SCP-1993-FR

Chapitre 1

3555 mots, Catégorie: K+

Dernière mise à jour il y a 4 mois

L'histoire d'un SCP original dont j'ai imaginé les origines, capacités, mesures de confinement, etc... Découvrez le cas de SCP-1993-FR. Bonne lecture !



Région de [DONNÉES SUPPRIMÉES], France

19h25, heure locale, Année 20**


Après une journée qui aurait pu paraître des plus ordinaires, un homme, âgé près de la quarantaine, rentra finalement à son appartement situé au troisième étage d’un petit immeuble du centre d’une petite ville de province. Entrant dans un modeste mais agréable salon, il laissa tomber son manteau sur le canapé, laissant entrevoir son badge accroché à la poche. Cependant, pas question pour lui de se vautrer devant la télévision pour regarder le film du soir avec une bonne bière fraîche en accompagnement pour décompresser de la journée passé. L'homme, dans une expression des plus sérieuses, prit un téléphone noir de sa poche et composa un numéro assez particulier, tout en s'assurant qu'il n'était pas écouté et vérifia même discrètement que personne ne l’observait depuis l’extérieur et ferma le rideau de la fenêtre. On lui répondit assez rapidement et une voix trafiquée par un vocodeur lui demanda de s’identifier.

_"Allô? Ici l'agent T, numéro 0147." dit l'homme sans pression et suivant une procédure qu’il connaissait par coeur.

_ "Que se passe-t-il, agent T? Votre couverture est-elle compromise?" demanda alors une voix tout aussi sérieuse et formelle à l'autre bout du fil.

_"Non, aucun problème de ce côté là, ils ne se doutent de rien." affirma l'agent. "J'appelle pour une autre chose qui mérite toute notre attention… La Fondation avait raison, je l’ai enfin trouvée. Je vous envoie le rapport de mes observations."

_"Très bien, Agent T. Nous allons traiter le dossier sur le champ. et vous recevrez de prochaines instructions concernant la procédure à suivre. En attendant, continuez votre surveillance comme prévue."

_"Entendu. Agent T, terminé." dit alors l'agent qui raccrocha immédiatement et recacha le téléphone noir dans la poche intérieure de son manteau.

L'appel ayant été effectué comme le voulait la procédure, l'homme sortit alors une photo en noir et blanc, usée par le temps mais encore assez visible, montrant une jeune fille souriante aux cheveux noirs, très bien habillée et coiffée, assise dans un salon d'apparence riche d’un manoir et jouant du piano. Derrière la photo avait été noté un simple texte au crayon : Anniversaire d'Amarande, 1942.


__________


Ailleurs en France

22h00, heure locale


Deux personnes, un homme et une femme tous deux âgés dans la trentaine, habillés de chemises blanches, cravates noires, vestes de costard noires et pantalons noirs, se présentèrent devant un portillon de sécurité devant lequel un garde armé et en tenue complète, portant sur son épaule le logo de la fondation SCP, vint à leur rencontre. Dans le plus grand calme, ils lui montrèrent leurs badges respectifs qu'il inspecta minutieusement, les passant dans le scanner, avant de les laisser passer et continuer dans un grand couloir gris et désert.

Ils ouvrirent une porte au fond du couloir, pénétrant dans une petite salle de briefing dans laquelle attendait une autre personne, une femme elle aussi vêtue de manière tout aussi formelle, qui était alors occupée à lire un dossier, redressa la tête vers eux.

_"Agent S. Agent H. Veuillez vous asseoir je vous prie. Nous allons pouvoir commencer." annonça la femme au dossier sans perdre de temps, ce à quoi, les deux agents s’exécutèrent sans poser de question et prirent place sur des chaises.

La salle fut alors plongée dans l'obscurité et un projo fut enclenchée, projetant un écran d'abord vierge sur le mur du fond.

_"Bien. Il y a trois heures et vingt-cinq minutes précisément, l'agent T nous a contacté pour nous signaler la présence d'une anomalie au sein même de son "lieu de travail".

Une photo apparut alors sur la lumière du projo. Elle représentait une jeune fille caucasienne, semblant âgée d'environ 12 ou 13 ans, aux cheveux noirs coiffés en couettes et attachées par des rubans bleus, et des yeux bruns. Elle était habillée de manière assez démodée, sa chemise de couleur bleue marine paraissant datée des années 40 ou 50, tout comme sa jupe lui arrivant jusqu'aux genoux. Elle arborait également des bracelets et un tour de cou faits de velours pourpre. Sur la photo, on pouvait la voir en compagnie d’autres enfants, assise devant un chevalet en bois et souriante, occupée à peindre quelque chose sur une toile vierge.

_"Cette jeune fille se prénomme Amarande. Elle se trouve actuellement dans le foyer d'accueil pour mineurs Saint-Matthias, là ou l'agent T travaille en couverture depuis maintenant près de 6 ans. La photo que vous regardez actuellement a été prise l’année dernière." expliqua la chef.

_"Et quelle particularité fait d'elle une anomalie exactement?" demanda l'agent S, voyant bien sur cette photo que cette Amarande semblait être une jeune fille tout à fait ordinaire, tout comme les autres enfants de la photo, bien qu’au sein de la Fondation, l’une des premières règles que l’on apprenait était de ne jamais se fier à une apparence.

La chef, s'attendant à cette question, amena le dossier qu'elle lisait plus tôt et le tendit aux deux agents qui jetèrent un coup d'oeil dedans. Ils y trouvèrent une autre photo, bien plus ancienne, en noir et blanc, et représentant elle aussi cette même jeune fille Amarande vêtue de manière semblable, souriante et assise derrière un piano dans ce qui ressemblait au grand et riche salon d’une demeure.

_"Cette photographie que vous avez entre les mains date de 1942, et vous l’aurez deviné, oui, il s'agit bien de la même fille." expliqua la chef.

Les deux agents jetaient des coups d'oeil aux deux photos, essayant de les comparer, mais ne purent qu'effectivement constater le fait avec plus ou moins de surprise, malgré le fait qu’ils travaillaient depuis maintenant plusieurs années au sein de la fondation et avaient déjà été témoins de phénomènes déroutants.

_"En gros, on à affaire à une jeune fille qui a plus de 80 ans, c'est ça?" demanda l'agent H.

_"Il semblerait, mais comment cela est-il possible? Là est toute la question." répondit la chef. "L'agent T s'est renseigné auprès de ses collègues de travail au foyer d'accueil. Apparemment, cette Amarande y vivrait depuis plus de 18 ans, et l’agent T a également pu remarquer que les membres du personnel do foyer semblent conscients du fait que cette Amarande ne grandisse pas, mais qu’ils évitent à tout prix d’y faire attention, comme s’ils en avaient peur ou qu’ils refusaient tout simplement de le voir."

Vraiment étrange en effet. Les deux agents se regardèrent, perplexe, mais connaissant maintenant la raison de leur venue ici, en vinrent à l’essentiel.

_"Et donc, comment allons-nous procéder à sa récupération? On ne peut pas l’embarquer comme ça devant tout le personnel et les autres enfants." demanda l'agent S.

_"Bien sûr. Vous recevrez toutes les indications après le briefing." dit la chef. "Récupérez cette fille est absolument nécessaire. Nous devrons aussi nous assurer du silence du personnel de ce foyer d'accueil. Bien, vous pouvez disposer, nous viendrons vous chercher pour vous informer de la marche à suivre."

La réunion étant terminée, les deux agents sélectionnés pour cette nouvelle mission se levèrent de leurs chaises sans poser plus de questions et se retirèrent, dans l’attente des directives qui leur seront fournis.


__________


Une semaine plus tard…


Par un jour grisonnant et pluvieux, vers approximativement 10 heures du matin, une voiture rouge de la marque Peugeot roulait sur une petite route au milieu des champs endormis de la campagne française, se dirigeant vers la petite ville ou se trouvait le foyer d’accueil de la "jeune" Amarande. Les agents S et H se trouvaient dans le véhicule, habillés cette fois de manière plus ordinaire et portant maintenant de fausses alliances à leurs annulaires. Afin de procéder à la récupération de la jeune fille anormale, les deux agents allaient se faire passer pour un couple, ni trop pauvres ni trop aisés afin de ne pas attirer trop l’attention, vivant en Normandie et désireux d’adopter un enfant car ne pouvant en concevoir eux-mêmes. La fondation leur avait fourni tout le nécessaire pour la mission : fausses identités, fausse adresse, fausse situation et faux parcours professionnels. Désormais l’agent S était Valentine Moreau, professeure de français dans un collège. L’agent H quant à lui s’était vu confié le rôle de Christophe Moreau, jeune artiste peintre désireux de se lancer en tant que professionnel.

_"Normalement, l'agent T entrera en contact avec nous quand on arrivera. Jouons notre rôle et tout se passera comme prévu." dit H alors qu'il conduisait.

Pendant une majeur partie du trajet, l'agent S l'avait passé à relire le dossier concernant Amarande et regarder les deux photos, celle datant de 42 et l'autre bien plus récente, ne cessant d'essayer de les comparer toutes deux sans trouver aucune différence sur l'apparence de la jeune fille.

_"C'est quand même dingue..." souffla-t-elle. "Quand on la voit, elle a vraiment l'air parfaitement humaine et pourtant... Tu crois que ça pourrait être quoi? Une sorte de créature qui se fait passer pour un humain? Un alien, un démon, un dieu même ?"

_"Qui sait..." répondit H en haussant mollement les épaules. "Quand tu bosses pour la fondation, tu peux t'attendre à tout. De toute façon, si cette chose s'avère plus dangereuse que prévu, on a ce qu'il faut."

Sur ces derniers mots, il tapota doucement la poche intérieure de son manteau brun, dans laquelle était dissimulée un pistolet tirant de puissants tranquillisants, juste pour le cas où.

_"Et puis au cas ou les choses tourneraient vraiment au vinaigre, on a une équipe prêtre à intervenir à tout moment." ajouta-t-il, confiant. "Même si c'est une enfant, on ne doit pas oublier qu'il s'agit avant tout d'une anomalie. On ne peut jamais prévoir ce qui va arriver."

_"Je sais bien, pas la peine de me le rabâcher, je connais les règles." soupira S en regardant pensivement à travers la vitre le paysage campagnard qui défilait, les gouttes tombant sur le verre formant de petits ruisseaux ondulants.

La voiture entra finalement dans la petite ville perdue au milieu de la campagne, qui ressemblait plus à une sorte de très grand village pour être honnête. Une ville des plus ordinaires comme tant d'autres, ne possédant aucun monument ou lieu touristique, ni rien de vraiment remarquable... si ce n'est peut-être cette Amarande, dans un sens. La voiture roula jusqu'au centre, pour finalement trouver l'adresse du foyer d'accueil pour mineurs, à côté duquel se trouvait un petit parking désert ou le "couple" se gara.

S'assurant d'avoir bien planqué le dossier dans la boite à gants, puis d'avoir bien dissimulé leurs pistolets tranquillisants dans leurs poches intérieures, "Valentine et Christophe Moreau" sortirent et se dirigèrent vers le porche, montèrent les quelques marches et se firent annoncer en appuyant sur la sonnette d'entrée. Une voix de femme se fit entendre dans le petit interphone sur le mur à côté de la porte.

_"Bonjour? Que puis-je faire pour vous?"

_"Oui, bonjour. Nous sommes Valentine et Christophe Moreau. Nous avions rendez-vous aujourd'hui avec madame Landrin." expliqua poliment H.

_"Ah oui, bien sûr. Attendez, j'arrive tout de suite." répondit la voix.

Quelques secondes passèrent et une femme proche de la cinquantaine, souriante, très bien habillée, aux petites lunettes rondes sur le nez et aux cheveux noirs légèrement grisonnants coiffés en chignon ouvrit la porte et leur serra la main.

_"Bonjour. Vous êtes la directrice, madame Landrin, je présume?" demanda poliment l'agent H.

_"En effet." répondit-elle. "Je vous en prie entrez vite vous mettre au sec."

Jouant leur rôle de couple, les deux agents sous couverture ne se firent pas prier, repliant leur parapluie et invités par la directrice de l'établissement à la suivre. Ils traversèrent un petit hall jusqu'à la réception ou était assise une secrétaire en train de pianoter sur son ordinateur. Sur l'un des murs se trouvait placarder des dizaines de dessins réalisés par les enfants vivant ici. Ils montèrent un petit escalier jusqu’au premier étage et croisèrent le chemin d’un employé, le concierge probablement, descendant avec un balai à la main. Sans que la directrice ne le remarque, S et H croisèrent son regard et réciproquement, reconnaissant en lui l’agent T dans son rôle qui leur fit un bref et discret signe de tête avant de continuer son chemin comme si de rien n’était. Madame Landrin amena le couple jusqu'à son bureau afin de pouvoir leur parler de la future adoption.

_"Je suis heureuse de vous accueillir ici. Nous n'avons pas eu beaucoup de visites ce mois-ci." dit Landrin en s'asseyant et invitant le couple à faire de même.

_"Oh c'est nous qui vous remercions." dit l'agent S dans son rôle d'épouse. "Vous savez, mon mari et moi essayons depuis des années maintenant de fonder une famille, mais nous n'y sommes jamais arrivés. Nous nous sommes dit que l'adoption serait alors la meilleure option."

_"Je suis navré d'apprendre que vous avez eu ce genre de problème." répondit Landrin. "Mais aussi dur cela puisse être, adopter un enfant n'est jamais une chose simple. Et puis, vous devez savoir que Amarande est une enfant... disons... particulière."

_"Particulière? Comment ça?" demanda l'agent H, feignant l'ignorance.

_"Eh bien... c'est un peu compliqué à dire mais... disons qu'elle est vraiment unique en son genre."

Le faux couple d'agents continua de jouer la comédie, jouant la perplexité face aux explications évasives de la directrice. Dans un sens, il était compréhensif qu’elle ne veuille pas parler publiquement de la « particularité » d’Amarande, ce qui était un coup de chance pour la fondation qui souhaitait à tout prix que ce genre d’information ne circule librement. La directrice, voulant dissiper le léger malaise qui s'installait, invita le couple à aller voir Amarande pour faire connaissance. En sortant du bureau ils croisèrent à nouveau le chemin du "concierge" qui était occupé à passer un coup de chiffon sur les fenêtres du couloir.

_"Ah Martin, dites moi, savez-vous si Amarande se trouve dans la salle de loisirs avec les autres enfants?" lui demanda Landrin.

_"Non madame. J'crois qu'elle est encore dans l'atelier de peinture, comme d'habitude." répondit l'homme en se grattant la nuque et dont le regard croisa furtivement celui de ses deux collègues de la fondation sans que Landrin ne soupçonne quelque chose.

Ils traversèrent un autre couloir du premier étage, passant devant les portes menant aux dortoirs, et tout en approchant de la porte du fond qui se trouvait légèrement entrouverte, ils purent distinguer une voix féminine et jeune en train de fredonner légèrement. Landrin écarta la porte sans bruit et les deux agents aperçurent alors cette jeune fille de 13 ans, seule au fond de ce grand atelier de peinture habituellement prévu pour les activités en groupe. Une robe démodée de couleur bleue marine, ces bracelets et ce tour de cou en velours pourpre, ces cheveux noirs parfaitement coiffés en couettes et attachées par des rubans… C’était bien elle, assise sur un petit tabouret et faisant face à un chevalet et une toile déjà maculée d’un paysage montagneux et neigeux.

Remarquant la présence des trois adultes avant même leur entrée dans la pièce, Amarande esquissa le début d’un sourire en coin tout en poursuivant sa peinture, paraissant pleinement concentrée sur son travail.

_"Approchez je vous en prie, ne soyez pas timide." annonça alors amicalement Amarande sans se retourner, sur un ton très mature pour son "âge".

Sur cette invitation, les trois adultes entrèrent dans l’atelier, avançant au milieu des chevalets rangés en ligne pour approcher d’Amarande qui continuait de peindre de manière innocente et démontrait déjà une grande maîtrise de l’art du pinceau.

Puis, elle posa enfin ses outils de travail et se retourna pour saluer les nouveaux venus avec un sourire et une petite révérence polie à la manière des jeunes demoiselles de bonne famille.

_"Amarande, voici M. et Mme Moreau." dit Mme Landrin.

_"Enchantée de vous rencontrer." dit Amarande très élégamment, parlant d'une manière très mature. "Vous êtes mes nouveaux parents, c'est bien cela ?"

_"Eh bien... oui, c'est ça..." répondit l'agent S, jouant son rôle de femme mariée un peu touchée d'adopter un enfant. "Nous sommes également très heureux de te rencontrer, Amarande."

L'agent H, de son côté, bien que gardant lui aussi son masque d'homme marié, ne put s'empêcher de remarquer à quel point cette Amarande était déconcertante. Elle avait l'apparence d'une jeune adolescente de 13 ans mais sa façon de se tenir et de parler, très éduquée, et son assurance étaient celles d'une adulte. Rien qu'en observant l'étincelle dans son regard, il pouvait deviner que cette fille était intelligente, très intelligente même, et cela le mettait presque mal à l'aise même s'il faisait tout pour ne pas le montrer et continuait à sourire. L'agent S, lui, ne le montrait pas non plus mais ressentait aussi cette aura très particulière émaner du regard de cette fille, presque comme si elle savait qui ils étaient vraiment rien qu'en les regardant mais décidait de garder le silence…

Gardant leur calme grâce à leur formation d'agents de terrain face à l'inconnu, ils jouèrent leur rôle devant le directeur de l'établissement qui ne se doutait de rien et se mit un peu en retrait pour leur permettre de faire connaissance. Jouant son rôle, l'agent S fit alors semblant de s'intéresser au tableau qu'Amarande était en train de peindre, représentant un paysage montagneux recouvert de neige. Le style du tableau était vraiment parfait, jusque dans les moindres détails, révélant un talent artistique indiscutable.

_"C'est vraiment magnifique." dit alors l'agent S. "Tu es vraiment très talentueuse, Amarande."

_"Merci. J'ai toujours aimé peindre et dessiner." répondit Amarande en se rasseyant sur le petit tabouret devant son tableau et en terminant quelques petits détails dessus. "Je n'ai jamais vraiment pu voyager, alors j'ai décidé de représenter les endroits que je rêvais de voir. Alors, d'une certaine manière, je faisais voyager mon esprit à travers ce que mes yeux voyaient."

Pendant que la jeune fille continuait à peindre tout en discutant avec l'agent S, l'agent H restait plus en retrait, continuant à observer et voyant Mme Landrin venir se placer à côté de lui, observant cette scène qu'elle trouvait touchante.

_"Pauvre fille..." murmura-t-elle tristement à l'agent H qui l'écoutait. "Elle est restée seule si longtemps... Elle n'avait plus personne. C'est un destin bien cruel quand on est si jeune."

_"Vraiment?" demanda alors l'agent H, sincèrement curieux. "Que savez-vous d'elle?"

_"Pas grand chose hélas." avoua la directrice. "Elle est arrivée ici, par une nuit d'hiver. Elle disait être perdue et seule. La pauvre était à moitié morte de froid et de faim. Elle n'a jamais pu nous dire d'ou elle venait et malgré d'intenses efforts de recherche, nous n'avons rien trouvé... c'était presque comme si avant cette nuit, elle n'existait pas... Elle est vraiment spéciale, n'est-ce pas?"

L'agent H avait écouté, enregistrant tous ces détails dans sa mémoire pour ensuite les faire connaître à la fondation. Son regard rencontre celui de la directrice et cette dernière lui fit comprendre que effectivement elle savait également pour la particularité anormale d'Amarande mais semblait réticente à l'évoquer, comme si elle en avait peur. L'agent H savait que, dans de telles conditions, laisser un civil avec de telles informations sur une anomalie pouvait être risquer. Le moment venu, il faudrait sûrement procédé à l'injection d'amnésiques envers les membres du personnel de l'établissement afin de s'assurer de leur silence.

_"Oui... vraiment spéciale." fut tout ce que répondit l'agent H.

Pendant ce temps, planqué derrière la porte de l'atelier, l'agent T avait écouté tout ce qui s'était dit, s'assurant du bon déroulement de la mission, tandis qu'à l'extérieur, déguisés en simples civils vaquant à leurs occupations dans les environs proches du bâtiment, d'autres membres de la fondation se tenaient prêts à agir en cas de problème.


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