Game of Thrones : Fire and Ice.
Chapitre 35 : La bataille des cieux. (Daenerys Targaryen)
2102 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 11/03/2019 23:27
CHAPITRE NUMERO TRENTE : DAENERYS TARGARYEN.
Daenerys se félicitait d’avoir un dragon pour monture car la chaleur qui se dégageait de Drogon était plus que bienvenue lorsque le froid qui l’environnait possédait des températures qui devaient être bien au-dessous des limites du supportable dès lors que l’on évoluait à une telle hauteur.
Daenerys survolait le champ de bataille et il lui était difficile de distinguer pleinement les visages des combattants. Toutefois, et malgré sa position actuelle, il lui était possible de distinguer les clameurs des Dothraki. Les cavaliers étaient entrés dans la partie et ils y mettaient là toute l’ardeur et la ferveur qui étaient les leurs. Priant mentalement aussi bien les Nouveaux que les Anciens Dieux avec ses propres mots, Daenerys souhaita que les nomades originaires du continent d’Essos face des ravages dans les rangs adverses. Pourtant une partie d’elle-même se refusait d’assister à la scène de crainte de voir les cavaliers se faire petit à petit submerger par le nombre avant de se faire anéantir puis de devenir ces choses aux yeux bleus.
Pendant ce temps-là, Daenerys le savait, les Immaculés formaient un barrage compact pour contrer la marée incessante qui fondait sur eux. Elle les voyait tenir bon pendant un temps avant de succomber à leur tour. Il restait à espérer que Ver Gris empêche cette funeste vision de se concrétiser. Daenerys lui faisait néanmoins confiance pour que l’Immaculé ne faillisse pas à sa mission.
Quant à elle, Daenerys poursuivit sa part dans cet affrontement. Elle ordonna donc à Drogon de piquer tout droit vers une portion des forces du Mal et moins d’une demi-douzaine de secondes plus tard les spectres disparaissaient, réduits à néant par le souffle enflammé qui venait de sourdre de l’imposante gueule du dragon noir.
Nonobstant et malgré que ceci entraînait la destruction d’une centaine de morts à chacun de ses passages, Daenerys avait la désagréable impression que tout ceci ne servait strictement à rien. Que la puissance militaire du Roi de la Nuit était telle qu’un dragon seul ne serait pas suffisant pour escompter réussir à inverser le cours des événements et que tôt ou tard les hommes finiraient par crouler sous le poids du nombre.
Plusieurs jours auparavant, et alors que se tenait une rencontre au sommet à Fossedragon, Daenerys avait exposé que le Roi de la Nuit disposait en tout et pour tout de cent mille unités. Aujourd’hui elle pouvait bien avouer qu’à l’époque elle devait être encore loin du compte. D’autant plus que le Roi de la Nuit n’usait probablement pas de l’intégralité de ses forces.
Reprenant de la hauteur, elle en profita pour évaluer les statistiques des troupes ennemies. Elle les évalua à plus de deux cent milles cadavres en tout genre. Deux cent milles !! Même les Dothraki et les Immaculés ne pouvaient espérer tenir indéfiniment devant une telle puissance.
Daenerys sentit le désespoir l’accabler et elle secoua mentalement la tête pour empêcher toutes pensées négatives de la paralyser. Ils triompheraient aujourd’hui tout comme ils le feraient encore à l’avenir jusqu’à ce que cette menace soit définitivement écartée. Il le fallait. Car dans l’hypothèse où le sort de Winterfell leur était défavorable alors elle avait la conviction que plus rien ne pourrait dès lors s’opposer au Roi de la Nuit et il étai hors de question pour Daenerys d’imaginer son royaume disparaître à tout jamais et être hanté uniquement par des spectres sans âme ni émotion.
Reprenant ses attaques Daenerys s’interrogea sur son adversaire. Où pouvait-il bien être ? Depuis le début de l’assaut le Roi de la Nuit ne s’était pas encore montré. Il possédait pourtant son propre dragon, Viserion, l’enfant de Daenerys qu’il avait eu l’outrecuidance de faire devenir l’un de ses pantins aux yeux bleus. Daenerys qui avait escompté sur le fait que ses agissements forcent le Roi de la Nuit à se dévoiler au grand jour et ce afin de débuter un duel avec ce dernier.
« Où es-tu donc, marmonna-t-elle d’une voix rendue faible par le bruit du vent qui claquait jusque dans ses oreilles. »
Peut-être œuvrait-il au sol, ayant jugé que la résistance que lui opposait l’humanité pourrait permettre à ce que sa monture soit abattue. Dans ce cas les balistes de Tyrion seraient tout simplement inutiles à moins que sa Main ne les emploie contre les géants dont les silhouettes se découpaient plus nettement que les autres.
Daenerys décida donc de les cibler en priorité, d’autant plus que nombreux d’entre eux fondaient à présent sur les Dothraki et dont leurs immenses massues provoquaient des ravages sur les nomades.
« Dracarys, ordonna-t-elle à son fils aux écailles noirs. »
Et Drogon s’exécuta. Le dragon paraissait prendre un malin plaisir à brûler toutes ces formes mouvantes qui n’étaient pas assez vives pour échapper à la terrible fournaise qu’il leur destinait. Les géants furent rôtis en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Seulement il en restait encore. Daenerys devait donc revenir à la charge et espérer que les flammes ne viennent pas à toucher les Dothraki.
Et ce fut là, alors qu’elle gagnait en hauteur pour la énième fois, que le Roi de la Nuit surgit subitement des nuages gris qui recouvraient l’intégralité du ciel. Viserion laissa échapper une plainte qui n’avait rien à voir avec le cri des dragons et déversa sur sa mère et son frère des flammes bleues. Drogon se redressa vivement afin de présenter son imposant poitrail qui fit office de bouclier entre Daenerys et le torrent bleu qui venait de fondre dans sa direction.
Drogon poussa un gémissement de douleur et Daenerys hurla son nom. Une forte odeur de chair brûlé lui emplit les narines et elle réalisa que Drogon avait été brûlé sur une partie du corps. Néanmoins le dragon paraissait ne pas être en danger de mort et il parvint à prendre ses distances avant de contre-attaquer en répandant à son tour une pluie de feu.
Viserion ne subit pas le moindre dommage puisqu’il possédait à présent une telle vélocité que l’assaut ne porta pas. Daenerys ordonna donc à Drogon de s’élever vers les cieux tout en essayant de se tenir hors de portée de Viserion. Drogon obéit et malgré quelques chaos dans le battement de ses ailes, il parvint à surplomber son adversaire.
« Dracarys, éructa la jeune femme. Dracarys ! »
Et malgré la souffrance qu’elle le sentait ressentir, Drogon fit ce qu’on lui demandait et un torrent de feu sortit d’entre ses mâchoires, brûlant tout l’air qui le séparait de Viserion. Daenerys ferma les yeux afin de ne pas voir celui qui était son enfant se faire consumer par ce brasier. Si elle devait jeter ne serait-ce qu’un coup d’œil elle risquerait de défaillir et le Roi de la Nuit pourrait en tirer profit.
Seulement voilà, Viserion avait déjà disparu. Par les Dieux qu’il était devenu extrêmement rapide à présent. Comment pourrait-elle dès lors trouver le moyen de l’abattre. Un pincement au cœur suivit cette pensée et elle ne put s’empêcher de revoir chacun des instants où elle avait vu Viserion grandir et ce jusqu’à ce qu’elle assiste à son trépas alors qu’ils étaient bien au-delà du Mur.
Il lui fallait pourtant faire abstraction de ses sentiments pour aller au bout des choses. Viserion était mort et pour qu’il puisse reposer en paix il fallait le délivrer de la magie du Roi de la Nuit et pour se faire il fallait détruire son corps. Drogon parut lire ses pensées car il attaqua derechef celui qui avait été son frère. L’intéressé répliqua et dans les secondes qui suivirent Daenerys se retrouva éblouit par les flammes écarlates et bleues qui venaient d’entrer en contact.
Dans cette lutte fratricide surgit un invité surprise auquel le Roi de la Nuit et Daenerys ne s’étaient probablement pas attendus à voir débarquer. Rhaegal venait de se matérialiser au-dessus de Viserion et dans un long beuglement dragonnien il plongea sur celui-ci.
Viserion se montra plus vif et s’éleva si haut que Rhaegal heurta de plein fouet Drogon dont les flammes qui sourdaient toujours de sa gueule manquèrent la face reptilienne de son frère. Pour sa part Daenerys se cramponna du mieux possible pour ne pas se retrouver désarçonner sous l’effet du choc.
Du coin de l’œil elle vit le Roi de la Nuit tendre son bras droit en direction de Rhaegal qui secoua violemment la tête. Daenerys réalisa ce qu’il devait se passer et hurla à son fils de fuir. Rhaegal n’obéit pas et fusa sur Viserion. Ses immenses griffes déchirèrent le poitrail de Viserion qui répliqua de même. Effrayé Daenerys vit du sang s’écouler par les plaies béantes du dragon aux écailles vertes dont le cri de souffrance semblait faire vibrer l’air alentour.
« Non, non pas Rhaegal, implora-t-elle paniquée. »
Elle ne pouvait perdre encore un de ses fils, elle ne le supporterait pas. Viserion continuait de labourer le poitrail de Rhaegal qui d’une puissante ruade se dégagea avant de s’éloigner tout en laissant un nuage pourpre dans son sillage. Daenerys chercha à profiter que l’attention du Roi de la Nuit soit détournée pour donner l’ordre à Drogon de terrasser une bonne fois pour toute Viserion.
Le jet brûlant des flammes du plus volumineux de ses enfants consumèrent les chairs mortes de Viserion dont la gueule tombait peu à peu en morceaux. Le dragon mort déploya ses ailes pour s’éloigner mais Drogon vint se cramponner à lui et le maintint fermement. Incapable de les séparer, Daenerys se retrouva entraîner dans leur chute. Moins d’une minute plus tard les deux créatures s’écrasaient au sol et la neige fut souffler sous la puissance de la collision avant de se mettre à fondre du fait de la chaleur qui émanait de ces créatures surnaturelles, bien que Daenerys ne s’en rendit pas compte, ayant perdu connaissance.
Lorsqu’elle revint à elle, elle était juché sur Drogon qui ne bougeait plus. Sous eux gisait la dépouille tout autant inerte d’un Viserion vaincu. Daenerys ressentait une violente douleur dans son propre corps et il lui fut difficile de bouger avant qu’elle ne parvienne à atteindre le sol sans trop savoir comment.
Drogon avait-il succombé à cet affrontement ? Le fait de ne pas voir le poitrail se soulever lui laissa craindre le pire pour son enfant et elle sentit une larme lui couler le long de la joue gauche. Soudain une forme humanoïde parut surgir de derrière les deux dragons et s’avançait droit vers elle. C’était le Roi de la Nuit qui la fixait sans ciller, le visage dénué de toute expression.
Son adversaire leva sa pogne droite et la pointa vers le front de Drogon. Si le dragon n’était plus alors il n’allait pas tarder à se réveiller en tant que spectre. Daenerys n’avait aucun moyen d’empêcher cette sombre magie d’agir et d’un instant à l’autre elle s’attendait à voir Drogon ouvrir les paupières pour lui dévoiler ses prunelles devenues bleues.
« Drogon résiste lui, implora-t-elle son enfant. »
L’entendit-il pour autant ? Daenerys ne pouvait le certifier. Malgré tout elle ressentit un élan de joie lorsque les yeux qui se dévoilèrent devant elle possédait leur teinte écarlate habituelle. D’une formidable secousse Drogon se dégagea du cadavre de Viserion et tourna son imposante gueule vers le Roi de la Nuit tout en poussant un rugissement si puissant que Daenerys se trouva obligé de se boucher les oreilles. Le Roi de la Nuit parut comprendre que ses dons étaient impuissants face à la propre magie qui émanait d’une telle créature toujours en vie puisqu’il abandonna la lutte.
Daenerys ne put en voir davantage car la souffrance qu’elle éprouvait l’accablait de toute part et elle s’écroula avant de perdre une nouvelle fois conscience.