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Chapitre 9 : Les derniers règlements de comptes de Carl Neely, fin des enquêtes

Chapitre final

6787 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 28/06/2023 13:38


30 novembre 2018, 13h30, Villa Walda, Poznań, Pologne.


Carl Neely appelle Jim Clancy, Mélinda Eastman-Clancy, Pavle, Aiden et Marie-Anne dans son appartement. Ils sont tous réunis au salon, assis sur des canapés. Seuls Tricia, Samuel et Mariam ne sont pas avec eux, car, en parents responsables, des enfants en bas âge ne doivent point entendre des choses inappropriées pour leur âge. La mère décide alors de surveiller les enfants lorsqu'ils jouent dans le parc le plus près. Sur la table basse, ses notes (de ses enquêtes, de ses rêves et des visions de Mélinda), la croix Pour le Mérite de Radosław Borowski, les trois bagues, les papiers et les copies du journal de thérapie d'Ольга Игоровна Белинский. Et bien sûr, des verres d'eau pour chacun.

Évidemment, des esprits errants sont présents : Daniel Miloshevitch, Ivan Prorokić, Victor Ferbovani, David Lévêque, Francis Mandeville, Lada Bogdanović, Zbigniew Kwiatkowski, Bogdan Gronkowski, Bogusław Bukowski, Piotr Wozniak, Maria Dobrowolska-Wozniaka, Florian Zawierucha. Борис Влади́мирович Боголюбов, Marianne Bazra-Neely, le Dr. Adrien Ziółkowski, Иванна Анатольевна Филимонов, le Dr. Dominik Żuławski, Cecylia Palka-Żuławski, le Dr. Алексей Ильич Жуков, Daria Olejniczaka, Romano et le Dr. Calvin Byrd. Les esprits essaient d'influencer le policier, qui est perdu dans ses pensées, pensées qui passent du coq à l'âne.

Natalie Mylord dit mentalement aux esprits errants de ne pas déconcentrer son beau-père. Tous attendent que le chef policier dise quelque chose.

Après quelques minutes de silence, Carl Neely dit : « Si les trois psychiatres s'intéressaient à moi, c'est parce qu'ils ont compris, grâce à certaines choses occultes que j'étais Radosław Borowski. Dans tous les cas, j'ai toujours le don des visions à distance. Et c'est pourquoi le Docteur Andrew Blackwood et son cercle de magiciens voulaient me rendre fou... » Il soupire. Après quelques secondes de silence, le policier poursuit : « Et ils ont forcément averti les espions polonais. C'est pourquoi ils me poursuivent. Ces salauds pensent m'aveugler par un rituel sombre (c'est pourquoi je porte des lunettes, car je ne vois pas beaucoup sans elles), sinon littéralement, comme dans le cas de Borowski... Et d'ailleurs, je comprends pourquoi Monsieur Paul Eastman était le tuteur de David après mon divorce d'avec Marianne, car les espions l'auront tué comme ils on tué Helena et Irena, les deux filles de Radosław Borowski.. Ils voulaient répéter la même histoire...»

Sa voix se brise; il réalise toute la machination des agences de services secrets, ce qui lui ravive ses rêves-souvenirs. Cette pensée le laisse perplexe, confus, étonné, dégoûté. Il ferme les yeux pendant quelques secondes. Carl Neely se ressaisit et poursuit : « En bref, je peux dire da imam više sreće nego pamet! Euh... que je suis plus chanceux qu'intelligent! Mais pour revenir à ces salauds d'espions, les Polonais pensent qu'ils peuvent réussir là où les autres ont échoué, car ils savent que mes points faibles sont... mes propres enfants, ma famille, ma moralité et mon caractère. Je sais bien que j'ai une colonne vertébrale, misérables vers de terre! Et eux... Ils pensent me briser? C'est pourquoi ils veulent m'affaiblir et m'empoisonner! Hors de question! Allez-vous faire enculer, mais laissez-moi en paix! Vous saviez que je refuse de vendre mon âme au Diable! »

De rage, le policier se lève du canapé et fait les cents pas pendant quelques minutes, le temps de se calmer. Il se rassied et continue ses réflexions : « Désolé de mon emportement... Lorsque j'étais Ольга Игоровна Белинский, mon époux était Marianne Bazra, ce qui explique pourquoi elle... ne m'a jamais aimé.... Elle aimait plus mon compte bancaire que moi, et je pense qu'elle s'exciterais encore plus à me réduire à être une plante... C'est pourquoi elle voulait me tuer, seulement mon divorce m'a sauvé et elle s'est tuée. Et bien, que le Diable l'emporte au lieu de me tourmenter à l'idée d'une fatalité de terminer ma vie en psychiatrie! Hors de question! » De rage, Carl Neely frappe sur l'accoudoir du canapé.

Marianne Bazra-Neely, le sourire aux lèvres, s'approche de sa gauche et fait un signe aux docteurs. Et les quatre docteurs (en y incluant Calvin Byrd) et leurs épouses encerclent le policier et ils tentent de lui suggérer des pensées. Étonné de revoir certains rêves à l'esprit, le policier tressaille et baisse son regard sur la table, comme résigné.

Mélinda intervient : « Pouvez-vous le laisser réfléchir par lui-même? »

Les méchants esprits ne bougent pas d'un centimètre. Ils ne s'écartent du policier, dont la mine s'est assombrie, que lorsque Daniel Miloshevitch, Ivan Prorokić, Zbigniew Kwiatkowski, Bogdan Gronkowski, Bogusław Bukowski et Piotr Wozniak s'approchent d'eux et les maîtrisent.

Perdu dans ses pensées, Carl Neely ôte ses lunettes pour se masser les paupières avec le pouce et l'index de la main droite pendant quelques secondes puis les remet sur son nez. Il murmure à lui-même « Va-y, Carl, t'es capable de déduire les dernières pièces manquantes! T'es quand même moins fou que ce que je pensais! »

Il boit un peu d'eau puis dit : « Qu'est-ce que je disais? Ah oui! La vipère de Marianne! D'ailleurs, elle collaborait avec mes ennemis. C'est même elle qui m'a suggéré d'accepter une des offres qui m'ont été proposées! C'est elle qui a tué notre fils et sa propre fille de son premier mariage. Femme sans cœur! Et quoi alors? Elle pensait que les espions et elle-même profiteraient de mon don pour éviter que leurs saloperies occultes se retournent contre eux?! Et, lorsque je ne leur donnerais plus des informations utiles, me réduire à rien? Ou pire encore, abuser de mon corps puis me sacrifier comme ils l'ont fait avec la pauvre Ольга Игоровна Белинский? Mais ils se prennent pour qui, ces salauds occultes, pour se permettre d'abréger des vies? » Le policier, malgré sa colère, ne peut pas s'empêcher de trembler aux rêves-souvenirs de la cruelle fin de la jeune russe.

Marianne Bazra, fâchée, s'approche de son époux, suivie des autres mauvaises âmes, sauf que Daniel Miloshevitch, Ivan Prorokić, Victor Ferbovani, David Lévêque, Francis Mandeville, Zbigniew Kwiatkowski, Bogdan Gronkowski, Bogusław Bukowski, Piotr Wozniak, Florian Zawierucha et Борис Влади́мирович Боголюбов les dissuadent. Lada Bogdanović et Maria Dobrowolska-Wozniaka se tiennent un peu en retrait, mai suivent avec intérêt la scène.

Seul Romano dit en anglais : « Dommage, Carl Neely, que vous ne voulez pas nous tenir compagnie. Vous étiez tellement plus adorable en tant qu'Ольга Игоровна Белинский. N'oubliez pas que nous avons presque réussi à vous ravoir! Et que la partie n'est pas encore gagnée! Ce n'est que la mi-temps! »

Et les méchantes âmes éclatent d'un rire diabolique.

Natalie Mylord, Mélinda Eastman-Clancy, Pavle Clancy, Aiden Clancy et Marie-Anne Clancy leur disent : « Suppôts de Satan, allez-vous-en! »

Les quatre passeurs d'âmes se signent; les méchantes âmes cessent de rire et disparaissent de leur vue.

Mélinda dit : « Il semblerait que toute cette histoire n'est pas encore terminée... Mais bonne chance, Monsieur Carl Neely! »

Le policier : – Merci à vous Madame Eastman-Clancy. Je vous suis reconnaissant, à vous et à votre mari, car sans vous, je ne serais pas ici... Mais, que je reviens à ce que je disais... Ces salauds, en pensant me réduire à rien, puisque j'étais divisé, une partie à l'institut psychiatrique de Zofiowka, une partie dans mon corps propre, c'est pourquoi j'ai dû subir longtemps l'influence de mes sordides ancêtres et une profonde dépression avant de me décider à épouser ma chère Tricia, mon rayon de soleil. Qu'est-ce que je serais devenu sans elle? Je préfère ne pas y penser... C'est pourquoi je suis content de ne plus vivre cette scission psychique depuis que j'ai retrouvé ce qui me manquait... Ça m'a pris du temps à comprendre, mais bon... Je comprends que... depuis que j'ai jeté la boîte noire, il y a un plus d'une demie-heure, j'ai l'impression de retrouver une partie de moi-même... Et c'est ce que ces salopards d'espions ne veulent point que ça arrive... En parlant d'espions, le père de l'ex-fiancé de Tricia, et ce salaud d'ex-fiancé lui-même, Robert Langowski, m'ont repéré. C'est pourquoi les agents polonais traînaient à Grandview. Je remercie aussi le réseau de contre-espionnage de votre père, Madame Eastman-Clancy, car il est drôlement efficace! Dans ce cas, si les différents espions se sont ainsi intéressés à moi, il y a forcément l'un d'eux qui est la réincarnation du salaud d'Autriche-Hongrie (pour lequel travaillaient Andrzej Dabrowski, Leon Kaminsky, Lucjan Koslowski, Piotr Szymanski et Zdzisław Wozniak, désolé de massacrer leurs noms) qui recherchait Radosław Borowski et qui a deviné que je suis là, en tant que policier, et qui a donné l'alerte aux autre salauds de la même espèce. Mais qui est-ce?

Silence lourd. Ivan Prorokić sourit, content que son protégé a trouvé la bonne conclusion. Zbigniew Kwiatkowski, Bogdan Gronkowski et Bogusław Bukowski font un salut militaire à Carl Neely. Bogdan dit : « Towarzyszu, wkrótce się przekonasz! [Camarade, vous le saurez bientôt!] »

Mélinda traduit les propos de l'esprit : – Votre ami Bogdan Gronkowski vous dit que vous le saurez bientôt.

Carl Neely, ému : – Merci beaucoup! Donc, on peut dire que cette enquête est terminée, puisqu'apparemment, c'est à Grandview que tout se terminera. Et bien! Dans ce cas, je termine complètement mon compte avec mes vies passées; que Dieu me protège de retomber à nouveau dans de telles situations!

Après quelques secondes de pauses, il ajoute d'un ton neutre : « Et vous, salauds d'espions, vous avez bien enregistré? Ne retournez pas dix million de fois la bande magnétique! Je ne me répèterais pas! »

Tous les vivants et esprits errants sourient à son humeur. Ivan Prorokić approuve d'un mouvement de tête les propos. Les quatre passeurs d'âmes approuvent; l'ambulancier répond affirmativement, car d'ailleurs, c'est la suite logique des événements. Les bonnes âmes errantes, contentes, disparaissent de leur vue. Carl Neely range tous les éléments de ses enquêtes et décide de ne rien garder, pas même la croix Pour le Mérite de Radosław Borowski – il en a assez des dures épreuves; il les brûle avec son briquet, dans la cuisine (avec la fenêtre ouverte, bien sûre), éteint rapidement le petit feu puis jette les cendre dans la poubelle. Et il revient s'asseoir au salon. (Les gilets pare-balles, eux, ont été vendus au marché de Poznań; Mélinda parvient à convaincre une vielle femme de les vendre à moitié prix.)

Lorsqu'ils reviennent au salon, Jim Clancy dit : « Tous les bagages sont prêts. Le propriétaire viendra dans quelques minutes nous saluer et nous revenons à Grandview. Youpi! »


À ce moment-là, Tricia et leurs enfants sont revenus du parc. Carl Neely, d'un bond, se lève du canapé et leur ouvre la porte. Les époux s'embrassent chastement sur les lèvres. On dirait que depuis qu'il a terminé sa dernière enquête sur le terrain, le chef policier a enfin trouvé la paix. Quelques minutes plus tard, le propriétaire de la Villa Walda se pointe chez ses hôtes et leur souhaite un bon retour aux États-Unis d'Amérique. Carl Neely et Jim Clancy le remercient et lui redonnent les clés des appartements. Les deux familles se rendent à l'aéroport Henryk-Wieniawski de Poznań à 14h. À l'aéroport, malgré certains agent de sécurité collaborent avec les espions, ils ne pouvaient humilier Carl Neely, car Ivan Prorokić, Zbigniew Kwiatkowski, Bogdan Gronkowski, Bogusław Bukowski, Piotr Wozniak, Florian Zawierucha et Daniel Miloshevitch les influencent pour qu'ils passent outre. Et Carl Neely, Tricia Berbari-Neely, Samuel Neely, Mariam Neely, Natalie Mylord, Jim Clancy, Mélinda Eastman-Clancy, Pavle Clancy, Aiden Clancy et Marie-Anne Clancy embarquent sans plus d'histoire dans l'avion.



1er décembre 2018, 6h, aéroport de New York, États-Unis.

Carl Neely, main dans la main avec sa femme, est content de terminer cette folle enquête. Cependant, il sait qu'il n'a pas encore réglé tous ses comptes avec les agents polonais. Le policier et ses amis reviennent à Grandview vers 6h30. Chacun retourne chez soi. Chacune des familles s'affairent à vider les valises et à tout ranger dans l'ordre. Mais surtout, un repos bien mérité après autant d'aventures.


Carl Neely, le lendemain, téléphone son fils pour lui faire savoir son retour. David est content et lui dit que sa famille et lui vont bien. Carl Neely téléphone ensuite à son supérieur, le sergent George Anderson de son retour. Celui-ci accueille la nouvelle avec joie et dit : « Monsieur Carl Neely, prenez du temps pour vous reposer. En deux mois, vous nous avez manqué, mais à votre âge, faites attention à vous! Je ne vous oblige pas à revenir au travail aujourd'hui. Revenez demain! Il n'y a rien qui presse au Département de police de Grandview! »

Carl Neely profite alors du reste de la journée pour se reposer avec sa femme et ses enfants.



Le lendemain, en après-midi, le chef policier de Grandview, d'un pas léger, se rend à son bureau. Cependant, les agents de l'Agencja Wywiadu l'ont repéré. Ils sont étonnés qu'il soit revenu vivant... Ils communiquent aussitôt la nouvelle à Robert Langowski et à Bronisław Langowski. Père et fils discutent comment tendre un piège à Carl Neely. Ils tombent d'accord pour le piéger avec la collaboration d'un policier, James Jones. Cet homme est leur agent au sein de la police de Grandview, fils du policier Alfred Jones et de la femme au foyer Anna Sojka-Jones. Par sa mère, le policier sait le polonais, seulement, il feint de ne savoir que l'anglais. Les Langowski passe un message codé à James Jones pour lui faire savoir leur plan.


La conversation des espions ne passe pas inaperçue... Carl Neely en voit une partie dans une vision à distance, alors qu'il est à son bureau. Il voit Robert Langowski en conversation avec son père et avec James Jones. Apparemment, ils parlent de lui. Le chef policier est perplexe. Il se concentre sur son enquête en cours.



5 décembre 2018. Département de police de Grandview, 13h.


Carl Neely, penché sur une enquête, entend quelqu'un frapper à la porte de son bureau. Il range rapidement ses papiers et dit : « Entrez! » La porte s'ouvre doucement et James Jones entre et referme la porte derrière lui. Il est un homme de taille moyenne, blond aux yeux bleus. Le policier dit : « Monsieur Neely, je sollicite votre aide pour une enquête à l'extérieur de Grandview, plus précisément à Plytoview, sur Robin Kennedy, un policier suspecté de pédophilie. Comme il faut demander la permission au chef policier de Plytoview, vous seul pouvez contacter Monsieur August Murray. »

Carl Neely, après avoir pris en note la requête : – Merci, Monsieur Jones. Je vous tiens au courant si l'accès vous sera accordé.

– Merci beaucoup, Monsieur Carl Neely! Passez une bonne journée!

– Bonne journée à vous aussi!

James Jones sort discrètement du bureau de son supérieur, content. Il pense : « Ah!Ah!Ah! Carl, tu ne sais pas tous les règles du jeu! » Le policier revient à son bureau.

Carl Neely, lorsque James Jones est sorti, décide de téléphoner au chef policier de Sightview, Monsieur Mathieu Delangel.

Carl : – Bonjour, Monsieur Mathieu Delangel. C'est Carl Neely à l'appareil.

Mathieu : – Monsieur Carl Neely! Bonjour à vous! Ça fait longtemps que je ne vous ai pas entendu! Content de vous savoir en vie!

– Moi aussi, je suis content de vous entendre! Mais la chose est sérieuse. Il y a quelques secondes, un policier, Monsieur James Jones, veut avoir l'autorisation d'enquêter à Plytoview sur un certain Robin Kennedy, accusé de pédophilie. Vous saviez que je ne me réjouis point de reprendre contact dans une ville que j'ai quitté, il y a plusieurs années, et où, par ailleurs, je dois avoir une mauvaise réputation...

– Je comprends très bien votre réticence.

– De plus, je voudrais que vous me confirmez si cette enquête n'est pas un piège, car j'en ai marre des épées de Damoclès que ces.... espions me menacent!

– D'accord. Je m'informe de mon côté et je vous appelle en retour.

– Merci beaucoup, Monsieur Mathieu Delangel!

– Merci à vous, Monsieur Carl Neely!

Et les deux chefs policiers raccrochent leur téléphone respectif. Carl Neely reprend son enquête en cours. Lorsque son quart de travail est terminé, il revient tranquillement chez lui. Sa femme l'embrasse tendrement; il lui rend son bisou. La famille prend le souper.


Le soir est agité pour le pauvre chef policier. Dans son rêve, il se trouve devant un cul-de-sac, mais ne voit personne devant ou derrière lui. Tout à coup, une balle lui traverse la poitrine. L'air lui manque. Il commence à paniquer. Fin du cauchemar. Carl Neely se réveille brusquement. Il prend de grandes inspirations pour se calmer puis cherche à tâtons ses lunettes sur son chevet de nuit et les met sur son nez. Il se lève doucement du lit, pour ne pas réveiller Tricia et file dans son bureau, une pièce qu'il garde sous clé en raison des armes de fonction qu'elle contient. Une fois la porte refermée derrière lui, le policier, perplexe, murmure à lui-même : « Qu'est-ce qu'ils me veulent, ces salopards? Ils savent très bien que je refuse de me plier à leurs exigences! Et quoi? Ces pédés me menacent? Ah!Ah!Ah! C'est trop drôle! Espèce de... Vous aurez du travail pour m'avoir! Je vous dit tout de suite d'abandonner vos plans machiavéliques, sinon vous le regretterez! » Rassuré par son monologue, Carl Neely revient s'endormir aux côtés de sa femme.



Le lendemain, Carl Neely est à son bureau, concentré sur une enquête en cours. Quelques minutes plus tard, le sergent George Anderson frappe à son bureau. Étonné, le chef policier lui désigne une chaise en face de lui. Anderson, d'un air grave, dit : – Je ne veux pas être annonciateur de mauvaises nouvelles, mais j'ai reçu l'information que le chef policier de Sightview, Monsieur Mathieu Delangel, est mort hier soir.

Carl Neely, étonné, réplique : – Que Dieu ait son âme! Alors, qui est le nouveau chef policier de Sightview ?

Son interlocuteur hausse les épaules et soupire pour toute réponse.

Il ajoute aussitôt : – Monsieur Neely, j'ai reçu la requête des policiers de Sightview selon laquelle ils veulent vous voir.

Il s'interrompt pendant quelques secondes et poursuit : – Ils veulent savoir si vous êtes intéressé à être leur chef...Mais faites attention, car certains sont malintentionnés.

Étonné, Carl dit : – Montrez-moi cette lettre.

– Bien sûr.

Le sergent sort de la poche interne de son uniforme une lettre pliée en quatre et la dépose sur le bureau. Carl Neely s'en empare et la lit; hors de doute, la lettre porte le sceau officiel du Département de police de Sightview, et les signatures de ses anciens collègues, mais aussi d'autres policiers qu'il ne connaît pas, ne peuvent pas être falsifiées. Il dépose la lettre et dit : – Je réfléchirais à la proposition, mais je dois avoir une mauvaise réputation, pour être venu deux fois dans cette ville (en février 2004, après mon divorce d'avec ma deuxième épouse, puis en décembre 2009 sous le pseudonyme d'Hermann Ehrlich), mais à chaque fois...

Il soupire.

Georges Anderson : – Et vous saviez que, dans ce cas, vous bénéficiez d'une protection rapprochée...

Il lui fait un clin d'œil complice. Carl Neely pense : « C'est une protection de la part du réseau de contre-espionnage ou des espions ? Je ne sais plus quoi penser! » Il dit : « Merci, Monsieur le Sergent Georges Anderson, de m'avoir informé des dernières nouvelles concernant Monsieur Mathieu Delangel (que Dieu ait son âme). »

– Mais ce n'est pas tout! Le chef policier de Longview, Monsieur Edgar Watson, qui est en fonction depuis septembre 2010, m'a remis cette lettre pour vous.

Le sergent sort d'une chemise de classement une enveloppe scellée et la dépose sur le bureau. Il ajoute : – Et bien! Sur ces paroles, passez une bonne journée, Monsieur Carl Neely!

– Merci à vous et passez une bonne journée!

Les deux hommes se serrent la main droite par-dessus le bureau et Georges Anderson sort du bureau du chef policier après avoir rangé la lettre dans l'une des poches internes de son uniforme.




Carl Neely, lui, est perplexe. Il scrute attentivement l'enveloppe. Aucun doute : la lettre n'a pas été ouverte. Il se signe, l'ouvre et la lit. Voici le message qu'elle contient :




5 décembre 2018


Edgar Watson,

chef policier de Longview,

195, rue Downtovn, Bureau 1,

Longview,

3V4 J5M


Monsieur Carl Neely,

chef policier de Grandview,

1157, rue Mainstreet, Bureau 5,

Grandview,

5B7 B9S



Objet: Demande de collaboration pour une enquête locale



Monsieur Carl Neely,



Je vous écris cette présente lettre afin de solliciter votre collaboration pour une enquête sur un individu suspect.


Je vous explique la situation. Un homme, un certain Ethan O'Sullivan, rôde autour de certains quartiers de Grandview et de Longview depuis un mois et demi. Il serait un homicide très agile, qui laisse mourir silencieusement ses victimes. Par coïncidence, mais sans vouloir paraître superstitieux, ces meurtres mystérieux surviennent systématiquement à la pleine lune.


Voici une brève fiche d'informations:

Taille: 1m75 (il est assez costaud)

Yeux: verts

Cheveux: bruns clairs et courts

Généralement vêtu en noir ou en gris.


Je voudrais savoir si vous êtes intéressé à mobiliser une petite équipe de policiers au cas où il reviendra à Grandview pour enquêter sur son cas. Mais surtout, s'il vous plaît, que Monsieur James Jones soit exclu de cette équipe.



Merci de répondre à ma requête de collaboration.



Dans l'attente d'une réponse de votre part, je vous prie d'agréer, Monsieur Carl Neely, mes salutations respectueuses.



Edgar Watson,

chef policier de Longview








Le chef policier de Grandview est perplexe: il ne sait pas que penser de toutes ses requêtes, mais surtout, savoir laquelle est un piège... Bien sûr, il n'est pas seul pour réfléchir: des esprits errants l'encadrent, à savoir Daniel Miloshevitch, Ivan Prorokić, Victor Ferbovani, David Lévêque, Francis Mandeville, Lada Bogdanović, Zbigniew Kwiatkowski, Bogdan Gronkowski, Bogusław Bukowski, Piotr Wozniak, Maria Dobrowolska-Wozniaka, Florian Zawierucha, Marianne Bazra-Neely, le Dr. Adrien Ziółkowski, Иванна Анатольевна Филимонов, le Dr. Dominik Żuławski, Cecylia Palka-Żuławski, le Dr. Алексей Ильич Жуков, Daria Olejniczaka, Romano et le Dr. Calvin Byrd. Carl Neely se promène alors d'une pensée à l'autre, entre, d'une part, accéder à la requête de James Jones d'enquêter sur le pédophile de Plytoview, accepter ou refuser d'être chef policier à Sightview, et accéder à la requête de Watson. Comme il n'arrive pas à se décider, il range tous ses papiers et sort son icône portative de Saint Michel, pour y prier. Au moins, les mauvais esprits ont disparus.


Après son quart de travail, Carl Neely se rend chez lui, où sa femme, ses enfants et sa belle-fille l'attendaient. Ils prennent tous le souper. Natalie et Tricia font la vaisselle ; Carl, allongé sur le canapé au salon, réfléchit aux trois propositions... Il se dit que forcément il y en a une qui est un piège... D'ailleurs, il est tracassé à savoir qui est la réincarnation de l'Autrichien qui l'a trahi aux espions polonais. Ne parvenant à aucune conclusion, le policier pense : « On ne dit pas pour rien que la nuit porte conseil! » Après la vaisselle, il en discute avec sa femme. Tricia lui dit simplement d'être prudent et de faire attention à lui-même. Carl l'embrasse. Rassuré, il dort l'esprit tranquille aux côtés de son épouse le soir. Cependant, son sommeil est agité: il se trouve dans une ville, qu'il a l'impression d'avoir déjà vue, et il est poursuivit, il fuit des hommes en noir armés. Ils l'atteignent. Il s'écroule, vaincu. Carl se réveille en sueur. Il enlace Tricia pour se rassurer et s'excuse de la réveiller. Au moins, il comprend aussitôt de quelle ville il est question: Plytoview. Il raconte son cauchemar à sa femme, qui l'enlace à son tour pour le rassurer. Ils s'endorment d'un sommeil profond sans rêve.



Le lendemain, Carl Neely dit à Tricia : « Voilà! Je sais quelle ville je dois éviter: la satanée Plytoview! » Trop content, il embrasse et enlace son épouse. En après-midi, il se rend à son bureau et convoque James Jones à son bureau. Le policier, étonné, s'y rend. Carl Neely, le sourire aux lèvres, dit : – Monsieur James Jones, si vous êtes ici à mon bureau, c'est simplement pour vous informer au sujet de votre requête pour enquêter sur Robin Kennedy. Je vous rappelle que s'il s'agit d'un cas aussi grave que la pédophilie, c'est le chef policier de Plytoview qui m'aurait contacté. Donc, je vous demanderais de vous mêlez de vos affaires et tout sera dans l'ordre.

– Mais, Monsieur Carl Neely, c'est vrai que j'ai entendu cette enquête de la part d'un policier de Plytoview. Comme j'ai mentionné l'intérêt de notre Département à collaborer avec eux dans ce cas, et par ailleurs, ils vous ont apprécié comme collègue...

– D'accord, mais vous mentez mal, Monsieur James Jones.

– Comment vous osez insinuer?

– J'espère que je ne suis pas autant d'années en service!

– D'accord, ça va, j'ai compris!

James Jones, après s'être incliné à contre-cœur devant son supérieur, sort du bureau et revient dans le sien. Il communique aux Langowski (père et fils) de l'insuccès de leur plan. Ils discutent d'un nouveau plan...


Carl Neely, lui, est rassuré de ne pas tomber dans un piège. Au moment où il s'apprête à rédiger la lettre, en réponse à son collègue de Longview, voilà qu'une vision à distance se manifeste à son esprit. Il voit un grand homme costaud vêtu de noir. Une capuche cache la moitié de son visage; seuls ses yeux verts captent l'attention, comme ceux d'un serpent qui cherche à hypnotiser sa proie. Cet homme est en réunion dans un petit appartement avec... Robert Langowski. Ils sont en discussion animée autour d'une photographie de lui. Fin de la vision. Carl Neely pense : « Hors de doute que je suis leur prochaine victime! Je dois écrire à mon collègue de Longview! »

Et il écrit frénétiquement la lettre en réponse à celle du chef policier Edgar Watson. Il se dépêcha d'appeler Gérard Jung pour lui communiquer la prochaine enquête, en précisant ce qu'il a vu dans sa vision à distance. Jung convoque immédiatement tous les policiers de Grandview pour une réunion exceptionnelle. Au cours de cette réunion, il nomme les noms de ceux qui seront impliqués dans l'enquête sur Ethan O'Sullivan. Évidemment, James Jones est exclu de cette équipe de policiers. L'équipe se montra très efficace et une semaine plus tard, elle retrouve le criminel à Grandview, alors qu'il s'apprête à tuer David Neely qui revient de son travail de criminologue à l'hôpital universitaire de l'Université Rockland. Carl Neely a vu l'attentat dans une vision à distance, ce qui l'enrage... Heureusement, le jeune homme n'est pas blessé, et les policiers l'ont maîtrisé. Ethan O'Sullivan est derrière les barreaux. Carl Neely en informe aussitôt Edgar Watson.


Cependant, le chef policier de Grandview est perplexe de savoir qui est la réincarnation de l'Autrichien qui l'a trahi en tant que Radosław Borowski... Il a l'impression qu'il doit savoir au plus vite qui est ce traître, afin de vivre afin en paix. Il obtiendra la réponse en rêve, rêve dans lequel il comprend que ce traître n'est nul autre que James Jones. Carl Neely ne sait pas comment agir, car il ne peut pas le renvoyer de son poste: il n'a rien à lui reprocher; s'il lui coupe des quarts de travail, il s'en plaindra à ses collègues (l'idée d'avoir tout le Département de police contre lui signifie une démission certaine, ce qu'il ne peut pas se permettre). Pourtant, depuis ces derniers jours, il remarque qu'il est victime de drôle de phénomènes: après les visites de ce policier à son bureau, il a toujours mal à la tête et il est étourdi ; il a des pensées pessimistes; il a frôlé de près la mort dans un accident de voiture, malgré que Gérard Jung prend toutes ses précautions (il dû rester trois semaines à l'hôpital Mercy en raison de la gravité des blessures). À chaque jour, Tricia vient le voir, très inquiète pour lui. Il faut préciser que les bons esprits qui le protègent l'ont aidé et ont influencé des docteurs compétents pour assurer au maximum sa survie. Au cours de l'hospitalisation de Carl Neely, Ivan Prorokić, Zbigniew Kwiatkowski, Bogdan Gronkowski et Bogusław Bukowski informent Mélinda Eastman-Clancy, ses enfants et Natalie Mylord au sujet de James Jones, qui est le policier qui collabore avec l'Agencja Wywiadu. Ivan Prorokić ajoute : « Le seul moyen pour se débarrasser de lui, c'est de le faire prendre à son propre piège! » Les autres esprits errants approuvent d'un mouvement de leurs têtes et disparaissent de leur vue.



Une fois sorti de l'hôpital, le 14 janvier 2019, Carl Neely file à son bureau. Devant la porte, Gérard Jung en uniforme. Les deux hommes se saluent respectueusement. Une fois la porte refermée, Carl s'assied avec difficulté sur la chaise puis dit : « Quelles nouvelles m'apportez-vous, Monsieur Jung? »

Après quelques secondes de silence, son interlocuteur répond : – Les policiers de Sightview attendent avec impatience votre réponse à leur requête! Depuis quelques semaines, ils vous envoient à chaque semaine une lettre, car ils veulent une réponse claire de votre part.

– Désolé de ne pas avoir répondu à leurs lettres... J'étais un peu trop occupé ces derniers temps...

– D'ailleurs, voilà une cohorte de sept policiers qui sont devant l'entrée principale de notre Département.

– Faites-les entrer en s'assurant qu'ils laissent leurs armes! Et vous, Monsieur Jung, restez proche pour les avoir à l'œil.

– Oui, Monsieur Carl Neely.

Gérard Jung fait un salut militaire et sort du bureau.

Cinq minutes plus tard, sept policiers avec l'insigne de Longview entrent dans le bureau de Neely, suivis de Gérard Jung. Ils s'alignent devant le chef policier. Jung commente : « Monsieur Neely, ces messieurs n'ont aucune arme sur eux. »

Carl Neely s'adressant aux policiers : – Messieurs, si je comprends bien la raison de votre visite, c'est pour me convaincre d'être votre chef en remplacement de feu Monsieur Mathieu Delangel?

Les sept policiers répondent à l'unisson : – Oui!

– Par contre, êtes-vous sûrs que vous ne remettrez pas en question mon autorité, surtout que vous n'avez quand même pas oublié la triste réputation que j'ai dans votre ville, celle d'un alcoolique qui changeait de personnalités?

L'un des policiers de Sightview répond : – Nous ne nous laissons pas convaincre par des fausses rumeurs! Apparemment, vous vous êtes repris!

– Merci de me flatter, mais, franchement, vous m'étonnez! Êtes-vous sûrs de ne pas avoir pris un verre de trop?

– Non, Monsieur Neely!

– Désolé! Êtes-vous sûrs avant de proposer mon nom au poste, de vérifier si l'un de vos collègues ne serait pas intéressé à occuper le poste?

– Monsieur Neely, nous nous sommes réunis auparavant, mais comme personne n'était intéressé, nous avons proposé différents noms d'anciens collègues qui ne travaillent plus à Sightview. Aucun n'était intéressé, donc vous êtes le seul candidat qui nous reste. S'il vous plaît, sauvez la police de Sightview!

Carl Neely observe attentivement son interlocuteur, comme s'il lui cherchait une intention secrète. Après plusieurs minutes de silence, il soupire et dit : « Vous devez savoir une chose, chers anciens collègues! Je n'ai jamais voulu être chef policier de ma vie, surtout après mes expériences de chef policier de juin 2005 à janvier 2006 pour les villes de Demonville, Plytoview et Adesview... J'imagine que je dois avoir la réputation d'un alcoolique, un fou paranoïaque et un homicide... Ah oui! Sans oublier que vous devez me considérer comme un menteur, puisque je me suis présenté sous le pseudonyme de Hermann Ehrlich il y a... neuf ans... Et vous voulez qu'un tel homme soit à la tête de votre police? Pauvres vous! Avez-vous la mémoire courte? »

Un autre policier répond : – Tous mes respects, Monsieur Neely, mais nous avons déjà entendu un discours semblable de nos collègues malintentionnés: soyez-en rassuré, nous les avons forcé à ce qu'ils démissionnent...

Carl Neely, ironiquement : – Merci, Monsieur, de prendre autant de précautions pour un vieux grincheux de mon espèce!

Le policier de Sightview : – Par ailleurs, nous formons votre protection rapprochée, comme vous l'a sans doute mentionné le sergent George Anderson.

Carl Neely : – Oui, en effet, je m'en souviens.

– Et bien! Vous voyez que le sergent ne ment pas! Il est un honnête homme.

– D'accord, je me rends à l'évidence... Alors.... J'accepte votre proposition! Me voilà chef policier de Grandview et de Sightview!


Les sept policiers, dans leur joie, lui donnent une bonne accolade amicale et masculine; Gérard Jung regarde depuis le coin du bureau où il se trouve, assis sur une chaise. Les policiers de Sightview saluent respectueusement Carl Neely, qui remet à l'un d'eux, une lettre dans laquelle il affirme répondre favorablement à leur requête. Gérard Jung, lorsque les policiers de la ville voisine sortent du bureau, se lève de sa chaise et dit : « Félicitation! Vous êtes définitivement un honnête policier qui assume avec beaucoup de sérieux ses fonctions! Tous mes respects! » Le policier de Grandview salue respectueusement son supérieur, qui est perdu dans une vision à distance qui se manifeste à son esprit. Dans cette vision, il voit un mendiant dans une rue de Grandview, armé d'un couteau, qui semble l'attendre. Fin de la vision. Carl Neely lui raconte sa vision à distance et lui bredouille de rester dans son bureau. Il lui suggère d'être son garde du corps lorsqu'il reviendra chez lui, car cette présence d'espion déguisé en mendiant n'annonce rien de bon... Heureusement pour Neely qu'il prend cette précaution: Jung, ayant aperçut le mendiant, le maîtrise au moment où il voulait passer à l'attaque. Et Gérard Jung revient à la station de police pour procéder à une interrogatoire, tandis que Carl Neely revient tranquille chez lui. Natalie lui rapporte les propos d'Ivan Prorokić quant au moyen de se débarrasser de James Jones. Il remercie sa belle-fille.



À Sightview, lorsque les policiers annoncent à leurs collègues la nomination officielle de leur nouveau chef, tous laissent éclater leur joie... C'est la fête dans le Département de police. En effet, Carl Neely se présente en personne le lendemain, à la joie de tous. Il nomma Samuel Reinach pour chef adjoint sur le terrain (autrement dit, le policier de confiance qui lui rapporte les faits les plus importants de Sightview). Tous accueillent par des applaudissements la nouvelle.




5 février 2019, Département de police de Grandview, 14h.


Carl Neely se concentre sur les rapports que lui ont soumis des policiers. Ses sept gardes du corps sont assis sur des chaises un peu en retrait. Il les remercie de leur dévouement, car ils lui ont sauvé plusieurs fois la vie, surtout lorsqu'une petite bande de criminels voulaient le tuer alors qu'il patrouillait Grandview à la fin janvier, ou encore lorsque deux hommes masqués et armés voulaient mettre fin à ses jours ici-bas.

Quelqu'un frappe à la porte. « Qui-est-ce? »

– Le policier James Jones.

– Quelle est la raison de votre visite?

– Une plainte qui a été déposée contre un membre du corps policier de Grandview.

L'un des gardes du corps chuchote au chef policier : – Monsieur Neely, c'est une arnaque!

Gérard Jung commente : – En effet, si une plainte a été déposée contre l'un des policiers, seul vous, en tant que chef, peut lire ces plaintes, et non un autre policier.

Carl Neely : – Ça ne me dit pas si je dois le laisser entrer ou non! Il est une mauvaise langue qui fera courir toutes sortes de rumeurs sur mon compte.

Gérard Jung : – Dites-moi depuis quand vous vous préoccupez de ce que les autres disent de vous? Je vous croyais plus sérieux que ça!

Carl Neely : – Désolé, je dois vous avouer que je m'intéresse aux rumeurs depuis que j'avais divorcé d'avec ma seconde épouse, mais aussi depuis ma dépression avant mes troisièmes noces.

Devant la porte, James Jones, impatient : – Monsieur Carl Neely, puis-je entrer?

– Non, je suis occupé!

Furieux, le policier retourne sur ses pas.


Une semaine plus tard, le 12 février 2019, James Jones se rend à l'avis des Langowski: il doit se résoudre à tuer Carl Neely par des moyens occultes... Le 13 février, il le photographie de dos et apporte cette photographie aux espions polonais, qui débutent le soir même un sombre rituel. Carl Neely les voit dans une vision à distance, ce qui l'exaspère... Heureusement, Paul Eastman, en rêve, lui donne un conseil amical, à savoir de déposer des branches d'aubépine et de charme sur les différentes portes de sa maison, afin de se protéger contre la magie noire. Le lendemain, Carl raconte à sa femme son rêve et tous les deux se mettent à couper les branches. Un peu avant le coucher du soleil, ils les placent en arc sur les différentes portes de leur maison. Le chef policier a une nuit tranquille.


Une semaine plus tard, James Jones, ayant entre-temps jeté des sorts près du bureau de Carl Neely, s'étonne de le voir encore bien vivant. Il demande aux magiciens polonais d'être plus efficaces; une semaine plus tard, rien. Par contre, c'est Jones qui commence à en ressentir les effets... Le policier, furieux, tua les magiciens puis se tire une balle dans les tempes. Devenus âmes errantes, Romano les accueille avec lui et tous disparaissent, aspirés par le souterrain. Ils sont suivis par Marianne Bazra-Neely, le Dr. Adrien Ziółkowski, Иванна Анатольевна Филимонов, le Dr. Dominik Żuławski, Cecylia Palka-Żuławski, le Dr. Алексей Ильич Жуков, Daria Olejniczaka et le Dr. Calvin Byrd. Ces méchantes âmes ont compris qu'elles ont perdu leur influence sur Carl Neely. Quant à Robert Langowski, à Bronisław Langowski et à Henry Eaton (ce dernier a d'ailleurs, entre-temps, essayé plusieurs fois d'embaucher des tueurs à gages pour se débarrasser de Carl Neely), eux, ils connaissent une fin proportionnelle à leurs œuvres : froidement assassinés par des agents de l'Agencja Wywiadu.


Ivan Prorokić en informe aussitôt Natalie Mylord qui transmet la nouvelle à Carl Neely. Malgré qu'il est son dernier ennemi de ses vies passées, il ne peut pas le haïr; il lui fait pitié avec son haine insatiable.



Quelques jours après, les bonnes âmes errantes que sont Daniel Miloshevitch, Ivan Prorokić, Victor Ferbovani, David Lévêque, Francis Mandeville, Lada Bogdanović, Zbigniew Kwiatkowski, Bogdan Gronkowski, Bogusław Bukowski, Piotr Wozniak, Maria Dobrowolska-Wozniaka, Florian Zawierucha et Борис Влади́мирович Боголюбов, rassurées pour la sécurité de leur protégé (Carl Neely), partent dans la Lumière après l'avoir béni, lui et sa famille. Carl Neely, depuis, assume avec une grande joie ses fonctions de chef policier de Grandview et de Sightview; les enfants, eux, grandissent en taille et en sagesse; Tricia, toujours aussi bonne épouse, s'occupe avec diligence de la maisonnée. De plus, ses petits-enfants aussi vont très bien, de même pour son fils David et sa bru. Avec le temps, Natalie Mylord se trouve un petit copain (Francis Ranko), qui devient ensuite son époux en 2020. Bref, Carl Neely est comblé après autant de malheurs. Enfin sont terminées ses drôles de mésaventures ! Enfin un peu de paix après autant de tempêtes !

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