Mythologie au rendez-vous

Chapitre 7 : Dernière mission et Intrigues sournoises

5836 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 20/11/2023 23:35

Le régiment spécial de l'armée olympienne arrive à dix kilomètres de Corinthe, ville où l'unité la plus importe de l'armée ennemie s'est installée, celle de Cronos. Les dieux perçoivent l'anxiété et l'angoisse des mortels, ils les encouragent comme un père et une mère avec leurs enfants. L'exhortation est de chanter, à mi-voix pour ne pas attirer les ennemis, la Свяще́нная война́ [Guerre sacrée]. Ivan Petrovich la chante aussi, donnant la cadence aux roulements de la voiture. L'unité s'arrête à l'ombre d'un arbre pour permettre aux mortels d'étirer leurs jambes, de sortir à l'air frais et pour permettre aux dieux d'élaborer une stratégie. L'esprit errant est envoyé en éclaireur.


Ivan Petrovich revient trois minutes plus tard avec une lueur d'inquiétude dans le regard et informe ses supérieurs :

— L'unité de Cronos comprend Dionysos, avec son groupe de folles ménades, des Harpies, Morana (déesse slave de la sorcellerie, de la mort, de la moisson et de l'hiver), des Sirènes, des Harpies, des hydres, des sphinx, des fées, des licornes agressives et Dracula, avec une cohorte de vampires. Cronos lui-même se tapit au cœur de la ville et son épouse, Rhéa, est au mont Othrys. Mais Cronos est toujours retors, n'est-ce pas ?

— Effectivement, répond froidement et amèrement Athéna.

— Aussi, Dracula et ses vampires sont à la porte Nord, Dionysos et ses ménades au Sud, Morana au Nord-Est, les Harpies, les Sirènes et les hydres sont à l'Est et les autres monstres sont à l'Ouest.

— Merci de l'information, ajoute chaleureusement Arès, avec un sourire sincère au visage.

L'esprit errant salue militairement ses chefs et rejoint les quatre mortels qui attendent en rang d'oignons l'ordre des dieux, cachés derrière des arbres.

— Ma collègue aux yeux de chouette, quelle stratégie préconises-tu ?

— Il faut tenir compte de trois détails importants avant d'élaborer une stratégie. Premier détail à considérer, Dionysos, Morana et les vampires ne peuvent être laissés aux mortels seuls. L'un de nous doit être avec eux, sinon notre unité peut devenir folle et vampirique rapidement, ce qui est indésirable. Deuxième détail à considérer, les ménades sont des folles, je ne les attaquerai pas, ni ne laisserai l'un des mortels les attaquer, c'est ton affaire, mon vieux. Pétrifie-les avec la tête de Méduse, mais débarrasse-nous rapidement de ces nazies. Troisième et dernier détail, la présence de Cronos au cœur de la ville n'augure rien de bon. Cronos à l'esprit retors ne sera pas tranquille dans son appartement, c'est certain. Je crains le pire lorsqu'une idée peut surgir en son esprit tordu. Il faut particulièrement avoir à l'œil notre régiment, les quatre mortels.

— Merci des détails, ma chère collègue. Réfléchissons alors en considérant ces trois éléments. Mais il faut que nous appelons du renfort olympien et que nous ayons Aiden Clancy à nos côtés.

— Oui, absolument d'accord. Et je propose d'appeler Hermès, Artémis, Apollon, Aphrodite, Héra, Zeus et Héphaistos en renfort.

— Très bien. Je vais les appeler immédiatement.

Et Arès, avec son émetteur-récepteur portatif, appelle les Olympiens proposés. Ces derniers répondent immédiatement à l'appel. Les sept dieux apparaissent devant les deux dieux militaires. Ainsi, à neuf têtes, ils cherchent une stratégie pour éliminer les ennemis sans perdre leur unité spéciale.


Après dix minutes de discussion très animée, les Olympiens ont trouvé leur stratégie et leur plan B. Arès résume la discussion en ces termes, d'une voix forte et claire :

— Olympiens, récapitulons. Notre stratégie pour attaquer l'unité de Cronos est que je prends, avec ma collègue Athéna, le Sud, pour pétrifier les Ménades et emprisonner Dionysos qui sera condamné pour haute trahison après la mission spéciale. Il sera dans une prison particulière sous la surveillance d'Argos. Apollon prendra le Nord, avec sa sœur, Mélinda Gordon-Clancy et son mari. Zeus et Héra, mes parents, vous prendrez le Nord-Est pour pousser Morana à capituler. Aiden Clancy, Aphrodite et Héphaistos iront à l'Ouest. Et Hermès prend l'Est avec Élie James et sa fiancée. Si nous voyons que le plan ne fonctionne pas, pas de capitulation ! Passons au plan B. Élie James, sa fiancée, Athéna et moi prendrons le Nord-Est pour isoler Morana. Zeus et Héra prenez le Sud, capturez Dionysos et semez la terreur et la peur dans les rangs des ménades. Père, l'Égide te revient. Apollon et Artémis, vous restez au Nord. Aphrodite et Héphaistos, vous prenez l'Est avec Jim Cancy, son épouse et leur fils. Hermès, vous prenez l'Ouest. Tout le monde est d'accord, chers Olympiens, de notre plan d'attaque et de notre plan B ?

Tous les interpellés réunis opinent du chef.

— Avant de partir, interroge Arès en se tournant vers Hermès, où est ton protégé... J'ai oublié son nom...

— Pensez-vous à Richard Payne, le professeur d'anthropologie spécialiste des sciences occultes ?

— ... Oui, exactement. Je ne l'ai pas vu depuis trois jours.

— Il était parti en voyage d'études en Asie et j'ai un peu perdu sa trace depuis une semaine, trop occupé avec la distribution des messages et ma famille. Et, en voulant le ramener ici, il n'était pas dans sa chambre d'hôtel en Azerbaïdjan, ni dans sa maison aux États-Unis. Il a certainement été enlevé par nos ennemis.

— Merde ! Tant pis, nous irons le chercher dès que nous trouvons le temps.

— Je peux toujours demander à ma collègue Iris aux pieds légers et aux ailes d'or de retrouver mon protégé. Ainsi, nous perdons moins de temps.

— Bonne idée ! approuve joyeusement Héra.

La reine des Olympiens appelle Iris et lui soumet sa mission. Athéna et Arès rejoignent les mortels, suivis des autres Olympiens. Mélinda et Jim sont heureux de revoir leur fils en santé et de constater qu'il a grandi. Une fois les plans d'action dévoilés à l'unité, tout le monde, mortels et dieux, se prépare à l'attaque selon les positions mentionnées.


Arès et Athéna, se dirigeant vers le Sud, rencontrent Dionysos et ses ménades. Le dieu de la Guerre a l'Égide sur lui. Le bouclier mythique est orné de la tête de Méduse au centre et de Phobos et Deimos de chaque côté. En l'agitant, le dieu sème la peur et la terreur dans le rang des ménades et pétrifient certaines d'entre elles qui ont le malheur de regarder la Gorgone. Athéna, le regard brillant, pousse un cri de guerre qui glace le sang dans les veines des suivantes du dieu du Vin. Les deux dieux de la Guerre attaquent Dionysos. Mais ce dernier ne se laisse pas faire et essaie de lancer une folie furieuse hallucinatoire sur eux. Ces derniers, dans un mouvement parfaitement synchronisé, se métamorphosent en chouette et en vautour pour attaquer l'Olympien devenu traître, évitant de peu la folie. Ils le ligotent et le bâillonnent pour le téléporter, en un claquement des doigts, dans une prison spéciale sous haute surveillance à Vladivostok. Les deux dieux de la Guerre s'entr'observent et leur regard fier qui brûle d'une lueur meurtrière et dangereuse semble dire : « Un ennemi de moins sans perte de notre côté. Deux pour nous, zéro pour les nazis. Prêtons main-forte à Apollon et à Hermès. » Athéna s'envole, rapide comme la lumière, aux côtés d'Apollon et Arès rejoint Hermès.

Zeus et Héra combattent Morana, mais la déesse n'est pas facile à vaincre. Zeus fait pleuvoir plusieurs foudres sur la déesse. Héra la blesse avec sa lance.

Apollon, sa sœur et Mélinda tirent flèche sur flèche sur les vampires et les chauve-souris, alors que Jim protège sa femme avec son bouclier et utilise sa lance et son épée pour tuer des vampires avides de leur sang. Jim et Mélinda sont immunisés de la morsure des vampires grâce à la plante moly, plante a la racine noire et a la fleur blanche comme lait, plante qu'Hermès a donné avant le combat au couple. Mais les vampires reviennent vite à l'attaque. Le couple de mortels se fatiguent de plus en plus au combat.

Hermès avec Élie James et sa fiancée attaquent les Harpies, les Sirènes et les hydres. Le dieu messager frappe, tue et endort les ennemis. Élie James et sa fiancée tuent activement les ennemis avec leur épée et leur lance.

Aphrodite qui tient Aiden entre ses bras et Héphaistos attaquent des sphinx, des fées et des licornes agressives. Aiden Clancy, malgré qu'il soit encore un petit enfant d'un an, est un redoutable guerrier à la force surhumaine, capable d'étrangler les sphinx et les licornes et d'unifier des bons esprits, les Lumineux. Il envoie ces bons esprits auprès de ses parents pour les protéger des vampires et éloigner ces créatures surnaturelles d'eux. Dracula et son armée, à l'arrivée des bons esprits, battent en retraite. La déesse de la Beauté est contente que le fils de Jim soit déjà si fort à son âge. Mais cette action d'Aiden Clancy attire l'attention de Cronos qui siège au sommet de l'Acropole, observant la bataille depuis les hauteurs, en sécurité.


Un sourire s'étire sur les lèvres du père de Zeus et d'Héra en voyant la force d'Aiden Clancy. Une idée surgit dans son esprit retors. Idée qui démoralisera et provoquera un affaiblissement de l'unité spéciale. sans toucher au fils de Jim, parce qu'il est trop bien protégé. Il s'élève dans les airs et ralentit le temps pour Aglaé Ionatros, Élie James, Hermès et Arès. Il se métamorphose en un immense aigle noir et vole rapidement pour prendre entre ses serres la fiancée du professeur de Psychologie. Il accélère son temps pour qu'il s'envole plus rapidement avant que les deux Olympiens ne l'attaquent sous forme de vautour et d'épervier. Dès que Cronos est suffisamment loin des dieux, il remet la marche normale du temps. Les deux dieux sont fâchés de leur inaction, mais ils continuent à combattre les Harpies, les Sirènes et les hydres.


Élie James, angoissé et enragé que sa fiancée ait été enlevée par Cronos, retenue prisonnière Dieu-sait-où, continue à se battre encore plus férocement contre les ennemis. Arès, remarquant la réaction de son protégé, ordonne à celui-ci :

— Élie James, calmez-vous !

Et le dieu s'approche de lui pour murmurer gentiment :

— Je vais m'occuper de retrouver votre fiancée. Personne n'a le droit de toucher à mon protégé et à ceux qui lui sont chers ! Sinon, les salauds de nazis titanesques auront affaire à moi ! Je défends mes enfants et mes protégés bec et ongles ! Athéna, venez avec moi pour s'infiltrer dans la base ennemie. Deux cerveaux, c'est mieux qu'un, et Élie James est votre protégé aussi. Allons-y maintenant! Athéna aux yeux de chouette, je pense savoir où peut être la fiancée de notre protégé.

Athéna, apparue soudainement à la droite du professeur de Psychologie et de Philosophie, approuve le plan de son collègue. La déesse et Arès échangent un regard entendu, une lueur d'inquiétude traverse leurs yeux immortels, pour rapidement redevenir normaux, mais aucun d'eux ne souffle mot sur cette mystérieuse destination. Et, sous forme de chouette chevêche et de vautour fauve, ils s'envolent en direction du quartier général des Titans, le mont Othrys.


Apollon apparaît armé de son arc, d'un carquois plein de flèches et d'une épée, soudainement devant Élie James et l'esprit errant et leur hurle :

— Allez unité spéciale! Pas de capitulation! À l'attaque!

Et le dieu donne l'exemple en tirant une salve de flèches sur les hydres. Élie James, Mélinda et Jim suivent l'exemple. Ainsi, ils se battent pendant des heures, jusqu'à l'extermination et la débandade de l'ennemi.


Deux heures plus tard, les Olympiens et leur unité spéciale ont gagné la bataille avec plusieurs blessés. Les ennemis ont capitulé et se sont retirés de la ville. Apollon, Artémis et Calliope s'occupent à soigner les dieux et les mortels. Zeus et Héra sont inquiets pour la fiancée du professeur de Psychologie et de Philosophie et ne voient pas d'un bon œil qu'ils n'ont pas combattu Cronos de toute la bataille. Leur père est resté dans l'ombre et s'est effacé du champ de bataille depuis qu'il a enlevé Aglaé Ionatros et qu'il a vu la défaite de ses troupes. Zeus, d'un seul regard à son épouse, lui fait comprendre sa pensée, à savoir qu'ils patienteront encore dix heures avant d'aller avec Hermès retrouver Iris, Arès et Athéna. Iris n'est pas encore revenue de sa mission, inquiétant beaucoup le couple dirigeant de l'Olympe.



Simultanément à la victoire des Olympiens, Athéna et Arès, arrivant à quelques mètres du quartier général, volent autour du mont pour noter les activités ennemies, discerner les failles et établir une stratégie pour entrer dans la forteresse. Ils rencontrent ainsi Iris. Le dieu l'apostrophe :

— Iris aux pieds rapides, épouse de Zéphyr, veux-tu nous dire la raison de ta présence si près du QG ennemi ?

— Je recherche Richard Payne et je pense qu'il est dans la forteresse.

— Nous cherchons la fiancée de notre protégé, l'informe, émue, Athéna.

Les yeux de la déesse messagère s'écarquillent de peur pendant quelques secondes. Elle murmure aux deux Olympiens :

— Donc nous allons ensemble dans la forteresse. Richard Payne et Aglaé Ionatros y seront. Mais comment entrer sans être vu ?

— Telle est la question, souffle Arès.

— Mais il faut trouver rapidement une solution, les presse Athéna, inquiète pour les mortels.

— J'ai trouvé, s'exclame Iris, le visage illuminé de joie. Nous nous infiltrons sous forme de fourmis !

Les Olympiens approuvent d'un hochement de tête. Et les trois dieux entrent dans la forteresse en se faisant passer pour ces insectes.

Une fois dans le cœur du centre ennemi, les trois dieux se métamorphosent en guêpes et essaient de repérer où peuvent être les deux mortels. Athéna, les discernant dans une cellule au troisième étage, ligotés et bâillonnés, ordonne à Iris :

— Vous, la messagère, vous restez devant la cellule pour nous donner un signe si l'un des nazis arrive vers nous. Vous faites la garde.

La déesse ne se fait pas répéter deux fois l'ordre. Arès et Athéna rentrent dans la cellule et reprennent leur forme humaine pour délivrer le professeur d'Anthropologie et la fiancée du professeur de Psychologie et de Philosophie. À peine les dieux de la Guerre ont déliés les mortels, Iris pousse un cri de guerre, rapidement étouffé par un bâillon. Arès dépêche Athéna de sortir par la fenêtre avec les deux vivants et hurle à Éphialtès l'Aloade qui s'approche de la cellule et son grand-père, faux immense à la main, au fond de la salle avec un sourire narquois aux lèvres :

— Vous, Titan et Géant, libérez Iris. Cette dernière est une simple messagère qui ne connaît rien au plan militaire de mon infiltration.

Le Géant rit à l'ordre du dieu et charge. Arès pare l'attaque. Cronos d'une voix caverneuse lance à son petit-fils :

— Vous nous donnez des ordres, alors que vous êtes sur notre territoire, sur notre base, au cœur même du centre de décision, ironique non ? C'est moi qui donne les ordres ici, petit.

Offusqué des paroles de son grand-père, Arès attaque le Géant, l'assommant, et se métamorphose en un immense vautour pour se diriger vers la fenêtre, mais Cronos ralentit le temps de son petit-fils pour aboyer froidement à Otos, apparu soudainement dans le cadre de la porte :

— Capturez-moi ce rapace, ligotez-le avec le filet magique et faites-lui vivre un cauchemar vivant. Maintenant ! ... Délivrez aussi la messagère, elle est inoffensive.

Arès, frustré, énervé de ne pouvoir voler plus vite vers la fenêtre, commence à paniquer lorsqu'il note la présence du frère d'Éphialtès derrière son dos avec le filet magique. Il se métamorphose en mouche pour s'envoler lentement, très lentement à l'extérieur de la forteresse, au grand désarroi de Cronos. Malgré qu'il soit une mouche qui vole au ralenti, Otos, ne le repérant pas, ne l'attrape point.


Arès revient rapidement à Corinthe pour constater qu'Athéna, Iris, Richard Payne et Aglaé Ionatros l'attendaient depuis dix minutes, très inquiets pour lui. Le dieu sourit en remarquant la joie, le soulagement et l'illumination d'une réjouissance sur les visages des mortels et des déesses. Le dieu demande d'une voix forte à son père :

— Père, je constate que ces nazis titanesques ont battus en retraite, non ?

— Exactement, mon fils. Les derniers régiments ennemis ont quitté la ville il y a cinq minutes. Mais il reste toujours leur quartier général à attaquer.

Arès se tourne vers la déesse aux yeux pers et lui affirme doucement :

— Athéna aux yeux de chouette, je vous propose que Zeus, Héra, Richard Payne, notre unité spéciale, toi et moi attaquons directement Cronos et Rhéa. Ils sont les chefs de l'opération et de la coordination de tous les Titans et autres créatures. Qu'ils brûlent en Enfer pour l'éternité, ces nazis ! Il faut les renvoyer dans un sommeil millénaire, voire éternel. Qu'en pensez-vous ?

— Bonne idée ! rétorque brièvement l'interpellée.

— ... Mais, continue-t-elle, il faudrait qu'Hermès donne ses sandales et son casque ailés à son protégé et à l'un de notre unité spéciale. Aussi, il faut vérifier l'état de santé de la fiancée de notre protégé et du protégé d'Hermès. Cronos n'a pas l'esprit retors pour rien. Apollon, au travail !

Le dieu de la médecine s'affaire rapidement autour des deux mortels et constate qu'ils sont affaiblis mentalement, psychologiquement et spirituellement par un sombre sort qui étaient sur les liens. Apollon entonne un chant incantatoire en ancien grec pour accélérer la guérison des mortels. Les autres dieux discernent deux colonnes de fumée noire sortir de Richard Payne et d'Aglaé Ionatos. Ces derniers, fatigués, exténués par la sombre magie, sourient néanmoins, ravis d'être libérés du mal.

Apollon annonce à ses semblables :

— Les mortels sont maintenant guéris, mais il faut qu'ils se reposent. Repos de deux jours sont nécessaires. Faites preuve de patience avant d'attaquer Cronos.

Zeus, Héra, Athéna, Arès et Hermès opinent du chef, malgré leur évidente impatience à renvoyer Cronos dans un sommeil éternel et quelques grognements de mécontentement des dieux de la Guerre. Ils prennent leur mal en patience.



Le surlendemain, avant que les dieux et les mortels partent pour leur expédition spéciale contre Cronos, Mélinda, intriguée de savoir le professeur des sciences occultes parmi eux, lui demande gentiment et joyeusement, après quelques larmes de joie déversées, n'ayant pas revu depuis longtemps son ami :

— Professeur Payne, il y a longtemps que nous ne nous sommes pas vu. Comment se fait-il que vous soyez ici avec nous ? Comment était votre voyage en Azerbaïdjan ? Pourquoi être ici en zone de conflit alors que vous n'avez même pas d'entraînement adéquat ?

Le quarantenaire éclate de rire aux questions de la chuchoteuse d'esprits et lui réplique posément :

— Mélinda Gordon, une chose à la fois. Lorsque je suis arrivé à Bakou pour mon voyage d'études sur une spécificité du chiisme duodécimain du pays, j'ai été accueilli par Hermès. Au début, je pensais que c'était une blague cette histoire de dieux et de Titanomachie. Histoires suffisamment bonnes pour les Anciens et la culture générale, mais j'ai vite compris le sérieux de la situation. Hermès m'a pris sous son aile et, au lieu de faire mon voyage initial, j'ai reçu un entraînement militaire au maniement des armes les plus diverses en cinq mois. J'ai fait mon voyage d'études quand même, mais je comprenais mieux certaines pratiques et certains rituels. Je vois sous un autre angle mon propre domaine d'études, surtout certaines particularités religieuses, magiques et occultes. Tout cet univers n'est pas si anodin que je le pensais au début de ma carrière, je suis plus averti aujourd'hui. Je vous éviterai les détails de mes recherches qui ne vous intéressent pas trop. Ainsi, j'ai avec moi une Bible enluminée du Moyen-Âge en latin, une Torah en hébreu du Moyen-Âge et un Coran en arabe de la même époque. J'ai appris entre-temps l'hébreu et l'arabe et j'ai amélioré mon latin... Mais revenons à ma raison d'être ici. Ainsi, bien entraîné par Hermès, Zeus et Héra, je savais que j'aurai à affronter des monstres mythologiques. Et je l'ai vite compris. Peu de temps après l'entraînement, j'étais attaqué par un groupe d'hippogriffons dressés au combat. Tout un exploit !

Le professeur sourit au souvenir du combat avec une lueur de fierté dans le regard et continue d'un ton plus sérieux son récit.

— Heureusement, je n'étais pas seul pour les affronter... Mais laissons mes exploits de côté. Je sais de Zeus que je dois me joindre à leur combat contre les nazis titanesques pour citer Arès et Athéna. Et j'étais kidnappé par Cronos lui-même il y a cinq jours. Pendant quatre jours, j'étais dans l'horrible prison des Titans. Les liens sont terriblement douloureux. J'ai encore mal juste à y penser.

Richard Payne fait une grimace en souvenir de ces liens infrangibles et magiques avant de se reprendre avec un sourire de joie. Il donne une accolade amicale à Mélinda et à Jim et serre chaleureusement la main de son collègue en Psychologie.


Zeus tonne, quelques minutes plus tard :

— Mortels et dieux, soyez prêts à affronter Cronos ! Marchons sur le mont Othrys ! Ivan Petrovich, donnez le rythme à l'armée !

L'esprit errant, les dieux et les mortels obtempèrent à l'ordre du roi des Olympiens.


Une heure plus tard, l'unité spéciale arrive proche de la base des Titans. Les mortels ont faim. Les dieux les laissent se nourrir dans la forêt environnante, alors qu'Ivan Petrovich part en éclaireur. Heureusement, Mélinda sait reconnaître les plantes et champignons comestibles, évitant aux professeurs de cueillir les mauvaises. Les cinq mortels se nourrissent convenablement, sous le regard amusé des dieux. Ces derniers mangent un morceau d'ambroisie et boivent un peu de nectar, en discutant de stratégies militaires pour s'infiltrer dans la base ennemie.

Zeus, casqué, armé et protégé d'une armure, son foudre à la main droite, murmure aux dieux et aux mortels :

— Mes compagnons d'arme, soyez conscients que nous sommes à un moment historique de première importance. De la réussite de notre mission dépend notre victoire sur les Titans et de la survie du monde. Mais je dois vous informer de notre stratégie. Cronos est au troisième étage entouré de djinns. Aux premier et deuxième étages, ses frères et sœurs se promènent le long des couloirs, armés. Notre plan est d'atteindre directement le troisième étage de l'extérieur, en brisant la fenêtre, puisqu'il n'y a aucun ennemi dans l'espace aérien. Donc, aucun souci d'attaque dans les airs. Le seul habitant sur le toit de la base est un aigle et sa famille, mais ils ne sont pas des collaborateurs. Une fois au troisième étage, vous, monsieur le professeur Richard Payne, chassez les djinns d'une manière ou d'une autre. Nous, les immortels, vous aiderons dans cette étape. Après, nous nous attaquons directement à Cronos avec pour ordre de l'attacher avec les liens infrangibles et invisibles que voici.

Il montre, d'un geste de la main, des imposantes chaînes faites d'un alliage d'or, d'argent et de bronze qu'il rend visible pour quelques minutes.

— À l'attaque maintenant !

Les dieux se métamorphosent en des aigles royaux immenses et transportent les mortels sur leur dos. Hermès sort la vitre du troisième étage de son cadre, sans la briser et sans émettre de bruit.

Les djinns et Cronos, étonnés de l'air froid soudain qui arrive, tournent leur regard vers la fenêtre et leurs yeux s'agrandissent d'effroi. Le roi des Titans aboie aux djinns :

— Attaquez-les ! Nos ennemis divins sont devant nous. J'appellerai le renfort de mes frères.

Richard Payne sort la Torah, la Bible et le Coran et hurle, psalmodiant aux djinns et à Cronos, alors que les dieux bloquent les portes et les fenêtres :

— Mécréants, malheur à vous ! Vous avez eu l'occasion d'entendre la parole de Dieu et vous vous en êtes détournés ! Vous serez condamnés au Feu éternel pour des siècles et des siècles. Dans la Géhenne pour des siècles et des siècles. Que le nom de Dieu et Sa Gloire immortelle soient éternels, le Très Vivant pour des Siècles et des Siècles, Amin

Le professeur d'anthropologie reprend son souffle, se signe trois fois et continue, cette fois-ci les dieux aussi psalmodient avec lui :

— Mécréants ! Adeptes de Satan, infidèles à notre Créateur, arrière ! Dieu, l'Éternel, Roi des rois, Juge des juges, le Très-Haut, Béni soit-Il, est Le seul digne de gloire et de louage, Amen. Craignez Dieu, et donnez-lui gloire, car l'heure de son jugement est venue; et adorez celui qui a fait le ciel, et la terre, et la mer, et les sources d'eaux*. N'oubliez pas que l'Éternel Dieu a pour marche-pied la Terre et que Son trône est au Ciel. Il voit tout et entend tout. Toutes vos actions sont consignées dans le Livre. Craignez-Le. Honorez-Le. Ne vous alliez pas avec les ennemis de Dieu, sinon, le Jour du Jugement, vous serez jetés dans le Feu éternel. Malheur à la nation pécheresse et à la race des méchants ! Point de futur pour eux. Repentez-vous auprès de Notre Seigneur avant qu'il soit trop tard. Le Jour du Jugement est soudain, seul Dieu le Très Miséricordieux connaît l'Heure. Rappelez-vous les versets qui disent C'est Toi Seul que nous adorons, et c'est Toi Seul dont nous implorons secours** et Nous n'imposons à personne que selon sa capacité. Et auprès de Nous existe un Livre qui dit la vérité, et ils ne seront pas lésés***. C'est Toi Seul, Dieu le Très-Haut, Elohim, le Très Miséricordieux, que nous adorons, devant qui nous nous prosternons et dont nous implorons secours et aide dans l'épreuve et la tentation. Que Ta volonté soit faite, pour des siècles et des siècles, Amin.

Et le professeur répète en boucle la dernière phrase en anglais, en français, en allemand, en hébreu et en arabe jusqu'à l'épuisement de ses forces pour faire chasser les djinns. Ces derniers, essayant de le blesser, n'y parviennent pas. Malgré le ralentissement de son temps par Cronos, le professeur se défend en agitant les trois livres sacrés devant eux et en continuant inlassablement à réciter sa prière improvisée, mais sincère. Ce geste et ces paroles les effraient et les tiennent à distance. Ils battent en retraite et déguerpissent. Hermès soutient le pauvre professeur et lui redonne ses forces d'un coup de caducée sur l'épaule droite. Les autres mortels, fixant Richard Payne depuis qu'il chasse les entités surnaturelles, sourient en constatant son dévouement inébranlable à bien accomplir sa mission, se préparent à l'attaque ultime. Mélinda, arc tendu, vise Cronos et laisse sa flèche siffler de l'arc. Jim et Élie James, essaient de blesser le Titan avec leur épée — en réalité, une diversion pour attirer l'attention sur eux, plutôt que sur les dieux qui, sous forme de guêpes, autour de lui, installent les liens invisibles et infrangibles. Une fois les liens placés stratégiquement, les dieux reprennent leur forme humaine et tirent sur les liens, avec l'aide d'Aglaé Ionatros pour le dernier ajustement.

Lorsque Cronos remarque les Olympiens autour de lui et les liens qui le retiennent, il pousse un hurlement de rage et commence à agiter le temps des mortels, tantôt en l'accélérant, tantôt en le ralentissant. Hermès intervient et le frappe de son caducée, le plongeant dans un sommeil éternel. Par cette action, le dieu messager évite aux mortels un jeu temporel ennuyant et évite d'alarmer les autres Titans en bas.

Les dieux, sous forme de rapaces, descendent les étages inférieurs et emprisonnent les autres ennemis dans les filets, trop étonnés pour réagir, ne s'attendant pas à un blitzkrieg des Olympiens. Une fois tous les Titans emprisonnés, ils sont jetés en Enfer, plongés dans un sommeil éternel.

Toute l'unité spéciale, autant les mortels que les dieux, revient à Corinthe.


Zeus, avant de partir avec son épouse et les autres Olympiens à Vladivostok, à l'exception d'Arès et d'Athéna qui restent avec les mortels, exulte :

— Mesdames et Messieurs, vous êtes tous dignes de recevoir les médailles de bravoure pour votre aide indéfectible lors de notre combat contre les Titans. Merci beaucoup braves soldats. Nous nous revoyons à Vladivostok dans quelques jours. D'ici-là, reposez-vous bien.

Sur ces paroles, le roi des dieux et les Olympiens, sous forme d'aigles, de cygne, de colombe ou d'éperviers, s'envolent pour la ville russe. Athéna s'occupe des blessures de Jim et des deux professeurs comme une mère pour ses enfants. Mélinda et Aglaé sont aux côtés de leur mari et fiancé respectifs.

Arès observe la déesse et les mortels de loin et soupire. Il pense que sa collègue sera une bonne mère, si seulement elle avait le courage de se laisser séduire par le dieu qui semble habiter ses pensées et son cœur, un dieu dont il ignore l'identité. Ivan Petrovich le sort de sa rêverie en lui demandant poliment :

Polkovnik, pensez-vous assister au procès de Dionysos à Vladivostok ?

Le dieu, le regard perdu dans les vagues, cesse de fixer sa collègue pour faire face à l'esprit, se racle la gorge pour se changer les idées, et lui affirme, sincèrement et sérieusement :

— Je l'ignore... Tout dépend du régiment spécial. Si les mortels se rétablissent rapidement, c'est certain que je serai présent, sinon tant pis. Il n'y a rien qui presse pour assister à un procès... Pour être honnête, je préfère assister au mariage de mon protégé qu'à une condamnation d'un traître. Personnellement, je l'aurai privé de son immortalité, c'est un acte de haute trahison ce qu'il a fait ! C'est impardonnable et inexcusable !

— Je suis entièrement d'accord avec votre jugement. Trop sévère, mais juste.

— Ivan Petrovich, vous êtes un éclaireur efficace, il faudrait vous donner une médaille posthume pour votre aide indéfectible auprès de notre régiment. Et, à nous deux, nous avons trouvé Mélinda Gordon-Clancy et son fils, Aiden Clancy, deux alliés redoutables et efficaces.

Le militaire soviétique, ému des paroles de son supérieur, lâche une larme dans le coin des yeux et répond, la voix tremblante :

— Merci Polkovnik... C'est un honneur pour moi que de servir une noble cause... Comme ce fut mon honneur de mon vivant de défendre ma patrie des nazis.

— Vous êtes naturellement un noble soldat, Ivan Petrovich, même par-delà votre mort physique. Vous méritez enfin le repos éternel. Que Dieu juge de vos actions, mais je peux dire que vous n'avez pas trop de raison pour aller en Enfer. Je me trompe peut-être, mais personne ne peut vous contester votre grandeur d'âme. Vous êtes libre de partir maintenant si vous le voulez.

Et le dieu de la Guerre fait un salut militaire à l'esprit errant. Ce dernier décide de rester encore un peu, au moins pour assister au mariage d'Élie James et de sa fiancée.

Athéna rejoint son homologue masculin, sourire aux lèvres, les yeux pétillants de bonheur, et s'exclame :

— Arès, enfin nous avons éliminé ces nazis titanesques ! Quelle joie de savoir le monde en sécurité. Et le pauvre Ivan Petrovich pourra enfin partir et les mortels retourneront chez eux. Sinon, l'état de santé de Jim Clancy, d'Élie James et de Richard Payne est stable, tellement stable que demain ils peuvent reprendre leur activité habituelle.

— Merci Athéna aux yeux de chouette de m'apporter de si bonne nouvelle !



Le surlendemain, tous les mortels sont complètement rétablis des blessures. Élie James s'avance vers ses deux protecteurs divins et les implore poliment :

— Arès et Athéna, j'ai promis à ma fiancée que nous nous marierons après notre dernière mission, est-il possible de se marier le sur-lendemain ? Et que vous soyez présents comme mes témoins, s'il n'y a aucune réticence de votre côté.

Les deux interpellés s'entr'observent, contents, et, à l'unisson, répliquent :

— Oui bien sûr, et nous serons présents au mariage. Vous êtes, pour nous, presque comme notre fils.

Athéna continue :

— Et j'appelle immédiatement Zeus, Héra, Héphaistos et Aphrodite pour qu'ils s'occupent des préparatifs.

Le dieu approuve d'un geste de la tête. La déesse exécute son idée. Ivan Petrovich, Jim et le professeur des sciences occultes félicitent chaleureusement Élie James de faire ce grand pas qu'est le mariage. Ils sont sincèrement heureux pour lui qu'il ait une stabilité de couple bien méritée.

Les dieux s'activent à la préparation du mariage, de la décoration, de l'aménagement du lieu, des gâteaux, des alliances et d'autres détails nécessaires.



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* Citation de la Bible, Apocalypse 14, 7.

** Citation du Coran, 1, 5.

*** Citation du Coran, 23, 62.




À suivre

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