé d'éloigner les humains en d'autre circonstances. Mais là, il ne faisait rien. Il ne ressentait même pas un soupçon de joie. Le sort des habitants infortunés de Soho lui était complètement égal à présent. Le Serpent d'Eden leva les yeux vers le ciel en partie bouché par la fumée infernale.


-Tu regardes Az' ? Ou ça aussi, tu t'en moques ?


-Je vois mon cher, je vois.


Rampa resta bouche grande ouverte. Il s'était attendu à l'éternel silence auquel il faisait face à chaque fois qu'il s'adressait tout haut à son traître d'ex meilleur-ami depuis plusieurs siècles. Et à travers l'incendie de colère qui brûlait dans son cœur, d'autres émotions s'éveillèrent. Certaines auraient pu l'attendrir, mais elles ne furent pas assez fortes. Rampa avait trop mal, il ne voulait pas que sa colère s'éteigne.


-T... Toi ? Fit-il en sifflant.


L'ange avait revêtu sa tunique blanche qu'il portait du temps de la Genèse et de Job. Son corps était transparent, il n'était là qu'en esprit. Mais c'était bien plus qu'il ne l'avait fait depuis ces derniers mois. Le démon aurait voulu le serrer dans ses bras ou le frapper, ou les deux à la fois. Mais il ne réussi qu'à se décaler de quelques millimètres en arrière, tandis que l'ange reprenait la parole. Lumineux de lumière angélique et de calme.


-Tu voulais que je regarde, non ?


-Et ccccccccc'est tout ssssssse que tu trouves à dire ?


Le calme apparent d'Aziraphale se brisa quelque peu, mais il resta droit. Rampa avait l'impression d'avoir une statue, ou un hologramme, en face de lui. Mais au fond, peut-être n'avait-il jamais connu le véritable Aziraphale. Peut-être que l'ange s'était contenté de jouer un rôle avec lui, parce qu'il préférait faire semblant de sympathiser avec l'ennemi que de se battre continuellement avec. Oui c'était ça. Et ces pensées firent naître une nouvelle bouffée de haine dans l'esprit du démon tandis que plus bas, les humains hurlaient.


-Ça vous les défrise hein, de voir l'ambassade du Paradis détruite comme ça. Des flammes infernales que j'ai ramené spécialement pour l’événement. C'est Furfur qui m'a aidé, parce qu'il était content que je me souvienne de lui ! Tous tes livres partent en fumée ! POUF !!


Aziraphale resta muet pendant la petite diatribe démoniaque, et des minuscules changements sur son visage immatériel prouvaient qu'il était sensible aux paroles de son ami. Rampa voulu attraper l'ange par le bras, mais n'y parvient pas bien entendu. Il dû se contenter de tendre le doigt et de continuer à cracher ses paroles comme du venin.


-Et il y a des humains en-bas. Pour l'instant, ils n'ont rien, mais ça va arriver. Le feu va s'étendre Az', ils ne pourront rien faire pour le stopper ! Ils ne pourront que brûler si jamais ils se font prendre !


A ce moment-là, il aurait pu se mettre à rire comme un dératé. Mais il n'y arrivait pas. Parce qu'il était trop en colère et trop concentré à blesser l'ange en face de lui. Il voulait le voir s'effondrer ou se mettre en colère. Il ne voulait pas de cette entité droite et digne qui le fixait sans mot dire. Est-ce que ses paroles l'atteignaient au moins ? Ou est-ce qu'ils avaient appris à couper le son au Paradis quand ce qu'on leur disait leur déplaisait ?


-T'as entendu ce que je viens de dire, ces humains vont cramer ! Maggie et Nina vont brûler vives ! Et tous les autres aussi !


A peine le démon eut-il prononcé ces mots que l'incendie redoubla d'intensité et des gerbes de flammes tombèrent sur le béton de la route qui s'enflamma à son tour. Paniqués, les habitants de Soho commencèrent à reculer tandis que les flammes grandissaient et continuaient de s'étendre sur le sol en face de l'ancienne librairie Fell.


-Je vais TOUS les tuer !


-Non.


-Quoi ?


-Non, tu ne les tueras pas.


-T'as des nuages devant les yeux ou quoi ? Et ces flammes elles feront quoi si elles les touchent, hein ?


-Elles ne les toucheront pas. Tu n'es pas comme ça Rampa. Tu n'es pas ainsi. Tu as épargné les enfants de Job et même ses chèvres. Tu m'a aidé à sauver ce village du temps de la Peste. Tu...


-Du passé tout ça ! C'est oublié, terminé, déchiqueté, laminé et jeté ! Je ne suis plus celui que tu as connu. Ou peut-être que je ne l'ai jamais été, comme toi tu n'as jamais été celui que je pensais que tu étais ?!


-J'ai toujours été aussi honnête que possible avec toi mon cher.


-MAIS ARRETE TES MENSONGES !!


Le nouvel éclat démoniaque provoqua une nouvelle explosion du côté de la librairie et cette fois des flammes arrivèrent jusqu'aux humains. Ceux les plus proches du brasier tombèrent à la renverse tandis que les autres détalaient, abandonnant leurs concitoyens derrière eux. Les habitants frappés par les flammes poussèrent des hurlements de douleur. Heureusement pas assez brûlé pour mourir sur le champ, mais atteint par les braises corruptrices qui s'insinuait dans leurs âmes. Et pendant ce temps, la confrontation continuait entre l'ange et le démon.


-Nous aurions pu être deux.


-Oh...


-Mais tu as dit que rien n'était éternel. Eh bien soit, je ne continuerais pas. J'arrête de jouer à l'humain, de contenir les pouvoirs face à eux. J'arrête de ménager ces misérables fourmis bipèdes ! J'arrête parce que... Parce que...


Pour la première fois depuis qu'elle était apparue, la projection d'Azirphale se troubla, véritablement. L'ange était attristé par les paroles de son ami. Plus que sa colère, c'était sa peine qui l'impactait. Une peine qui brisait le démon dans son élan de colère. Aziraphale tend un bras vers son ami, mais ce dernier recule. Refusant dorénavant tout contact avec lui.


-M'approche pas, traître.


-Je ne voulais pas te blesser... Je... Je croyais sincèrement bien faire les choses. Je ne sais pas pourquoi je t'ai dis des choses blessantes.


-Eh bien tu sais pourquoi Soho brûlera ce soir ! Et pourquoi pas toute la ville tient ! Le grand incendie de Londres, le retour !


-S... Seule la librairie, ma pauvre librairie, brûlera ce soir. Puisque tu en as décidé ainsi. Je suppose que je le mérite.


La voix de l'ange se fit plus basse, plus fragile. Oui, le sort de la boutique Az Fell & co le touchait. D'autant plus que cela lui rappelait un cataclysme ayant frappé une certaine bibliothèque en Égypte, bien des siècles auparavant. Mais l'heure n'était plus aux souvenirs et à l'auto apitoiement. Son ami avait besoin de lui. Parce que l'ange continuait à l'affirmer, Rampa ne ferait pas ça. Pas en temps normal. Il n'était pas comme ça.


-Peut-être que tu le mérites ouais... Sans doute. Tout comme je méritais d'être traité ainsi. D'être abandonné comme une vieille serviette dont on s'est suffisamment servi et qui ne mérite que d'être jeté. C'est comme ça que tu me vois en vrai ? Un rebut ?!


-Non, absolument pas. Rampa, j'ai toujours eut une grande confiance en soi. Vraiment. Crois-moi.


-MEN...


Alors qu'il allait finir de s'exclamer, Rampa se senti... Saisi. Enfin, c'était son âme qui l'était. Son véritable corps immatériel qui doit être enfermé dans une enveloppe de chair pour pouvoir interagir avec le monde matériel. Et l'être qui était responsable de cette sensation, c'était Aziraphale qui venait d'établir un contact entre les purs esprits qu'ils étaient réellement. Le contact était doux, réconfortant. Pas blessant, car l'ange maîtrisait son aura pour qu'elle soit supportable à l'esprit corrompu de son ami.


-Je ne te mens pas, jamais. Pour moi tu n'es pas un monstre, un meurtrier et encore moins un rebut. Quelqu'un qui choisi d'épargner des enfants et de simples animaux ne peut être ainsi. Et je ne suis pas sûr que se soit uniquement le laudanum qui ai parlé à Édimbourg.


-Éloigne-toi !


Mais l'étreinte au lieu de faiblir se renforça.


-J'ai confiance ne toi mon cher, plus que tu ne l'imagines sans doute. Je sais que tu mérites bien mieux que ARGH !!


Le cri de souffrance résonna dans l'esprit du démon, alors que celui-ci venait de propulser son énergie démoniaque contre son angélique adversaire. Ou ami. Il ne savait plus. La scène qui se jouait lui faisait perdre tous ses repères. Dans son esprit tout était si clair peu de temps auparavant. Et maintenant, tout était confus. Le démon rouvrit les yeux, et vit Aziraphale dont la projection corporelle était brûlée.


-Oh, oh Az...


Il avait voulu le blesser, il y était parvenu de multiples façons. Mais il n'en ressentait aucune satisfaction. Et au sol, les humains blessés par les flammes sanglotaient quand ils n'étaient pas tout simplement conscients. Et l'incendie continuait à s'étendre dans tout Soho. Bientôt, Londres serait en flammes comme elle l'avait été ces terribles jours de septembre 1666.


-C'est de ma faute, c'est de ma faute si tu souffres. Si tu es dans cet état. Perdu au point de vouloir tout détruire. Pardon.


-Je suis un démon, c'est MON rôle de détruire !


-Ce n'est pas le tien. Rampa. Tu n'es pas ainsi.


Malgré ce qu'il venait de faire, l'ange avait encore confiance en lui. C'était mièvre, touchant, écœurant et réconfortant à la fois. A en vomir et se réjouir en même temps. Les yeux du Serpent furent une dernière fois attirés vers le sol où les blessés encore conscients se lamentaient misérablement. Quel spectacle attristant... Les humains étaient si faibles, si pathétiques quand ils s'y mettaient. Peut-être étais-ce pour ça qu'il n'avait jamais été véritablement cruel avec eux. Ça et aussi sa trop grande flemme face au devoir qu'il avait à accomplir.


-Pfft... Idiot.


-Je crois que tu as raison.


-Je te déteste, c'est clair ?


-Mais tu ne laisseras pas ces pauvres humains périr, n'est-ce pas ?


L'entité maléfique grogna, claqua des doigts, et les flammes regagnèrent les profondeurs infernales. Seule la carcasse dévastée de l'ancienne librairie Fell témoignait du drame qui s'était joué quelques instants auparavant. Le démon rappela même les flammes qui étaient en train de dévorer les pauvres humains au sol. Peut-être qu'il aurait dû laisser Muriel dans la librairie, au lieu de se laisser toucher par la candeur de l'ange et cédé à son envie de lui épargner ça. Aziraphale ne serait peut-être pas venu.


-Nous...


-Tu es toujours fâché ?


-Oui. Tu es un abruti.


Le ton était dur, brusque. Le démon était encore en colère, mais plus au point de vouloir tuer de pauvres humains qui n'avaient rien fait. Rampa soupira amèrement, et fourra ses mains dans ses poches en tournant le dos à son ami. S'il pouvait encore encore le nommer ainsi.


-T'es même pas venu physiquement.


-Je ne le pouvais pas, vraiment navré. Mais sache que je ne me suis jamais moqué de ce que nous avions vécu, mon cher. Toutes tes actions ont comptées. N'en doute plus, je t'en prie.


Ce furent les dernières paroles que l'ange adressa à son ami pour cette soirée. Lorsque Rampa se retourna pour parler à nouveau, l'ange s'était évaporé comme s'il ne s'était jamais tenu là. Peut-être que tout cela n'avait-il pas eut lieu. Peut-être que Aziraphale n'avait jamais été présent, et qu'il venait de tout imaginer. Mais non, ce n'était pas possible. Il y avait eut ce contact si bref, mais si apaisant. Aziraphale était vraiment venu. Et plus important et improbable encore, il avait répondu à une question qu'il ne lui avait jamais posé en face.


-Oh pauvre crétin...


Et tandis qu'au sol, les secours venaient en aide à de pauvres malheureux libérés du feu infernal, mais exsangue de douleur, un démon se laissa aller sur le dessus du toit de l'immeuble. Maintenant que la colère n'était plus, les larmes furent enfin libérées et Rampa sanglota longuement. Libérant enfin toute la peine que sa fureur avait maintenue prisonnière pendant si longtemps. Rien n'était arrangé, le passé ne pouvait plus être effacé. Il ne le devait pas. Mais maintenant, peut-être, pourrait-il enfin avancer.

Peut-être.

Laisser un commentaire ?