Inspecteur Carl Neely

Chapitre 5 : Suite et fin des enquêtes mystérieuses (1)

8190 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 8 mois

Dijon

Carl Neely et les Clancy sont arrivés à Dijon depuis deux jours. L'appartement des Clancy est au-dessus de celui de Carl Neely. Le détective de Grandview, très déprimé, se promène, dans les rues et les parcs de la ville. En s'assoyant sur un banc, il est transporté dans une vision.

Il voit l'Hollandais du XVIIIᵉ siècle, Monsieur Van den Berg, dans la trentaine, sortir de sa maison, embrassant avant sa femme, pour aller au travail. Carl Neely, le voyant, pense :

« Cet homme est responsable, un bon père et un bon mari. Sans l'ombre d'un doute. »

L'homme se rend jusqu'à son commerce et salue son associé, un homme un peu plus vieux que lui. Van den Berg lui dit :

— Bonjour, Monsieur Huisman.

— Le bonjour à vous aussi, Monsieur Van den Berg.

— Comment se passe la transaction avec Monsieur Maillard, notre homologue français ? Avez-vous eu beaucoup à négocier, comme d'habitude ?

— Non. Il a accepté tous les prix que je lui aie proposés, sans rien discuter.

— Bizarre... Que lui est-il arrivé pour changer ainsi de comportement ?

— J'ai appris que son fils aîné, Bertrand, est mort au front. Que c'est triste pour un père d'entendre que son fils meurt avant lui. J'ai tâché de le consoler. Au moins je suis parvenu à lui arracher un faible sourire et une petite négociation de prix.

— Que Dieu ait l'âme de Bertrand Maillard. J'envoie toutes mes condoléances à Monsieur Maillard et à sa famille. Au moins il lui reste encore son fils benjamin, Arnaud, même s'il est beaucoup moins compétent que l'aîné au commerce, je le sais pour l'avoir entendu de Monsieur Maillard lui-même. 

Sur ces mots, les deux associés se quittent, Monsieur Huisman demeure dans la salle pour fixer le prix du fromage, alors que Monsieur Van den Berg sort pour aller auprès des fermiers leur acheter leurs produits. Une fois retourné chez lui, Monsieur Van den Berg planifie un voyage à Dijon avec sa famille en juillet. Saut temporel. La famille est à Dijon, mais l'homme ignore qu'il est suivi par son frère. Son frère, un an plus jeune, vêtu en militaire, le filait et murmure à lui-même :

— Hugo, tu regretteras amèrement de t'être imposé à notre père pour reprendre le commerce. La vengeance est un plat qui se mange froid.

Sur ces mots, le jeune homme s'éclipse.

Fin de la vision.


Carl Neely note la vision, perplexe, ayant la vague impression d'avoir déjà ces hommes. Il réfléchit et trouve que Hugo Van den Berg lui ressemble beaucoup, alors que l'associé, Monsieur Huisman, malgré toutes les différences physiques, lui rappelle Jim Clancy, et le frère perfide de Monsieur Van den Berg ne lui rappelle, pour l'instant, personne qu'il ne connaît. Le détective note ses réflexions et rentre chez lui, ne sachant trop que penser. Partagé entre les pensées positives de sa défunte épouse et les pensées négatives de ses ancêtres, il sort de son porte-feuille les photographies de mariage avec Mila Vasilieva et de la petite Marie, promenant son regard de l'une à l'autre pendant quelques minutes, puis soupire, se lève de sa chaise et part manger son déjeuner, une quiche lorraine.

Une fois qu'il a terminé de se nourrir, il pense à voix haute :

— Allez Carl, t'es capable ! Au moins pour ma Marie! Je ne peux pas et je ne veux pas lui faire honte. Je dois mener à bien cette enquête, toute folle qu'elle est. Il ne me reste qu'à fouiller les archives de Dijon, puis d'aller à Londres, au Bethlem Royal Hospital, entre autres, et fouiller les archives de Lille. Une fois l'enquête terminé, je reviens à Meyrargues pour tout expliquer à ma Mila, puis, en famille nous revenons à Grandview. J'espère au moins pouvoir négocier la garde partagée de Marie, mais nous verrons rendu là.

Sur ces mots, le détective sourit à lui-même comment tout est simple et facile... au moins dans sa pensée... mais sa mine s'assombrit lorsque les mauvais esprits lui rappellent les évènements de Marseille, le déprimant beaucoup. Carl Neely décide de sortir à l'extérieur pour ne plus penser à ses enquêtes et joue le touriste pour le reste de la journée, lunettes fumées sur le nez, appareil photo autour du cou, arme de fonction à sa ceinture et gilet pare-balles, bien cachés par la grande chemise bleue, et documents d'enquête dans son sac. Au cours de ses promenades, il rencontre Jim Clancy et sa famille au parc. Les enfants jouaient sous la surveillance de Mélinda Gordon, alors que Jim Clancy a rejoint Carl Neely, surtout qu'il voit à la droite du détective Camille Deschamps-Neely et, à sa gauche, Jean-Antoine-Philippe-Adolf et François-Paul de Kermadec avec un sourire ironique aux lèvres. François-Paul de Kermadec affirme à son père :

—Père, j'ai une idée pour notre descendant... Ah ! Ah ! Ah !... il ne s'en remettra pas... Ah ! Ah ! Ah !

— Dit ton idée, fils, lui réplique son père d'un ton irrité, je ne lis pas les pensées.

— Ah ! Je le sais bien, mais, dit-il en désignant de la tête Camille Deschamps-Neely, il y a un témoin indésirable. 

Les deux esprits errants démoniaques ont parlé ainsi et ils disparaissent de la vue de Jim Clancy. La défunte épouse profite de l'absence des méchantes âmes pour insuffler à son mari un optimisme et un espoir dans son enquête. Aussi elle ne cesse de murmurer pour elle-même et pour son mari les deux derniers vers du chant patriotique serbe Ко то каже, ко то лаже, Србија је мала (Qui dit, qui ment, que la Serbie est petite ?), à savoir

Није мала, није мала, увек ратовала, [Elle [la Serbie] n'est pas petite, elle n'est pas petite, elle a toujours fait la guerre,]

И опет ће, и опет ће, робовати неће. [Et elle la refera, et elle la refera, elle ne sera pas esclave.]

et un vers de Христе Боже (Le Christ notre Seigneur), à savoir

Одлазимо да их победимо! [Nous partons pour les vaincre !]


L'ambulancier ne pouvait s'empêcher de sourire devant la scène, intriguant le détective, qui, lorsqu'il lui explique, est devenu plus ému, lui rappelant des heureux souvenirs avec sa première épouse. Il dit à Jim Clancy :

— Ces vers de chants patriotiques serbes sont ce qu'elle me chantait lorsque j'étais fatigué ou désespéré de mes enquêtes. Je l'informais toujours de mes enquêtes, Camille était une associée pour moi par ses paroles réconfortantes. Je ne me confie pas autant à ma Mila comme je l'ai fait avec ma première épouse. Mais... ma Mila me manque... énormément... elle est ma femme... mon soutien, mon ancre, pour ne pas sombrer dans la folie des enquêtes.... ma fille aussi... Elles me manquent beaucoup.... c'est un vide incommensurable dans mon cœur.... depuis le divorce.... Je me sens tellement seul... je suis un navire à la dérive... je n'ai que mes enquêtes folles à penser.... À force d'y penser, je doute de mon jugement et de ma logique... je n'ai pas ma fille et ma femme pour me faire changer les idées... pour voir le côté lumineux et sans souci de la vie... je suis épuisé... fatigué... j'ai l'impression d'avoir dix ans plus que mon âge, j'ai l'impression que mes enquêtes m'ont vieillies.... je suis exaspéré,... fatigué... épuisé...énervé... à bout de nerfs....

Sur ces paroles, le détective soupire, au bord des larmes, les retenant avec difficulté. Jim Clancy, un peu gêné d'être en présence d'un moment si personnel pour son ami, s'éloigne un peu du banc où les deux hommes discutaient pour le laisser un moment seul avec ses souvenirs et pleurer s'il en ressent la nécessité. Après quelques minutes, Jim Clancy se rapproche de Carl Neely pour continuer leur discussion sur leur prochain endroit d'enquête.

Carl Neely lui affirme, sérieusement, comme si rien n'était :

— D'abord, nous fouillerons dans les archives de la ville. Ensuite, nous verrons, mais, dans tous les cas, nous ne resterons pas plus d'une semaine dans cette ville, puisque nous continuerons vers notre prochaine destination, à savoir Londres. J'ai déjà acheté les billets d'avion, puisque je ne pense pas qu'il soit nécessaire de passer plus de temps que sept jours dans cette ville. Nous avons suffisamment perdu notre temps.

L'ambulancier ne fait qu'hocher la tête pour toute réponse. Jim Clancy n'est pas rassuré lorsqu'il voit les deux esprits errants à la gauche du détective avec un sourire narquois. François-Paul de Kermadec murmure un monologue en français à l'oreille gauche du détective, ce qui contribue à assombrir sa mine et à adresser un sourire forcé à son ami, s'excusant de sa faiblesse, le quitte sans plus d'explication. Le chuchoteur d'esprits demande à Camille Deschamps-Neely si elle peut lui traduire les propos de l'esprit errant démoniaque. Ce qu'elle fait et Jim Clancy est sérieusement inquiet pour le détective, puisque l'esprit errant ne fait que lui répéter avec force suggestion, presque hypnotique, qu'il est incompétent et qu'il ne pourra mener à terme son enquête, étant donné qu'il est un mauvais mari et un mauvais père, or l'une et l'autre sphères sont indicatives de la sphère professionnelle. Et ces insinuations l'ont affectées, puisqu'il commence à y croire. Jim Clancy est sérieusement inquiet pour le détective, il a peur qu'il abandonne son enquête. L'ambulancier partage son inquiétude à sa femme.

Pendant ce temps, le détective, certes affecté par les insinuations de son ancêtre démoniaque, a décidé de déambuler sans but dans les rues pour se changer les idées. Ne voulant surtout pas abandonner son enquête, sa fierté et son honneur sont en jeux. Sans oublier qu'il veut coûte que coûte terminer son enquête pour prouver à sa ex-épouse, Mila Vasilieva, qu'il est un père suffisamment bon et un bon mari, digne, au moins, de voir sa fille et d'avoir une garde partagée. Carl Neely est sérieusement fatigué de sa famille et de ses visions, lui qui aspirait qu'à une vie privée, familiale, tranquille, sans grand émoi. Et que son seul tracas soit son travail avec ses enquêtes, mais le travail est le travail, alors que son foyer, sa famille, est son ancre, son point d'appui, son soutien pour ne pas devenir fou des enquêtes. Et son problème, maintenant, est qu'il n'a plus son ancre. Lors de sa promenade, Carl Neely s'arrête devant une boutique d'antiquités. Il rentre et regarde les objets, mais ne voit rien qui l'intéresse. Alors qu'il est sorti, il voit un homme vaguement familier dans la rue, l'un de ses cousins.

Comme il ne peut l'ignorer, il le salue et l'aborde en ces termes :

— Bonjour, mon cousin Ludovic-Emmanuel, vas-tu bien j'espère ?

— Oui. Et toi, Carl, tu vas bien j'espère, même si ta mine n'est pas à son meilleure. Veux-tu venir avec moi, discuter en privé autour d'un verre pour détendre l'atmosphère ?

— Hum... Carl Neely, hésitant entre une réponse affirmative et une réponse négative, finit par accepter l'offre, puisqu'il ne veut pas paraître malpoli après autant d'années et qu'il n'a aucune raison rationnelle pour refuser, même si Camille Deschamps-Neely fait tout pour le dissuader, mais rien n'y fait, ... J'accepte, alors à plus tard. Nous nous rencontrons devant cette boutique d'antiquités à 15 h 30.

Les deux cousins se séparent, chacun continuant leur route. Pendant toute sa promenade, Carl Neely réfléchit à qui lui fait penser son cousin, mais ne parvient pas à trouver avec lequel des individus de ses visions.

À 15 h 30, comme prévu, Ludovic-Emmanuel Hervé et Carl Neely vont ensemble dans un café, où le cousin du détective commande deux vodkas, l'une pour lui, l'autre pour son cousin. Le détective au moment où il voulait refuser l'offre de l'alcool, son arrière-grand-père maternel, François-Paul de Kermadec, le possède pour qu'il ne refuse pas l'offre et boit l'alcool comme s'il aurait bu de l'eau. Carl Neely (âme), commence à s'inquiéter pour son corps et regardant sa défunte première épouse à sa droite, a une idée. Après avoir bu le verre, Carl Neely (âme) essaie de revenir dans son corps, espérant chasser l'esprit errant qui possède son corps, mais sans grand succès. Ludovic-Emmanuel Hervé ne pouvait cacher son étonnement lorsqu'il voit la vitesse de consommation de son cousin, lui propose une tournée de gin. Malheureusement pour l'âme, elle n'est pas parvenue à avoir le contrôle de son corps. Après quelques verres d'alcool, le détective est manifestement ivre, alors que son cousin, plus résistant, ne semble pas affecté.

Puis les deux hommes s'échangent les nouvelles, le cousin du détective commence la discussion :

— Alors, Carl,tu m'étonnes, ne me dit pas que tu pensait te noyer dans le verre ? Bon, laissons la blague et quoi neuf ? Marié ? Père ? T'es en vacance ? Tu cherches une femme... ou une aventure ?

— Disons... que tout va mal....

L'âme de Carl Neely est parvenue à revenir dans son corps, à son grand désarroi, et il continue son discours d'une voix pâteuse.

— ... Je suis venu en France... marié et père d'une adorable fille.... venu pour le travail... avec un collaborateur... puis en quittant Marseille..., la voix du détective se brise et vide d'un trait ce qui restait de l'alcool dans le verre, je suis divorcé... avec interdit... de voir ma fille... tout ça à cause... d'une enquête... de merde... une putain d'enquête... de merde... enquête qui empoisonne ma vie et ... mon existence.... Je suis sérieusement fatigué de tout... de mon travail.... de la vie... Je ne sais que faire... ma vie n'a plus de sens.... Mais je m'efforce... pour les apparences... de terminer l'enquête folle... sans queue ni tête... insensée... J'ai l'impression ... de devenir un peu ... fou avec l'enquête...

— Allons cousin, remonte-toi le moral ! Tout ira bien ! Allons, une autre tournée, pour un kir !

Comme Carl Neely ne s'y oppose pas, le cousin commande l'alcool. Après avoir bu et payé la commande, les deux cousins sortent de l'endroit. Le détective, d'une démarche titubante, sort du café-bar, suivi par son cousin et les deux hommes se quittent. Dès que le cousin est parti, l'ancêtre alcoolique de Carl Neely le possède pour diriger le corps vers un autre café-bar, mais le barman refuse de lui donner l'alcool demandé, à savoir un Pousse-Rapière, puisque déjà ivre. Alors François-Paul de Kermadec cesse de posséder le détective. Carl Neely revient dans son appartement d'une démarche incertaine. Sur le chemin du retour, il rencontre les Clancy. Inutile d'insister sur l'étonnement de Jim Clancy lorsqu'il voit leur ami ainsi ivre. Jim Clancy décide de filer son ami, laissant sa femme et ses enfants continuer leur promenade. Carl Neely, devant son appartement, essaie de débarrer la porte, il y parvient après plusieurs tentatives, tout en murmurant des injures en français, en anglais et en bulgare. Camille Deschamps-Neely, qui est apparue à la droite de Jim Clancy, lui explique la situation de son mari, puis disparaît.

Une fois le détective dans son appartement, il décide d'aller faire un petit somme, question de ne pas se noyer dans l'alcool jusqu'à oublier son nom, même s'il est, présentement très fatigué, abattu, par son enquête folle. Au moment où le détective s'est allongé sur le lit, Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec le possède pour diriger le corps vers la cuisine et boire le vin qui s'y trouve, buvant verre après verre, il devient encore plus ivre qu'avant, faisant paniquer Camilles Deschamps-Neely qui apparaît devant Jim Clancy, suivi de Carl Neely. La femme pour lui expliquer la situation et lui demander d'intervenir, et le détective pour demander à Jim Clancy de ne pas intervenir, puisque, de toute manière, il est un cas perdu, trop manipulable et aisément possédé, et que ses ancêtres, en le possédant, s'ils veulent qu'il boive, il boira. Rien à sauver et rien ne peut les empêcher d'atteindre son but. Jim Clancy est déçu et étonné que le détective n'ait pas plus de volonté à lutter pour son corps et qu'il soit si amer et ironique envers celui-ci. L'ambulancier décide de forcer la porte pour trouver, affaler sur la chaise, le détective de Grandview dans un état d'ivresse assez prononcé, chantant à tue-tête certains vers de la chanson Ne me quitte pas de Jacques Brel, surtout les vers suivants :

Il faut oublier

Tout peut s'oublier

Qui s'enfuit déjà,

Oublier le temps

Des malentendus

Et le temps perdu

[... ]

Je ne vais plus pleurer

Je ne vais plus parler

Je me cacherai là

A te regarder

Danser et sourire

Et à t'écouter

Chanter et puis rire

Laisse-moi devenir

L'ombre de ton ombre

L'ombre de ta main

L'ombre de ton chien

mais, Ne me quitte pas 

Sur ces paroles, le détective possédé éclate d'un rire démentiel et moqueur. Carl Neely (âme), la mine inquiète pour son corps, commente à Jim Clancy :

— Vous voyez maintenant ce que je voulais vous dire... Ce corps est une épave à la dérive, rien à faire lorsqu'un esprit alcoolique veut boire, il boira.... Génial, je viens de m'ajouter un problème! Je pense que je ne pourrais pas m'en débarrasser si facilement. Les mauvaises habitudes sont faciles à implanter et difficiles à régler, surtout qu'il est difficile à reconnaître à soi-même que l'on est alcoolique.

Jim Clancy secoue la tête en signe de désapprobation des propos de Carl Neely (âme) et de l'état du corps du détective possédé et maîtrise facilement le détective avant qu'il est le temps de réagir, trop embrumé dans l'alcool pour l'avoir remarqué.

Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec affirme à Jim Clancy, mais surtout à Carl Neely (âme) d'une voix avinée, caverneuse et démoniaque :

— Alors, Carl Neely, reconnaît que tu n'es qu'un sombre imbécile, bon à rien, sauf pour boire. Reconnaît que t'es guère meilleur que tes ancêtres, arrête de prendre tes airs de sainteté et de sobriété. Apparemment, l'alcoolisme est une affaire de famille et est génétique, autant du côté paternel que maternel de ta famille. L'alcool comme remède à ta douleur, douleur de l'insuccès de ton enquête, douleur du divorce et douleur de l'impossibilité de voir ta fille, parce que t'es un mauvais père, presque infanticide... et homicide... Reconnaît-le que t'es un psychopathe sans futur et sans victime, sauf toi-même. C'est pour ça que tu bois, et que tu ne refuses pas mes possessions, pour te tuer, puisque ta vie ne mérite plus de vivre et tu le sait, tu ne mérite plus de vivre, mais t'as pas le courage pour te suicider avec ton arme de fonction.... sauf si...

Sur ces mots, le corps possédé se débat avec l'ambulancier, le frappe solidement dans l'entrejambe, faisant en sorte qu'il lâche les bras du détective qu'il tenait derrière le dos, se libère des liens, sort son arme de fonction et la pointe sur sa tempe.

Le détective possédé, regarde Jim Clancy, sourire ironique aux lèvres et hurle d'une ton démoniaque et triomphant :

— Monsieur Jim Clancy... dans mon arme, il n'y a qu'une balle. Je joue la roulette russe, c'est plus intéressant, excitant... et surtout un clin au faible de Carl pour les belles femmes Slaves... qui, par ailleurs sont belles... t'as du goût mon descendant pour choisir des belles épouses.... Alors à la prochaine...

Il dit et il appuie sur la gâchette, une détonation se fait entendre et Carl Neely (âme), malgré qu'il soit blessé par les propos de son ancêtre, décide d'agir pour faire dévier le coup. De son action sur le corps, le détective possédé a reçu la balle, non pas dans la tempe, qui serait une mort certaine, mais dans son bras gauche. Dès que le coup a été raté, Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec cesse de posséder son descendant. L'ambulancier appelle les urgences et fait tout pour aider son ami. Carl Neely est amené aux urgences et est soigné immédiatement. Des gendarmes sont arrivés, demandant à Jim Clancy les évènements. L'ambulancier leur explique, en omettant la partie avec la possession et les informations des âmes, tout ce qui est arrivé.


Le lendemain après-midi, Carl Neely, remis de l'alcool de la veille et de sa blessure au bras, informe Jim Clancy qu'ils iront faire un tour dans les archives de la ville. En se rendant jusqu'au bâtiment, Carl Neely voit son cousin Ludovic-Emmanuel Hervé sur le trottoir à contre-sens, il se penche vers Jim Clancy pour lui murmurer :

— Restez en retrait. Il est l'un de mes cousins, c'est affaire de famille.

L'ambulancier hoche la tête et laisse le détective le dépasser d'un mètre. Carl Neely colle sur son visage son sourire le plus hypocrite de son existence, faux sourire et informe en français son cousin :

— Ludovic, salut ! Je dois te laisser, malheureusement, je n'ai pas le temps de prendre un verre, je suis au travail, mon enquête m'appelle. À la prochaine.

Le cousin, étonné du refus, le salue et continue son chemin. Jim Clancy sourit lorsqu'il voit Camille Deschamps-Neely encourager son mari, alors que François-Paul de Kermadec essaie aussi d'influencer le détective. Les deux amis se rendent à leur destination. Jim Clancy cherche sur les de Kermadec et les Hervé dans les archives, alors que Carl Neely cherche sur les divers individus de ses vies passées. Chacun des hommes trouve des informations intéressantes, ils font les photocopies des documents, rangent les dossiers à leur place, le détective de Grandview récupère toutes les photocopies dans son dossier, remercie son ami et collègue et les deux hommes rentrent chez eux. Carl Neely, lisant les documents, est perplexe, comprenant François-Joseph Hervé, certes résistant, s'opposant au nazisme, est mort tué par un nazi. En lisant l'un des documents, il est transporté dans une vision.

Il voit François-Joseph Hervé, âgé de trente ans, au travail, courtiser une belle jeune femme, se comprenant à demi-mot pour une aventure. Le détective entend une voix lui dire que le talon d'Achille de cet homme était les belles femmes, malgré le fait que sa femme soit fort belle, et c'est ce défaut qui a provoqué sa mort, puisqu'il était tombé sur une belle vipère qui l'a trahi à un nazi, un autre amant de la femme, pour le tuer.

Fin de la vision.


Le détective note la vision et range les papiers dans son dossier consacré à sa famille. Carl Neely pense :

« Sérieusement, je ne m'intéresse pas à savoir les croustillants de ma famille. C'est eux qui paieront pour leurs crimes, pêchés et mauvaises conduites... D'ailleurs, qui suis-je pour les juger ? Je ne suis guère meilleur que mes ancêtres, donc évite de les juger trop rapidement. »

Il continue à lire un document curieux, un registre de mariage, de naissance et de décès et l'enquête des policiers de l'époque concernant Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec. Ce dernier, en premières noces, était marié à Anne Benarola et le couple, neuf mois après leur mariage ont un garçon, prénommé David. L'épouse et le bébé sont morts peu de temps après. L'enquête conclut un homicide, mais ignore le meurtrier. Lorsqu'il lit ces lignes, Carl Neely pense :

« Le sataniste est non seulement occulte, mais menteur, menteur éhonté, si mes collègues de l'époque n'ont rien doutés. »

Une fois qu'il range les documents et les feuilles de note rattachés à sa famille, le détective soupire en voyant les documents qui lui restent, il n'a que trois documents rattachés à ses vies passées, deux sur Helen Greenwood-French et un sur Hugo Van den Berg. Il commence par lire ceux sur l'Anglaise. Les lettres sont des lettres d'une correspondance ente un aliéniste français et le docteur Jean-Marie Alberti du Bethlem Royal Hospital au sujet de la patiente, des diagnostics et des remèdes. Certaines méthodes mentionnées relèvent, selon le détective, de la torture et du sadisme et non de l'aide. Il range les documents. Il lit la lettre de l'Hollandais. Lettre d'affaire avec un homologue français, sans grand intérêt pour le détective, même si que la lettre est bizarre. Mais, lorsqu'il lit la lettre, il est transporté dans une vision.

Il voit Hugo Van den Berg discuter avec un homologue français concernant une certaine vente, à l'extérieur du bâtiment, caché à l'ombre d'un arbre, son frère l'épiait, un sourire malsain aux lèvres. Il murmure :

— Frère, tu paieras... J'ai ma vengeance...

Il rédige une lettre, qui est la lettre que le détective tient entre ses mains. Une lettre dans laquelle il est possible de trouver des allusions d'une collaboration.

Saut temporel.

Cette lettre, comme plusieurs autres, toutes aussi fausses, sont apportées au tribunal comme preuve de la collaboration d'Hugo Van den Berg avec l'ennemi, les Français. Saut temporel, le frère, content du verdict, rit en lui-même, mais une voix dit au détective que Caspar Van den Berg ne profite pas de la mort de son frère, étant poursuivi par lui, le rendant presque fou, et il commença à boire pour oublier ces persécutions et meurt à un âge avancé.

Fin de la vision.


Carl Neely note la vision et range les papiers et feuilles de note dans le bon dossier, tout en réfléchissant sur Casper Van den Berg, soudainement, après une vaine heure à essayer de trouver l'individu correspondant, il trouve la similarité de Casper avec son cousin Ludovic-Emmanuel Hervé. Il prend en note l'idée et sort se promener dans un parc pour se changer les idées de ses enquêtes qui commencent à lui devenir de plus en plus oppressantes.


Le soir, après le souper, le détective sort faire une petite promenade dans les rues, pour ne pas vider la bouteille de vin tellement il est fatigué de ses enquêtes et influencé par François-Paul de Kermadec. Bien sûr, Camille Deschamps-Neely encourage son mari à ne pas lâcher l'enquête, à ne pas s'abandonner, au moins pour la petite Marie, il faut qu'il soit un bon père. En plus s'il pense reconquérir sa femme, sa Mila. Camille Deschamps-Neely, très fâchée après les deux méchants ancêtres, s'est décidée de tout faire en son pouvoir pour que son mari n'abandonne pas l'enquête, revient auprès de sa troisième épouse pour vivre avec elle, la remarier et élever leur fille. Pour ce faire, elle influence positivement Carl Neely. Au retour de sa promenade, le détective appelle son frère pour l'informer des derniers résultats de son enquête. Camille Deschamps-Neely soupire et explique pour une énième fois à son mari qu'il doit se méfier de Jack, mais rien n'y fait. Alors une idée arrive à Camille Deschamps-Neely qui sourit et disparaît pour réapparaître chez Jack Neely, à sa droite, l'influençant pour qu'il commette des lapsus. Après la conversation, Carl Neely est perplexe des lapsus, les trouvant fort bizarres, mais ne les relient pas avec lui, à sa situation. Le soir, le détective s'endort d'un sommeil léger, après plusieurs minutes à réfléchir sur ses enquêtes, à tourner et retourner les possibilités.


Le lendemain matin, le détective frappe à la porte de son ami, l'informe des derniers résultats de ses enquêtes et lui affirme :

— Nous avons encore deux jours avant de quitter la ville. Je pense que nous avons récupéré le maximum d'informations, n'est-ce pas ?

— Je le pense aussi, lui réplique Jim Clancy.

— Faux, lui réplique Camille Deschamps-Neely, vous avez oublié de voir la bibliothèque de la ville, mais ne fouillez pas son sous-sol.

— Au contraire, dit François-Paul de Kermdec, il faut qu'il y va, il comprendra beaucoup de détails sur la famille. Ah ! Ah ! Ah !

— Finalement, dit le chuchoteur d'esprits, il faut que nous allons à la bibliothèque, mais vous devez éviter le sous-sol.

— Pour quelle raison ?

— Je l'ignore, mais c'est pour vous. Si votre épouse vous déconseille d'y aller et que votre ancêtre alcoolique et démoniaque vous le conseille, à votre place, et en ami, je vous conseillerais d'écouter votre épouse et de ne pas y aller.

— D'accord. Alors allons-y ! Ainsi, demain, nous pourrons être des touristes, sans penser à mes enquêtes. Enfin !

Sur ces mots, les deux esprits errants et les deux hommes partent à la bibliothèque. Une fois rendue à la bibliothèque, François-Paul de Kermadec essaie d'influencer son descendant pour qu'il aille au sous-sol, en jouant sur la carte de la rationalité, alors que Camille Deschamps-Neely essaie d'influencer son mari en lui rappelant ce qui s'était passé la dernière fois qu'il n'a pas écouté le chuchoteur d'esprits. Carl Neely, partagé entre les deux idées, hésitant, faisant un pas vers l'escalier, retire son pied et décide de ne pas aller voir le sous-sol, au grand bonheur de la défunte épouse et de Jim Clancy, alors François-Paul de Kermadec part, fâché de n'avoir pas réussi son coup, mais un sourire se dessine sur ses lèvres avant de disparaître de la vue de l'ambulancier. Une fois que Carl Neely a récupéré tous les documents et livres qui présentent un intérêt en rapport avec les Kermadec et les Hervé. Certains livres qui auraient appartenus au Kermadec, portant leur ex-libris, sont des livres occultes, de magie noire. En feuillant rapidement l'un de ces livres, le détective de Grandview est transporté dans une vision.

Il voit Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec pratiquer des arts occultes à partir de ces livres, dont certains sont légués à son fils, François-Paul. Une voix lui dit que François-Paul de Kermadec était conscient de ces livres et pratiquait l'occultisme. Ainsi, père et fils tuaient, assassinaient, ruinaient des vies des hommes avec la magie noire, en plus d'en tuer littéralement certains de leurs propres mains, mais comme Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec, pour ne pas être poursuivi par les esprits de ceux qu'il a tué, fait un rituel pour pousser toutes les conséquences sur son fils, qui, lui, dès que les âmes errantes sont venues à lui, le poursuivant inlassablement, il a commencé à boire, à être alcoolique.

Fin de la vision.


Le détective rapporte à son associé sa vision et commente :

— La famille est franchement plus cinglée que ce que je l'imaginais.. Mais sérieusement, si mon arrière-grand-père n'a rien trouvé de mieux que de boire, c'est son problème, pas le mien.... Je suis certainement déprimé depuis mon divorce, mais... je garde espoir d'obtenir la garde de ma Marie, ma petite Marie, mon rayon de soleil... je tâcherais de me racheter pour elle.. pour essayer... d'être un bon père.. , dit-il d'une voix brisée, tout fou que je suis...

Jim Clancy hoche la tête pour toute réponse et espère que Carl Neely retrouvera son optimisme bientôt. Camille Deschamps-Neely ne cesse de l'encourager à continuer à son enquête et à garder espoir de revoir sa fille et son épouse, alors que les deux esprits démoniaques d'ancêtres fascistes ne cessent d'essayer de déprimer le détective. Les deux hommes se quittent. Jim Clancy rejoint sa femme et ses enfants, alors que Carl Neely, lunettes fumées sur le nez se promène dans la ville comme un bon touriste, admirant la beauté architecturale de la ville, pour un peu se changer les idées de ses enquêtes. Le reste de la journée se passe bien pour le détective et les Clancy.


Le lendemain, comme il pleuvait, le détective n'était guère d'humeur de sortir de son appartement, alors il reste dans son appartement, feuilletant ses papiers d'enquête, les lisant et les relisant, tout en se demandant s'il trouve d'autres associations des individus de ses visions avec les individus de sa famille, mais ne trouve rien. Il soupire, exaspéré et fatigué par ses enquêtes, commence à être influencé par ses ancêtres, alors que Camille Deschamps-Neely essaie de l'encourager.

Le détective, entre deux pensées contradictoires, commence à sentir un mal de tête. Il part s'allonger sur le canapé et mène un monologue à voix haute :

— Bon, Carl, quel est le bilan de ton enquête et de ta vie ? Pour l'enquête, tu commences à comprendre qu'il faut se méfier de certains individus, mais au moins, j'ai mon frère, même si son lapsus est bizarre, mais ce ne doit être qu'une erreur, je ne peux me permettre d'être paranoïa, et Jim Clancy à qui je peux faire confiance. Je comprends que mon erreur qui cause ma perte dans chacune de ses vies sont ma confiance en des mauvaises personnes, mon mauvais jugement. Et pour éviter de refaire cette même erreur, je ne dois pas faire confiance aux mauvaises personnes... Facile à dire... Pour ta vie..., Carl, il vaut mieux que je n'en parle pas... le bilan est plutôt... malheureusement... négative. T'as quarante-et-un ans, t'es seul, divorcé..., père irresponsable qui courre après des enquêtes impossibles plutôt que d'avoir une vie tranquille... tu ne peux même pas voir ta fille... tellement que t'es mauvais père..., le détective éclate en sanglots, puis se ressaisi et continue son monologue d'une voix brisée, t'es un pauvre imbécile, idiot, et de surcroît, très facilement influencé par toutes sortes d'âmes errantes d'ancêtres psychopathes, démoniaques et méchantes et alcooliques... C'est vrai, Carl, tu vaut rien.., quelle vie, quel... triste bilan.... tu me fais pitié... je me demande même... si je ne suis pas différent des autres de la famille..., Carl, t'es peut-être pas alcoolique, mais... reconnaît ... que tu pourrais avoir un problème avec l'alcool.. je sais que c'est difficile à reconnaître... mais, au moins pour la façade, contrôle tes pulsions sadiques et psychopathes et tes pulsions d'alcoolique.. que tu ne veux pas reconnaître... Carl, je me demande même pourquoi... t'es encore en vie... t'es une perle...

Le détective, déprimé par son monologue, par son bilan négatif, puisque le seul point positif est d'avoir une fille, fille qu'il ne pourra pas voir grandir, par sa propre faute, se lève, se dirige vers ses papiers et sort des photographies de son porte-feuille, photographie de son mariage avec Mila Vasilieva et une photographie de la petite Marie, et sourit faiblement.

Il murmure en bulgare :

— Ma Mila et ma Marie, vous me manquez énormément... mais vous êtes aussi ma seule motivation pour continuer à lutter, à ne pas abandonner l'enquête et à ne pas se laisser aller à la dérive... sinon... je le reconnais... j'aurai depuis longtemps cesser mon enquête.... et, peut-être commencer à boire.... Comme quoi, je ne suis guère meilleur que les autres de la famille... Je vous aime beaucoup, mes amours, ma Mila et ma Marie. Je me promets que je mènerais dans la mesure du possible à bien mon enquête, pour ne pas vous faire honte.

Sur ces mots, Camille Deschamps-Neely sourit à l'esprit combatif de son mari, contente qu'il n'ait pas cédé aux insinuations des mauvais esprits. Mais, la défunte première épouse se réjouit trop tôt, puisque, vers la fin de la journée, l'enthousiasme du détective n'est plus présent, cédant la place à un pessimisme sans nom. À l'heure du souper, Carl Neely prend un autre verre de vin pour se consoler, mais s'arrête après le verre, question de ne pas s'enivrer et être inapte à partir pour Londres ou que Jim Clancy ait des doutes sur ses consommations.


Le lendemain matin, Carl Neely, Jim Clancy et sa famille prennent l'avion pour Londres.



Londres

Le détective de Grandview et les Clancy sont à Londres. Ils se laissèrent une journée pour se reposer du voyage et visiter la ville. Carl Neely, qui s'est mis en mode touristique pour la journée, lunettes fumées sur le nez et, incorrigible qu'il est, ne s'est pas départi de son gilet pare-balles et de son arme. Dès que le détective s'assoit sur un banc, il est transporté dans une vision.

Il voit l'homme de l'Antiquité devant le tribunal, se défendant de toute collaboration avec les Grecs, puisqu'il ne participe pas aux décisions, n'étant qu'un simple soldat mobilisé, mais le juge n'est pas convaincu de son plaidoyer, le condamne. Changement de décor, un peu plus tôt, le juge se rencontre avec le père et le frère de l'homme, l'homme s'appelle Alexandre selon la discussion, pour s'entendre sur sa perte. Le juge trouve le citoyen qui est l'assassin d'Alexandre, puisque cet homme, selon les propos d'une voix, est un collaborateur avec l'ennemi, entretenant une relation sexuelle avec l'un des généraux d'Agamemnon.

Fin de la vision.

Le détective de Grandview note la vision, perplexe, et réfléchit sur l'identité du juge de l'assassin qui lui sont familiers, le juge n'est nul autre que son cousin, Ludovic-Emmanuel Hervé, l'assassin lui rappelle son propre frère, Jack Neely et l'amant avec qui l'assassin et traître entretient une relation est John Calvaro. Le détective prend note de ses idées, mais refuse d'y croire, surtout pour son frère, étant abasourdi par sa conclusion. Dès qu'il formule à voix haute ses conclusions, Camille Deschamps-Neely se réjouit que son mari doute de son frère. Le détective de Grandview, partagé entre un doute sur son frère et une confiance en son frère, commence à hésiter et douter de ses conclusions et à avoir mal à la tête. Il range ses feuilles d'enquêtes et sort à l'extérieur se changer les idées. Le reste de la journée se passe en mode touristique pour le détective. Après le souper, le détective s'encourage à voix haute pour son enquête en pensant à sa fille, à sa Marie.

Le détective est clairement désespéré et seule l'énergie du désespoir le maintien pour ne pas abandonner son enquête, en plus de sa volonté à voir sa fille, à la voir grandir et qu'elle soit heureuse avec son père. Il dit, sortant les photographies de mariage et de sa fille, avec un faible sourire :

— Carl...lâche pas, si tu veux voir ta fille, la voir grandir... et peut-être prouver à Mila que t'es un bon père, responsable... Allez, si à Belview t'as pas sombré dans un désespoir innommable et dans l'alcoolisme, alors tu ne peux pas maintenant, t'es père, t'as une motivation pour ne pas dériver et pour demeurer responsable... Allez.. reprend-toi en main, mon vieux, surtout que t'es à deux doigts de réussir ton enquête folle, t'as encore deux semaines et c'est fini! Je reviens auprès de Mila, je rentre à Grandview et je négocie la garde partagée de Marie, à défaut de ne pas revenir avec Mila, même si qu'elle me manque beaucoup... Encore quatorze jours.... encore deux semaines... t'es capable, Carl Neely, ... Je suis capable.

Le détective, sur ces paroles encourageantes, part dans sa chambre dormir l'esprit tranquille et content. Camille Deschamps-Neely, heureuse de son influence positive sur son mari, veille sur lui. Alors que Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec et François-Paul de Kermadec, mécontents que leur influence n'ait aucun effet sur Carl Neely réfléchissent à un moyen pour déprimer le détective, puis disparaissent, un sourire malsain aux lèvres.


Le lendemain matin, le détective se lève frais et dispos, et de bonne humeur. Il décide, secondé par Jim Clancy, d'explorer les archives de la ville pour trouver des informations concernant Helen Greenwood-French, les Neely, les Hervé et les De Kermadec, mais ne trouve rien d'intéressant. Le détective de Grandview rapporte à son ami les conclusion de la veille. Jim Clancy dit au détective :

— Monsieur Neely, votre bonne humeur et votre volonté à ne pas abandonner l'enquête me réjouis beaucoup. Félicitation! Il serait dommage, si près du but, d'abandonner l'enquête. Je suis fort content que vous avez une force de caractère qui vous empêche de tomber si facilement sous l'influence de vos ancêtres démoniaques.

— Ne me flattez pas trop tôt, Monsieur Clancy. N'oubliez qu'il existe des imprévus et des virements de situations. N'oubliez pas que je suis, semble-t-il, plus manipulable pour les esprits que vous ne le pensez... Demandez à Camille Deschamps-Neely, puisque vous la voyez et elle vous confirmera mon dire.

— Carl, lui réplique sa défunte première épouse, ne raconte pas n'importe quoi, t'es certainement plus sensible à notre influence, mais tout dépend aussi de tes propres dispositions qui facilitent ou compliquent nos influences. Alors cesse de te considérer comme une marionnette pour nous. Pour l'être, il faudrait que tu soit fort réceptif, sans caractère et ivre en permanence. Et tu ne remplis aucun de ses trois critères en totalité. Alors cesse de dire n'importe quoi.

— Camille Deschamps-Neely n'est aucunement d'accord avec vos propos, dit le chuchoteur d'esprits à son ami, alors cessez de vous culpabiliser et de vous sous-estimer.

— Si vous le dites...., réplique le détective de Grandview, mais vous ne m'avez pas trop convaincu... Bon, que voulais-je vous dire ?... À oui! Donc, mon frère, dans une de mes vies antérieures, avait été mon meurtrier et un traître, collaborateur avec les ennemis, je me demande si mon frère est toujours, même dans cette vie, toujours aussi sournois. S'il l'est, ce voudrait dire que chaque fois que je pensais me confier à mon frère, chaque fois, mes ennemis le savaient et étaient informés de première main. Génial! Et ça expliquerait un lapsus plutôt bizarre de mon frère, une fois, lorsque je lui ai parlé de mes enquêtes, à savoir qu'il rapporte tous mes propos à la fois à notre père, Andrew Neely, et à John Calvaro. Ce dernier est l'homme qui m'a donné une partie du sismothère du Bethlem Royal Hospital et qui, selon mes recherches, est lié à un groupe de mafia de Bigview, mais qu'il n'a jamais été jugé, uniquement libéré... Vous comprenez que mon frère n'a pas affaire à n'importe qui s'il informe John Calvaro. Et ce John Calvaro a toujours été mon ennemi, dans l'Antiquité en passant au XIXe siècle, donc je ne pense pas qu'il soit meilleur envers moi pour ma présente vie.... Et, si mon frère communique avec un tel homme, je suis, pardonnez moi l'expression, mais dans la merde... Et je dois donc cesser tout contact avec mon frère, pour ne pas alimenter un complot contre moi, ou pire... En bref, celui en qui j'avais le plus confiance, mon frère, me trahissait à mes ennemis.... et moi, pauvre con, je doutais de ma femme, ma Mila, alors qu'elle est bonne, et de celui que je devais me méfier, je ne m'en suis pas méfié... quel mauvais jugement .... D'ailleurs, pour quelle raison ma Mila n'est pas retourné de l'autre côté de l'Océan, pourquoi reste-t-elle en France ?

— Pour vous répondre, c'est ma femme, Mélinda, qui a convaincu Mila Vasilieva de rester et de ne pas revenir sans vous aux États-Unis, puisqu'un complot pour la tuer se prépare... Et si vous venez avec elle, à deux, vous protégerez votre fille. Aussi, à votre retour, puisque votre père sait exactement le jour de votre retour et qu'il vous attendra avec ses collaborateurs pour vous tuer, vous ou votre famille, je vous conseillerais de ne pas rentrer directement chez vous, mais de me suivre en un lieu sûr. C'est correct ?

— Oui..., dit le détective en blêmissant lorsqu'il a entendu ce que son père trame, je ne peux me permettre de répéter deux fois la même histoire ni de rester sans descendance.... Quel salaud de père j'ai. Mais comment savez-vous toutes ces informations ?

— Votre défunte première épouse sait tout, en esprit, elle a entendu ce qui se trame et s'inquiète sérieusement pour vous. Voulant uniquement que vous soyez vivant et heureux, que vous vivez longtemps, comme Dieu le veut, avec vos enfants et petits-enfants, que votre descendance se perpétue encore longtemps et ne s'éteigne pas avec vous, parce que des salauds de votre famille se prennent pour Dieu.

Carl Neely a un faible sourire lorsque l'ambulancier lui mentionne sa première épouse et une larme lui vient dans le coin de l'œil, alors que Camille Deschamps-Neely, à la droite de son mari, l'encourage :

— Carl, soit fort pour ta fille, tu mérites de vivre en paix avec ta famille, ta femme et ta fille. Saches que je ne te souhaite que le meilleur pour ta vie. Vie encore longtemps, heureux, avec une famille qui t'aime et une descendance, tu le mérites bien. Allez, Carl, t'es capable, aucune enquête n'a été abandonnée, alors celle-ci ne peut l'être. Rappelle-toi de ce que je te chantais; « Није мала, није мала, увек ратовала, / И опет ће, и опет ће, робовати неће. » (« Elle [la Serbie] n'est pas petite, elle n'est pas petite, elle a toujours fait la guerre, / Et elle la refera, et elle la refera, elle ne sera pas esclave. ») et « Одлазимо да их победимо! » (« Nous partons pour les vaincre ! »).

Sur ces mots, la défunte épouse touche le bras droit de son mari, en signe de soutien, ce qui contribue à redonner un optimisme au détective. Jim Clancy sourit à l'esprit errant et rapporte au détective les propos de sa première épouse, lui arrachant un sourire au coin des lèvres.

Le détective de Grandview conclue :

— Donc, l'homme qui pendant plus de dix ans travaillait derrière mon dos, contre moi, est mon propre frère, Jack Neely. Alors que moi, je ne me doutais rien, je ne voulais pas voir. Maintenant, c'est tellement évident que c'est lui qui m'avait trahi, ce qui explique comment mon père et John Calvaro ont été informé de certaines de mes enquêtes et de mes mouvements, que je les rencontraient... et qu'ils n'étaient pas étonné de certains détails de ma vie ou de mes enquêtes... Je suis incroyablement naïf.. au moins, je n'appellerais plus mon frère pour l'informer de mes enquêtes et je parlerais à moi-même.. Ah !... Bon, revenons à ce que je voulais vous dire. En réfléchissant sur les diverses visions rattachées à la montre que vous m'avez donnée, j'ai conclu que le point commun de toutes mes vies est ma naïveté à ne pas percevoir que des proches sont mauvais et, parfois de se méfier des mauvaises personnes. C'est tout cela ensemble qui engendre ma perte, tantôt sans descendance, tantôt meurt trop jeune. Maintenant, je crains que le réseau de John Calvaro ne retrouve ma Mila et ma Marie en France pour les tuer, alors que je suis en Angleterre. J'espère qu'ils ne feront pas ce coup-là.

— Si vous êtes si inquiet, nous pouvons toujours appeler Mila Vasilieva, lui expliqué la situation et lui demandé de venir avec nous en Angleterre. Nous lui payerons le billet d'avion, voire que je viendrais la chercher personnellement, et nous lui trouverons un appartement proche des nôtre et tout le monde est content. Simple, non ?

— Vous êtes génial, Monsieur Clancy ! Qu'aurais-je fait sans vous ? J'ai une dette incommensurable envers vous. Je vous remercie très sincèrement et du fond de mon cœur.

Sur ces mots, l'inspecteur inquiet pour Mila Vasilieva et leur fille, mais content qu'il ait compris son plus grand ennemi, son propre frère, décide de suivre Jim Clancy qui rentre chez lui pour expliquer à sa femme leur plan, acheter les billets d'avion et appeler Mila Vasileva pour l'informer de la situation et de leur plan. Mélinda Gordon commente à son mari et à Carl Neely l'agitation des deux esprits errants démoniaques que sont Jean-Antoine-Philippe-Adolf de Kermadec et François-Paul de Kermadec à la gauche du détective, qui, après quelques minutes à essayer d'influencer en vain leur descendant, disparaissent.



À suivre

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