Rencontres entre Dieux, esprits et mortels

Chapitre 5 : Épreuves et préparatifs

5174 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/11/2023 21:59




Juillet 2002.


Maintenant que tous les habitants d'Eleonas et leurs renforts d'Akrata et d'Aigion sont jugés aptes à faire les entraînements militaires, Arès et Athéna décident de les débuter la semaine suivant les entrevues de présélection.


Les femmes font les entraînements sous la supervision d'Athéna, les hommes sous celle d'Arès. Les femmes s'entraînent à maîtriser l'arc ou l'arbalète, les hommes, l'épée, la massue, la lance, et certains l'arc. De plus, Héphaïstos se montre très inventif pour créer des armes: ainsi, il invente une lyre qui se transforme en arc pour le barde Daniel Clancy ; ou encore un livre avec une couverture en métal duquel il en sort des flèches ou des poignards pour Gabriel Gordon. De cette manière, le bibliothécaire semble être le plus inoffensif des guerriers. Les entraînements durent plusieurs mois. Tous sont motivés par l'idée de la survie de leur village. Résumons alors les armes maniés par nos chuchoteurs d'esprits et leurs proches : Paul Eastman manie l'épée et la massue ; Elizabeth Hewitt-Eastman, l'arbalète et l'arc ; Ayden Clancy, la lance et la faux; Faith O'Carroll-Clancy, la lance et l'arc ; Mélinda Irène Eastman-Clancy, l'arbalète; Jim Clancy, l'épée ; Ivy Mary Eastman-Grafton, le thyrse (c'est son amie la Ménade Mainas qui lui apprend à manier cette arme dionysiaque) et l'arc ; Denis Grafton, le thyrse et la massue ; Daniel Clancy, sa lyre-arc ; Bruna Fileni, l'arbalète et l'épée ; Gabriel Gordon, son livre-arme ; Béatrice Bótsaris-Gordon, l'arc ; Thomas Gordon, l'épée et une balance-catapulte de pierres (une invention, encore une fois, d'Héphaïstos) ; Basilikḗ Giánnaris-Gordon, l'arbalète et l'arc; Ryan Gordon, l'épée et la lance ; Geneviève Plátonos-Gordon, l'arc et la lance ; Samuel Lucas, l'épée et des amphores-catapultes de grenades ; Nicole Voulgaris, le thyrse et l'arc ; Sam Blair, son pistolet semi-automatique et l'arbalète ; Hellmut Spengler, un marteau de forgeron et la massue; Tricia Soomekh-Spengler, l'arc; Richard Payne, l'épée ; Kate Payne, l'arbalète ; Marc Payne, la lance et l'arc ; Élie James, l'épée et la lance ; Anastasiya Rusinoff-James, l'arc et l'arbaltète ; Joshua Bedford, l'épée ; Khalil Soomekh (le père de Tricia), l'épée et la massue ; Saria Karimi-Soomekh (la mère de Tricia), l'arc ; Carl Neely, l'épée et la lance ; Déborah Mpampiniṓtī-Neely, l'arbalète ; Benjamin Neely (le père de Carl), la faux et l'épée ; Birgül Yilmaz (la mère de Carl), l'arc et l'arbalète ; Sophie Neely-Barker (sa sœur), l'arc ; Christian Barker (l'époux de la précédente), l'épée ; Henry Neely (le frère benjamin de Carl), la lance ; Hélène Polychronopoúlou-Neely (l'épouse d'Henry), l'arbalète.


Si Sam Blair ne porte plus le nom de son époux, Peter O'Neil, c'est parce qu'ils ont divorcé en décembre 2000 en raison de l'infidélité du Peter, infidélité qu'elle ne lui pardonna pas. Leur fils, prénommé James (quatre ans en 2000), est en garde partagée jusqu'à sa majorité. Lorsque la policière vient à l'entraînement militaire, son fils est, comme les autres mineurs du village, sous la surveillance des Déesses courotrophes (Héra, Artémis, Déméter, entre autres). D'ailleurs, depuis son divorce, la policière d'Akrata remarque qu'elle voit en rêves des événements du futur, c'est pourquoi elle souhaite sérieusement aider les habitants d'Eleonas.

Par une belle journée de juillet 2002, Sam Blair remarque que lorsqu'elle revient dans le petit appartement où elle vit depuis son divorce, ses choses sont en désordre... Elle pense : « Soit c'est un Dieu, soit c'est un esprit errant qui veut me faire passer un message... » Son Génie parcourt du regard l'appartement et dit : « Ce n'est pas un Dieu, car si tel aurait été le cas, il y aura un éclat de plus sur les choses touchées par une telle entité... Selon moi, c'est un esprit... » Comme si l'entité a entendu les propos de la femme et de son Génie, elle remet tout en ordre. La policière, perplexe, pense : « En tout cas, il n'a pas la gentillesse de se présenter ! » L'entité déplace des feuilles écrites pour former un nom: Elvin. Sam, dont les yeux se sont agrandis de surprise, marmonne : « Grand-père ? » Elle sait que son grand-père paternel se prénomme ainsi. Elle décide de téléphoner à Paul Eastman, mais avant même qu'elle s'empare du combiné, sa protectrice apparaît. Badb apparaît sous les traits d'une jeune femme vêtue de rouge. La Déesse, la mortelle et son Génie se saluent mutuellement. Puis Badb dit : – En effet, c'est votre grand-père paternel, un vrai blaireau ! Il se croit malin en passant d'un camp à l'autre pour être sûr d'être du côté des vainqueurs...

En s'adressant à l'esprit errant, la Déesse dit : – Attendez, indigne protégé ! Ne partez pas comme ça sans saluer votre petite-fille ! Et expliquez-vous ! Elle ne vous voit pas, alors, parlez avec moi, qui transmettra vos propos à Sam.

L'esprit hoche de la tête. Après quelques secondes de silence, il dit : – Ma Déesse, vous savez très bien mon comportement au cours de la Guerre...

Badb : – J'ai compris que vous n'avez même pas le courage de dire que vous avez mal agi... C'est seulement lorsque vous voyez à quel point votre petite-fille est votre fierté, que là, vous voulez vous faire pardonner ?

Sam Blair, étonnée des propos de sa Déesse : – Pouvez-vous préciser ? Il est vrai que j'ai entendu de mon père que Elvin avait, de son vivant, combattu les Allemands au cours de la Seconde Guerre mondiale...

Badb, rugit : – Je vais vous la dire, la vérité ! Elvin Blair était un officier britannique, sauf qu'au début de la Guerre, il collaborait avec les Allemands nazis, et, lorsqu'il remarqua qu'ils perdront la Guerre, il changea de camp... Un vrai opportuniste ! Et alors, il veut simplement vous avertir de ne pas faire comme lui... C'est seulement d'outre-tombe qu'il réalise sa lâcheté !

Sam pense : « Bizarre d'imaginer son grand-père comme un tiède... Mais, sans être cynique, ceci lui sied bien... Elvin le doux armé aimé de tous, qui veut satisfaire les deux camps... Et après, il le regrette... Bon, grand-père, assumes les conséquences de tes actes et pars dans l'Au-Delà ! Tu sais que personne ne peut pas payer à ta place... »

L'esprit errant, dont le visage s'est illuminé à la pensée de sa petite-fille, la remercie et il part dans la Lumière, apaisé avec lui-même.

La Déesse sourit à la policière et lui dit qu'Elvin est parti dans la Lumière. Sam Blair la remercie de son intervention. Et Badb disparaît sous l'aspect d'une corneille, en s'envolant à tire-d'aile par l'une des fenêtre de l'appartement de sa protégée.


Voici, pour mieux comprendre la conversation entre la policière, la Déesse et l'esprit errant, sous une forme mathématique, la généalogie de Sam Blair :


Elvin Blair (1915-1989) + Margaret Clifford-Blair (1920-1987) = Samuel (1949), Micheal (1950), Diana (1951) et Matthew (1952)


Micheal Blair (1950) + Marilyn McCalla-Blair (1955), mariés depuis 1974 = Francis (1975) et Sam (1976)


Francis Blair (1975) + Meredith Ford (1980), mariés depuis 2000 = Nancy (née en 2001) et Nathan (né en 2002)






Depuis la mi-juillet 2002, Carl Neely reçoit la visite d'Aphrodite sous l'apparence de sa femme. Sauf qu'il reconnaît la Déesse et il lui résiste. Elle essaie plusieurs tentatives de séduction très explicites... Il veut garder son sang-froid malgré la grande tentation... Elle essaie même sous les traits d'une très belle jeune femme, alors qu'il est dans son bureau à Akrata... Le mortel doit reconnaître qu'elle est très excitante, mais l'idée de tromper sa femme, sa chère Déborah, ne l'enthousiasme point... Devant l'échec de ses tentatives, Aphrodite réfléchit à une vengeance...




Décembre 2002, Aigion, maison de Gabriel Gordon et de Béatrice Bótsaris, 19h.


La petite famille s'attable. Gabriel (vingt-six ans) et Béatrice (vingt-deux ans), remercient Déméter qui s'est occupée de leurs enfants (Évelyne, deux ans et Théodore, un an), car ils reviennent de leur entraînement à Eleonas. La Déesse commente : « Évelyne et Théodore sont vraiment adorables... Des vrais anges ! Par ailleurs, ils voient les esprits errants et se sont liés d'amitié avec l'esprit d'un garçon de leur âge, un certain Adam Makri... »

Les parents font la vaisselle puis envoient les enfants dormir. Quelques heures plus tard, le couple s'endort enlacé dans leur lit. Le soir est très bizarre pour Gabriel. Dans son rêve, il se retrouve dans un lieu sombre, en chute libre. Et il tombe sur... Il touche un corps, visiblement d'une femme, la seule qui lui semble familière... Constatant qu'il s'agit de sa chère épouse, il se réveille brusquement. Son Génie tente de le rassurer. Gabriel enlace son épouse. Ouf ! Béatrice se réveille à son contact. Il lui raconte son cauchemar; elle l'enlace pour le rassurer. Ils se rendorment.


Le lendemain, le bibliothécaire revient du travail. Sa femme lui ouvre la porte. En la regardant plus attentivement, Gabriel remarque l'éclat plus que particulier dans ses yeux... « Trop sombre pour que ce soit ma Béatrice... » Son Génie lui souffle à l'oreille : « C'est la diabolique Hécate... Si c'est vraiment ta femme, je ne me montrerais pas si méfiant entre son Génie, car une Déesse n'a pas de Génie... » Gabriel se rend à son avis. Il fuit Béatrice-Hécate, malgré qu'elle insiste pour un contact avec lui. Le bibliothécaire pense avec une pointe d'ironie : « Peut-être que je ne suis pas le meilleur homme au monde, mais au moins, je sais que le mariage, c'est pour le meilleur et pour le pire... » S'il est si cynique envers lui-même, c'est parce qu'il a remarqué depuis l'âge de dix-huit ans que son Génie s'est un peu assombri, devenant un peu gris clair. Gabriel ne comprend pas vraiment la raison de ce changement, mais il ne se pose pas de question. Mais, Hécate, Hermès et les autres Dieux savent pourquoi : depuis que son don est instrumentalisé par l'hypnose de Morphée et d'Hypnos qui se renouvelle à chaque deux ans, le passeur d'âmes travaille inconsciemment pour le Mal, tout en pensant bien agir. Il ne doute pas que les âmes errantes sont repérées par Romano le soir alors qu'il dort tranquille aux côtés de son épouse. Et ce sombre esprit les amène dans les laboratoires souterrains des Titans.

La Déesse se colle à lui, mais Gabriel Gordon la repousse violemment. Hécate essaiera d'autres tentatives de séduction sous les traits de sa femme pendant les semaines suivantes, mais Gabriel la remarque, car le regard n'est pas le même. Sachant très bien à quelle Déesse il a affaire, il préfère mieux ne pas concevoir un enfant avec elle – Hécate est la seule de la race des Titans à avoir garder ses anciens privilèges; elle est la redoutable triple Déesse magicienne... Le pauvre bibliothécaire n'apprécie point les visites surprises d'Hécate. Il enlace fermement sa Béatrice lorsqu'elle revient de la séance d'entraînement. Leurs Génies s'enlacent aussi. Ils avertissent les mortels que la Déesse est courroucée, ce qui annonce rien qui vaille... Le couple promet de se montrer prudent.

Depuis la mi-décembre, Gabriel, averti par son Génie, sait qu'Hécate, sous l'apparence de leur voisine de gauche, rôde autour de sa maison à la tombée de la nuit. La Déesse jette plusieurs sorts sur le seuil de la maison du bibliothécaire. Gabriel remarque bien que ces sorts font leurs effets sur la pauvre Béatrice, qui est la victime. Elle est obligée de rester au lit tellement elle devient malade. Inquiets, le Génie de Gabriel et Gabriel lui-même prient pour un prompt rétablissement. Gabriel demande même conseil auprès de Richard Payne pour une protection prophylactique. Heureusement, cette intervention aide un peu à l'amélioration de l'état de santé de Béatrice. Bien que son Génie est en pire état qu'elle, la jeune femme fait mine de rien, bien qu'elle comprend que sa fin est proche. Sauf qu'elle ne le dit pas à son mari, pour ne pas l'alarmer. Finalement, Béatrice meurt le 31 décembre 2002, vaincue par la sombre magie de la Déesse Hécate. C'est le pauvre bibliothécaire qui en est très attristé, car il aimait sa femme. Il n'en croit pas de ses yeux lorsqu'il tombe nez-à-nez, de retour d'une séance d'entraînement, avec l'âme errante qu'est devenue depuis quelques heures Béatrice Bótsaris-Gordon. Il file dans leur chambre, pour constater son corps inanimé. L'âme de Béatrice lui sourit faiblement. Elle file regarder leurs enfants jouer au salon. Gabriel la suit. Il fait de grands efforts pour ne pas pleurer... Son Génie, lui, pleure toutes les larmes de son corps; c'est exactement son expression en ce moment. Sauf qu'en tant homme, on lui a bien appris à ne pas montrer ses émotions. Au moins, il essaie de ne pas faire affoler ses enfants. Ces derniers ont, bien évidemment, vu l'âme de leur mère. Ils commencent alors à pleurer. Gabriel les rassure paternellement. Tout à coup, sans avertir, une Déesse arrive. Son ombre s'allonge, terrorisant encore plus les enfants qui poussent des grands cris de peur. C'est la très sombre Hécate Katakhthonia (Souterraine). Elle arrache Évelyne et Théodore des genoux de leur père, qui regarde, interdit, l'enlèvement de ses enfants. La Déesse fait un signe à l'âme de Béatrice qui tremble comme une feuille à sa vue. Et Hécate disparaît sans laisser aucune trace, avec l'âme errante et les deux enfants. Gabriel, prostré, prend du temps à réaliser qu'il vient de perdre sa femme et ses enfants dans l'espace de quelques minutes. Son Génie tente de le rassurer en pleurant sur son épaule droite. Il est blessé en son âme paternelle, et une rage sans nom habite son cœur... Le veuf enterre le corps de sa femme dans le petit cimetière à l'extérieur de la ville. Il s'est décidé à déménager en janvier dans le petit village d'Eleonas, ce qui lui rappelle avec nostalgie son enfance. Il veut quitter cette maison qui lui rappelle de tristes événements.


Quatorze jours après l'enterrement, il informe son père de son veuvage. Thomas Gordon, malgré l'air sévère que lui donnent le bleu glacial de ses yeux, tente de rassurer paternellement son fils. Il est sincèrement touché du malheur qui frappe son fils du premier mariage; la disparition de ses petits-enfants l'attriste. Il partage avec lui sa peine. Il s'efforce de ne pas verser une larme, car c'est mal vu de voir un homme pleurer. Mais leurs deux Génies pleurent sur les épaules l'un de l'autre. Et Gabriel, la tête haute pour cacher sa tristesse, se dirige vers le village d'Eleonas, son village. Il s'y rend avec deux bagages. Il ne lui reste qu'une seule chose : défendre bec et ongles le petit village. Depuis, tous les autres compagnons d'armes à l'entraînement remarquent avec quelle férocité zélée Gabriel fait les exercices... De même pour le port de deux alliances à son annulaire droit (car le veuf a décidé d'y ajouter la bague de sa femme derrière la sienne).


Voilà un mois que le bibliothécaire est veuf, Hécate essaie de le séduire en se métamorphosant en différentes femmes, tantôt en brune, tantôt en blonde. Mais Gabriel la refuse; le souvenir de la mort de sa femme est encore très frais dans sa mémoire. Il doute même qu'il puisse avoir une seconde chance en mariage... Il se dit qu'il lui sera impossible de rencontrer une autre âme-sœur. Le bibliothécaire se résigne à son statut de veuf célibataire. Depuis son veuvage, il remarque que son Génie n'est plus dans ses tons habituels de gris clair; intrigué, il lui en demande la raison. Son Génie, pour toute réponse, lui sourit énigmatiquement. Gabriel continue néanmoins à retenir des âmes errantes qu'il parvient à convaincre dans le salon de sa nouvelle maison dans le village. Un soir de janvier 2003, il entend des esprits errants chuchoter entre eux. Le passeur d'âmes, réveillé par son Génie, revêt en vitesse sa chemise d'invisibilité puis se rend au salon. Il surprend ainsi Romano en conversation animée avec une âme errante (que Gabriel a amené la veille dans son salon), puis les deux esprits disparaissent, comme aspirés par le souterrain. Cette scène lui met la puce à l'oreille et l'a définitivement désillusionné: Gabriel a enfin compris que Hypnos et Thanatos se sont joués de lui pendant... neuf ans. Il est très fâché et s'est bien décidé de leur tenir tête... Avec la mort de sa femme et l'enlèvement de ses enfants, c'est trop ! Trop c'est trop ! Il décide depuis, de s'assurer que les âmes errantes voient effectivement la Lumière. C'est Hermès qui est content pour son protégé : il a enfin changé de camp ! Bien triste que ceci a dû passer par la mort de sa femme et par la disparition de ses enfants. Le Dieu tente aussi de rassurer son protégé, et lui donne la plante molly pour résister aux sorts d'Hécate. La redoutable Déesse, devant l'insuccès de ses coups magiques, est très en colère contre Gabriel et se promet à elle-même de se venger personnellement du passeur d'âmes... Au moins, il est tranquille pour un certain temps. Par contre, Hermès, Gabriel et son Génie savent très bien que les autres habitants ne le croient pas sincère dans son revirement de situation... Ils le tiennent pour un fourbe hypocrite, ce qui exaspèrent beaucoup le jeune veuf et son Génie. C'est une chose, si entre Génies, ils sont convaincus de sa sincérité, mais entre les vivants, c'est autre chose...



Eleonas, maison de Carl Neely, février 2003.


Carl Neely, fatigué des jeux de séduction d'Aphrodite, se confie à son épouse. Mais le couple craint une vengeance de la Déesse... En effet, elle trouve sa vengeance. Le sourire aux lèvres, sans en dire à son époux, la Déesse de l'Amour, sous l'aspect d'une jeune femme brune, se rend au marché principal du village, où elle lança sa malédiction sur la pauvre Déborah Mpampiniṓtī-Neely, l'épouse du policier : « Que v

ous soyez nymphomane jusqu'à la fin de votre misérable vie ! Et qu'aucun homme ne puisse jamais vous satisfaire ! » Puis Aphrodite disparaît de sa vue, regagnant le ciel sous l'aspect d'une colombe. La pauvre mortelle, elle, ressent les effets de cette colère dès qu'elle revient chez elle après avoir fait les commissions... Elle pense aux moyens de convaincre son époux d'avoir un rapport sexuel ce soir... Le policier revient du travail, surpris par sa femme qui se fait très séduisante... Une fois assuré que ce ne soit pas une Déesse, il la soulève et la transporte jusque dans leur chambre, où il la dépose sur leur lit. Après un contact très intime, Carl s'endort sur Déborah, qui le câline doucement pour le réveiller et essaie, en vain, de l'exciter pour avoir un autre rapport. Comme son mari ne se montre pas collaboratif, elle abandonne son initiative. Voyant qu'il dort d'un sommeil profond, Déborah se lève discrètement pour marcher un peu jusqu'à la salle de bain, question de s'ôter de sa tête cette pensée obsédante du sexe... Son Génie lui propose de l'eau froide pour calmer son ardeur. C'est ce qu'elle fait, mais lorsqu'elle revient dans la chambre, la même pensée revient. Cette fois, elle opte pour une masturbation (heureusement qu'elle a des ongles bien coupés, ce qui lui évite des égratignures). Satisfaite, elle s'endort aux côtés de son époux.


Au cours des mois suivants, Déborah remarque bien qu'elle est très obsédée par les relations sexuelles, ce qui ennuie beaucoup son mari, qui voit cette augmentation de désir sexuel d'un mauvais œil. Il regarde constamment son alliance, en espérant qu'elle ne changera pas de couleur... Elle, lorsque Carl la refuse, s'arrange comme elle peut pour se satisfaire, mais sans vouloir rechercher un amant, car elle sait que si elle en arrive là, c'est un divorce immédiat, ce qu'elle ne peut pas se permettre, en raison de leurs filles, Sara (deux ans) et Sofia (six mois). D'ailleurs, Déborah remarque bien que son Génie change de couleur; à mesure qu'elle n'est que de plus en plus obsédée par l'activité sexuelle, son Génie devient gris clair, gris perle, en passant de plus en plus vers une nuance foncée. Sauf que Déborah n'y prête point attention, trop occupée comme elle l'est entre les travaux ménagers, les enfants, les commissions, les entraînements militaires et, bien sûr, cette nymphomanie en développement... Sauf qu'Aphrodite s'est bien décidée à faire en sorte qu'elle commette adultère, puisqu'elle comprend que Carl marié lui résiste. Le plus simple est alors de provoquer le divorce... De sorte que la femme du policier, gênée de se disputer avec lui en raison de son appétit sexuel grandissant, elle remarque bien que son Génie aussi ne pense qu'à la satisfaction compulsive de ce désir, de sorte qu'il lui donne toutes sortes de conseils pour se satisfaire sans l'aide de son mari. Au moins, Déborah découvre des possibilités insoupçonnées, ce qui réjouit Dionysos, qui s'imagine déjà avec elle ou encore qui l'imagine avec sa troupe de Satyres... Le pauvre Carl Neely, lui, s'étonne comment sa femme peut en avoir l'envie après les entraînements militaires sévères de leurs instructeurs... Il commence à douter d'une punition divine... Il se demande bien si ce n'est pas la conséquence d'avoir refusé Aphrodite... Il est désemparé de sa situation mais il fait mine de rien, pour éviter des rumeurs dans le village.


Avec le temps, le Génie de Déborah se lie d'amitié avec celui de Samuel Lucas et avec la Ménade Mainas. Cette dernière lui fait découvrir des possibilités intéressantes que la jeune nymphomane expérimente... D'ailleurs, elle fait ainsi la connaissance d'Ivy Mary Eastman-Grafton et de Denis Grafton, les adorateurs préférés de Dionysos, depuis que ce Dieu a découvert qu'il peut influencer leurs Génies et les mortels comme bon lui semble, il abuse de la situation, surtout depuis qu'Ivy Mary a accouché de son fils Andrew. Le Dieu fait en sorte que même s'ils ont le désir de faire un autre enfant, il détourne ce désir pour une fellation... « Comme ça, » pense machiavéliquement Dionysos, « je les prépare pour ma suite de Ménades et de Satyres... Ah ! De plus, je serai certainement le prochain à faire un enfant à Ivy Mary... Elle est tellement charmante... » Ivy Mary et Denis remarquent bien que depuis qu'ils commencent à plus fréquenter la Ménade Mainas et qu'ils commencent à découvrir d'autres pratiques sexuelles, leurs Génies s'assombrissent, sauf qu'ils ne s'en inquiètent le moindre du monde. Occupés entre le travail, les travaux ménagers, les soins à prodiguer à leur fils, les entraînements militaires, leurs nouvelles amitiés, les mortels sont très occupés. Et ils se réjouissent de faire la connaissance de l'épouse de Carl Neely. Entre-temps, Ivy Mary ne résiste pas à Dionysos et de ses faveurs, elle devient la mère d'André-Samuel, né le 10 décembre 2003. Ce demi-dieu, gardé par les Ménades lorsque sa mère est à l'entraînement, grandit vite. Il a le pouvoir de frapper ou de protéger de la folie.


Aphrodite s'assure de la collaboration de son fils Éros et de Dionysos pour rendre Déborah amoureuse de Samuel Lucas. Gênée, la jeune femme nymphomane préfère même se masturber ou se satisfaire avec d'autres jouets sexuels plutôt que de tromper son mari. À ses propres yeux, elle se trouve perverse, mais bon elle ne peut pas résister à satisfaire ce manque psychique, à « l'envie de pénis » (une parodie des psychanalyses freudienne et lacanienne)... Sauf que lorsque son Génie et celui du vigneron se montrent de plus en plus familiers et doux, comme le fait normalement son Génie avec celui de son époux, Déborah panique, car elle sait qu'elle ne résistera pas longtemps à la tentation de l'adultère. En août, Samuel Lucas remarque la jeune femme, qu'il trouve très séduisante. Il lui fait la cour d'août à septembre. Pour cela, la femme du policier décide d'aller plus souvent au marché, pour le voir et ainsi mieux fantasmer sur lui lorsqu'elle se satisfait. Mais elle ne lui résiste pas lorsqu'elle comprend qu'il veut une aventure. À la fin septembre, Samuel lui propose un service sexuel en échange d'une dizaine de bouteilles de vin gratuites. Déborah feint d'être vexée, mais remarquant que son Génie semble être dans une position suggérant une relation (probablement avec celui de Samuel), elle se donne à lui, derrière le petit comptoir de sa boutique de vin, surtout quand elle est certaine que son mari ou un autre villageois ne les surprendraient point... Aphrodite et Dionysos sont contents...

Carl Neely, lui, est à son bureau, en train de rédiger un rapport sur une enquête qu'il vient de terminer. Remarquant que son alliance change tout à coup de couleur, devenant comme de l'or blanc, il comprend que sa femme lui est infidèle. Vert de jalousie, il pense : « Sans doute avec un marchand ou avec un voisin... Je me doutais bien que ça arrivera... Grrr ! » Son Génie, revenu depuis un certain temps de son entraînement, est aussi fâché que lui ; il tente de le consoler, mais rien n'y fait. Lorsque Carl revient chez lui après son quart de travail, il trouve sa femme occupée, comme d'habitude, à chasser la poussière, tout en ayant à l'œil leurs enfants qui jouent avec insouciance au salon. Il attend le soir lorsque les enfants sont dans leurs lits, pour discuter avec Déborah. Le couple se chicane un peu, mais s'entend vite pour un divorce le lendemain et pour laisser leurs enfants sous la garde de Déesses courotrophes jusqu'à leur majorité. Voilà officiellement le couple Neely divorcé le 1er octobre 2003. Déborah quitte la maison, en s'installant dans une autre maison dans le petit village, car elle n'est pas pour autant exclue des exercices imposées par Athéna. Évidemment, les rumeurs vont bon train lorsque les autres villageois remarquent que Carl et Déborah ne portent plus leur alliance; ça saute aux yeux. Et ce ne sont pas les curieux qui manquent pour espionner Déborah avec des longues-vue pour découvrir qu'elle fréquente Samuel Lucas... Voilà son ex-époux qui est au courant de l'homme responsable de son divorce ; le policier heureusement est stoïque, de sorte qu'il n'ira pas l'étrangler de ses mains. La semaine suivant son divorce, Aphrodite, sous l'apparence d'une belle jeune femme, cherche à séduire Carl Neely, qui, cette fois, ne lui résiste pas. Il sait qu'un simple mortel ne peut pas tenir tête à une Déesse. Et pragmatiquement, il ne souhaite pas encourir une deuxième fois sa colère, alors qu'il doit reconnaître qu'elle est vraiment charmante... De sorte que la Déesse conçoit du policier un fils, prénommé Alexandre-Achille, né le 2 juillet 2004. Ce demi-dieu voit le danger avant qu'il n'arrive. La seule chose qui attriste le policier, c'est de se savoir père et de ne jamais voir son enfant grandir. Ce fils ne reviendra qu'une fois adulte. D'ailleurs, Carl Neely remarque, depuis son divorce, qu'il est sujet à des visions à distance, qui le laissent perplexes; il les partage avec Richard Payne et Élie James, qui proposent des interprétations possibles.


Si Aphrodite s'entiche de Carl Neely, il y a aussi Zeus qui trouve Mélinda Irène Eastman-Clancy à son goût. Il tente plusieurs fois de la séduire en empruntant les traits de Jim. La jeune femme, reconnaissant le Dieu, refuse de céder à ses tentatives de séduction. Mais il est patient, et espère bien un jour parvenir à concevoir un demi-dieu avec elle. Zeus veut bien en profiter lorsque Mélinda Irène est encore en âge de procréer...



En parallèle, tous les habitants continuent leur entraînement militaire. Si les hommes devaient aller à leur lieu de travail ou s'occuper des champs et des bétails, il leur fut accordé de savoir ce que leur Génie a connu comme entraînement, comme s'ils étaient présents. Tous se préparent à un affrontement contre Dieu-sait quelle créature fantastique, en pensant que c'est pour leurs enfants et leurs petits-enfants. Cette pensée motive tous les habitants d'Eleonas et leurs alliés d'Aigion et d'Akrata, les permettant de mieux supporter les douleurs des entraînements. Seuls les hommes qui ont déjà fait un service militaire pensent avec nostalgie de leurs premiers entraînements, de leurs réussites et de leurs échecs. Maintenant, avec des divins instructeurs, le niveau est supérieur !

En novembre 2003, Arès, Athéna et Hermès décident d'assigner à chaque villageois son cheval. Entre-temps, bien sûr, Pégase s'est assuré une descendance avec d'autres juments des environs. Ainsi, chaque villageois chevauche un cheval. Seul Carl Neely a le droit et le privilège, en tant qu'Élu de la Prophétie, de chevaucher Pégase. (Bien sûr, les Dieux ne soufflent pas un mot à ce sujet.) Cet honneur gêne beaucoup le policier, mais il ne peut pas refuser sa monture. Les autres habitants montent d'autres chevaux ailés ou des chevaux non-ailés.



À suivre.


Laisser un commentaire ?