Tombé du Ciel~Le Second Avènement

Chapitre 1 : Bienheureux ceux qui pleurent...

3193 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/08/2023 10:45

Wickber Street~Soho


C’était encore une journée maussade et humide. Il pleuvait quasiment tous les jours depuis… Depuis des mois maintenant. Non pas que ce soit une météo inhabituelle pour Londres, mais le visage des habitants de Soho commençait à devenir aussi terne que les cinquante nuances de gris sombre que le ciel s’obstinait à afficher. Depuis sa boutique remplie de disques, mais vide de gens, Maggie observait le spectacle hypnotique des gouttes d’eau s’écrasant contre la devanture. Les bras croisés sur son comptoir, elle écoutait distraitement I sing just to know that I’m alive de Nina Simone quand un bruit retentit au coin de la rue, bruit que les habitants de Soho connaissaient bien désormais ! Un vrombissement de moteur. Un vieux et puissant moteur. Celui d’une Bentley de 1926, pour être précis… 

A contrario, les clients se pressaient, plus ou moins impatients et stressés, comme chaque matin au “Donne-moi un café ou donne-moi la mort”. L’établissement était une institution sur Wickber Street, Nina y servait avec une constance infaillible le meilleur café de Soho chaque jour que Dieu faisait ! Après avoir servi le latte de madame Sheng et le cappuccino de monsieur Arnold, la patronne se dévissa le cou, dans l’espoir de servir un café au lait écrémé à sa charmante voisine… Cependant, Maggie ne semblait pas vouloir venir ce matin ; la timide blonde espaçait de plus en plus ses visites, peut-être lassée par le comportement de Nina, qui, malgré sa rupture, n’était toujours pas émotionnellement disponible. 

Les mois s’égrainaient, mais ne rendaient pas la douleur du rejet moins vive pour autant.

Cette douleur, elle la partageait avec le propriétaire de la Bentley qui venait de se garer juste devant son café, coupant à la fois le moteur et le sifflet de l’autoradio ! The Show must go on attendrait... À la vue de la silhouette élastique qui claquait la portière plus violemment que nécessaire, un maigre sourire s’afficha sur le visage tourmenté de Nina. Quelques secondes plus tard, le nouvel arrivant, qui s’obstinait à se trimballer avec des lunettes de soleil (sans doute dérangé par l’éclat du brouillard) passa devant le comptoir, d’où Nina l’interpella d’une voix traînante :   

— Mmmm, laissez-moi deviner, six tasses d’expresso dans un grand mug et rien d’autre ? 

Un grognement pour toute réponse, le démon se dirigea de sa démarche chaloupée vers la table du fond, celle d’Azir… Celle où il avait pris l’habitude de s’installer pour feuilleter l’Infernal Times plusieurs fois par semaine, pour ne pas dire tous les jours. Crowley avait enfin récupéré son immense appartement après trois ans passés à vivre dans sa voiture… Shax n’en avait plus l’utilité maintenant qu’elle était devenue Grand Duc de l’Enfer suite à la désertion de Belzébuth vers Alpha du… Peu importe ! Il n’y passait pourtant que très peu de temps. Le temps nécessaire pour maltraiter ses plantes, boire à outrance et réfléchir le moins possible. Parce que lorsqu’il réfléchissait à sa situation, à ses options ou encore à l’avenir de l’Humanité, toutes ses pensées finissaient invariablement par le ramener à lui

Son optimisme exaspérant, sa confiance en Dieu et en Son Ineffable… Plan... Sa volonté de le transformer en quelqu’un qu’il n’était plus, de restaurer un statut dont il ne voulait plus. Ses mains tremblantes, lui rendant un instant son étreinte désespérée. Son baiser. Bon d’accord, c’était Crowley qui l’avait initié ce baiser, sans même se soucier un instant du consentement de l’ange ! Néanmoins, le démon avait senti l’hésitation d’Aziraphale qui avait entrouvert ses lèvres pour accueillir les siennes avant de se corriger, pour finalement lui asséner le coup de grâce.

Je te pardonne.

Voilà, c’était ça le problème lorsque Crowley réfléchissait ! Il se repassait en boucle sa déclaration enflammée, puis son humiliation, se torturant encore et encore et ce, sans l’aide de personne pour une fois… Ce pourquoi il évitait de s’attarder dans son appartement et ce pourquoi il venait lire son journal ici.

— Les nouvelles sont bonnes ?

Nina posa le mug de café recouvert d’une fine mousse devant le démon avec un sourire désabusé. Crowley replia brusquement la moitié supérieure de son journal sous son menton pour répondre, en desserrant à peine les mâchoires : 

— Non. Elles sont mauvaises, comme toujours ! Un peu de lait écrémé ce matin ?

— Et non… Elle n’est pas venue depuis quatre jours… 

— Pourquoi vous n’allez pas lui acheter un disque ?

— Pourquoi vous n’appelez pas votre ami, le libraire ?

— C’est pas si simple… 

— Bienvenue dans ma vie ! 

Vautré sur sa chaise, Crowley se replongea dans sa lecture des News des Neufs (1) alors que Nina était déjà repartie derrière son comptoir. Il fut cependant vite interrompu par une forte odeur de parfum et le bruit de la chaise voisine, qu’on raclait bruyamment contre le sol. 

— Bonjour, trésor ! 

— Madame Sandwich… La nuit a été amortie ?

— On a connu mieux ! Ce temps pourri, ça déprime la clientèle… C’est de ça dont je suis venue vous parler justement ! 

Nina venait de déposer un plateau garni de toutes sortes de cafés devant la plantureuse blonde, dont l’abondance de maquillage ne suffisait plus à dissimuler les traits tirés : 

— Je pense que j’ai rien oublié.

— Tu n’oublies jamais rien, Nina chérie. C’est pour ça que mes filles et moi on t’adore ! 

— Et monsieur six tasses d’expresso dans un grand mug ? Je vous en remets six doses ? C’est la maison qui offre ! 

— Pas maintenant, Nina chérie ! On était en train de parler sérieusement avec monsieur-sexy-en-Diable.

— J’ai pas envie de parler météo… souffla le démon, en acquiesçant d’un signe de tête à la proposition de la patronne.

Nina mima la commande à son serveur, puis croisa ses bras sur sa poitrine, vaguement intriguée.

— Pas de météo, trésor, de vous ! reprit la tenancière de maison close.

— Quoi, moi ?

— Écoutez mon joli, la nuit a été longue alors je vais pas y aller par quatre chemins ! À force de vous voir traîner dans le quartier comme une âme en peine, il y a de plus en plus d’hommes qui pensent que vous travaillez pour moi ! J’avais déjà des demandes avant, mais c’est pire depuis que vous avez laissé pousser vos cheveux… 

— Qu… Qui ?

— Les clients, patate ! Ils me demandent vos tarifs ! Mon établissement ne propose normalement que des femmes, mais après tout, il est de bon ton de se diversifier de nos jours, donc… 

— Vous… Vous m’offrez du travail ?

Alors que le serveur posait un nouveau mug devant un Crowley amusé, Nina, le visage plus joyeux que jamais, enfin… Joyeux tout court, tira une chaise pour s’asseoir avec eux : 

— Rooo, ça devient intéressant ! 

— J’ai déjà un travail, madame Sandwich. 

— Ah ouais ? Zoner autour de la librairie en attendant Dieu-sait-quoi avec un air de chien battu, c’est pas un vrai boulot aux dernières nouvelles ! 

J’ai un vrai boulot. Je travaille pour l’Enfer !

— Je paye mieux et le travail sera plus agréable. Il y a déjà une liste d’attente pour vous, mon chou ! L’avenir de l’Enfer est sur Terre de toute façon, croyez-moi… 

— Là-dessus, on est d’accord ! 

Crowley se leva brusquement, avala le contenu de son mug d’un trait, remercia Nina d’un signe de tête et se dirigea vers la sortie, son journal sous le bras.

— Réfléchissez à ma proposition, trésor ! 

— J’ai déjà refusé une offre d’emploi il n’y a pas si longtemps… Se contenta de répondre le démon, par-dessus son épaule.


Bureau de l’Archange Suprême ~Paradis


Aziraphale tournait en rond autour du bureau pour le moins épuré qu’on lui avait attribué. Le plateau était transparent et n’était recouvert que de piles de dossiers classifiés, tous tamponnés “Archange Suprême”. Aucun bibelot, aucun livre, aucune petite lampe à la lumière tamisée ne venait adoucir cet environnement aseptique et intimidant.

Tout était étincelant ici ! D’immenses couloirs blancs à perte de vue, dans lesquels déambulait une foultitude d’anges qui se croisaient sans même s’adresser la parole. Chacun se concentrant uniquement sur la tâche qui lui était confiée, comme des… Comme des abeilles ouvrières ! Le nouveau rang d’Aziraphale lui aurait permis, techniquement, d’apporter une petite touche personnelle, au moins dans son espace, mais les regards implacables des autres archanges l’en avaient dissuadé. Tout comme les réflexions de Michael, Uriel, Saraqael ou Sandalphon avaient eu raison de son ambition de garder ses anciens vêtements… Les seuls vestiges qu’il avait pu conserver étaient son sempiternel nœud papillon en tartan et sa montre à gousset ! Pour le reste de sa nouvelle apparence, l’ancienne Principauté avait opté pour un smoking trench-coat long, bleu ciel, orné de nombreux boutons dorés, par-dessus un pantalon beige clair et une chemise blanche.

Il avait passé les derniers mois à superviser la nouvelle phase du Grand Plan. Dès qu’il en avait été avisé, Aziraphale avait eu la confirmation de ses craintes, mais également de son espoir secret. Celui d’essayer de faire changer les choses depuis l’intérieur. 

Cependant, quelque chose tourmentait le nouvel archange ; plusieurs choses en fait, mais une impression revenait constamment. Il n’était pas à sa place ici ! Quelque chose ne tournait pas rond… Le Paradis, il l’avait fui depuis des millénaires. Il avait côtoyé l’Humanité à son commencement, offrant même son épée à Adam, perpétrant ainsi son premier acte renégat qui lui avait valu d’être rétrogradé du rang de Chérubin, à celui de Principauté. S’en était ensuivi une longue liste de mensonges et petits arrangements douteux qui faisait de lui, certainement l’ange le moins recommandable pour le poste d’Archange Suprême ! Alors que faisait-il ici ? Tout était flou, mais il était sûr d’une chose au moins, il avait un objectif… 

Dieu avait un Plan. Lui aussi ! Même si son Plan à lui consistait essentiellement à gagner du temps pour réfléchir à un autre Plan… 

Las et inquiet, il quitta son bureau pour se diriger vers la projection hologramiraculeuse de la Terre, en modèle réduit, qui tournait lentement sur son axe au milieu des couloirs du Paradis. Seule touche de couleur dans ce vaste océan de blanc dans lequel il se noyait un peu plus chaque jour.

— Archange Suprême Aziraphale, comment vas-tu ? 

La voix forte du Metatron le fit sursauter violemment : 

— Nom de… Vous êtes là ?! 

— Je viens t’apporter ton café, Aziraphale ! En direct de la Terre, comme tu l’aimes.

En réalité, Aziraphale n’appréciait pas spécialement le café. Pendant les 6 000 ans qu’il avait passés sur Terre, il n’en avait bu que très peu, lui préférant largement le thé ou le chocolat chaud. Mais il était difficile de l’avouer au Metatron, qui se faisait visiblement une joie de lui en apporter un chaque jour et toujours avec le sourire ! 

— Merci, Votre Grâce.

Aziraphale s’inclina en s’écartant à contrecœur de la mini Terre pour se saisir du grand mug bleu. 

— Tout avance comme tu veux, Archange Suprême ? Tu reçois toute l’aide dont tu as besoin ? 

— Je… Oui, merci. Il y a beaucoup à faire… 

— On ne travaille pas avec des archanges comme avec un démon, n’est-ce pas ? Bois ! Ça va refroidir… 

La gorge serrée, Aziraphale se força à avaler quelques gorgées en regardant vers la projection de la Terre. 

— Tu n’as pas de regrets au moins, Aziraphale ? 

— N… Non ! Bien sûr que non, pourquoi me le demander ?

— Il y a des amitiés qui sont difficiles à oublier… Si ce démon tenait à toi, il t’aurait suivi, tu le sais, Archange Suprême ! D’autre part, s’il y avait encore un peu de bonté en lui, il n'aurait certainement pas refusé de retrouver son statut angélique pour faire le Bien avec toi ! Déchu un jour, Déchu toujours… 

— J.. Je… Je suppose que oui… 

— Termine ton café et remets-toi au travail, Archange Suprême ! Tu dois accomplir la volonté de Dieu et il n’est aucun sacrifice qui ne soit à ta portée dans ce glorieux but, n’est-ce-pas ?

— Aucun, non… En… En effet… 

— Alors bonne journée, Aziraphale ! 

— Votre Grandeur…  

Une fois le Metatron hors de vue, Aziraphale fit disparaître son mug, se rapprocha de la mini Terre et posa ses mains sur le globe, quelque part en Angleterre. Il réussit à agrandir la vue pour observer Soho, puis la librairie. Sa librairie. Avec un pincement au cœur, l’ange plongea une main dans la poche de son veston et après s’être assuré qu’il était bien seul, il en sortit une petite photo noire et blanche. Une photo prise en 1941 par un Polaroid Infernal. Aziraphale observa longuement le cliché qu’il avait subtilisé au démon Furfur par le seul tour de magie qu’il eut jamais réussi, sauvant ainsi Crowley de la torture. 

Ç’avait été un moment de pur bonheur ! Lui, le fabuleux Mr Fell, magicien d’un soir, s’était produit sur le West End avec la complicité de Crowley. Ils avaient réussi un tour de magie sans le moindre miracle, si ce n’était la confiance absolue qu’ils s’étaient témoignée cette nuit-là ! 

Avec un soupir, l’ange caressa ses lèvres avant de ranger soigneusement le cliché dans son veston et ravala ses larmes pour se diriger vers son bureau. C’était l’heure ou Saraqael lui emmenait l’objet de toutes ses craintes, mais aussi de tous ses espoirs…


Librairie A.Z Fell~Soho


La nuit était tombée depuis longtemps sur Londres, mais Crowley était toujours dans la librairie, passablement ivre. Muriel suivait ses directives jusqu’à présent ; elle ne vendait aucun livre et veillait à laisser perpétuellement l’écriteau “very closed” en place. Et lui veillait sur l’ange junior de 37e rang. Non pas qu’elle courait de grands dangers dans la mesure où la librairie avait récupéré son statut d’Ambassade du Paradis, avec toutes les protections que cela impliquait. Il y avait toutefois dans la candeur et l’enthousiasme exalté de Muriel quelque chose d’aussi exaspérant que… Familier pour le démon, qui préférait garder un œil sur elle.

C’était bien le genre du Paradis, ça ! Envoyer sur Terre le plus inexpérimenté et le plus crédule des anges et attendre de lui qu’il combatte le Mal. Sans poser de questions. 

— Tu n’as rien trié au moins ? 

— Rien, monsieur Crowley, comme vous me l’avez conseillé ! Les Humains n’aiment pas ! Tout est exactement comme monsieur Fell… L’Archange Suprême, l’a laissé.

À la mention de son ancien ami, le démon tressaillit, mais ne répondit rien, se contentant de se jeter lourdement en travers du fauteuil d’Aziraphale, les jambes croisées par-dessus l’accoudoir. Muriel prit un livre et s’assit près de la fenêtre, à gauche de la porte d’entrée, pendant que Crowley posait ses lunettes sur la petite Bible de cet imbécile d’archangelot avant de fouiller distraitement les tiroirs du bureau d’une main, tenant un nouveau verre de Talisker de l’autre.

— Y a plus de bordel qu’au Pandémonium là-dedans ! soupira le démon.

— Monsieur Crowley, vous saviez que les Humains avaient des livres qui parlent d’amour avec des images ? 

— Pour l’amour de Satan, qu’est-ce que tu lis ? 

— Le Kamasut…

— STOP ! Tu vas me faire le plaisir de fermer ce bouquin ! Qu’est-ce qu’il fout là d’ailleurs ce bouquin… Aziraphale… grogna le démon.

— Mais… Qu’est-ce que vous voulez que je fasse d’autre ?

— Bois ! 

— Je n’y tiens pas, monsieur Crowley, j’ai déjà regardé une tasse de thé aujourd’hui !

— Ben je sais pas moi… Regarde par la fenêtre… Compte les voitures, les Humains adorent faire ça ! 

— Vraiment ? Je vais faire ça alors ! 

— Amen… 

Crowley observait avec nostalgie un jeu d’anneaux chinois qui trainait au fond d’un des tiroirs du secrétaire de l’autre emplumé quand la voix enjouée de Muriel l’interpella : 

— Vous devriez venir voir ça, monsieur Crowley, le ciel est bizarre ! 

— Si y a des éclairs, c’est pas tout le temps de ma faute… 

— Ce ne sont pas des éclairs, c’est… Je ne sais pas ce que c’est, mais c’est bizarre…  

Après avoir vaguement flairé quelque chose de douteux au travers des vapeurs de l’alcool, le démon jeta le jeu d’anneaux sur le bureau et s’approcha de Muriel, de son pas le plus nonchalant disponible : 

— Bon, qu’est-ce qu’il y a ? Je te préviens, si c’est encore pour me montrer les feux de position d’un avion, je vais…

— Là ! On dirait… On dirait que les étoiles… On dirait qu’elles se regroupent pour former… La silhouette d’une femme et là… Un dragon à sept têtes ! Regardez, on dirait que la femme a une couronne d’étoiles sur la tête, mais regardez ! (2) insista Muriel.

— T’aurais pas bu du laudanum toi, des fois ? Qu’est-ce que je t’ai déjà dit sur le laudanum, Junior ?

Muriel saisit le foulard gris du démon pour le tirer vers elle et le forcer à regarder par la fenêtre. Une fois le nez contre le carreau, Crowley leva brièvement les yeux vers le ciel avant de se pencher sur le visage paniqué de l’ange : 

— Je ne peux rien voir, Junior. Ces yeux- ne peuvent voir les étoiles ! Punition bonus de Dieu…




(1) référence aux Neufs Cercles de l'Enfer

(2) Apocalypse 12.1 à 12.3



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Et voilà, allons-y ! J'espère que le concept vous plaît, je vais tout oser dans cette fic alors j'espère que vous n'avez pas froid aux yeux... À bientôt ☺️. Topic dédié avec photos et fanarts sur le forum 😉.

Bisous, câlin. Bucky


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