FullMetal, la fille qui voyageait a travers les mondes
Nous trouvâmes Brom le conteur dans sa maison de Carvahall. Il était en train de bourrer sa pipe, et quelle ne fut pas sa surprise, voyant entrer une jeune fille se tenant l’épaule, moi dont les articulations protestaient après si peu de temps d’entraînement une fois sortie de l’hôpital de Central, un garçon avec de longs cheveux blonds attachés en queue de cheval et un troisième jeune homme débraillé, lueurs de souffrance dans les yeux.
- Brom ! Nous avons besoin de votre aide ! fis-je immédiatement en entrant dans la pièce.
Il sursauta et posa sa pipe, alarmé. Alors, nous relayant tous les trois, nous racontâmes comment Alphonse et moi étions logés chez Garrow, puis Murtagh raconta comment il avait élevé Fírnen, et enfin comment la ferme avait brûlé. Le vieux conteur soupira et marcha rapidement vers une remise, où il commença à remuer quantité de choses. Il revient avec une besace qui semblait assez lourde.
- Nous devons partir. Les Raz’ac sont des tueurs. Ils te retrouveraient, et tu n’es pas prêt, Murtagh. Allons-y.
Après un hochement de tête, nous le suivîmes jusqu’à la forêt, où le dragon vert attendait patiemment mais avec une pointe d’inquiétude. Puis nous nous mîmes en route, vers Teirm. En revanche, comparé au livre où Eragon s’y rendait dans le but de poursuivre les Raz’ac, ici, nous partions dans un unique but : rencontrer un nouvel allié, et aussi acheter trois chevaux pour Alphonse et moi, Murtagh ayant Cadoc et Brom Feu-de-Neige, un étalon blanc.
Le voyage fut assez rapide à mon sens. Nous avancions vite. De temps en temps, je me demandais si j’avais réellement envie de retourner dans mon monde. J’hésitais toujours. De plus, le sourire d’Alphonse me rappelait que non, je n’avais pas envie de m’en aller. L’histoire de l’Héritage avait changée, et j’avais envie de la découvrir ainsi.
Durant tout le voyage jusqu’à Teirm, la seule préoccupation de Brom fut de nous enseigner à tous les trois comment nous battre avec une épée. Al ne se débrouillait pas trop mal, mais moi, j’étais une vraie catastrophe. J’aurais préféré me battre avec mes auto-mails, mais je me refusais à les mettre à jour. Un soir, pendant l’entraînement, je sentis une présence derrière moi et, aussi vive que l’éclair, levais le bras droit pour parer une attaque d’une épée de bois, venue de Brom. La prothèse émit un son métallique en rencontrant le bâton protégé par des sorts en ancien langage. Tout le monde se tourna vers moi.
- Qu’est-ce que c’était ? fit Murtagh, soupçonneux. Ton bras a fait un drôle de bruit. Et vu comment Brom a frappé, tu devrais au moins avoir mal. Je peux voir ?
- Non, tu ne peux pas ! répliquais-je vivement, rougissant. Impossible. S’il te plaît, fais-moi confiance.
Je le suppliais du regard et ils finirent tous par céder. Le voyage reprit ainsi. Et tous les soirs, ils me demandaient la même chose. Et tous les soirs, je refusais. Brom commença à nous apprendre l’ancien langage, et la magie. De nous trois, Murtagh fut le plus rapide à soulever une simple pierre. Alphonse y réussit également. De mon côté, arrivée à Teirm, je n’avais toujours pas réussi. J’enrageais. Pour passer le temps, j’essayais d’imaginer la puissance que l’alchimie et la magie auraient en étant combinés. Puis je souris. Faudrait déjà que je maîtrise l’ancien langage.
Laissant Fírnen en dehors de la ville, nous entrâmes, dans le but de rencontrer Jeod, un ami de Brom. Ce dernier nous fit, au bout d’un moment, signe de sortir pour nous occuper des chevaux. Je ne dis rien et entraînais Murtagh et Alphonse vers les écuries, avant de traîner dans la rue. Je cherchais quelque chose des yeux. Mais c’est le jeune dragonnier qui le trouva pour moi. L’étrange boutique d’Angela, l’herboriste. C’est ce qui était indiqué sur le panneau. Mais il n’y avait personne. Lorsque j’arrivais à l’intérieur, quelques minutes après Murtagh, un étrange chat se trouvait en face de lui. Ses pupilles étaient étrécies. Il semblait… dialoguer avec le dragonnier.
J’attendis qu’il ait fini pour lui dire, avec un air innocent, que Brom devait avoir fini. Nous revenions vers la maison de Jeod, et Alphonse nous rejoint. Nous devions partir vers Gil’ead, nous informa le conteur, afin de découvrir comment rejoindre les Vardens. Le départ se fit le lendemain, et nous nous dirigions droit vers l’immense ville. Cependant, sur une route déserte…
« Vous avez entendu ? »
Fírnen nous avait ouvert son esprit afin que nous puissions communiquer avec lui. Je secouais la tête.
« Rien pour moi »
« Moi non plus, mais tu as des sens plus développés que les nôtres, Fírnen » fit remarquer Brom.
« Je crois sentir quelque chose, dit Murtagh, mais c’est ténu. On dirait… »
A peine avait-il fini sa phrase mentale qu’un Urgal jaillissait des buissons. Un Urgal, deux Urgals… dix Urgals, pas moins ! Une embuscade ! Après le premier moment de surprise passé, je me jetais dans la mêlée avec un cri de provocation, tandis que Murtagh, Brom et Alphonse faisaient de même de leur côté. Nous nous battions pour vivre, cette fois, et pas avec des épées en bois ; poignards apportés par Brom dans sa besace, épée pour le conteur, nous ferions tout pour les détruire, jusqu’au dernier.