Les belles et bonnes histoires d'Aziraphale&Crowley
Prompt 1 : Personne A et personne B vivent ensemble pour la première fois
Personnages : l’Ange Aziraphale, le Démon Crowley
Figuration : des gens, un serveur qui compte bien avoir un pourboire
Narration : Dieu (non genré, alors vous faites comme vous voulez !)
~Send me an Angel~
C’était une belle journée de début d’été, une de celle qui faisaient régner une douce atmosphère de vacances dans le quartier plein de vie de Soho. Des jeunes gens se promenaient sur Carnaby Street, les mains chargées de sacs de marques grand public de prêt-à-porter renfermant les dernières tenues à la mode, indispensables pour affronter l’été avec swag ! Même les quelques travailleurs qui battaient le pavé le faisaient avec légèreté, l’esprit déjà propulsé dans les congés à venir, supportant plus aisément collègues, supérieurs ou encore transports en commun. À voir les rues animées aux bâtiments haut en couleurs du West End de Londres, on peinait à imaginer que le quartier avait autrefois abrité une léproserie… C’est fou ce que les lieux peuvent changer et se métamorphoser du tout au tout, un peu comme les gens. D’aucun pourrait dire que c’est mon œuvre, alors qu’il n’en est rien. S’il est vrai que j’ai créé les Hommes, ils peuvent s’attribuer le mérite de modeler, depuis, leur environnement, tout comme leurs existences. En parlant de changer, il y en a deux qui incarnaient le changement depuis la Non-Apocalypse.
Deux êtres que je surveillais depuis près de 6000 ans… Ils avaient changé dans leur rapport à leurs supérieurs, à leur “camp” respectif, à l’Humanité. Changés dans leur relation. Pourtant ennemis naturels, ils avaient réussi le tour de force de devenir complices, puis amis. L’un comme l’autre l’avait farouchement nié pendant des siècles, par principe déjà. Par déni, surtout.
Et puis, il y avait eu la Non-Apocalypse. Ange et Démon avaient déployé leurs magnifiques ailes pour écarter la menace de l’Antéchrist ; qui n’avait jamais été une menace d’ailleurs, mais ça, j’étais le seul à le savoir !
Reste que Crowley avait cru avoir perdu son ami pour toujours. Reste qu’ils avaient échangé leurs corps pour échapper à l’annihilation de Crowley prévue par les lieutenants de Satan, comme celle d’Aziraphale par les miens. Cette menace également n’en avait jamais été une. Néanmoins, j’avais envie de savoir de quelle manière ces deux-là allaient encore s’en sortir ! Et comme toujours depuis 6000 ans, ils m’avaient étonné ; or, je ne suis pas surpris souvent… C’est tout le problème avec l’omniscience. Je m'étais donc délecté de voir “Crowley” survivre à l’eau bénite et “Aziraphale” au feu infernal. Quel pied de nez fait à l’Enfer et au Paradis.
Quel coup de maître, nom de Moi !
L’amitié qui les liait et leur avait fait traverser les siècles s’était ainsi muée en une relation plus sincère encore, plus authentique, et surtout plus intime. Les êtres Célestes ne sont pas censés éprouver ce genre de sentiments, ce sont des soldats. À la base, ils étaient tous des soldats du Bien, même si certains ont quelque peu trébuché en chemin… Notez bien que ma Miséricorde a des limites, mais même s’il m’arrive de punir et accessoirement de déchoir, rien n’est jamais gravé dans le marbre, mais ne nous éloignons pas du sujet !
Aziraphale et Crowley.
Leur présence parmi les mortels les avait rendus perméables à toutes les émotions humaines, même s’il avait fallu des siècles pour qu’ils se rendent à l’évidence qu’ils ressentaient l’un pour l’autre, autre chose qu’une amitié platonique. Disons plutôt, par mesure d’honnêteté, qu’il avait fallu des siècles à Aziraphale, en particulier ! Les Anges sont toujours plus longs à la détente que les Démons… Cela n’a rien à voir avec une prétendue propension à la débauche de la part des Démons, ceci dit. Crowley avait aimé Aziraphale quasiment dès leur rencontre, à la Porte Orientale d’Éden, même s’il n’en avait pris conscience que bien plus tard… Aziraphale, quant à lui, eut quelques doutes sur la nature de ses sentiments à l’encontre du Serpent d’Éden lorsque ce dernier avait sauvé ses précieux livres pendant la seconde guerre mondiale, grâce à “un petit miracle démonique” de son œuvre. La nature profondément empathique de cet acte avait ébranlé l’Ange au plus profond de son âme ! Le coup de grâce avait été donné quelques décennies plus tard, lorsque le Démon avait évoqué une hypothétique fuite vers Alpha du Centaure pour former leur propre camp… Aziraphale m’avait alors imploré de lui venir en aide dans ce qu’il avait cru être un moment de faiblesse. Fidèle à moi-même, j’étais resté muet à ses suppliques. Je le suis toujours. Il est des sentiments que chaque être vivant, mortel ou Céleste, doit expérimenter par lui-même, cela fait partie du libre-arbitre ! Et, par ma non-interférence, Aziraphale avait eu tout le loisir d’accepter l’amour qu’il avait si longtemps refoulé envers le Démon de son cœur.
Si leurs sentiments étaient désormais nettement identifiés, restait à mettre en pratique leur nouvelle vie, à la lumière de ce changement. Et cette nouvelle vie commençait aujourd’hui précisément ! Crowley avait rendu les clés de son luxueux appartement et chargé sa précieuse Bentley avec les affaires qu’il comptait faire suivre chez Aziraphale. Enfin… Chez eux ! C’est ainsi que le Démon se gara au frein à main, par cette belle matinée, juste en face de Whickber Street, sur une place miraculeusement libre. La voiture vibrait encore au son d’I want it all lorsque Crowley se décida à couper le moteur, le cœur au bord des lèvres. Bravant la foule bigarrée et insupportablement joyeuse, Crowley poussa avec force la porte de la librairie A.Z FELL AND Co. Aussitôt, l’odeur familière et rassurante de poussière, de chocolat chaud et de vieux livres accueilli le Démon, qui réprima un sourire pour le transformer habilement en grimace alors qu’il appuyait sans ménagement sur la petite sonnette de comptoir :
— Je suis revenu ! fanfaronna le Démon, avec juste ce qu’il fallait d’exagération dramatique.
— C’est ce que je vois… répondit Aziraphale d’une voix monocorde, sans lever les yeux de son journal, avec juste ce qu’il fallait d’indifférence angélique.
— Tu ne m’offres pas à boire ? tenta le Démon…
Aziraphale sourit en coin avant de se lever et de prendre le temps d’arranger ses vêtements :
— Ce serait plutôt l’heure d’un brunch, tu ne trouves pas, AJ ? D’ailleurs, tu ne m’as toujours pas dit ce que signifiait le J, Anthony…
— Je ne le sais pas moi-même, mon ange ! Je trouvais juste que ça sonnait bien et je n’aime pas quand tu m’appelles AJ, ni Anthony d’ailleurs… Qu’est-ce qui te ferait plaisir pour bruncher ?
— De la brioche ! répondit l’Ange avec enthousiasme, en se frottant les mains.
— Hors de question d’aller à Paris, l’angelot ! N’oublie pas qu’il faut que je décharge mes affaires.
— Tu pourrais vider la Bentley pendant que, euh… J’opère un petit miracle pour nous trouver de la brioche, qu’en dis-tu mon cher ?
— Ooh… Userais-tu de tes pouvoirs pour quelque chose d’aussi futile que de la viennoiserie ? fit semblant de s’étonner le Démon.
— Rien n’est moins futile que de la brioche française, Crowley ! Va chercher tes affaires, je m’occupe du reste.
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Après un brunch fait de chocolat chaud et de brioche pur beurre pour l’Ange replet et d’un whisky on the rocks pour le grand Démon dégingandé ; Aziraphale avait dû faire face toute la journée durant à un afflux de clientèle, bien décidé à se faire un stock de livres pour l’été. Un peu jaloux de ne pas être l’objet de toutes les attentions de son partenaire, Crowley en avait profité pour installer ses plantes vertes aux quatre coins de la librairie, ainsi qu’à l’étage. Il en avait, par la même occasion, profité pour passer ses nerfs sur elles…
Voyant du coin de l'œil que le Démon à la chevelure de feu ne cessait de tourmenter une pauvre monstera qui tremblait de toutes ses feuilles, Aziraphale s’empressa de tourner l’écriteau de la porte de la librairie pour qu’il affiche “closed” à tout potentiel flâneur tardif ! Après avoir rapidement arrangé ses vêtements et passé une main dans ses boucles platines pour avoir l’air présentable, il se glissa entre le Démon et sa plante :
— J’ai fermé, Crowley ! Veux-tu… Qu’on sorte… Se promener ? proposa-t-il, hésitant, de sa voix la plus flûtée.
Ces deux-là n’en étaient pas à leur première soirée ensemble, toutefois, celle-ci demeurait inédite ; en plus de 6000 ans, ce serait la première fois qu’ils passeraient la nuit sous le même toit ! Tout Célestes qu’ils étaient, ils ressentaient la même appréhension mêlée d’émoi que n’importe quel couple de mortels, pour mon plus grand divertissement !
La librairie avait toujours été un havre de paix pour les deux comparses, mais la pression de cet emménagement leur donnait l’impression d’étouffer au milieu des rayonnages de livres, aussi Crowley usa des faiblesses d’Aziraphale, en l'occurrence, la nourriture, pour l’induire en tentation ; un terrain (si ce n’était le seul) sur lequel il avait, un tant soit peu, la maîtrise des évènements :
— Je pourrais t’emmener manger à L’Escargot, qu’en dis-tu ?
Autant demander à un aveugle s’il voulait voir… Les yeux du blondinet s'écarquillèrent de plaisir par anticipation ! Le restaurant français, véritable institution de Soho, se situait à quelques dizaines de mètres seulement de la librairie, au 105 Wickber Street. C’est ainsi que les deux amants se dirigèrent vers le restaurant à l’élégante devanture noire où ils avaient leurs habitudes. Après qu’ils se furent installés à leur table habituelle, derrière la large fenêtre, une gêne s’installa, en attendant qu’un serveur vienne prendre leur commande :
— Tu… Tu as pu installer toutes tes affaires, Crowley ? Je peux te faire de la place à l’étage si tu as besoin ! Madame Tracy m’a donné quelques étagères, tu as vu ? Je les ai mises dans ma… Dans notre chambre…
— À part mes plantes et quelques CD, je n’ai rien mon ange, j’ai même épuisé mon stock d’eau bénite !
Le ton du Démon se voulait léger et rassurant, mais il ne trompait personne, et surtout pas moi… Histoire de leur donner un petit coup de main, j’annulais la commande de la table voisine pour libérer le serveur, qui sortit son petit calepin d’un moulinet du poignet très professionnel :
— Avez-vous fait votre choix, messieurs ?
— Nous prendrons deux douzaines d’escargots, je vous prie ! répondit Aziraphale, avec soulagement.
— Je ne mange pas de ces horreurs, mon Ange !
— Moi, je les mangerais, mon cher ! répondit l’intéressé, avec un petit clin d'œil.
— Une bouteille de Château Palmer, non… Mettez-en deux, s’il vous plaît ! rajouta le Démon.
— Naturellement, monsieur, répondit le serveur, affable ; au vu du prix de la bouteille en question, l’énergumène lui laisserait sûrement un large pourboire…
La nourriture n’était pas, contrairement à Aziraphale, ce que Crowley chérissait le plus dans cette vie à la mortelle. Le Démon lui préférait largement les alcools ! Les humains faisaient preuve d’un talent indéniable en la matière ; il n’existait aucun breuvage aussi délicieux en Enfer, ni au Paradis, pour ce que s’en souvenait Crowley. Il n’y existait aucun breuvage tout court, à vrai dire… Le Serpent d’Éden n’y était pas pour rien si le premier miracle de Jésus avait été de changer l’eau en vin aux Noces de Cana ; il faisait partie, à l’époque, des serviteurs mandatés pour remplir les six jarres d’eau.
Une fois les assiettes servies et les verres généreusement remplis d’Alter Ego, l’ambiance se fit nettement plus désinvolte ! Aziraphale dégomma sa douzaine de gastéropodes persillés, puis échangea son assiette vide contre celle, toujours intacte du Démon, qui l’observait, légèrement dégoûté par l’appétit de son amant pour les mollusques à coquille…
— Nous devrions retourner en France un de ces quatre, mon cher ! La dernière fois remonte à… À… hésita le blondinet.
— À notre dîner au Ritz, mon ange, poursuivit le Démon, en éclusant son ballon de vin rouge.
— Oui ! Nous avions trinqué au Monde, je m’en souviens !
— Aimerais-tu porter un toast ce soir, Aziraphale ? proposa le Démon, cavalier.
L’Ange observa quelques instants son partenaire, les yeux pétillants de malice, puis tendit lentement une main vers la joue de Crowley. Suspendu au geste d’Aziraphale, le Démon n’osait plus bouger et resta parfaitement immobile lorsque la paume chaude de l’Ange se posa sur sa joue droite. Aziraphale fixa alors le Démon dans ses lunettes teintées pour le rassurer, avant de glisser ses doigts vers le serpent tatoué devant l’oreille de Crowley, qu’il caressa tendrement, l’instant de quelques secondes pendant lesquelles la Terre en oublia de tourner ; la faute à Moi…
— À toi, mon cher… À nous ! proposa l’Ange, en levant son verre de vin.
— À la tienne… À nous… répondit Crowley, en faisant tinter son verre contre celui de son partenaire, un large sourire aux lèvres.
— Un dessert, messieurs ? demanda le serveur, de retour avec son calepin et son sourire pincé.
— Mon ange ? insista Crowley, devant le mutisme d’Aziraphale, perdu dans sa contemplation du Démon.
— Deux crêpes Suzette, je vous prie… Chacun, naturellement ! répondit l’Ange, en baissant les yeux avec un petit sourire qui faisait ressortir ses fossettes.
Les crêpes étant flambées au Grand Marnier, aussi Crowley fit honneur au dessert et accompagna son amant jusqu’à la dernière bouchée. Au moment de partir, le Démon, bien imbibé, miracula de quoi régler l’addition et laisser une généreuse obole au serveur, qui se répandit en politesses jusqu’à la porte d’entrée.
Le duo rentra en titubant jusqu’à la librairie et resta stationnaire devant la porte, devant laquelle Aziraphale s’acharnait sur la serrure, en y insérant la mauvaise clé… Après quelques secondes de patience, soit le maximum qu’il est possible d’imposer à un Démon, celui-ci en particulier, Crowley claqua des doigts et la porte s’ouvrit en grand, précipitant l’Ange à l’intérieur, qui s’écrasa contre un guéridon.
— Ça va, l’angelot ? s’inquiéta le Démon.
— Tip top… Ça va Tip top !
— Tu veux déssoûler ? proposa Crowley, dubitatif.
— Surtout pas ! Enfin, je veux dire… Rien ne presse… répondit l’Ange, en trébuchant contre une des plantes vertes.
Le Démon lança une œillade assassine à la calathea, qui se tassa dans son pot, puis emboîta le pas de l’Ange, pour s’assurer qu’il ne tombe pas dans les escaliers. Les amants ne se connaissaient pas au sens biblique du terme, pas encore, aussi les deux êtres Célestes se sentaient fébriles en entrant dans la chambre. Aziraphale se demandait vaguement s’il y avait une quelconque forme d’obligation en la matière, Divine ou mortelle, lors d’un emménagement commun… Il était inquiet à l’idée de ne pas être à la hauteur, car il n’avait aucun doute que le Démon, lui, avait déjà dû expérimenter la chose avec de nombreux humains au fil des siècles. C’était faux en réalité ; même si Crowley n’ignorait rien des plaisirs charnels, sa condition Céleste l’empêchait de s’épanouir pleinement avec un mortel. Aziraphale et Crowley avaient séjourné un long moment dans les cités de Sodome et de Gomorrhe avant que je ne les détruise pour les punir de leur inhospitalité ; et non pour réprimer de quelconques pratiques sexuelles, contrairement aux mauvaises interprétations de ma colère retranscrite dans les Livres… C’est là-bas que le Démon avait expérimenté le “péché de chair”. Ça m'a toujours fait rire cette expression ! Les Humains et leur sens de l'interprétation. Encore… Aussi, même s'il savait “comment ça marche”, Crowley n’en menait pas large pour autant !
Après leur avoir miraculé deux pyjamas ridicules, Aziraphale se glissa maladroitement sous la couette avec un livre. Comme s’il était en état de lire…
— Tu vas vraiment bouquiner, mon ange ? demanda Crowley, en se passant une main dans sa crinière désordonnée tout en s’allongeant sur le lit.
— Oui, p… Pourquoi ? Tu sais que je ne dors presque jamais, Crowley…
— Pourtant, c’est une des meilleures inventions des humains ! Une fois, j’ai dormi pendant trois semaines…
— Je sais mon cher… C’était dans ma… La librairie ! Je n’ai pas pu utiliser mon canapé de tout ce temps-là, je m’en rappelle bien.
— Tu devrais essayer ! tenta le Démon.
— Peut-être une autre fois…
— Y a-t-il autre chose que tu souhaiterais essayer dans ce cas, mon ange ? susurra Crowley, avec un sourire taquin, destiné à masquer son trouble.
— J… Je… Je ne suis pas sûr d'être prêt à… À… Tu vas trop vite pour moi, Crowley… balbutia Aziraphale, un peu honteux.
Soulagé, le Démon lui sourit de toutes ses dents :
— Tout va bien, Aziraphale ! Rien ne presse, c’est pas comme si on était immortels… J’ai toute l’éternité pour te tenter !
L’Ange, tout ému qu’il était, posa son livre avec précaution sur la table de chevet et esquissa un geste qui étonna Crowley. Il tendit ses mains pour saisir les branches des lunettes du Démon, ce qui fit sursauter le Déchu, pour sa plus grande honte…
Ce qu’il faut savoir avec les Démons, c’est que ce ne sont pas des tendres. C’est contre-nature pour eux.
Même si Crowley était stationné sur Terre depuis l’aube des temps, il lui arrivait régulièrement de faire quelques apparitions en Enfer. Lorsqu’il était En-Bas, avec ses “semblables”, qui n’ont, en réalité, rien à voir avec lui, les autres Démons lui menaient la vie dure. Les Ducs des Enfers, Hastur et Ligur en particulier, le tourmentaient avec application au nom de leur Seigneur et Maître…
Crowley se crispa donc, comme plus tôt dans la soirée, au contact, pourtant chaleureux de l’Ange. La Principauté fit semblant de ne rien remarquer, pour préserver la dignité de son amant, et commença à retirer tout doucement les lunettes de soleil du Démon.
En temps normal, Crowley n’éprouvait aucune gêne à dévoiler ses grands yeux jaunes aux pupilles fendues devant son ami, mais quelque chose avait changé. Ils étaient devenus plus que des amis… Le Démon posa ses mains sur celles de son amant :
— Que fais-tu, Aziraphale ?
— Laisse-moi voir tes yeux… souffla l’intéressé.
Lentement, Crowley retira ses mains, non sans caresser celles de l’Ange au passage, et se laissa faire. Aziraphale ôta les lunettes teintées pour les poser, avec précaution, sur son livre, avant de plonger son regard dans celui du Démon :
— Tu es magnifique, Crowley ! Je ne voudrais pas que tu sois différent…
— Magnifique… Et puis quoi encore ? Je suis un démon…
— Tu es mon démon…
— Qui aurait cru qu’en montant mettre un peu de bazar au Jardin d’Éden, on m’aurait envoyé un ange ? répondit Crowley, en posant un chaste baiser sur les lèvres d’Aziraphale.
***** Et voilaaaaaa, début d'une nouvelle aventure ! Ce format me permet d'écrire à un rythme un peu inégal, pour l'été, c'est parfait ! Chaque chapitre pourra se lire comme un OS 😉.
Ce sera l'occasion pour moi de mentionner certaines de mes théories 😅😇.
Photos et liens divers sur le forum du site, au topic dédié à cette fic ❤️ *****