Her Sunday Morning Elegance
Un rayon de soleil effleura le coin de son lit. Quelle heure était-il? Sans doute avait-elle dormi moins de 3 heures; cela lui apprendra à veiller tard la nuit. Quoiqu'elle n'apprendra jamais, jamais quelqu'un d'aussi passionné pour la mécanique ne pourra faire passer quoi que ce soit devant la vocation qui s'offrait à elle. Bientôt, tout son univers fut baigné dans la douce lueur d'un matin d'été, il était temps de se lever.
Lentement, la jeune femme sentit un frisson lui parcourir le long de l'échine. Le lever allait-il être aussi difficile? Tout son corps était lourd, ses sens étaient brouillés par le poids de ses os fatigués par le manque de sommeil. Mais il n'était pas question de se laisser achever par une nuit blanche, après tout ce n'étaientt que quelques heures de gagnées à pratiquer sa passion. Oui, il fallait se lever.
Déjà, elle sentait avec délice les effluves promettant un bon déjeuner copieux qui la poussaient à redoubler d'efforts; Pinako avait dû préparer sa délicieuse quiche des dimanches, celle qui ouvre à l'esprit un monde grouillant de sensations pétillantes mêlées à un soupçon de fraîcheur. C'est avec l'espoir de pouvoir apprécier pleinement deux, voire trois parts de cette merveille que la jeune Winry Rockbell roula sur son ventre, prête à essuyer l'ultime effort que représenterait le saut du lit. Il n'était maintenant plus question d'attendre, il était impératif de se lever.
Son esprit plein de comptes (mais si, vous savez, les "à trois, je me lève! Un... Deux... Et..." qui durent éternellement, sans jamais conduire au saut final), et son courage pris à deux mains, elle se concentra sur son abdomen, secret d'un lever sans douleur, lorsque soudainement, elle sentit son élan réfréné par un poids qui s'affaissa sans retenue sur son corps. Clouée au lit, toute son énergie et son courage envolés, au faîte de l'indignation et de la surprise, mademoiselle la mécanicienne essaya en vain de se débattre. Qu'est ce que venait faire cette chose AUSSI LOURDE, car oui, cette chose était lourde, sur son lit, et de ce fait sur ELLE? Perdue dans la confusion de ses pensées s'entremêlant dans une fureur limpide, un léger frisson lui titilla cette fois-ci les nerfs du cou; son nez reconnut alors cette odeur si familière qui flottait dans l'air, l'intoxicant presque dans la douce senteur des pins et des bois sauvages. Lentement, elle perçut les contours d'un bras se dessiner à ses côtés, tandis qu'un tintement métallique sonna distinctement près de son oreille, tintement qui la fit tressaillir. Ses longs cheveux blonds glissèrent le long d'une main de métal fuselé;
"Tadaima" (nb: "tadaima" veut dire "je suis rentré" en japonais)
Cette voix rauque et timide, c'était bien la sienne! Un flot de souvenirs, de joies, de peines, de larmes et de rires submergea la jeune fille. Edward était rentré! Edward était de retour!! La réalisation de ce miracle (oui miracle car rappelons que notre jeune alchimiste d'état, qui n'est pas du genre à prendre en considération les sentiments de son amie d'enfance, ne rentre qu'une fois tous les six mois au grand désespoir de notre héroïne), acheva de faire s'envoler tout signe de fatigue ou d'envie de rester au lit. C'était une bonne journée qui s'annonçait. Un dimanche ensoleillé, un dimanche où elle pourrait dévorer voracement plus de trois parts de sa quiche préférée, un dimanche aux côtés de celui qu'elle aimait, un dimanche qu'elle gardera précieusement dans sa mémoire.
"Win... Je crois que mon auto-mail a quelques petits petits problèmes~~" geignit le jeune homme allongé, feignant de cacher son bras de métal.
Encore un dimanche chargé, et sûrement une autre nuit blanche. L'esprit léger mais rempli de pensées pour Edward, Winry s'étira. Il était vraiment temps de se mettre au travail!