Lettre à mon frère.

Jon,

Je suis désolé de ne pas avoir pris plus de contact avec toi. C’est à peine si j’ai eu le temps de penser à moi-même ces temps-ci. Je n’en parlerai pas dans cette lettre, tu le sauras bien assez tôt.

Hier soir, je repensais à Winterfell. A Arya qui suppliait Mère de lui offrir une épée, à Sansa qui cousait, à Père qui n’osait pas nous punir bien longtemps, à Bran qui escaladait tout ce qui pouvait l’être. Et à toi, que Mère refusait de voir malgré tous tes actes pourtant si bons. Je me rappelle de nous, quand nous avions entassé de la neige au dessus d’une porte en attendant des heures que quelqu’un ne passe enfin en-dessous., quand nous sommes descendus dans les cryptes de Winterfell et terrifiés Sansa et Bran.

Cette époque me manque. Tout était si simple, si calme. Nous étions tous réunis dans la cour, et nous ne nous souciions pas de ce qu’il se passait autour. Et regarde-nous aujourd’hui, il ne reste plus rien de nous. Et toi, le Bâtard de Ned Stark est désormais le seul encore debout.

Je ne peux t’expliquer comment je le sais ou encore comment cela va se passer, mais ce soir, Mère et moi tomberons et Winterfell sera abandonné.

Mais n’oublie pas que le sang des Stark coule dans tes veines, même si Mère refuse de l’accepter, tu es l’un des nôtres. Ce n’est pas toi qu’elle a détesté durant toutes ces années, mais l’idée que Père ait couché avec une autre.

Tu es quelqu’un de bien, mieux que bon nombre d’entre nous, certainement meilleur que moi. J’ai échoué, tout est de ma faute, et j’emmène Mère, Talisa et mon enfant avec moi dans ma chute.

Et j’espère que tu me pardonneras.

Pour moi, tu as toujours été mon frère, pas mon demi-frère ou le « Bâtard Stark » et je compte sur toi pour rester en vie, pour retrouver Arya et Bran, veiller sur Sansa et prouver que les Stark ne sont pas perdus.

Tu peux désormais répéter haut et fort la devise de notre Maison, faire face aux Lannister et nous venger.

Tu es le dernier Loup de Winterfell.

A mon frère, Jon Stark.

L’hiver vient.

Robb.