Généalogie alternative et histoires de famille
Chapitre 7 : Les dernières histoires de famille à comprendre
6303 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 29/04/2023 21:25
Voici, en résumé, la généalogie de Carl Neely, du moins telle qu'il la connaît;
Karl Neely (né en 1934) + Zora Bogdanović-Neely (née en 1942) = Carl Neely (né en 1969) et Emma Neely (née en 1970)
Du côté paternel;
Elvin McNeilly (anglicisé en Neely) (1866-1946) + Elizabeth Neely, née Blair (1881-1961) = Adrian Neely et six autres enfants (nés entre 1901 et 1907)
Adrian Neely (1900-1997) + Sarah Benam-Neely (1902-1980) = Trois enfants (nés entre 1920 et 1922) et Karl Neely (né en 1934)
Du côté maternel;
Ante Bogdanović (1859-1947) + Ana Bogdanović, née Vidović (1884-1961) = Milan et 6 autres enfants, dont deux jumeaux
Milan Bogdanović (1903-1980) + Mila Bogdanović, née Berstein (1923-1998) = Goran (né en 1941), Zora et 2 autres enfants (nés respectivement en 1943 et 1944)
Voici la généalogie de Sara Blumenfeld, la première épouse du détective;
Josef Blumenfeld (1940) + Myriam Blumenthal-Blumenfeld (1942) = Samuel (1962), David (1965) et Sara (1970-1997)
Rappel concernant les différentes familles : Les Neely sont d'origine écossaise. Les grands-parents ont émigrés aux États-Unis d'Amérique en 1924, avec trois enfants, Karl Neely étant né aux États-Unis. Les parents et la sœur de Carl Neely et les Blumenfeld (une famille d'allemands Juifs) vivent à Longview, à cinq kilomètres de Grandview.
Extérieur de Grandview, 20 mars 2006.
Carl Neely, avec Marianne et Caitlin, se promènent. Le couple se tient main dans la main. La fille marche devant eux. Il remarque au loin une silhouette familière qui se dirige vers eux. Lorsqu'il arrive de plus près, Neely reconnaît son collègue Paul Eastman. Les deux hommes se saluent, contents de se revoir, et le vieux policier lui dit en
allemand : – Vous n'oublierez pas, mon fils, d'enquêter sur Daniel Miloshevitch et Denis Appelbaum et de reprendre contact avec les Blumenfeld?
Il lui répond en allemand : – Merci, mon père, de me rappeler au travail.
Et chacun des policiers continue leur route respective.
Carl Neely, malgré que Paul Eastman lui a déjà rappelé ses enquêtes quelques jours plus tôt lors de leur discussion chez lui, il n'est pas vraiment motivé à les régler. C'est pourquoi son collègue les lui rappelle.
De retour de leur promenade, Carl Neely explique à sa femme qu'il a une enquête à mener.
Marianne, lui réplique : – Pourtant, tu n'as pas encore d'emploi!
– Ne t'inquiète pas, ma chérie.
Note: Carl Neely ne reprend son poste de policier détective à Grandview qu'en juillet 2006.
Carl Neely file dans son bureau et le fouille pour trouver la feuille de papier sur laquelle était inscrite les numéros de dossiers à consulter. Heureusement, le policier la trouve rapidement. Et il débute sa recherche sur les sites d'archives de Grandview sur l'ordinateur de bureau (cette recherche s'étendra sur trois jours, car le policier ne veut pas attiser la curiosité de Marianne). Il repéra les numéros des dossiers qui l'intéressent, à savoir 1939454, 1949494, 1959772 et 1944890. Seul le dossier du patient 119 de l'Hôpital Psychiatrique de Grandview se trouve dans les archives de l'hôpital Mercy. Sauf le dossier numéro 19500573 ne se trouve sur aucun site d'archives des États-Unis d'Amérique. En fouillant sur d'autres sites d'archives, il repère ce dossier sur le site d'archives de la Serbie. Au moins, il sait qu'il aura à consulter les documents dans les archives de Grandview et à commander le dossier 19500573 par courrier électronique aux Државни архив Србије [Archives nationales de la Serbie]. Carl Neely se déplace dans les archives de Grandview pour consulter un par un les documents qui l'intéressent. Il fait cela lorsque sa femme est au travail et lorsque sa belle-fille est à l'école. Ainsi, il a un horaire précis pour faire ses recherches, à savoir entre 8h30 et 12h00 (heure à laquelle il doit chercher Caitlin pour le repas du midi, puisque l'école est à cinq minutes de sa maison) et entre 13h00 et 15h30 (heure à laquelle il doit chercher sa belle-fille de l'école). Cet horaire est valide du lundi au vendredi, car Marianne, depuis leur divorce, travaille à temps plein pour pouvoir payer la nourriture pour elle et Caitlin, mais aussi sa scolarité, malgré que Carl devait lui verser la pension alimentaire. Elle maintiendra son travail à temps plein (huit heures par jour) jusqu'à ce que Carl Neely reprend son poste à temps plein, lui permettant de reprendre le sien à temps partiel.
La lecture des différents documents s'étire ainsi sur plusieurs semaines, pour ne pas éveiller la curiosité de sa femme et de sa belle-fille, bien qu'il se confie à Marianne à chaque étape importante. De plus, depuis qu'il est la cible des agents de renseignements secrets en avril, notre policier se montre plus vigilant. Sans oublier le délai de l'envoi des documents d'archives de la Serbie (Il y a quand même l'Océan Atlantique à traverser).
En résumé, voici les résultats auxquels Carl Neely est arrivé, de mars à mai, à la lecture des différents documents en ce qui concerne Daniel Miloshevitch (sauf qu'il n'a pas encore lu le dossier du patient 119 de l'Hôpital Psychiatrique de Grandview, car il attend de reprendre son emploi pour avoir droit de fouiller légalement dans les archives de l'hôpital Mercy).
Ainsi, Daniel (Danijel) Milošević est un policier né le 29 septembre 1900 à Mladenovac, en périphérie de Belgrade, en Serbie, le fils benjamin de Jovan Milošević et de Jelena Blagojević-Milošević. Il complète sa formation de policier à la Криминалистичко-полицијски универзитет (l'Académie de police criminelle) à Belgrade pendant trois ans. Après, il travaille comme policier à Belgrade de 1920 à 1927. Il quitta définitivement la Serbie en raison d'un malentendu avec son supérieur immédiat, le chef policier Aleksandar Obrenović. Il se maria en juillet 1920 à Svetlana Vuk, une femme modeste d'une famille connue. Le couple a deux enfants, des jumeaux, Ana et Ivan, nés le 5 août 1923 à Belgrade. La petite famille déménage à Grandview, aux États-Unis d'Amérique en septembre 1927. Là-bas, il travailla comme policier jusqu'à sa mort en 1950. Ceci explique l'anglicisation de son nom de famille. Sa mort, officiellement un suicide avec une arme à feu, est contredite par l'autopsie du corps de Miloshevitch. Celle-ci révèle plusieurs blessures au corps qui ont précédées le coup fatal. « Peut-être un duel entre policiers », pense Carl Neely, « mais pour être certain, poursuivons notre recherche ». En cherchant dans les archives des chroniques de Grandview, Neely trouve une nouvelle affirmant que Daniel Miloshevitch, un policier âgé de 50 ans, est décédé à la suite d'un duel dans un cul-de-sac avec un collègue, Monsieur Peter Anderson, 49 ans, le 2 octobre 1950. Le corps de Miloshevitch n'a été retrouvé que le lendemain matin, grâce à un passant qui signale aussitôt la trouvaille au Département de police de Grandview. L'enquête a aussitôt été donnée au juge William Gordon, qui, nota que Miloshevitch est bel et bien mort par suicide. Or ce William Gordon, né le 29 décembre 1908 à Grandview, épousa Susanne Payen (née en 1928) en 1949. Le couple a deux enfants, Thomas, né en 1953, et Marie-Soleil, née en 1955. Son fils devient aussi juge. Il est celui qui a condamné Paul Eastman à trois ans de prison, de 1982 à 1985... Thomas Gordon épousa en 1985 Dianna Sretkovitch, avec laquelle il eut un fils, prénommé Gabriel, né huit mois après leur mariage. Mais pour revenir à Danijel Milošević, sa femme meurt de cause naturelle en 1989 à Grandview; ses enfants se sont mariés, Ana à Wilhelm Bergman en 1944, Ivan, à Maria Petrovich (née en 1938) en 1959. La descendance est alors assurée: Ana et Wilhelm sont parents de Sofia (née en 1947) et de Christopher (né en 1948) ; Ivan et Maria deviennent les parents de Vladimir et de Mirjana, nés respectivement en 1963 et 1964. Parmi les petits-enfants de Danijel Milošević, Sofia devient l'épouse d'un certain Friedrich Rauschenbach, de dix-sept ans son aîné, en 1967. Ce Friedrich est le fils d'un couple d'Allemands, Carl Rauschenbach (1900-1944) et Katharina Reich-Rauschenbach (1908-1979), qui vivent au Minnesota depuis leur propre mariage en 1927. Sofia Miloshevitch-Rauschenbach et Friedrich Rauschenbach deviennent parents de Paul (né en 1969) et de Stéphanie (née en 1970). En cherchant un peu plus au sujet de Friedrich Rauschenbach, Carl Neely trouve qu'il est le fils aîné, étant suivi de deux autres frères, Heinrich (né en 1931) et Wilhelm (né en 1932) et d'une soeur, Emma (né en 1933). Carl Rauschenbach est le fils unique de Johannes Rauschenbach (1865-1939) et de Maria Emma (1880-1959). Katharina Reich, elle, est venue dans le Nouveau Monde en 1926, son mari, en 1924.
Voici la généalogie de Danijel Milošević sous une forme mathématique.
Jovan Milošević (1863-1950) + Jelena Blagojević-Milošević (1882-1964) = Danijel Milošević (1900-1950), Ivana Milošević (1901-1978) et Marko Milošević (1903-1980)
Danijel Milošević (Miloshevitch) + Svetlana Vuk (1907-1989) = Ana Miloshevitch et Ivan Miloshevitch (nés en 1923)
Ana Miloshevitch-Bergman (1923-2003) + Wilhelm Bergman (1928) = Sofia Bergman (1947) et Christopher Bergman (1948)
Sofia Bergman-Rauschenbach + Friedrich Rauschenbach (1930) = Paul Rauschenbach (né en 1969) et Stéphanie Rauschenbach (née en 1970)
Christopher Miloshevitch + Mila Popović-Miloshevitch (née en 1950) = Philip Miloshevitch (né en 1975) et Marianna Miloshevitch (née en 1977)
Ivan Miloshevitch (né en 1923) + Maria Petrovich-Miloshevitch (née en 1938) = Vladimir Miloshevitch (né en 1963) et Mirjana Miloshevitch (née en 1964)
Voici sous une forme mathématique la généalogie des Rauschenbach, qui sont par alliance liés aux Miloshevitch :
Carl Rauschenbach (1900-1944) + Katharina Reich-Rauschenbach (1908-1979) = Friedrich (1930), Heinrich (1931), Wilhelm (1932) et Emma (1933)
À la fin juillet, lorsque Carl Neely réintègre son poste depuis quelques semaines, il fouille dans les archives médicales de l'hôpital Mercy pour trouver la dernière pièce manquante au cas de Daniel Miloshevitch, à savoir le dossier du patient numéro 119 de l'Hôpital psychiatrique de Grandview. Le vrai nom de ce mystérieux patient est Jim Berada, né le 19 janvier 1900. Il avait été interné à l'âge de 17 ans pour démence, amené à l'Hôpital psychiatrique par ses propres parents, Prosper et Meredith. Il y resta sept ans, années au cours desquelles, sous la supervision du docteur John Bird, il connu plusieurs traitements, dont les doses de chloropromazine (un médicament antipsychotique), celles de divers neuroleptiques, la lobotomie et deux séances de thérapie par électrochocs. Le patient est porté disparu en mai 1924, alors qu'il débutait une troisième séance de thérapie par électrochocs.
« Ceci recoupe drôlement avec l'arrivée de Carl Rauschenbach aux États-Unis », pense le détective, « est-ce une coïncidence ou un pseudonyme? » En fouillant un peu les archives et les registres des naissances, il parvient à dresser la généalogie suivante :
Prosper Berada (1875-1959) + Meredith Clifford-Berada (1882-1957) = Jim Berada (19 janvier 1900-mai 1924?), Mary Berada (1901-1978), Margaret Berada (1902-1980), Nancy Berada (1904-1990) et Carol Berada (1904-1988)
Mary Berada-Ford + David Ford (1880-1965) = Victoria Ford (1927-2005), Amy Ford (1929-2006) et Ethan Ford (1930-2000)
Margaret Berada-Smith + James Smith (1890-1985) = Adam Smith (1928-2005) et Nathan Smith (1929-2004)
Nancy Berada-Saidova + Vladimir Saidova (1890-1979) = Daniel Saidova (1928-1997) et Ivana Saidova (1929-2005)
Carol Berada-Spencer + Henry Spencer (1880-1965) = Eleanor Spencer (née en 1929) et Alice Spencer (1930-2006)
Carl Neely décide, une fois rendu à son bureau, d'appeler son collègue Paul Eastman pour lui demander de régler ce cas. Mais, à sa surprise, celui-ci lui dit de laisser le temps révéler le rapport entre Carl Rauschenbach et Jim Berada. « D'ailleurs, ceci ne nous concerne pas », ajoute Paul en guise de conclusion.
Neely le remercie néanmoins et tous deux décrochent leur téléphone respectif.
Note: Paul Eastman, informé par un observateur, sait que Carl Rauschenbach est le pseudonyme de Jim Berada, sauf qu'il n'a pas à savoir qui est présentement la réincarnation de celui-ci. Néanmoins, il apprend que les papiers ont été réglés par un collègue de Daniel Miloshevitch, Samuel Vladimirovitch Petrovitch. La réincarnation du mystérieux patient de l'Hôpital psychiatrique de Grandview n'est nul autre que Jim Clancy, qui le saura au moment nécessaire. Il apprend cette information après lecture du dossier du patient 119 le 5 décembre 2008. Ceci explique comment il bénéficie de l'aide (invisible) de l'esprit-infirmière du siècle passé qui l'a sauvé, dans cette précédente réincarnation, de l'Hôpital psychiatrique. Si Mélinda n'a pas remarqué sa présence, c'est en raison de sa discrétion (elle évite de se manifester devant elle). Cet esprit-infirmière le protège contre des méchants esprits et collègues, ce qui lui fait éviter de nombreuses situations dangereuses, à son insu. Pour plus de détails, veuillez lire ma fiction intitulée « Variante de la sixième épisode de la quatrième saison (« L'Ennemi imaginaire ») ».
Au moins, Carl Neely considère que le cas de Daniel Miloshevitch est réglé lorsqu'il ajoute ses propres conclusions sur une feuille de papier vierge qu'il glisse après le dossier de l'autopsie.
En août, notre policier détective décide de faire sa recherche sur Denis Appelbaum, intrigué du rapport que peut bien avoir son beau-frère avec l'accident du 12 juillet 1997. En débutant une recherche à son sujet, il trouve qu'il est né le 4 janvier 1960 à Longview, de parents allemands immigrés, Wilhelm Appelbaum (1912-1984) et Angelika Goldschmidt-Appelbaum (1932-1990). Il est le fils unique du couple. Denis est ambulancier à Longview depuis qu'il a terminé sa formation en 1980. Il épousa la sœur de Carl Neely, Emma, en 1995. Le couple a deux enfants, Mery (née en 1996) et Mario (né en 1997). En fouillant un peu plus dans les documents d'archives de Longview (Carl Neely se déplace jusqu'aux archives de la ville, poussé par Daniel Miloshevitch), il trouve certains éléments intéressants. Denis Appelbaum était accusé, en 1994, de la mort d'un patient, un certain Mathieu Gagnon. Malgré que la famille du défunt le poursuivit en justice, l'ambulancier n'a pas été reconnu coupable de meurtre. En consultant le dossier de Mathieu Gagnon, Carl Neely conclut qu'il y avait clairement une « erreur clinique » qui cache un meurtre motivé. À la lecture de ce fait, le policier détective déduit (c'est Miloshevitch qui lui souffle cette idée) que le mari de sa sœur était l'un des ambulanciers qui était venu pour « constater » le décès de Sara, David, Daniel et Jeanne. Cette pensée l'attriste. Il ne peut pas y croire. Mais ceci expliquerait le souvenir bizarre qui lui revient à la mémoire, à savoir d'un ambulancier vers la trentaine qui observe les signes vitaux des accidentés, et qui est manifestement étonné que Carl Neely soit en vie. Il l'observe comme s'il le connaissait. « Or, mon beau-frère avait a peu près cet âge-là en 1997! », pense le policier, « normal qu'il me connaisse, puisqu'il a épousé ma sœur, qui lui a sûrement parlé de moi! »
Carl poursuit ses recherches, mais Adrian Neely, Sarah Benam-Neely, Milan Bogdanović et Mila Berstein-Bogdanović, ses grands-parents paternels et maternels, essaient de l'influencer pour qu'il abandonne son enquête ou pour qu'il la laisse à un autre collègue, puisqu'il s'agit d'un conflit d'intérêt. Partagé entre ces deux idées (celle de poursuivre ou d'abandonner l'enquête sur Denis Appelbaum), Carl Neely hésite. Il prie dans son bureau devant son icône de l'Archange Michel, icône portative que lui a remis un policier, un certain Slobodan Majstorović (alors septuagénaire), fils de feu Branimir Majstorović, aussi policier. Lorsque Neely consulte la liste des diplômés de la Криминалистичко-полицијски универзитет pour l'année 1920, il découvre que Branimir Majstorović était un camarade de classe, puis collègue de Daniel Miloshevitch. Ainsi, cette icône passe entre plusieurs mains de policiers pieux (s'il peut se qualifier comme tel). Slobodan Majstorović a remis l'icône portative du protecteur des policiers à Carl Neely alors que ce dernier était avec sa famille (sa première épouse et leurs trois enfants) en vacance à Belgrade en été 1994. C'était au marché principal que le policier serbe, reconnaissant en lui un collègue, lui a remis le précieux objet, « afin de vous protéger par la suite dans votre travail », ajouta-t-il. Carl Neely comprend pleinement les sens de ces paroles : amenant son icône partout avec lui, elle lui permet d'apaiser des situations dangereuses et l'aide à garder son sang-froid. Ainsi, il évite une mort certaine le 12 juillet 1997.
En contemplant l'icône, une idée lui vient à l'esprit : il doit creuser davantage autour de l'événement du 12 juillet 1997. Le détective, bien qu'il a déjà débuté une enquête en août 1998, à laquelle il parvient à des résultats relativement satisfaisants, en raison du choc émotionnel que lui cause ce triste événement. Maintenant, neuf ans plus tard, Carl Neely se rend à l'évidence : son collègue Paul Eastman a raison et cet accident implique plus que les quatre policiers jaloux de son intégrité. Neely comprend qu'il doit davantage s'intéresser aux rapports entre les différents complices de Longview. Néanmoins, il conscient alors qu'il est surveillé et qu'il devra faire preuve de prudence au cours de son enquête.
Pendant ce temps-là, Grandview, maison de Jim et Mélinda.
Paul Eastman décide de passer plusieurs semaines, en juillet et en août, pour enseigner à sa fille et à son gendre les manières de filer discrètement un individu. Ceci leur est utile pour continuer à filer Carl Neely, mais aussi d'autres individus suspects lors des enquêtes pour régler certaines requêtes d'esprits errants.
À la fin du mois d'août 2006, Carl Neely décide de se rendre à la station de police de Longview pour demander à ses anciens collègues le dossier rattaché aux accidents routiers de juillet 1997. En y entrant, ceci lui semble être une autre vie la dernière fois où il a mis ses pieds. Inutile d'insister sur l'étonnement de ses anciens collègues qu'il rencontre. Carl Neely, en uniforme, accompagné de son icône portative dans la poche interne de sa veste, de son gilet pare-balles et d'un revolver (il prend toutes ses précautions), se rend d'un pas assuré jusqu'au bureau de son ancien supérieur immédiat, Eduard Zaborov. Ce dernier, surpris de le voir, l'invite à s'asseoir sur une chaise en face de lui.
Zaborov, l'air sérieux : – Monsieur Carl Neely, quelle est la raison de votre visite?
– Vous demandez l'accès aux archives du Département de police de Longview pour une enquête sur les accidents routiers au cours des années 1990. J'ai la permission, étant policier en fonction à Grandview.
Carl Neely sort sa carte d'identité de son portefeuille et la montre au chef policier. Celui-ci jette un coup d'œil rapide; il sait qu'il dit la vérité.
Eduard Zaborov dit : – Évidemment, Monsieur Carl Neely, c'est avec plaisir que je vous laisse l'accès aux archives. Elles sont dans le local 009.
– Est-ce au sous-sol?
– Exactement. Et voici la clé pour entrer dans le local.
Le chef policier fouille dans un tiroir de son bureau et remet au policier une clé en or usée. Neely le remercie, range sa carte dans son portefeuille et s'empare timidement de la clé, remercie Monsieur Zaborov et se rend dans la salle d'archives du Département de la police de Longview.
À peine entré, Carl Neely se signe. Et il regarde attentivement les titres des différents dossiers. Lorsqu'il repère ceux qui présentent pour lui un intérêt, il entend la porte grincer lourdement. Notre détective regarde rapidement vers la direction; quatre policiers masqués entrent dans la salle.
Carl pense aussitôt : « Voici les vrais coupables! Qu'ils soient rongés de culpabilité jusqu'à la fin de leurs jours! » Nous pouvons deviner que cette pensée est soufflée par Daniel Miloshevitch, qui se trouve à sa droite.
Les policiers de Longview inspectent les différentes rangées. Carl touche nerveusement son icône portative, prend en vitesse les documents, les cachent dans un sac à dos qu'il a amené à cet effet, puis se déplace à pas de loup dans la rangée. Mais, rapidement, s'engage une poursuite entre les policiers... qui ne sont pas seuls : des esprits errants sont aux côtés de chacun d'eux; Carl Neely est secondé par Daniel Miloshevitch et Sara Blumenfeld-Neely, ses quatre anciens collègues sont assistés de Milan Bogdanović, de Mila Berstein-Bogdanović, d'Ante Bogdanović, d'Ana Vidović-Bogdanović, d'Adrian Neely, de Sarah Benam-Neely, d'Elvin (McNeilly) Neely et d'Elizabeth Blair-Neely. Finalement, ils se retrouvent dans une rangée centrale. Carl fait face à ses anciens collègues, qui pointent leurs armes vers lui. Par précaution, il sort discrètement la sienne. Silence lourd. On pouvait même entendre une mouche voler.
Note : Les quatre policiers de Longview sont les anciens collègues complices de l'accident, ceux-là même qui, le 17 décembre 2008, viendront chez Carl Neely à Grandview, l'ayant repéré alors qu'il viendra dans les archives de Longview pour enquêter au sujet de son père.
Le silence lourd s'éternise. La tension est palpable dans l'air. Les policiers se guettent mutuellement; les esprits errants observent la situation. Personne ne bouge. Arrêt sur l'image. Après plusieurs minutes de silence, Carl Neely, d'une voix assurée, dit : « Messieurs, que venez-vous faire ici? Moi, je fais légalement une enquête. »
Personne de répond. Neely poursuit son discours : – Messieurs, pourrais-je au moins savoir pourquoi vous me suivez? Voilà neuf ans que j'ai quitté Longview. Et vous me réservez un tel accueil? Pourquoi? Je ne vous ai fait aucun mal.
L'un des policiers, possédé par Adrian Neely, lui réplique : – Et vous, pourquoi revenir ici, criminel retors? Vous vous cherchez une nouvelle victime? Vous n'avez quand même oublié que vous avez du sang sur les mains?
Carl le foudroie du regard. Son interlocuteur éclate d'un rire dément puis ajoute : – Vous pensez vraiment que nous avons oublié que vous avez tué votre première épouse et vos enfants?
– Je ne les ai pas tué. Et vous le saviez très bien.
Un autre policier de Longview commente ironiquement : – Regardez-le maintenant comment il se défend! Quel audace!
Carl, furieux de telles insinuations, tient son index près de la gâchette de son arme. Il se ravise et n'appuie pas sur la détente.
Un autre réplique : – Et maintenant, comment pensez-vous prouver votre innocence?
– En enquêtant.
Et les quatre policiers de Longview tirent aux pieds de Carl Neely, qui réplique à son tour. Chacun recule de quelques pas. Ils se regardent, les yeux brillants, comme des fauves enragés. Notre policier détective comprend qu'il doit être très prudent pour ne pas mourir. Ses anciens collègues se rapprochent de lui en courant. Carl grimpe sur les étagères des archives, sans égard aux dossiers qui tombent au sol lorsqu'il marche sur eux. Il se hisse en haut, afin de voir ses collègues attroupés en demi-cercle plus bas. Tous les quatre pointent leurs armes vers lui. Silence lourd. Chacun attend que l'autre bouge. Notre détective de Grandview prie rapidement le Prince des Anges et attend. L'un de ses anciens collègues décide de grimper sur les étagères, mais Carl se déplace le long de l'étagère. Tout à coup, ressentant une crise de somnolence (il ne faut pas oublier les effets cumulatifs des calmants que sa femme lui dissout dans son vin depuis leur remariage), il craint le pire. Carl pense tristement : « Le coup de grâce! » Il finit par s'endormir en haut d'une étagère, après avoir tiré près du collègue que le suivit, qui sursaute un peu, mais se raccroche à l'étagère. Les quatre collègues le retrouvent. Ils le saisissent sans ménagement, ce qui le réveille, mais il est aussitôt immobilisé par des menottes aux pieds et aux mains et désarmé, puis jeté au sol, sur lequel Carl Neely s'écrase lourdement. Les autres policiers le rejoignent. Les esprits les accompagnent, chacun encourageant leurs policiers. Carl ouvre lentement ses yeux. Il voit ses collègues debout autour de lui, leurs armes pointés vers lui. Remarquant qu'il ne tient plus son arme, il ne lui reste qu'à prier Saint Michel. Il pense : « Cette fois, je ne peux pas leur échapper. Ils me tueront, c'est évident! »
À ce moment-là, sept hommes masqués et vêtus en vert font irruption dans la salle des archives du Département de police de Longview. Les quatre anciens collègues tirent sur Carl Neely et rangent leurs armes dans leur fourreau. Les sept hommes en vert leur disent à l'unisson dans un anglais impeccable de se rendre. Neely, assommé entre sa crise de somnolence et la douleur sourde due aux coups de feu, ferme les yeux. Il n'espère plus rien. Parmi les sept hommes en vert, quatre encadrent les policiers de Longview, afin qu'ils sortent du local, les trois derniers s'affairent autour de policier blessé. Ce dernier comprend que l'un d'eux est un ambulancier, étant donné le professionnalisme de ses gestes. Carl Neely reprend conscience. Il est allongé sur un drap, qui joue le rôle de civière.
Note : Les six hommes masqués sont des individus du service de contre-espionnage. Le septième est en effet un ambulancier de l'armée qui est complice avec le service de contre-espionnage. Lorsqu'ils ont su que Eduard Zaborov a appelé les quatre policiers de Longview au moyen de son émetteur-récepteur portatif, ils ont tout de suite accouru à la station de police, au signal donné par l'un des six, qui a été temporairement possédé par Daniel Miloshevitch. Ainsi, ils ont fait une irruption surprise dans les archives du Département de police de Longview, puisqu'ils ont compris que les anciens collègues et chef policiers de Carl Neely veulent le tuer.
L'ambulancier, voyant que le policier détective reprend conscience, lui dit de ne pas bouger. Il obtempère aussitôt et ferme les yeux, perplexe de cette aide soudaine. Il leur demande : – Messieurs, pourquoi vous me protégez ?
L'un d'eux répond, dans un anglais impeccable et sans accent : – Monsieur Carl Neely, nous savons que vous avez encore une enquête à terminer et plusieurs choses à régler. C'est pourquoi vous ne devez pas accepter une mort prématurée. Votre mort surviendra que quand le Très-Haut en décidera, et non pas parce que des agents des Ténèbres en décident.
L'ambulancier s'éclaircit la voix et dit à notre détective certaines précautions médicales jusqu'à la complète guérison des séquelles occasionnées par la chute et les coups de feu répétés. Il l'aide à se lever et les sept hommes le saluent avec respect, ramassent leurs armes et matériel de premiers soins, remettent en ordre les dossiers éparpillés par terre et quittent discrètement la salle des archives du Département de police de Longview. Avant de sortir, l'un des individus du contre-espionnage lui remet des documents en lui souhaitant bonne chance dans son enquête. Carl Neely prend les dossiers avec méfiance, mais le remercie par politesse. Il les range dans son sac à dos puis sort lentement de la salle des archives. Il se rend jusqu'au bureau de son ancien supérieur pour lui remettre la clé. Eduard Zaborov, cachant son étonnement, lui demande s'il a trouvé ce qu'il cherchait. Carl lui répond froidement et fait des photocopies des dossiers pour les remettre à leur place.
Le policier détective revient à pied chez lui, trop fatigué pour conduire le véhicule de fonction avec lequel il est venu. Une fois chez lui, sa femme l'accueille chaleureusement et lui sert le souper, qu'il mange sans mot dire. Le soir, Marianne envoie Caitlin dormir et une heure plus tard, le couple dort enlacé dans leur lit.
Au cours des journées suivantes, Carl Neely lit les documents dans son bureau au Département de police. Il parvient à trouver l'évidence de complot de la ville de Longview autour de l'accident du 12 juillet 1997. Il en est simplement horrifié et étonné, surpris et dégoûté. Neely trouve même des documents classés « confidentiels », qui sont des correspondances entre quatre collègues, Denis Appelbaum et un agent secret non-nommé. Il s'agit clairement d'un complot contre lui et sa famille. Leur plan était très bien préparé, car il prévoyait que tous les membres y trouvent la mort. Le pauvre détective est désemparé, et, pour calmer sa douleur, se confie à sa femme en privé.
Une semaine après avoir tiré les dernières conclusions, le 14 septembre, Carl Neely se décide à téléphoner depuis son bureau à son collègue Paul Eastman. Comme il tombe sur sa boîte vocale, il lui laisse un message. Le vieux policier ne le rappelle en retour que le lendemain, lorsqu'il s'y rend pour son quart de travail.
Paul Eastman : – Monsieur Carl Neely, mon cher fils, comment va votre enquête?
– Très bien, mon père. À vrai dire je vous appelle pour vous dire que vous avez raison en ce qui concerne l'accident de 1997... Je suis encore sur le choc de mes dernières lectures... Je ne peux pas y croire.
– Au moins, vous vous êtes rendu à l'évidence. C'est bien. Seulement, il aurait été mieux pour vous de le savoir plus tôt, mais bon...
– Merci de m'avoir écouté!
– Merci à vous et passez une bonne journée!
Et les deux policiers raccrochent leur téléphone respectif. Carl Neely est rassuré. Au moins, il a compris les propos de son collègue. Il sait alors la dernière étape pour clore cette enquête : reprendre contact et expliquer la situation à ses ex-beaux-parents, Josef Blumenfeld et Myriam Blumenthal-Blumenfeld.
Le 15 septembre, il fait exprès de rencontrer Jim Clancy, alors que ce dernier se dirige vers l'hôpital Mercy. Les deux hommes se saluent. Le policier, en civil, lui demande : – Monsieur Clancy, puis-je vous poser une question?
– Oui, bien sûr.
– Que saviez-vous au sujet de Daniel Appelbaum?
– Il est un ambulancier de Longview qui est réputé pour faire mourir les accidentés de la route ; il est un anti-ambulancier, ou si vous préférez, un méchant ambulancier sadique.
– Merci de votre réponse.
Le 18 septembre 2006, le détective appelle ses ex-beaux-parents après avoir retrouvé leur numéro de téléphone dans l'annuaire. Il tombe sur leur boîte vocale. Il y laisse alors un message du genre : « Carl Neely à l'appareil. Je souhaite parler avec Monsieur Josef Blumenfeld et Madame Myriam Blumenthal-Blumenfeld au sujet de leur fille Sara. Je voudrais aussi que vos fils Samuel et David Blumenfeld soient présents. Seriez-vous disponible pour une rencontre demain le 19 septembre vers 13h30? Merci d'avance de votre réponse. » Une heure plus tard, Josef l'appelle en retour pour confirmer leur disponibilité. Il est étonné que son ex-gendre veuille reprendre contact, surtout lorsque depuis l'accident de juillet 1997. Pour le vieux couple, il est le meurtrier de leur fille. « Je serais assez curieux d'entendre ses explications », dit ironiquement Josef Blumenfeld à sa femme.
Le 19 septembre 2006, Longview.
Carl Neely dit à sa femme qu'il doit se rendre dans une ville voisine pour une enquête. Il revêt son uniforme, amène son icône portative avec lui, se signe et se rend à pied jusqu'à la maison de ses ex-beaux-parents. Il se rend devant une charmante maison bien entretenue, avec deux jolis petits jardins à l'avant. Il frappe doucement à la porte ; Josef lui ouvre la porte. Il est un vieux Juif de la mi-soixantaine vêtu d'un complet bleu marin avec une chemise blanche. Il le salue en allemand. Le policier lui rend des formules de salutation dans la même langue. Il est assez bien accueilli par la famille, malgré sa méfiance envers lui. Tous les membres sont assis au salon sur des canapés. Tous les regards se tournent vers l'invité lorsqu'il arrive dans le salon. Il s'assied sur le fauteuil que lui désigne Josef. Myriam est une femme élégante pour son âge (64), vêtue d'une longue robe verte et d'un voile vert clair. Samuel Blumenfeld, un homme sérieux de 44 ans, est vêtu d'un complet gris clair et d'une chemise blanche, tandis que son frère, David, trois plus jeune, est vêtu d'un complet beige avec une chemise beige. Le détective remarque aussitôt que les deux frères de sa première épouse sont mariés, en raison de leur alliance sur l'annulaire droit (pour les Juifs, c'est sur la main droite que se porte l'alliance). Le vieil homme prend la parole et dit en allemand : – Monsieur Carl Neely, que voulez-vous nous expliquer en ce qui concerne Sara? Voilà neuf ans que notre Sara est défunte (que Yahvé ait son âme) et vous nous apportez des informations?
Le détective ôte son manteau, laissant voir son uniforme, (ce qui étonne les Blumenfeld) et croise ses bras sur sa poitrine, afin de cacher son alliance. Myriam, pour détendre l'atmosphère, propose à tous du thé vert. Et elle se lève pour servir le thé. Elle revient rapidement avec les tasses, aidée de David.
Une fois que chacun s'assied sur le canapé ou fauteuil, Carl Neely, après s'être éclairci la voix, dit en allemand :
– Madame et Messieurs Blumenfeld, si je suis venu aujourd'hui, c'est simplement pour vous dire la vérité concernant le tragique accident du 12 juillet 1997. Je vous raconterai ce qui s'est passé. Car je dois immédiatement vous dire que je ne suis pas du tout coupable de la mort de Sara et de nos enfants.
Ému, le détective s'interrompt lui-même dans son récit. Il remarque les regards étonnés que lui jettent ses interlocuteurs. Après quelques minutes de silence, il poursuit : – Je planifiais une sortie familiale dans les environs de la ville de Longview, question d'amuser les enfants (qui avaient respectivement, 7, 6 et 5 ans). J'avais loué une voiture pour deux jours. Et c'était sur une route à la sortie de la ville que le véhicule ralentit considérablement et je remarquais que j'en perdais le contrôle. Un camion en contre-sens frappa du côté de Sara, tandis qu'un véhicule derrière le nôtre se planta sur l'arrière du véhicule. De plus, des espions cachés derrière des buissons sur le bord de la route ont tiré sur les pneus, d'où la perte de contrôle du véhicule. J'ai vite réagi et j'arrêta le véhicule, qui était brisé de tous les côtés. Une fois sorti, j'appelais les urgences depuis une cabine téléphonique à proximité. En attendant l'arrivée des ambulanciers, je suis parvenu à extirper Sara, David, Daniel et Jeanne du véhicule. Ils gisaient, inconscients et j'essayais de les réanimer, mais sans succès. Les ambulanciers sont arrivés trop tard, mais par exprès. Ils ne sont arrivés que pour constater leur mort, ils ramassèrent les corps. D'ailleurs, mon propre beau-frère, Denis Appelbaum, qui est aussi ambulancier de Longview (qui est, réputé pour faire mourir les individus victimes des accidents routiers), était alors étonné de me retrouver vivant. Des collègues m'ont exigé de passer des tests, car ils voulaient être certains de mes capacités à conduire, et surtout pour s'assurer que je n'ai rien consommé. Le lendemain, comme je suis le seul survivant qui en est sorti avec le moins de séquelles, j'ai dû subir une interrogatoire pour s'assurer de mon innocence. Mais j'ai été étiqueté d'homicide perfide. Sauf que j'ai récemment découvert que toute la ville a alors complotée contre nous et que ma survie relève du miracle. D'ailleurs, j'ai mis la main sur une communication secrète entre mes collègues de Longview, les ambulanciers et un agent secret. Donc, je conclue que tout l'accident était orchestré, ce qui est confirmé par le récent attentat dont j'ai failli être la victime dans les archives du Département de police de Longview. Vous comprenez alors que je n'y suis pour rien et que je me considère chanceux d'être encore en vie. Je suis seulement désolé de ne pas avoir trouvé plus tôt cette évidence.
Josef Blumenfeld prend la parole, visiblement touché par les propos de son ex-gendre.
Il dit en allemand : – Merci Monsieur Carl Neely. Vous semblez vraiment sincère. Je vous souhaite tout le bien. Mais, si je ne suis pas indiscret, vous travaillez comme policier dans une autre ville?
– Oui, à Grandview, à cinq kilomètres de Longview, depuis août 1997.
Myriam intervient : – Merci de nous avoir communiqué cette nouvelle. Ainsi, sachez que vous ne perdez pas notre amitié. Nous somme tous affligés de la mort de Sara et en particulier des enfants (ils étaient tellement mignons). Nous pouvons seulement vous souhaitez plus de chance dans votre prochain mariage.
Carl Neely décroise ses bras, laissant voir son alliance. Il commente tristement : – Je me suis remarié en 2001, mais ma femme ne veut pas avoir d'enfant, car elle traîne sa fille de son premier mariage.
Après avoir terminé sa tasse de thé, le policier salue respectueusement les Blumenfeld, qui le remercient en retour, sans oublier de le bénir. Ému, mais content, le policier revient chez lui à Grandview, léger comme plume.
Maintenant que Carl Neely a complètement réglé ce dossier très personnel, il continue à mener des enquêtes à Grandview. Et la vie reprend son train-train quotidien, jusqu'à l'appel du 7 novembre 2008, où il interviendra dans la cabine annexée au domaine de Tricia pour sauver son ami Jim Clancy. Et nous savons la suite.