Le souvenir d'enfance d'une Lorca

Chapitre 1 : Le souvenir d'enfance d'une Lorca

Chapitre final

2274 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour il y a environ 2 mois

Fire Emblem : Le souvenir d’enfance d’une Lorca


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Tirages :

·        Caractéristique du personnage : 4 (Doit être débrouillard)

·        Le lieu : 2 (L’histoire se passe de nuit)

·        L’objectif : 16 (Sera la reconnaissance)

·        Un objet : 2 (Une tasse doit apparaître)

·        Une rencontre : 19 (Sera réalisée grâce à un métal)

·        L’obstacle : 1 (Sera un monstre)


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« - Dépêche-toi Mark ! Tu vas rater le coucher de soleil.

- J’arrive, j’arrive Lyn. »


La dame de Sacae savoure le vent qui se frotte contre son visage et joue avec ses longs cheveux verts en queue de cheval. L’épéiste de la tribu disparue des Lorca est de retour à la maison en compagnie de son plus fidèle ami, le tacticien qui l’a aidé à renouer avec un secret caché. Sa forme charmante couplée au soleil couchant qui illumine sa tenue bleu ciel similaire à un qipao¹, émerveille les pupilles du stratège. C’est comme si elle ne faisait qu’un avec la nature. Tous deux profitent de la descente de l’astre en silence, la plaine devient un siège confortable pour cette séance de visionnage naturelle. Lorsque le soleil a enfin tiré sa révérence pour laisser place à la lune, la lumière des étoiles leur permet de monter leur tente sans trop de difficulté. Puis vint l’allumage du feu de camp, Lyn découpe des branches de bois grâce à son épée fétiche, la Mani Katti et parvient à faire apparaître des étincelles en quelques minutes. La chaleur des flammes les protège du froid et cuisine les poissons pêchés près de la rivière proche de leur position. En attendant la cuisson, Lyn sort de son sac une tasse de bois personnalisée. De fines lianes recouvrent le manche, son nom est gravé au centre de la coupe et un joyau, une émeraude, y est incrustée.


« - Maintenant que j’y pense, je ne t’ai jamais demandé l’histoire de cette tasse. Je n’ai jamais vu une comme celle-ci dans tout le continent.

- C’est une fabrication faite maison. C’est mes parents qui l’ont élaboré.

- Pour quelle occasion ?

- Pour me féliciter. Je m’en souviens comme si c’était hier. Une nuit tout aussi magnifique mais riche en émotions. »

-

La petite fille fût cachée dans un buisson de la forêt à proximité de la plaine. Muni de son arc, elle attendit avec impatience l’arrivée de son prochain gibier. Une chasseuse en soif de reconnaissance. Elle finit par trouver sa cible. Un petit lapin qui chercha aussi de quoi manger. Lyn saisit discrètement une flèche qu’elle plaça sur son arc. Corde tendue, prête à tirer. Cependant, deux autres lapins plus gros nourrirent ce qui sembla être leur enfant. Face à une scène aussi tendre, la détermination de la fillette s’atténua et laissa la famille animale s’enfuir. Soupirant suite à cet échec, elle ne vit pas son père se positionner à côté d’elle.


« - Il n’y a rien de plus beau qu’une famille heureuse n’est-ce pas ?

- Je suis désolé papa. J’étais incapable de tirer…

- Il n’y a rien de mal à ça. La chasse est un art complexe qui nécessite la maitrise de nos émotions. Laisse les adultes de la tribu s’en occuper.

- Mais je veux aider moi aussi !

- Alors dans ce cas vient aider ta mère. Elle a besoin de toi pour réparer nos équipements et cultiver nos ressources.

- D’accord…

- Je te promets de chasser avec toi la prochaine fois.

- Vraiment ?! Super ! »


Lyn passa le reste de la journée à accompagner sa mère dans ses tâches quotidiennes en compagnie d’autres membres du clan. Ainsi que remercier Père Ciel et Mère Nature qui veillèrent sur eux. Ils vécurent dans une structure ronde et portable appelée ger², entre le sud de la contrée d’Ilia et le nord de Berne. Bien que Sacae ait le statut de nation il n'y a pas de gouvernement, mais plutôt un certain nombre de tribus nomades. Parmi ces tribus, celle des Lorca est mineure comparée à celle des Kutolah et des Djute. La nuit tomba très rapidement sur les terres de Sacae. Après avoir mangé un succulent ragoût, Lyn lut un livre que sa mère lui raconta souvent avant d’aller se coucher. Une histoire chevaleresque ou le héros réussit à vaincre le terrible dragon grâce à une arme légendaire. Alors qu’elle essaya de trouver le sommeil, elle entendit des bruits de fond qui ne cessèrent de la réveiller. Curieuse, elle décida d’écouter la conversation.


« - Es-tu sûr que c’est prudent Hassar ?

- Oui, Madelyn. Mes hommes et moi allons éliminer le monstre qui a été aperçu dans la forêt. J’ai aussi demandé de l’aide à nos alliés du clan des Kutolah. Ne t’en fais pas, tout va bien se passer. »


Entendre son père partir en mission dangereuse poussa la jeune chasseuse à s’échapper sans être vue. Avant cela, elle mit dans son lit maintes fournitures pour faire croire qu’elle dort paisiblement. Armée de son arc, elle avança en direction de la forêt, tout en suivant de loin la tribu. Le son du vent contre les branches, du bruissement des feuilles, aux chants de grillons et de hiboux, amenèrent à la fois sérénité et angoisse. Lyn sursauta face au cri d’une personne au loin. En avançant un peu plus, elle vit au sol un couteau de chasse usé. Sa lame fût contaminée par des taches de rouille. Alors qu’elle tenta de le ramasser, elle sentit une pointe de métal être braquée contre sa gorge. Elle essaya de pousser un hurlement mais sa bouche fût immédiatement fermée par une main ferme mais plutôt petite. Elle entendit des pas lourds résonner dans les bois. Une fois que le son se fit de plus en plus faible, elle fût relâchée et libre d’observer l’être derrière son dos. Un garçon, un peu plus âgé qu’elle. Elle discerna notamment un bandana orange qui ne laissa dépasser que quelques cheveux vert foncé.


« - Chut ! Tu vas appâter la bête.

- Je n’y peux rien, tu n’aurais pas dû me surprendre comme ça ! J’ai cru que j’allais mourir !

- Pardon, je m’excuse. Je m’appelle Rath.

- Lyndis. Mais tu peux m’appeler Lyn.

- Lyndis ? La fille du chef des Lorca ?

- Euh oui… Toi aussi tu as l’air d’appartenir à une tribu.

- Je suis l’héritier des Kutolah. Je suis le fils de Dayan.

- Le loup d’argent !? J’ai entendu plein d’histoires à son sujet.

- De même pour ton père. Tu es venu avec lui ?

- Oh euh… oui. Oui c’est bien ça. »


Le regard innocent de Lyn serait capable de convaincre les plus naïfs. Rath, en revanche, n’avale pas son mensonge. Il hausse les épaules n’ayant que faire. Après avoir récupéré son couteau, il reprit sa route.

« - Hé ! Ou vas-tu ?

- Je dois retourner auprès du groupe.

- Avec ce monstre dans les alentours ?

- Je peux me débrouiller tout seul.

- Vraiment ? Alors pourquoi tu n’es pas avec ton groupe ?

- Je te retourne la question Lyn.

- C’est pas tes affaires.

- Tu es perdu n’est-ce pas ?

- Pas du tout, je sais suivre des traces. 

- Parfait alors. Mais restons ensemble c'est plus prudent. »


Tous les deux s’aventurèrent dans la pénombre. Leurs yeux habitués à l’obscurité, ils suivirent les traces de pas encore fraiches de la créature. Les cris de leurs semblables résonnèrent tel un écho. La lumière du feu naissant afficha clairement la figure de la bête. Un ours de taille adulte mais plus volumineux, son trait physique le plus marquant fût cette cicatrice au niveau de son œil droit. Ses yeux furent démunis de pupilles et une aura pourpre enveloppa l’intégralité de son corps. Lyn observa son paternel confronter l’animal en compagnie du loup d’argent. Tous deux permirent aux autres guerriers de soigner les blessés. Elle se remémora son conseil donné le matin même. En compagnie de son nouvel ami, elle contrôla sa respiration, détendit ses nerfs et ses membres. Pour sauver son père, elle dut mettre de côté ses émotions, son amour pour la nature et ses habitants. Elle tira une flèche qui se planta dans la nuque de l’ours. Deux avec celle de Rath. Cette attaque permit à l’escouade d’être totalement évacuée, mais cela attisa la colère de l’ours qui fonça vers ses nouvelles proies. Mais les proies furent en réalité les prédateurs. Les pièges instaurés par les pères ont eu raison de leur obstacle, l’immobilisant suffisamment pour asséner le coup fatal. Alors que les deux enfants célébrèrent leur victoire, leur joie fût rapidement calmée par le regard ferme de leur figure paternel.


« - Venir dans cette forêt pendant la nuit est totalement irresponsable ! Vous auriez pour être blessé, ou pire.

- Pardon, on voulait juste protéger la tribu comme vous.

- Je sais Lyn, sache que je suis très fière de toi. Mais il ne faut pas confondre courage et témérité. » Dit-il en soupirant, sa peur fût calmée par la main réconfortante de son ami de longue date.

« - Allons, n’oublions pas qu’ils sont l’avenir de nos tribus. C’est grâce à cette expérience qu’ils forgeront leur force. De plus, ils vont bien et ont permis d’éviter des pertes.

- Tu as raison Dayan, allons célébrer notre victoire. En revanche Lyn, je te laisse expliquer ta fuite auprès de ta mère. Ce sera ta punition.

- Oh oh… »


Lyndis fût sermonné par sa mère morte d’inquiétude avec un énorme câlin. L’inquiétude laissa place à la festivité. Des kuksa³ remplis de breuvage furent consommés par le peuple dans la bonne humeur. Lyn et Rath passèrent le reste de la nuit à raconter leur histoire et jouer à cache-cache. L’énergie abondante des enfants revigora celle des adultes pour une fin de nuit mouvementée. A son réveil, Lyn vit sur sa table de chevet la kuksa qu’elle continuera d’utiliser bien des années plus tard, avec un petit mot :


Un petit cadeau de ta mère et moi pour honorer ton courage la nuit dernière. Tu l’as mérité ma petite louve en herbe. Bravo à notre dame des plaines.


De retour au présent, Lyn laisse s’échapper une larme qui coule sur son visage. Ce souvenir est l’un des derniers qu’elle passa avec sa famille, avant qu’un groupe de bandits n’attaque la tribu. Sa tasse serrée fortement entre ses mains, elle prie envers mère nature de continuer de veiller sur les esprits de ses parents. Revenir à Sacae, lui a permis de faire la paix avec son passé. Elle peut maintenant se consacrer à ses responsabilités auprès de son grand-père, le comte Hausen de Caelin.


« - Merci de m’avoir écouté Mark. J’espère que ce n’était pas trop ennuyeux.

- Pas du tout, j’ai adoré du début à la fin. Tu devrais raconter cette histoire plus souvent.

- Je n’y manquerais pas. Allons-nous reposer, il va falloir se lever tôt demain sinon Kent et Sain vont encore s’inquiéter.

- Ce sont tes chevaliers personnels après tout, et puis c’est toi qui as absolument voulu venir ici en toute discrétion. Certaines choses ne changent jamais.

- On ne change pas la nature des gens. Tout comme ma mère, Sacae sera toujours ma maison de cœur. »


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(1) : Robe traditionnelle d’origine chinoise à manches courtes pour les femmes avec un col montant.

(2) : Une yourte ou hutte qui peut être démontée et remontée rapidement pour faciliter les déplacements des nomades.

(3) : Tasse en bois traditionnelle faite à la main, fabriquée à partir d’une pièce de bois de bouleau et souvent décorée de sculptures à la main.

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