Game of Thrones ~ TOME 1 : Le Retour du Roi
Game of Thrones : TOME 1 : Le Retour du Roi
Chap. I : Le premier pas
Griff le Jeune
Griff le Jeune avançait d’un pas ferme dans Volon Therys, suivi de près par son père que l’on nommait Griff, sans autre mention. En se guidant au seul son des voix rauques qui résonnaient dans la ville, le jeune homme tomba bientôt sur une assemblée. Il contempla un instant l’accoutrement des gens qui lui faisaient face : chaque mercenaire portait une cape dorée semblable à celle que possédait son père. Ils discutaient devant un feu éclairant les murs de la rue d'une douce lumière. Le jeune homme arrivait difficilement à distinguer derrière les hommes, une épée plongée au coeur d'un bloc de marbre, le fourreau lui était posé sur le côté. Sans attendre, son père devança le Jeune Griff et donna de la voix dans le conseil.
— Messieurs, veillez excuser mon retard. Je me présente officiellement, Jon Connington et voici votre souverain, votre Roi, Aegon VI Targaryen.
Un des hommes s’avança pour lui répondre.
— Votre majesté, Jon, votre retard est entièrement oublié, prenez place avec nous.
À cette invite, les deux arrivants prirent place sur un rondin de bois autour du feu. Les crépitements des flammes illuminaient les yeux sombres du jeune homme pour y révéler un éclat violet. Puis Harry Paisselande,le capitaine actuel de la Compagnie Dorée commença à parler d'un ton méprisant.
— J'imagine que celui qui se fait appeler "Roi" a un quelconque plan dont il veut nous faire part...
— Et j'imagine que vous êtes Paisselande, j'ai entendu parler de votre prudence frôlant la pusillanimité pour ce qui touche au domaine militaire. C'est pourquoi j'espère que mes plans vous convaincront. J'ai dans un premier temps songé à rejoindre ma tante Daenerys à Meereen, hélas celle-ci semble vouloir rester régner dans la cité. Il serait donc plus intéressant de commencer notre marche sur Westeros dès à présent, afin de ne pas passer auprès d'elle et de mon peuple pour un mendiant venu réclamer une armée et des dragons, mais comme un guerrier déjà au combat. Nous nous échaufferons sur de petits fiefs avant de prendre Accalmie. Depuis la mort de l'Usurpateur et de ses frères ce fief n'est que trop peu protégé.
— Et bien, je dois avouer que ce plan n'a pas l'air si mal, mais nous ne sommes qu'une centaine d'hommes.. Ce serait du suicide... reprit Harry.
— Un millier d'hommes nous attend sur les quais, nous avons des navires et de l'or. Nous trouverons bien des hommes à recruter une fois sur les terres de Westeros ! La Griffonnière, l'ancien fief de Jon pourrait nous servir de forteresse un moment et je suis certain que ses anciens chevaliers nous suivront.
Le débat continua ainsi pendant quelques temps, une fois le crépuscule tombé, la Compagnie Dorée vota à main levée et avec la quasi-totalité des votes "pour", la légion rejoignit les troupes d'Aegon. Rolly Canardière, un ami d'enfance du jeune Roi, arriva des quais le sourire aux lèvres.
— Griff ! Je veux dire, votre Grâce, heureux de vous revoir, cela faisait une éternité. Durant mon expédition au delà des contrées sarnores, j'ai pu recruter de nouveaux guerriers ainsi que quelques navires supplémentaire pour votre flotte.
— Merci mon fidèle ami, gratifia Aegon, est-ce toi qui as forgé cette épée ? désignant la lame plongée dans le roc.
La voix de Lord Connington retentit derrière le Roi.
— Non votre Grâce, cette fine lame est un présent de Maître Illyrio. Une épée en acier valyrien et des plus brillantes.
La lame était en effet magnifique, le pommeau de l'épée représentait une tête de dragon, l'emblème de la maison Targaryen. La fusée était elle faite d'écailles de malachite, un vert sombre et doux. Le garde représentait deux grandes ailes de dragon. Aegon émerveillé commanda.
— Rolly, envoie un message à Maître Illyrio pour lui signifier toute ma gratitude .
— J'y vais de ce pas. obéit Rolly avant de repartir sur l'allée pavée, en direction des navires.
Après quelques minutes de préparation, la Compagnie Dorée et son Roi, s'éclipsèrent à leur tour vers les quais. Une fois arrivés à destination un homme s'écria alors.
— Lord Connington ! Des Dothrakis, ils sèment la terreur dans les cités voisines et si j'en crois les rumeurs, ils devraient arriver Volon Therys d'ici l'aube.
— Et, bien mettons les voiles, de toute façon cette ville n'est que fantôme...
De nombreux navires prirent le large cette nuit-là, cette vague de voiles noires à l'emblème du Dragon tricéphale allait devenir un vrai torrent destructeur pour Westeros.
Le jour levé, les yeux attentifs d’Aegon tournés vers l’horizon regardaient le paysage aride d’Essos s’éloigner avant de disparaître dans la brume matinale. Le passé du jeune Roi était derrière lui à présent, il n'était plus un fils de mercenaire comme beaucoup le pensaient autrefois, mais le Roi. Aegon ne se voilait pas la face et savait que son règne ne serait pas facile. Beaucoup s'étaient prétendus Roi depuis la mort d'Aerys le Fol, mais qui méritait vraiment ce titre ? Seul le peuple en déciderait, et le jeune Dragon devait d'abord conquérir ses terres avant de rêvasser sur sa future vie de pacha dépouvrue de liberté. Coupé dans ses pensés le Roi fut interpellé par une ombre gigantesque recouvrant les navires les uns après les autres. Le jeune homme leva ses beaux yeux indigo vers un ciel bleu privé de nuage. Les yeux éblouis, l'équipage et le Roi mirent du temps avant de discerner le colosse vert volant au dessus des voiles noires. Un des mercenaires aboya,
— U...UN...UN DRAGON !
Ce cri de détresse suffit pour créer la panique sur les navires. Jon se mit à haranguer les matelots.
— Oyez, guerriers ! N'ayez crainte, ce dragon est l'un des derniers de ce monde, il est envoyé par la Khaleesi pour faciliter notre conquête. Aegon, grâce au sang du dragon, gardera cette bête légendaire sous contrôle. À présent, que chacun retourne à son poste.
Lord Connington prit alors le bras d'Aegon l'entraînant vers sur le passavant droit.
— Il a l'air plutôt calme, si l'équipage reste serein il nous laissera surement arriver à destination. murmura Jon.
— Voilà donc pourquoi vous avez menti aux hommes, reprit Aegon. Mais pourquoi nous suit-il, les seuls dragons ne devraient-ils pas être aux côtés de ma tante ? Elle ne sait de moi que de simples rumeurs, cela m'étonnerait fort que celle-ci m'envoie aussi facilement un de ses enfants...
— Dans les cités libres, j'ai ouï dire qu'elle n'avait gardé qu'un seul dragon à ses côtés, que les autres étaient incontrôlables et qu'ils s'étaient enfuis. J'imagine qu'il a reconnu le blason Targaryen de votre tante Daenerys et nous a suivis, ou alors ressent-il le sang du dragon dans vos veines.. Peu importe ! Gardez la tête haute, faites mine de contrôler la situation, il nous reste encore deux jours de voyage. Et ce renfort inopiné pourrait s'avérer très utile pour notre avancée sur les Sept Couronnes.
Malgré la crainte que le dragon faisait peser sur les matelots inquiets, les navires conservèrent le cap initialement prévu.
À SUIVRE...