Tu le paieras un jour William Afton

Chapitre 43 : Erreur fatale

1876 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 21 jours

Les deux nuits suivantes ressemblèrent en tout point à celle écoulée. William apprit de ses erreurs et commença à prendre le coup de main pour garder les robots à l'écart. Le seul qui posait soucis restait Foxy. Son capteur était défectueux, et même après réparation, le renard pouvait toujours voir à travers son déguisement. Par hasard, cependant, William découvrit un effet secondaire qui lui sauva la vie : la lumière remettait le robot à zéro et le forçait à retourner à sa place originelle, sans que l'enfant prisonnier à l'intérieur n'ait son mot à dire. Pour sa quatrième nuit, il n'eut même pas à quitter son poste, ce qui lui rendit le sourire.


Il quitta le restaurant plus en forme que jamais et décida d'enfin rentrer chez lui pour profiter d'une bonne journée de sommeil réparateur. Il passa la fin de l'après-midi en compagnie de Michael, en repos lui aussi, et père et fils décidèrent de passer les quelques heures de libre qu'il restait à William sur sa toute nouvelle console de jeux vidéo. L'adolescent était heureux, il était heureux, et pour la première fois depuis bien longtemps, il passa une agréable journée, loin des préoccupations morbides qui hantaient le restaurant. Ils passèrent même la fin de soirée autour d'une table en métal. Devant l'insistance de son fils, William avait décidé de lui expliquer quelques bases de la robotique et l'avait fait manipuler quelques morceaux de ferraille en trop.


En fin de soirée, il décida de rendre visite à Henry. L'homme était sorti du coma la veille, ce qui était un véritable miracle d'après les médecins. Il ne pouvait toujours pas bouger ou parler, mais il adressa malgré tout un petit sourire à William. Le pauvre avait vraiment mauvaise mine. Les springlocks avaient laissé un marquage tout le long de son corps qu'il garderait sans doute à vie. Malgré tout, les plaies se soignaient progressivement et les médecins étaient optimistes. La récupération serait longue et complexe, mais il y avait des chances qu'il remarche rapidement puisque la moelle épinière n'avait presque pas été touchée, contrairement aux os des bras et des jambes qui eux prendraient du temps à se réparer. William fit la conversation tout seul et décida de lui raconter ses récentes mésaventures. Henry ne répondit pas, bien sûr, mais il vit ses sourcils se froncer plusieurs fois et il poussa quelques râles en réaction, sans que son ami ne parvienne à discerner s'ils étaient positifs ou négatifs, ou peut-être simplement une réaction à la douleur.


Un autre détail insolite attira son attention : un grand bouquet de fleurs se trouvait sur la table basse. William savait que son ami n'aimait pas vraiment parler de sa vie sentimentale, mais il se posa quelques questions. Henry voyait-il quelqu'un d'autre ? Il se sentit presque vexé de ne pas le savoir, sans trop comprendre pourquoi. Néanmoins, il ne dit rien. D'une part, Henry ne pouvait pas lui répondre et d'autre part, ça pouvait très bien simplement être un cadeau de Scott. Le manager n'aimait pas beaucoup Henry, mais il avait les bonnes manières collées dans la peau comme un caniche aux fesses de sa maîtresse. Oui, c'était sûrement Scott. Il connaissait suffisamment Henry pour comprendre ces choses-là. Il essayait de s'en convaincre en tout cas.


Décharger son sac lui fit beaucoup de bien. Il se sentait libéré d'un poids, ravi de pouvoir en discuter avec quelqu'un qui comprenait sa situation, quand bien même il ne pouvait pas répondre. Lorsqu'il reprit la route vers le restaurant ce soir-là, le cœur plus léger, il espérait passer une nuit similaire à la précédente, sans trop de problème. Sa voiture ralentit aux abords de la pizzéria, plongée dans l'obscurité. Il retrouva Scott en train de nettoyer les tables, secondé par Jeremy qui lâcha sa pile d'assiettes au sol dès que William entra dans la pièce. Par chance, elles étaient en carton. Le gérant lui fit les gros yeux et poussa un soupir las. Ce gosse ne changeait jamais. C'était une catastrophe ambulante.


"Tu arrives tard, remarqua Scott avec une pointe de reproche.


— J'étais parti voir Henry, s'excusa William. Il va un peu mieux qu'hier.


— C'est bon à savoir. Il va s'en sortir, j'en suis sûr. Tu es prêt pour la nuit ? Il fallait que je te parle. Jeremy reprend les études à partir de la semaine prochaine et nous avons décidé de lui faire prendre le poste de nuit.


— Tu es sûr ? répondit nerveusement William en passant un doigt dans le col de sa chemise. Il ne va pas s'endormir au travail après ses journées de cours ?"


Scott plissa les yeux, croyant à une mauvaise blague. William angoissait pourtant réellement. Le gamin ne tiendrait jamais une nuit entière face à eux. Ils allaient le réduire en purée. Bien sûr, il n'avait pas spécialement de sympathie pour lui, mais s'il éventait ce qui se passait la nuit ici, ils allaient au-devant de graves problèmes. Et s'il se faisait tuer, Henry n'était plus là pour l'aider à se débarrasser du corps. Ce n'était vraiment pas bon signe.


Plongé dans son mutisme, William aida ses collègues à finir de ranger et de nettoyer, puis les laissa partir, l'esprit encore bouillonnant de questionnements. Il était déjà temps de rejoindre son bureau. Il alla s'y installer sans un bruit, la tête de Freddy d'un côté, sa lampe-torche de l'autre. A minuit, les lumières se coupèrent et un silence angoissant prit place. Il fut d'une durée fort inhabituelle par rapport aux autres jours. Plusieurs fois, il alluma sa lampe-torche, mais rien n'était sorti du couloir. Curieux, il jeta un coup d'œil aux caméras de la journée, pour s'assurer que la Marionnette n'avait pas échapper à leur vigilance, mais il ne trouva rien d'anormal. Angoissé, sa poigne se resserra sur son pistolet.


Soudain, un bruit de pas se fit entendre dans les tréfonds du restaurant. William jeta un regard nerveux aux caméras. Mais alors que les trois heures du matin approchaient, il avait déjà utilisé trop de batterie. L'écran grésilla et s'éteignit avant même qu'il ne puisse avoir un aperçu de la salle principale. Il attrapa la tête du costume et la vissa sur sa tête, son pistolet dans l'autre main. Il dut s'y reprendre à trois fois avant de réussir à allumer la lampe-torche, puis il se leva le plus doucement possible. Il devait sortir d'ici. S'ils n'étaient pas encore là, ils préparaient forcément quelque chose.


Sur la pointe des pieds, il avança dans le hall principal et passa devant la porte des anciens robots, toujours intacte. Il craignit de la voir exploser à son passage, mais elle n'en fit rien. Que se passait-il ? Un mouvement attira son regard. Il sursauta et fit volte-face, son arme braquée devant lui. Il aurait juré avoir vu quelque chose courir. Foutus fantômes. Il avança encore un pas, et quelque chose bougea devant lui. Il ne réfléchit pas, visa et tira. La forme tomba au sol et ne se releva pas.


Un cri résonna quelque part devant lui. Un cri humain. Son ventre se retourna et il courut vers la scène. Il retint un haut-le-cœur. Un jeune garçon était allongé par terre, les yeux exorbités, un trou de balle traversant son crâne de part en part. Trois autres jeunes adolescents, deux filles et un garçon, se tenait devant lui, sous le choc. L'une des filles pleuraient à chaude larmes dans les bras du garçon, terrorisée.


William sentit sa respiration s'accélérer. Il venait d'en tuer un autre ! Il venait de prendre la vie d'un autre enfant. Mais pire que cela, il y avait cette fois des témoins. Les adolescents durent en prendre conscience eux aussi puisque la voix du garçon se mit à trembler.


"Ne...Ne nous tuez pas... On l'a pas fait exprès..."


William garda le silence et son visage perdit toute expression. Avec une froideur qu'il ne se connaissait pas, il leva le pistolet vers leurs visages. Il ne pouvait pas laisser de témoins partir. Il devait penser à Elisabeth. Trois détonations. Trois corps chutant au sol. Ils n'avaient même pas eu le temps de réaliser ce qui leur arrivait. Le bras de William se baissa doucement, encore un peu tremblant. Et puis ses jambes cessèrent de le porter. Il tomba à genoux dans le sang, les larmes aux yeux. Il ne pleurait pas parce qu'il venait de tuer. Il pleurait parce qu'il n'avait rien ressenti si ce n'était une jubilation de voir la terreur dans leurs yeux, le sentiment d'avoir le pouvoir. Qu'est-ce qui lui arrivait ? Quand était-il devenu aussi insensible ?


Il n'avait pas le temps de se poser ces questions. Il devait se débarrasser des corps. Il courut dans la cuisine récupérer des sacs poubelles. Ceux-là finiraient dans l'incinérateur, chez lui, quand Michael serait au travail. Il prit une grande inspiration, puis se mit au travail.


**********


Tétanisée, Charlie n'arrivait pas à détacher son regard des quatre petites âmes sur le sol, terrorisées. Ce jour-là, les robots s'étaient mis d'accord de faire une pause afin de calmer les esprits de tout le monde, et surtout celui de Golden Freddy, dont l'âme meurtrière commençait à l'effrayer.


Mais ça ? William venait de tuer ces quatre enfants de sang froid ! Elle l'avait vu depuis sa boîte et avait été incapable de réagir à temps. Quand les autres l'apprendraient, plus rien ne pourrait les arrêter. Et à dire vrai, elle n'était plus certaine d'en avoir l'envie, elle aussi. Les fantômes des enfants pleuraient, collés les uns contre les autres. Elle ne pouvait pas les laisser ici ! Elle attendit que William emporte les corps et quitte le restaurant pour s'avancer vers eux. Ses mains tremblaient. Les petites âmes perdaient déjà de leur luminosité, elles étaient en train de s'effacer.


Elle devait les sauver. Ses yeux se posèrent sur les Toys. Quatre robots, quatre âmes. Le choix fut vite fait. Avec délicatesse, elle accompagna chacune d'entre elle vers leur nouveau porteur. Un à un, les robots prirent vie et commencèrent à prendre conscience de leur environnement, avant d'éclater bruyamment en sanglots. La Marionnette prit la moitié de la nuit pour les rassurer, les prendre dans leurs bras. A mesure qu'elle réalisait l'effroyable vérité, une colère sourde grandissait en elle.


William n'avait pas le droit de faire ça. Il l'avait fait sans l'aide d'Henry cette fois. Et il allait le payer comme son père. Golden Freddy avait peut-être des méthodes discutables, mais il avait raison sur un point : tant qu'ils seraient en vie, le cauchemar ne s'arrêterait jamais.


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