Un personnage, une histoire

Je me lève aux premiers rayons du soleil. Ils m’éclairent les yeux. Je les cligne un peu, et me relève doucement.

Il est tôt. Très tôt. Mais pas trop tôt. J’ai beaucoup de choses à faire aujourd’hui pour être aussi utile que mon père au camp. Lui, il est surement déjà réveillé.

Je me nomme Caeldori. Fille de Selena et Subaki, deux soldats de l’armée de Corrin. La mère Nohrienne, le père Hoshidien. Je tiens mes cheveux rouges de ma mère, et mon côté perfectionniste de mon père.

Je suis vassale de Shiro, l’hériter Hoshidien, et chevalier pégase. Je vais bientôt devenir chevalier faucon, mais je ne manie pas encore assez bien les sceptres de soin.

Mon père Subaki à la réputation d’être parfait. Et je me dois d’être à la hauteur ! Alors je m’entraine chaque jour à la lance. Je veux faire aussi bien que lui !

Dès que je suis levée, je m’habille en vitesse, et regarde mon bureau. Des feuilles froissées, des plumes abimées, des boules d’encres un peu partout…

Ça ne me ressemble pas, en effet… C’est beaucoup trop… Dérangé…

Mais qu’est ce qui pourrait expliquer cela ? Simple… Je me mets à…

Je me coupe en pleine pensée, et détourne la tête. Non, c’est beaucoup trop stupide… Ce n’est qu’une perte de temps… Ce n’est pas comme ça que je vais pouvoir être aussi puissante que Père…

Je sors de ma chambre, fermant la porte. Bon, je vais faire quelque chose d’utile…

Je sais ! Je vais ranger la réserve de nourriture ! Oui, c’est une bonne idée !

Je sors dehors. La réserve est dans un bâtiment plus loin. Je passe par une petite plantation d’arbre dans le plan astral. C’est Corrin qui les a plantés à l’aide d’une veine dragunaires.

J’aime bien ces arbres. Ils sont sympathiques.

Soudain, j’entends un bruit. Une espèce de… Ronflement ?

Je me tourne. Et soupire. C’est pas vrai… Encore ?

Je vois Mitama allongée par terre. Contre l’arbre.

Mitama est une amie. Gardienne d’Hoshido, et grande amatrice de haïku. Cependant, s’il y a bien un point que je n’aime pas à propos d’elle…

C’est sa flemmardise. Elle préfère dormir toute la journée… Et je déteste ça. Pendant que je travaille dur, elle, elle ne fait rien pour son supérieur. Non, elle dort, et fait des haïkus…

J’aime beaucoup ses haïkus, là n’est pas le sujet. Mais la voir ne rien faire de toute la journée me frustre.

Je dois la réveiller. Une fois de plus… Mais comment…

Soudain, j’ai une idée. Je souris en coin. Oui… C’est une bonne idée…

Je pars un peu plus loin, dans le lac de lapis-lazuli. C’est une pierre semi précieuse très jolie. Mais le plus intéressant… C’est qu’elle se récolte dans un lac. Je crois que vous savez ou je veux en venir.

Je prends un seau (qui sert normalement pour la récolte de la pierre), le prépare, et repart vers les arbres. Je regarde Mitama, lui lance un regard mesquin et…

PLAF !!!

Je balance le seau d’eau sur elle. Elle se réveille brusquement en poussant un petit cri.

-Mais qu’est-ce que… Elle fait

Elle relève la tête, et me regarde. Elle a soudain un regard de rage…

-Caeldori…

-Bonjour, Mitama. Je souffle

Elle se relève, et s’époussette la tenue de gardienne.

« Réveillée par un chevalier ; Par l’eau créatrice ; Contre mon grès, je dois me lever… Elle affirme

-Mitama, arrête de parler en haïku, et va travailler ! J’ordonne

-M… Elle tente

-Non, ce n’est pas négociable ! Retourne travailler et te rendre utile !

-Pfff… »

Mitama se traine mollement vers la salle d’entrainement. Je souris, et pose le seau plus loin. Bien ! Au moins une bonne chose de faite !

Mais maintenant, je vais partir ranger cette réserve !

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Pfiou ! J’ai enfin terminée de ranger cette réserve ! C’était bien plus long que ce que je pensais ! C’est au moins déjà l’après-midi !

Mais finalement, j’ai encore le temps de m’entrainer. Je pars dans l’armurerie, et prend une lance. Une jolie lance en argent, gravée, et tellement légère ! J’aime beaucoup la manier !

Je la pose un peu plus loin, et prend un mannequin d’entrainement, avec plusieurs cibles. Je prends ma lance. Souffle profondément. Me concentre…

-Bonjour, Caeldori !

Je me retourne en poussant un cri de surprise. Mais je soupire. Ce n’est que Mère…

-Bonjour, Mère ! Je fais

-Tu t’entraines ? Elle demande

Je hoche la tête.

-Je m’apprêtais à le faire, oui !

-Oh ! Alors est ce que ça te dérange que je m’entraine avec toi ?

Elle me fait un grand sourire. Je le lui rends :

-Non pas du tout ! Tu peux venir

Elle prend son épée. Une lourde épée en acier. Elle n’aime pas trop les épées en argent… Alors elle s’est contentée de forger des épées en acier.

-Bien ! Alors c’est parti !

Elle se met en position, je fais de même. Je ferme les yeux. Et les rouvre brusquement.

-Bien ! Alors qui commence ? Je fais

-Je te laisse le premier coup ! Affirme Mère

-D’accord !

Sans attendre, je fonce vers Mère en poussant un cri. Elle pare le coup. Elle contre-attaque. Fait un mouvement ample. Je perce la défense avec ma lance.

Mais Mère contre le coup avec ses jambes. Elle tente de frapper mon dos. J’esquive. Les lances sont rapides. Je tente de frapper son ventre. Elle esquive. Mère est très forte.

Elle me déséquilibre. Je manque de tomber. Je fais une roulade en arrière. Attaque à nouveau. Finit par toucher légèrement Mère au bras.

Je ne m’inquiète pas. Elle non plus. Elle n’est pas du genre fragile. Je n’aurais qu’à la soigner quand le combat sera fini !

J’attaque encore. Elle aussi. Finalement, c’est au bout de plusieurs heures qu’on s’arrête. Plusieurs heures, oui. Car nous sommes infatigables.

Les résultats sont de trois manches pour moi, et trois manches pour Mère. J’ai une blessure légère à la jambe, et Mère au bras.

-C’était un bel entrainement ! Affirme Mère

-Oui, je suis d’accord ! Je souris

-On refera ça !

Elle semble très heureuse. Elle est toujours très heureuse en s’entrainement avec moi. Et ça me rend heureuse de la voir heureuse. Oui, la joie est communicative !

-Bon ! Je dois y aller ! A plus tard, Caeldori !

-A plus tard, Mère !

Elle part plus loin en me faisant un signe. Je range ma lance. C’était un entrainement très constructif ! J’ai pu apprendre nombre de parades que pouvaient utiliser les épéistes !

Même si les lances ont l’avantage sur les épées, il est toujours bon de pouvoir prévoir chaque mouvement de l’ennemi.

Plongée en pleine concentration, je me sens comme dans une bulle. Je ne remarque rien autour de moi…

Ni même le capitaine de l’armée en train de crier mon nom.

Mais un ultime cri me sort de ma torpeur.

-Caeldori ! Je te cherchais !

Je me retourne et vois Corrin. Elle tient un livre entre les mains.

-Oh ! Bonjour, Corrin ! Je fais

-Bonjour ! Je suis contente de te voir ! Elle affirme

Corrin semble très excitée. Je souris. Elle et moi avons une passion commune : la lecture ! Je ne m’y attendais pas au premier abord, mais Corrin est en réalité une lectrice très assidue !

Alors maintenant, on s’échange des livres, on parle de nos avis… Et Corrin est devenue une très grande amie.

-Qu’est ce qui t’amène ? Je demande

-J’ai trouvé ça !

Elle me montre le livre qu’elle avait en main. Une couverture simple, marron, un titre écrit en noir avec une police moyenâgeuse…

-Qu’est-ce que c’est ? Je demande

-Ça s’appelle « La légende de Link » ! Affirme Corrin. Puisqu’il y a beaucoup d’histoire parallèles, je ne peux pas te résumer mais… Mais c’est vraiment une très bonne histoire !

-Vraiment ?

Je prends le livre et l’inspecte sous tous les angles.

-Très bien ! Je le lirais plus tard ! Merci ! Je fais

-Des fois, j’aimerais avoir le talent nécessaire pour écrire un livre… Souffle Corrin

Elle me regarde de ses yeux écarlates. Souriante.

-Peut être que tu aurais le talent, toi ! Elle affirme

-Quoi ?

Je détourne la tête. Rougissant de gêne.

-Non… Je ne pense pas.

-Mais pourquoi enfin ! Tu es l’une des personnes les plus talentueuses que je connaisse ! Affirme Corrin

-Corrin… Je souffle

-Je ne plaisante pas ! Tu devrais essayer !

Essayer… Croyez-moi, j’ai déjà essayé… Mais je ne crois pas que je serais capable de le faire, moi non plus…

-Je ne pense vraiment pas.

-Bon… Dans ce cas, je ne vais pas te forcer.

Elle me sourit.

-Je dois aller voir Ryoma et Xander ! Alors à tous à l’heure !

Elle me fait un signe, et part en marchant joyeusement. Je regarde le livre… Il a l’air très intéressant…

De plus en plus, je me demande… Et si je pouvais essayer ? Et si je pouvais écrire, moi aussi ?

Non… C’est inutile en temps de guerre… Nous sommes en guerre ! Je n’ai pas le temps d’écrire ! C’est idiot, futile, égoïste et…

Et… Et…

Et puis zut. Je vais le faire. Je pars en courant vers ma chambre. Je crois plusieurs personnes au passage. Tous se demandent ce que je suis en train de faire. Mais je m’en fiche.

J’arrive dans ma chambre. Ferme ma porte. M’assois sur le bureau. Pose le livre au loin. Pose une feuille devant moi. Et prend une plume.

C’est décidé, je vais écrire.

Je regarde la feuille blanche devant moi. Je n’ai plus envie de la voir blanche. J’ai envie de la voir noircit de mots.

Quel genre d’histoire je pourrais écrire… Une histoire d’amour ? D’aventure ? Je n’en sais rien…

Hum… Peut-être quelque chose comme ça… Oui ! C’est une excellente idée ! Je vais faire comme ça !

Je commence à écrire. La plume est si légère sous mes doigts ! Elle glisse, voltige, toujours aussi rapide…

J’aime tellement écrire ainsi ! Je me sens… Etrangement libre… Je peux coucher sur le papier tellement d’émotions, d’envies…

J’écris. J’écris très longtemps. Bien plus longtemps que je ne le pensais ! J’ai tellement envie d’écrire pour finir cette histoire ! Et en même temps, je n’ai jamais envie de la finir !

Au bout d’un moment, je ne vois plus la feuille. Je regarde dehors par la fenêtre de ma chambre. Il fait nuit noire ! Je ne m’en étais même pas rendue compte !

Je me lève à l’aveuglette, et cherche une bougie. J’arrive à en trouver une avec grand peine, et me change à la lumière vacillante. Je vais dans mon lit, éteint la bougie, et me met sur le côté.

Et bien… Encore une journée bien remplie pour Caeldori !

En espérant que celle de demain sera encore meilleure !

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-Alors ? Ou est-il ?

-Tenez… Te voilà…

-Oh ! Il est vraiment énorme !

-Corrin !

-Désolée, Caeldori ! Je ne devrais pas dire ça à un futur écrivain de talent !

-Enfin…

-Je pense vraiment ce que je dis ! Je suis sûre que je vais aimer !

-Je l’espère…

-Pourquoi es-tu si gênée ?

-Quoi ? Euh… A vrai dire, j’ai un peu le trac…

-Tu n’as aucune raison de t’inquiéter ! Je suis sûre que ce sera une merveille !

-… Merci, Corrin.