Un personnage, une histoire

Un grand silence est de mise dans le sombre hall du clan. Il n’y a aucun ninja, comme à l’accoutumée. Personne ne bouge.

Je regarde fixement l’unique adulte devant moi. D’un regard qui se veut dur... Mais qui est en réalité terrorisé, surpris, profondément chagriné...

Alors que mon frère jumeau, juste à côté de moi, retient ses larmes. Il les retient tellement qu’il se mord la lèvre.

Je refuse catégoriquement d’y croire. Je continuerais de défier cette réalité que je ne veux pas accepter.

-Comment ? Je fais

-Non... Vous mentez... Souffle mon frère

Le messager prend un air triste, et pose ses mains sur mes épaules, et celle de mon frère. Il baisse un peu la tête.

-Je suis tellement désolé... Vous ne méritez pas de subir ça... Il affirme

Je tente de rester fort. Mon frère a côté de moi tiens à peine sur ses jambes, tant elles tremblent.

« C’est pas vrai. Père ne peut pas... Je commence

-Saizo, je t’en prie... Commence le ninja

-Ce n’est pas mon nom ! Pas encore ! Pas avant longtemps ! Je crie

-Je... Tente le ninja

-Il n’a pas le droit ! Vous mentez, vous mentez tous ! Affirme Mon frère

-Kaze, ne t’y met pas non plus... Souffle le messager »

Il ignore comment réagir. Ce pauvre ninja ne s’attendait pas à voir des personnes si têtues devant lui. Jeunes, et têtues...

-Tu mens !!! Crie mon frère

Kaze, mon petit frère de quelques secondes, refuse d’en entendre plus. Il court plus loin. En pleurs. Moi, je défie le regard de cet homme.

-Père n’est pas mort.

Ma voix se brise au fur et à mesure de mes mots.

-Il est trop fort, il est trop prudent, il...

-Je ne sais pas comment il est mort. Coupe l’homme. Mais je sais que le coupable est Kotaro, un ninja belliqueux de Monkushu.

-... Il... Je commence

-Je suis profondément désolé...

Je recule d’un pas.

-P... 

Il ne dit rien, et se contente de me regarder tristement. Je ne supporte plus son regard se forçant d’être compatissant...

Alors... C’est réel... Père... Il...

Je cours. Partant le plus loin possible. Je ne veux plus être avec cet imbécile... Je...

Il... Il n’avait pas le droit ! Il ne pouvait pas nous laisser, moi et Kaze ! Je ne peux pas être le chef du clan ! Comment a-t-il pu nous faire une chose pareille ! Père... Il...

Ce n’est qu’un imbécile !

J’arrive, par miracle, dans la salle d’entrainement. Cette stupide salle, ou il nous entrainait tous les jours... ou...

J’y entre, et frappe. Frappe quoi ? Un mannequin d’entrainement, une cible... Je frappe tout ce qui passe à portée de mes bras. J’aime détruire, à ce moment précis.

Je détruis. Je dois faire échapper ma rage. Je le dois... Il...

Je crie. Lâchant une larme involontaire.

-IL N’AVAIT PAS LE DROIT !!! Je hurle

Un coup de poing au centre d’une cible, et elle se détruit...

Je tente de me calmer. En vain. Il faut que quelqu’un paie... Il faut...

...

...

...

Ce Kotaro... C’est lui qui a tué Père... C’est de sa faute... Il a osé le tuer. Il...

C’est de sa faute. Entièrement de sa faute.

-Père... Je vais... Je commence

Je serre les poings.

-Je vais vous venger... J’affirme

-Non ! Ne part pas ! J’entends

Je me retourne. C’est Kaze. Ses yeux rouges et ses cheveux verdâtre trempé par ses larmes...

Même s’il a quatorze ans, il pleure énormément. Il a toujours été plus fragile que moi.

-Pourquoi je ne devrais pas partir ? Je demande

-Ne... Ne me laisse pas ici... Il supplie

Il approche de moi.

-Père est parti, je ne veux pas que tu partes aussi ! Affirme Kaze

-Kaze, je me dois de le venger. Je proteste

-Non ! Tout sauf ça ! Père est... Est...

Il baisse la tête.

-Ne te met pas en danger pour rien ! Je t’en prie !

-Non, je ne peux pas laisser ce crime impuni. J’affirme

-Mais tu ne peux pas... Commence Kaze

-TAIT TOI !!!

Je frappe un mannequin violemment.

-S’il te plait... Supplie Kaze

-PERE EST MORT !!! Je hurle

Je frappe encore le mannequin.

-IL EST MORT !!! ET JE DOIS LE VENGER !!! IL NE PEUT PAS ETRE MORT POUR RIEN !!!

Je frappe. Encore. Encore. Encore.

-Calme-toi ! Demande Kaze

-ON EST SEUL MAINTENANT !!! SEULS CONTRE TOUS !!! Je hurle

Je respire fortement, tout en continuant à frapper ce stupide mannequin. Il est presque détruit.

-PERE SERA VENGE !!! JE LE PROMETS SUR TOUT CE QUI M’EST CHER QUE JE LE VENGERAIS !!!

Ma voix se détruit, et je donne un coup dans le mannequin. Mais cette fois, je garde mon poing sur le torse du mannequin.

-J’attendrais... Je deviendrais plus fort... Le moment venu... Je te vengerais, père... Je souffle

Je relève la tête.

-Je te vengerais.

Et, en un cri, je frappe le mannequin, le détruisant.

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En un cri, je frappe le mannequin, le détruisant.

Réduisant en tranches ce stupide mannequin.

Je range mes shurikens autour de ma taille. Ils doivent toujours être près de moi. Toujours prêt à être dégainé. Sinon, je risque de mourir. Comme Père l’a fait, il y a dix ans.

Et j’ai dû reprendre son rôle, en tant que chef de clan... Gagnant le nom Saizo...

...

Je soupire. Si longtemps que j’essaie de me venger. Si longtemps que je ne veux que la mort de Kotaro...

Je suis prêt à me venger, maintenant. La prochaine fois que je pourrais affronter ce félon de Kotaro, je vengerais enfin...

-Saizo. J’entends

Je me retourne. C’est Kaze. Lui aussi a bien changé. Il est bien moins fragile, à présent. Il ne pleure presque plus...

-Qui a-t-il, Kaze ? Je demande

-J’ai des nouvelles... Mais j’ignore si elles sont bonnes ou mauvaises. Il affirme

-Hum ?

Il baisse la tête.

-Nous avons repéré la position précise de Kotaro. Lance Kaze

Un long silence s’installe. Kotaro... Je peux savoir où il est ? Je peux enfin...

J’ai tant attendu... Tant attendu pour me venger... Dix ans...

Je souris. 

-Enfin... Je souffle

-Enfin ? Fait Kaze

Il soupire fortement.

-Je savais que tu dirais cela... Dit mon frère

-Je suis donc si prévisible ? Je fais

Kaze me regarde durement.

-Ne part pas te venger. Il ordonne

-Ah oui, et pourquoi ? Je fais

-Pour la simple et bonne raison que c’est beaucoup trop dangereux.

Je soupire.

« Hors de question d’abandonner en si bon chemin. Je suis prêt, cela fait beaucoup trop longtemps que j’attends ça. J’affirme

-Saizo. Il faut apprendre à tourner la page. Affirme Kaze

-Je ne laisserais pas ce crime... Je commence

-Ce crime impuni, oui, je sais. Cela fait dix ans que tu me répète ça sans arrêt.

-Et cela fait dix ans que j’attends ça. »

Kaze soupire. Baissant la tête.

« Ecoutes... Tu es mon frère, Saizo. Et je ne peux décemment pas te laisser partir en plein danger. Affirme Kaze

-Tu ne pourras pas m’en empêcher. Je fais

-Il a vaincu notre père ! Rappelle Kaze

-Et je veux le venger ! Je continu

-Tu n’es pas encore assez fort !

-Quand le serais-je ?

-Je t’en prie, ne part pas ! Supplie Kaze

-Tu es en manque d’argument ! Alors je pars ! »

Je fais un pas vers l’extérieur de la salle d’entrainement. Déterminé à partir.

-Attend ! J’entends

Une main sur mon épaule arrête mon mouvement. C’est Kaze, comme je m’en doutais.

-Qu’est-ce qu’il y a, encore ? Je demande

-...

-S’il n’y a rien, alors laisse-moi partir. Je fais

-Je... Ne peux pas te laisser partir seul... Il affirme

Je me retourne. Le regardant dans les yeux. Lui a soudain l’air aussi déterminé que moi.

-Je ne pourrais pas te convaincre de ne pas partir... Mais je peux te forcer à me prendre avec toi.

-Quoi ? Je m’écrie

Il insiste du regard.

-Tu as parfaitement compris ou je veux en venir. Je veux venir avec toi. Et c’est ce que je vais faire, que tu le veuille ou non.

-...

Je souris un peu.

-J’en étais sûr... Je souffle

Un petit silence s’installe.

-Je pourrais t’ordonner de rester ici, tu sais ? En tant que chef...

-Oui, mais je te désobéirais autant que nécessaire. Coupe Kaze

Je soupire.

-Très bien. Tu peux venir avec moi.

Il sourit.

-Alors partons sans plus attendre.

Il vient prêt de moi, et on marche ensemble vers la sortie. Soudain, une question évidente s’immisce dans mon esprit.

-Mais dit moi, ou est donc Kotaro ? Je demande

Kaze semble se souvenir qu’il devait répondre à la question. Il me sourit avant de répondre :

-Il est dans une forteresse, à Monkushu. Je vais t’y amener.

Je serre les poings.

-Très bien...

Je soupire profondément. Je sens mon cœur battre extrêmement rapidement sous l’appréhension.

-Je vais vous venger père... Je le promets.

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Nous sommes devant la forteresse. Une très grande forteresse. Solide, paraissant imprenable... J’ignorais complètement que Monkushu possédait une si grande bâtisse.

En même temps, je ne connais pas Monkushu... Excepté de nom.

Kaze est juste derrière moi. Il est prêt. J’ai mon shuriken en main. Nous cherchons tous les deux un moyen d’entrer.

-Nous pourrions rentrer par là... J’entends

Kaze me montre un chemin partant du sous-sol. Ce sont peut-être les égouts... Mais en tous cas, c’est le seul chemin possible.

Je hoche la tête, et me dirige vers le chemin. J’entends Kaze me suivre. Nous rentrons en silence. Je l’avoue, j’ai un peu d’appréhension... Mais je suis surtout étrangement impatient. J’ai beaucoup trop attendu pour me défiler maintenant.

On avance dans le silence. Il n’y a aucun bruit. Aucune présence. Rien du tout.

Je sens toujours mon frère derrière moi. Ce qui, étonnamment, me rassure un peu. Je me sens moins seul dans ses couloirs sombres.

Finalement, deux dédales s’ouvrent à nous. Je regarde Kaze. En un regard, on se comprend parfaitement.

Il prend à gauche, je pars à droite. Nous nous séparons... Même si je lisais l’inquiétude dans son regard juste avant.

J’avance seul. Complètement seul. Laissé à moi-même dans une forteresse... Abandonnée ?

C’est louche. Très louche. Extrêmement louche. Pourquoi n’y a-t-il personne ? Kotaro ne devrait pas être protégé ?

Je me méfie. Je dois me méfier. Je serre mon shuriken si fort que je me coupe avec la lame. Un tout petit filet de sang s’échappe de ma main.

Je respire à peine, pour ne pas faire de bruit. Je déteste m’être séparé de Kaze... Je n’aime pas le sentir seul ici...

J’ai soudain des doutes. Il est encore tellement jeune... Qui plus est, il a déjà fait une erreur qui lui a couté son privilège de vassal...

...

...

...

Non, je ne peux pas le laisser seul.

Je fais machine arrière. Je vais le rejoindre... Maintenant... Je le dois...

Je marche rapidement. Court presque. Mais... Je baisse aussi ma garde...

Et je ne remarque pas les trois ninjas qui arrivent derrière moi.

Je me retourne brusquement. Les trois ninjas s’abattent sur moi. J’esquive le premier. Mais le deuxième me poignarde le ventre. Le troisième touche ma jambe.

Je tombe au sol. Le premier touche mon visage. Le deuxième se remet à mon ventre. Et...

Et j’ai beau me défendre, rien n’y fait. Je suis trop faible. Je ne peux pas les vaincre... J’ai été imprudent...

Comme... Mon père il y a dix ans...

Je tombe au sol. Blessé de tous les côtés. Je respire de plus en plus faiblement. Je sens mes paupières s’alourdirent.

Je... Je ne suis qu’un idiot... Comment est-ce que j’ai pu les laisser me toucher comme ça ? Comment... J’ai...

Je lâche une larme involontaire. J’ignore totalement ce qu’ils vont faire de moi... Mais je sais d’instinct que ce ne sera pas des faveurs.

Alors... J’ai échoué... j’ai complètement échoué...

Père... Kaze...

Pardonnez-moi...

**********************************************************************************************************************POINT DE VUE DE KAZE ********************************************************************************************************************************************************************

-C’est pas vrai...

Je crache presque au sol. C’est pas vrai, mais quel imbécile...

Je l’ai cherché de partout dans cette stupide forteresse... J’ai trouvé des ninjas, des rats, un peu de sang...

Mais pas de Saizo.

Et ça m’inquiète. Ça m’inquiète vraiment...

Je n’aurais jamais dû le laisser partir ! Je n’aurais jamais dû lui dire pour Kotaro ! C’est pas vrai, mais quel imbécile je suis !

JE SAVAIS qu’il allait vouloir se venger ! J’aurais dû lui cacher ça, j’aurais dû... Mais si je lui cachais, il allait sans doute le découvrir... Et là, il ne m’aurait jamais pardonné...

MAIS QU’EST-CE QUE J’AURAIS DU FAIRE ALORS !!!

Je ne crie pas son nom, même si je suis vraiment tenté. A la seconde ou un bruit sortira de ma bouche, des milliers de ninja m’attaqueront. Et je doute d’en ressortir vivant...

Je tremble un peu. Je songe au pire... Il n’a pas le droit de mourir. Je lui interdis.

J’ai déjà perdu mon père, je ne perdrais pas mon frère.

En plus... C’est de ma faute ! C’est moi qui lui ai dit ! C’est...

Eh mince... Il faut que je le retrouve... Tant que je ne l’ai pas retrouvé, je ne pourrais même pas respirer normalement. Je ne suis vraiment pas rassuré...

Ici, seul dans cette forteresse... J’ai tellement peur... Mais je dois avancer, pour retrouver ce frère que j’ai mis en danger.

Je continue d’avancer rapidement. Pourquoi je n’ai pas pris de plan ! Pourquoi je n’ai pas appelé du renfort ! Pourquoi je...

-AAAAAAAAAAAAH !!!

...

...

...

-Saizo...

SAIZO !!!

Je cours dans la forteresse, de là d’où venait le cri. Terrorisé. Ahuri.

C’était Saizo ! J’en suis sûr ! Bon sang, mais qu’est-ce qu’il s’est passé ? Saizo, qu’est-ce qu’il t’est arrivé...

Oh pitié faites que rien de grave ne lui soit arrivé... Par pitié, je ne veux pas... Pas lui... Pas lui...

-YAAA !!! J’entends

Je me retourne, et vois un ninja Monkushujin arriver vers moi. Je n’ai pas le temps de m’occuper de lui ! Un coup de shuriken dans le ventre, et le voilà au sol.

Je dois retrouver mon frère ! MAINTENANT !!!

Je cours de plus en plus vite. Habité par l’énergie du désespoir. Habité par une inquiétude dont je me croyais incapable.

C’est pas vrai, c’est pas vrai, c’est pas vrai...

J’arrive dans un couloir, possédant plusieurs portes sur les côtés. Je les ouvre toutes une par une, très rapidement. Il n’y a rien dans la première... Ni la deuxième... Ni la troisième...

Rien... Rien... Encore rien...

Je sens mes yeux s’écarquiller, et ma peur s’agrandir.

Finalement, j’ouvre une cinquième porte... Une grande salle, avec plusieurs ninjas Monkushujin à l’intérieur. A la seconde où ils me voient, ils me foncent tous dessus. Je suis forcé de rentrer dans la salle pour les affronter.

Ils essaient de me toucher, mais je suis beaucoup trop en rage. Je les bats tous. Des coups dans le ventre, dans le dos, et ils tombent tous à terre. Je n’ai pas de temps à leur accordé.

Je respire un peu, regardant les corps devant moi. Quelques secondes seulement. Je dois retrouver...

-K... Aze... J’entends

Je me retourne brusquement, et étouffe un cri de terreur.

-SAIZO !!! Je hurle

Je me jette à son chevet. Il est blessé ! Attaché comme un animal à un mur ! Saignant, de partout...

C’est horrible à voir... Horrible...

Je prends mes shuriken, et tente de scier les chaines retenant Saizo au mur. J’y arrive péniblement. Saizo, qui n’était retenu que par les chaines, tombe au sol. J’essaie de le relever, sans succès immédiat.

-Kaze... Souffle Saizo

-Non ! Non ! Ne parle pas ! Il faut que tu économise ton énergie ! Je crie

Je le porte sur moi. Il s’accroche comme il peut... Mais je le sens tellement faible...

Je lui fais tourner la tête, pour regarder son visage. Mes yeux s’écarquillent.

-Ton... Ton œil... Je souffle

Il est... En pire état que tout le reste du corps... Il... Il est...

Il est saignant... Blanc... Vide...

-Par le dragon Albe... Je souffle

Il faut qu’on s’en aille d’ici.

Je me dépêche, et commence à l’emmener loin d’ici. Il faut qu’il parte... Qu’il se fasse soigner... Vite...

Je panique intérieurement. Il est tellement... Pourquoi... Comment ! On l’a torturé ? On lui a poignardé l’œil ? Qu’est-ce qu’on lui a fait !

Il manque de tomber plusieurs fois... Glissant, puisqu’il n’a pas d’équilibre. Mais je vois la sortie. La seule lumière dans les ténèbres du couloir infini de la forteresse.

-Courage, Saizo... Courage... On y est presque...

Je continu à lui murmurer des mots encourageant. Il doit tenir...

On arrive à l’extérieur. Je dois retourner au palais... Je le dois...

Saizo... Je t’en prie, reste avec moi...

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Nous sommes de retour au clan d’Igasato. Notre clan de ninja. Au service de la royauté Hoshidienne depuis des générations et des générations.

Je suis dans le hall du bâtiment principal... Le seul bâtiment construit, d’ailleurs... Le reste est composé de plusieurs tentes, de campements provisoires... Et l’infirmerie se trouve dans le bâtiment principal.

Je déteste y aller. Je déteste encore plus aller dans le hall. C’est dans ce lieu funeste que j’ai appris la mort de mon père... Et pour ne pas rajouter de stress...

Saizo est à l’infirmerie depuis déjà quelques heures.

Je suis terrorisé. Inquiet. Il doit survivre...

Les moines m’ont affirmé que tout se passera bien. Qu’il va survivre... Mais c’est la première fois que je vois mon frère dans cet état...

Et en plus, c’est de ma faute. C’est moi qui lui ai dit... C’est de ma faute... Tout est de ma faute...

Je sors rapidement du bâtiment principal. J’ai besoin d’air... Maintenant...

Je sors enfin. Montant au sommet d’une colline, cachant notre clan.

Je m’assois au sommet. Seul. J’ai besoin de cette solitude...

C’est de ma faute... Dragon Albe, j’ai besoin de ton aide. Sauve mon frère. J’ai besoin de lui... Il peut sembler froid parfois... Mais...

Mais je ne supporterais pas qu’il puisse mourir comme ça... Il en est hors de question...

Je regarde au loin. Je vois le palais royal, Shirasagi... Il est si loin, et en même temps si proche... Un palais si magnifique, si grandiose... Comment ne pas être émerveillé ? Eh bien, j’ai une raison.

Voir ce palais royal d’ici... Ça ne me rappelle que des mauvais souvenirs... Je me souviens de... De ce jour...

Ou j’ai manqué à mon devoir... Ou le roi, le roi... Cet échec... Comment j’ai pu ignorer quelque chose comme ça...

J’aurais dû le prévenir... J’aurais dû faire quelque chose... J’aurai du...

Je tourne la tête brusquement. Ça ne sert à rien de se torturer ainsi. Ce qui est fait est fait...

Je sais que c’est horrible, mais c’est comme ça... Je ne serais jamais vassal... Jamais...

C’est ma punition pour avoir manqué ainsi à mon devoir...

Je m’allonge dans l’herbe, et reste sans bouger un petit moment. Ça fait du bien de se reposer... Je sais que je n’ai pas fait grand-chose... Mais la peur que je subis...

-Kaze !

Je me relève brusquement. C’est un ninja du clan.

-Oui ? Qui a-t-il ? Je fais

-C’est votre frère. Il vient de se réveiller. Affirme le ninja

Je n’attends pas plus d’explications, et court vers l’infirmerie. Si vite que le ninja n’a même pas le temps de réagir.

J’arrive à l’infirmerie. Défonçant la porte devant moi. Voyant mon frère, les yeux ouverts, et bougeant à peine.

-SAIZO !!! Je hurle

Je fonce à son chevet. Tellement rassuré de le voir en vie... Allez bien... Il vivra !

-Kaze... C’est pas la peine de... Commence Saizo

Mais je m’en fiche, et sans même le remarquer, je me serre contre lui.

-Je suis tellement désolé... Tout est de ma faute, je n’aurais jamais du te dire pour... Je fais

-Kaze ! S’écrie Saizo

Je me coupe immédiatement, et me sépare de lui. Il a l’air vraiment... Mécontent... Mais pourquoi ?

-Qu’est-ce qu’il t’arrive ? Je demande

-Je dois sortir d’ici ! Regarde dans quel état je suis, pire qu’un enfant ! Je dois partir, Kotaro doit mou...

-NON !!! Ne dit pas ça ! Je crie

Je l’empoigne par les épaules. Assez brusquement.

-J’ai déjà perdu un père, hors de question de perdre un frère ! Alors arrête de crier vengeance, tu as failli mourir à cause de moi, aujourd’hui !

-...

Je baisse un peu la tête.

-On ne se sépare... Plus jamais. Plus jamais. Je souffle

-Kaze... Fais Saizo

Il sourit en coin.

-Tu es bien trop fragile... Il affirme

Il tourne un peu la tête, écrasant sa joue contre un sac rempli de plume.

-Veille sur toi avant tout. Il ordonne

-S... Je tente

Mais avant que je ne puisse piper mot, Saizo sombre dans le sommeil.

Je souris, et m’assois prêt de son lit d’infirmerie. Fermant les yeux.

Saizo... Oui, tu as raison, je suis trop sensible... Mais je m’en fiche. Je préfère encore être trop prudent que pas assez. Ma dernière fois que je ne l’étais pas assez...

Non. J’ai pris une résolution, à partir de ce jour. Plus jamais je ne faillirais à protéger les miens.

Je pose ma tête sur son petit lit d’infirmerie inconfortable. J’ai besoin d’un peu de sommeil, moi aussi... J’ai failli perdre... Tellement...

Je ne te mettrais plus jamais en danger. Je ne prendrais plus de risques inconsidérés.

Je te le promets Saizo.

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Joyeux Anniversaire, Saizo et Kaze !